¿ MAIL-ART ?
Mail-art, art postal, art des télécommunications, communication-art, communicatie systeem, arte postale, arte correo, [japonais], autant d’appellations employées pour désigner l’objet de cette étude. Nous avons opté pour le terme « mail-art », terme générique le plus employé et le plus aisément compris partout dans le monde.
De même, pour désigner l’artiste postal, communément appelé « mail-artist », nous avons préféré utilisé le terme (francisé) mail artiste. Cela n’a d’ailleurs que peu d’importance lorsqu’il est question d’un mouvement qui a une dimension aussi internationale [49].
ÉVOLUTION DE LA NOTION D’ART
Avant le futurisme [50], les genres artistiques (peinture, sculpture, poésie, musique, …) sont clairement définis et peuvent se distinguer facilement les uns des autres. Un élargissement de la notion artistique se marque progressivement. La notion d’« arts plastiques » réunit dessin, peinture et sculpture ; avec l’apparition de la danse, de la vidéo et de la performance comme formes d’expression artistique, nait la notion d’« arts visuels ». Si on y ajoute le son (« musique », « collages » sonores, radio) employé dans un cadre artistique, il faut parler d’« arts d’expression ». Les recherches les plus contemporaines, qui comprennent le mail-art, ajoutent au nombre des médiums artistiques, les données informatiques et l’utilisation des télécommunications ; il faudrait parler alors d’« arts communicationnels » ou d’« arts relationnels ».
En anglais, la notion de « communication art » existe pour désigner le mail-art.
LA DÉFINITION IMPOSSIBLE
Contrairement à des mouvements comme le futurisme ou le surréalisme, qui ont un créateur [51], et naissent à l’occasion d’un texte théorique, le mail-art n’a pas de date de naissance et par d’inventeur(s).
Comme pour toute création collective, il n’y a pas de définition du mail-art, même si « l’idée qui sous-tend le mail-art est la même pour tous les mail-artistes » [39]. « On ne peut l’analyser, parce qu’il n’y a rien à analyser ; il n’y a pas de théorie. » [14] Le mail-art peut donc se résumer à l’utilisation à des fins artistiques de systèmes de communication ; mais cela se place dans le cadre difficilement perceptible d’un esprit artistique. Une étude théorique ne pourrait révéler cet esprit, il faut faire du mail-art pour le comprendre ; la pratique du mail-art est opposée à toute théorie artistique.
Chaque mail-artiste est à la fois théoricien et critique du mail-art. Ce qui fait qu’il est obligé de créer ses propres règles et ses propres critères, ou plutôt … son propre terrain de jeu. Son rôle principal –outre ses propres travaux artistiques– se « limite » souvent à l’administration d’un projet. [52]
« Le mail-art s’impose comme une pratique massive. Là est sa force. Sa faiblesse, c’est précisément cette (relative) absence de théorie. Le Congrès international du mail-art marque sans doute le désir (de ses initiateurs) d’arriver à une meilleure définition du mail-art. Définir, c’est déjà théoriser. » [53]
La seule règle appliquée dans le mail-art (et c’est une condition sine qua non) est le fait qu’il n’y a pas de copyright. Ce qui signifie qu’un projet imaginé par tel artiste peut être repris par un autre, développé par un troisième, etc., qu’un dessin ou un texte peut être reproduit dans une revue de mail-art et que le son peut être reproduit sans droits d’auteurs, et ainsi de suite. Un autre aspect très important est le caractère non commercial, comme on pourra le lire plus loin [54].
QU’EST-CE QUE LE MAIL-ART ?
« Définir le terme ‘mail-art’ est quelque chose de complexe, parce qu’il est utilisé dans plus d’un sens. Il fait référence à une forme d’art multilatérale. Mais il est nécessaire de connaitre la signification de la ‘structure du mail-art’ pour comprendre une explication plus profonde. La structure du mail-art inclut une nouvelle circulation de l’art. Ce réseau international, comprenant des centaines d’artistes, ne distribue pas ses travaux via les galeries officielles, mais par la poste. »[B3]
« La communication est l’idée (principale) du mail-art » [55]. Le mail-art est un « système de communication » [56], « (il) représente la communication sous toutes ses formes. Le mail-art, c’est pouvoir échanger des idées par l’intermédiaire de la poste. » [57] « C’est une chose très importante, parce que c’est une ouverture de frontières –communiquer avec le monde– qui englobe tous les rapports humains, les rapprochements entre l’Est et l’Ouest, toutes les cultures. Alors que les artistes restent la plupart du temps dans leur atelier, le mail-art est un fait universel, puisque partout dans le monde on organise des expositions qui lui sont consacrées. » [58]
Le mail-art est « un forum ouvert de communication créative » [B1], c’est-à-dire le lieu où « artistes et non-artistes se rencontrent pour une communication créative dans un esprit de communion et de communauté » [B1]. D’où la création de groupes et de projets collectifs, p.ex. sous le nom de « cell » [59]. Mais le mail-art ne peut se confiner dans des groupes clos et ces groupes sont généralement ouverts à tous. « Les aspects primordiaux du mail-art (sont) la communication, les échanges, les rencontres, les échanges culturels : c’est très intéressant de savoir comment vivent nos voisins. » [57] On se rappellera également la devise choisie par Cavellini : « nul n’est prophète dans son pays ! » [60]
Le mail-art ne se définit pas lui-même. Il propose plutôt des slogans, des mots d’ordre auxquels chacun fait mine de se conformer. En fait, le mail-art ne se démontre pas : il se montre, il est [61]. Néanmoins, ces slogans nous apprendront quelque chose : p.ex. qu’il s’agit de « communiquer pour créer un monde meilleur » [62].
Chuck Welch assigne au mail-art le rôle de créer « un nouveau réalisme social, via des actions et des activités collectives mêlant non-artistes et le monde du mail-art » [B1 + 63].
UTILISATION DE LA POSTE ET AUTRES MOYENS
S’il n’y a pas de définition du mail-art, on peut néanmoins tenter de le décrire, du moins dans son aspect le plus visible : on peut appeler mail-art tout matériel créatif qui peut être transmis via les services postaux, mais aussi du matériel qui ne peut être posté au vu des lois postales –ce qui est le cas, p.ex., d’une communication téléphonique, d’une rencontre personnelle, d’une performance [64]. Ainsi, Guy Bleus (BE) envoyait, pour un de ses projets, du mail-art au moyen de petits ballons gonflables et Andrej Skrbinek (YU) laissait flotter [65] un travail artistique sur la Spree (la rivière qui traverse Berlin) de Berlin-Ouest vers la D.D.R..
Ainsi, grâce au mail-art, l’art passe les murs, les contrôles infranchissables et –comme le souligne Cavellini– les frontières géographiques et idéologiques. Néanmoins, cette notion de « passer les frontières » prend également une autre dimension : celle de dépasser les frontières de l’art ! C’est ainsi que, dans une apparente contradiction, « le mail-art est à la fois bureaucratie et créativité » [66] …
Ryosuke Cohen et d’autres artistes membres de AU (JP) ont imaginé de faire voyager leur art sous la forme de 4 camions de 4 tonnes dont les 2 côtés étaient recouverts de travaux de 2,2 sur 6 mètres. Ces camions ont sillonné le pays pendant 2 ans (1982-1984). R. Cohen avait indiqué sur son travail : « Aidez-moi – ceci est mon art – dites-moi où vous l’avez vu » + ses coordonnées [43]. Le même groupe d’artistes a réalisé, en octobre 1985, un projet consistant à l’installation de 25 travaux mail-art [67], agrandis, coloriés et peints sur les palissades qui entourent le chantier de l’Université d’Osaka [68]. On parlera plus loin de projets en rapport avec le graffiti [69].
On le voit, l’utilisation de la poste ne constitue pas une exclusive. Néanmoins, beaucoup estiment que « le meilleur mail-art est celui qui incorpore la bureaucratie postale en en faisant un composant opérationnel » [B1].
LE LANGAGE ARTISTIQUE
À travers cette transmission de matériel artistique transparait une notion importante : le mail-art est langage. [70]
Plus que le sujet (contenu anecdotique) ou l’aspect esthétique, c’est la communication qui est mise en avant dans le mail-art, l’aspect « relationnel » qui engendre un langage créatif propre à susciter une émotion (positive ou négative) semblable à celle que provoque habituellement l’art habituel. Or, « tout langage créatif implique une transformation essentielle, radicale, fondamentale, non seulement de ce que peut signifier une image, une partie d’image, un mot, un verbe, une phrase, mais aussi de ce que peut être la chose en tant que telle, ce rapport que nous entretenons avec la réalité, celle qui nous entoure et celle de notre imaginaire. Ce langage créatif devient quelque chose qui peut être perçu, qui peut donc entrainer un dialogue. » [71]
Communément, le critique ou l’historien d’art traduisent pour le public, ce que l’artiste a voulu dire. Un courant actuel [72] s’interroge sue ce que le spectateur ressent devant l’œuvre d’art.
Or, le problème fondamental de l’art est précisément la communication d’une idée –mieux : d’un sentiment– à des absents ; ce qui entraine la nécessité d’un support stable (pour quand l’absent sera là) ou qui présente l’avantage de pouvoir voyager afin d’aller à la rencontre de l’absent (p.ex. la lettre). C’est de cette idée de communication que naissent simultanément (en Égypte, en Chine, …) le dessin et l’écriture [73], c’est-à-dire le fait inévitable, et, par-là, obligatoire de la création d’un langage, autrement dit un moyen de relation(s) [74].
Ce langage s’exprime sous diverses formes et il convient donc plutôt de parler de langages. Actuellement, on en connait de nombreux : anglais, français, … Cobol, signes, cryptogrammes, moyens techniques de transmission, etc..
Cette multitude de langages a suscité des recherches visant à trouver un langage qui les réunisse tous –qu’on songe à l’esperanto, au néo, au volapuk (certains mail-artistes emploient l’esperanto)– et, parallèlement, à améliorer les techniques de transmission [75] : invention de la poste, du téléphone, de la radio …
Parmi les moyens de transmission, la poste a pris une importance prépondérante, car c’est sans doute le moyen le plus facile de faire voyager de tout (messages, objets, supports magnétiques, travaux artistiques, etc.) avec le meilleur rapport qualité/prix. À titre de comparaison, le téléphone permet uniquement de transmettre du son et coûte plus cher, et le problème de la distance se pose rapidement en matière de radio.
La poste représente donc l’intermédiaire privilégié de la relation, c’est-à-dire qu’elle est le médium qui rend possible la communication d’un sentiment, d’une idée. Grâce à elle, l’important peut circuler et l’important, c’est la relation entre celui qui crée et celui qui « reçoit » l’œuvre d’art : celle-ci devient donc le médium de la relation, portée elle-même au rang d’œuvre d’art.
On peut donc dire du mail-art qu’« il s’agit à la fois d’un circuit artistique alternatif et d’une nouvelle idée artistique » [76] et résumer cela par le schéma suivant :
matériel artistique -----------------> esprit artistique
POSTE
(signifiant) (médium) (signifié)
[77]
Ceci explique que les travaux mail-art ont souvent un aspect documentaire : il s’agit de matériel artistique et informatif, mais les 2 types de matériels sont appelés « mail-art ».
Il y a d’ailleurs une évolution de la notion de mail-art. À l’origine, l’utilisation du mot « mail-art » se rapporte à l’utilisation de tous les phénomènes postaux, c’est-à-dire : l’enveloppe, le timbre, l’écriture et les annotations qui se trouvent sur l’enveloppe, … bref tout ce qui est visible par le facteur. Une œuvre d’art envoyée par la poste est indubitablement du « mailed-art » (art posté), mais pas nécessairement du « mail-art ». Pourtant, actuellement, on en est arrivé à qualifier le contenu de l’envoi de « mail-art », même s’il s’agit d’un dessin, d’une photo qui n’a pas, au départ, été réalisé dans ce but. [78]
EST-CE DE L’ART ?
Reste, dans le cadre de ce chapitre, à aborder deux aspects d’une même question, à savoir : la place du mail-art par rapport à l’art en général.
« Il est très difficile de faire comprendre aux gens qu’(avec le mail-art) il s’agit de quelque chose de totalement différent. On leur a appris qu’une œuvre d’art est faite par un artiste, dans un atelier, vendue dans une galerie, pour terminer dans un musée. » [79]
La pochette d’un disque, témoin d’un hommage à Georges Maciunas [32], nous apprend qu’« il s’agit d’une reconnaissance et d’une tribune aux artistes du ‘low-art’, c’est-à-dire d’un art en dehors du ‘grand art’ muséologique ; travailler avec des moyens nouveaux, modernes, et ne pas se cantonner dans des traditions mortuaires. Maciunas s’est dévoué pendant des années à l’émancipation d’un art expérimental, du ‘mail-art’ à la performance. S’il est peu connu, c’est que son travail se situait en marge de l’art officiel (…). S’il est cependant reconnu, c’est par la solidarité dans les réseaux d’art qui se tissent entre les ethnies d’un continent à l’autre. ‘In memoriam …’ a été un hommage à ce personnage majeur pour la création d’un art authentiquement actuel. » [80]
À la question, quelquefois posée, de savoir si le mail-art est de l’art, il convient de répondre qu’il ne faut pas confondre la création artistique et les critères esthétiques propres à la personne qui pose la question. Néanmoins, il faut noter à ce propos, qu’« il y a quelques années, un responsable culturel (d’Allemagne de l’Est) déclarait que le mail-art n’est pas de l’art ; c’est une chance, parce qu’il existe, en D.D.R., un décret qui dit qu’on ne peut exporter des œuvres d’art – de ce fait, les artistes est-allemands peuvent continuer à envoyer du mail-art. » [81]
Néanmoins, Ulises Carrion affirme que « le moment est venu de déclarer que le mail-art a très peu à voir avec le courrier et beaucoup avec l’art » [82]
« Le mail-art n’a pas encore une grande place dans l’art. Et c’est dommage. Pourtant, (ce ne sont) pas les idées qui manquent. Mais le cercle est encore trop restreint. Toute idée nouvelle a toujours du mal à trouver sa place dans les modes artistiques déjà établies. » [57] Mais cette intégration est-elle souhaitable ? nécessaire ? Y a-t-il quelque chose de commun entre un disque de Michael Jackson qui se vend à 10 millions d’exemplaires et une cassette du groupe espagnol La otra cara de un jardin, tirée à 40 exemplaires numérotés [83] ? Le premier fait assurément du commerce ; le second fait-il de l’art ? Et quelle définition donne-t-on des mots « art » et « musique » ? Carlo Pittore (US) répond à cela que le commerce de l’art est du commerce (et pas de l’art !) [84] … Mais si on nomme « art » et « musique » un produit créé pour être vendu (le plus possible ou très cher), alors ne classons plus le matériel « mail-art » sous cette étiquette !
Les critères esthétiques sont subjectifs. Tel travail, jugé génial par untel, sera horrible pour un autre [85]. « (Le fait qu’)un travail peut être classé sous l’étiquette ‘mail-art’ ne dépend pas seulement de ses qualités esthétiques, mais aussi, ou spécialement, des intentions informatives, communicatives et culturelles contenues dans l’envoi même du travail. » [86]
Pour le mail-artiste, ce n’est pas tant la beauté formelle du travail reçu qui compte, mais son contenu émotionnel : l’attraction ou la répulsion qu’il provoque ; d’où la présence d’un certain nombre de propositions extrêmes. [87]
L’AVENIR ?
L’avenir du mail-art sera immanquablement influencé par l’évolution technologique dans le domaine des transmissions. Puisque le mail-art, comme tout art, est avant tout langage et qu’actuellement les langages circulent de plus en plus vite, par le biais des moyens techniques et informatiques qui se sont développés ces 20 dernières années (qu’on songe à l’évolution de volume entre l’ordinateur à lampe des années 60 et le chips des années 80, alors qu’ils ont les mêmes capacités de mémoire [88], on peut se faire une idée des mutations qui attendent le mail-art.
Étant donné que « les valeurs et la philosophie du networking découlent des activités mail-art », Chuck Welch peut affirmer qu’« inévitablement, à cause de l’énorme quantité et variété des sensibilités mail-art, la fin des années 80 montrera l’évolution ontologique des ‘networkisms’ basés sur les facteurs de communauté mondiale, de communion et de communication. » [B1]
Si personne ne peut le prédire, l’avenir du mail-art est néanmoins une des préoccupations essentielles des mail-artistes, en ce sens que cet avenir, il faut le créer !
Depuis la mi-1985, Ruggero Maggi (IT) applique sur ses envois un cachet indiquant : « L’avenir du mail-art ? Après les lettres, le son, la vidéo, l’ordinateur … le contact personnel ! ». Quant à H.R. Fricker (CH), tout en lançant avec Günther Ruch (CH) le « Congrès mondial décentralisé du mail-art » [89], il annonce qu’« après le dadaïsme, le fluxisme et le mailisme vient le tourisme », et explique (par un cachet sur ses enveloppes) que « le tourisme est l’expression de toutes les activités et situations artistiques qui se développent quand un artiste est en route vers un autre et à l’endroit où ils se rencontrent ». Néanmoins, il convient de faire la distinction –comme le souligne G. Bleus– entre mail-art et « meet-art » …
Certains prédisent la fin prochaine du mail-art. Ils considèrent comme normal l’idée, qu’à la suite de ses prédécesseurs, le mail-art soit « récupéré ».
En fait, il est incontestable qu’on peut sentir, çà et là, des tentatives de récupérations du mail-art par les galeries, les musées [90] et les collectionneurs privés. Ces derniers se signalent en lançant des projets où ils demandent aux membres des réseaux de leur envoyer des travaux, mais sans qu’il y ait jamais d’expo, ni catalogue, ni matériel d’information, ni retour, ni échange [91] ; il y a là (apparemment du moins) un but spéculatif.
Si Dada, le surréalisme ou Fluxus sont au musée, c’est que ces mouvements sont finis – ce qui n’est pas le cas du mail-art. Quand une culture est au musée, c’est qu’elle est morte !
Chuck Welch estime que « le mail-art devient une copie conforme de la hiérarchie de l’art officiel [92]. Le mail-art a sa propre histoire, ses ‘célébrités’, ses nouvelles ‘galeries alternatives’, ses collectionneurs, et maintenant ses critiques : vous et moi. » [B1] Il signale qu’aux États-Unis, des débats publics réunissant mail-artistes, critiques et public sombrent souvent dans la confusion et il ajoute que « déjà, de récentes ‘actions’ montrent qu’il y a plus de mythe que de faits réels, plus de manifestes que d’action, et des motivations influencées par des considérations matérielles plus que par des liaisons spirituelles » [B1].
Au pessimisme affiché par certains, correspond l’espoir qu’a une majorité que, malgré tout, il y aura toujours des gens suffisamment énergiques pour conserver l’esprit du mail-art et donc continuer à en faire …
À Welch, qui se demande si « le mail-art va pouvoir continuer comme alternative morale au système bureaucratique qui censure l’expression artistique » [B1], Bleus répond qu’« il est très important d’exclure tous ceux qui désirent exploiter (commercialement ou à leur profit) le système mail-art. Ainsi, le mouvement pourra continuer (à exister) pendant des années. Keep on mailing ! » [B3].
Sans doute, les différentes études théoriques qui voient le jour ces dernières années, doivent-elles (au moins) aider les mail-artistes à « y voir clair » dans les tenants et aboutissants de leur pratique.