Années 80
Réguler des radios créées sous le vocable de 'radio libre' était évidemment une tâche de longue haleine. La façon dont on s'y est pris, en Belgique, a souvent donné lieu à ce que nous avons appelé la prime à l'illégalité : plus tu es illégal, mieux tu peux te faire entendre ! L'originalité à été d'associer tous (enfin ... presque tous) les acteurs du secteur à une sorte d'auto-régulation, dans un monde où la pratique a, quasi systématiquement, devancé la législation; et où chaque nouveau décret était déjà dépassé, dans les faits, au moment de sa promulgation.
Frédéric Young (responsable de la SACD en Belgique) a habilement résumé la situation :
"Depuis le milieu des années 80, la Communauté française a réuni des représentants des 'tendances idéologiques' (lisez partis politiques) et des professionnels (l'un n'excluant pas l'autre et vice-versa) au sein d'organismes consultatifs, dont les mandats et les modes d'organisation ont fort évolué, afin d'aider le Gouvernement à élaborer certains aspects de sa politique audiovisuelle et d'en réfléchir sur les effets.
Organes de consultation, boîtes à idées, foire d'empoigne policée, cabinet de consultance juridique gratuite, instance d'entérinement, hôpital du sommeil, club (de rencontres) professionnel, cours de recyclage, marché local (mon vote contre le tien), ... osons quelques images et un brin d'ironie, pour qualifier ce que fut tour à tour le 'Collège d'avis' dans ses anciennes ou nouvelles formes et dénominations.
Nous sommes quelques-uns à avoir traversé ce volet de l'histoire de la régulation audiovisuelle en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), une épopée désormais sujet de thèses universitaires."
('Qui peut encore vouloir d'un collège d'avis au CSA ?", in Régulation n°52, avril-mai-juin 2012 - publication du CSA belge francophone)