4. ... et après

COMMUNICATION : PARASITES ET DIALOGUES DE SOURDS

Nous avons souligné, par ailleurs, les difficultés de communication liées aux connaissances linguistiques. Tout le monde n’est pas traducteur expérimenté …

Même dans la même langue, des difficultés liées aux difficultés de cette langue peuvent créer des problèmes. Sans parler des parasites.

On considère généralement qu’entre ce que l’émetteur voudrait dire et ce que le récepteur retient de ce qu’il a entendu, on se trouve dans un rapport de 10 à 1 : 90% de perte du message !

Un autre aspect est exprimé par Lucien Goldmann dans ‘La création culturelle dans la société moderne’ (éd. Denoël, 1971), où il parle des limites et des difficultés de transmission :

« Tout groupe tend en effet à connaitre de manière adéquate la réalité, mais sa connaissance ne peut aller que jusqu’à une limite maxima compatible avec son existence.

Au-delà de cette limite, les informations ne peuvent passer que si l’on réussit à transformer la structure du groupe, exactement comme dans le cas des obstacles individuels, elles ne peuvent passer que si on transforme la structure psychique de l’individu. »

En regard de ça : des milliers de mail-artistes, de par le monde, qui, depuis des dizaines d’années, s’envoient des messages, de l’art, … qui se rencontrent, échangent, travaillent ensemble. En mettant en avant l’aspect communicationnel de leurs actions, le tout sous l’étiquette du « mail-art » et du « networking ». C’est un paradoxe qui n’est pas le point le moins remarquable et le moins étonnant de cette pratique.

PROVOCATION : PARADOXES ET PRODIGES

À deux reprises, dans la deuxième partie du mémoire, il est fait mention du fait que I. Cantor, sous couvert du personnage Monty Cantsin, avait porté un uniforme nazi en signe de provocation. Pour comprendre la portée de ce geste –et ce n’est pas expliqué dans les deux passages– il faut aller au-delà de l’aspect provocation pure. Il s’agit plutôt d’une interpellation de la société par rapport aux signes extérieurs du fascisme (ici : l’uniforme qui cache la forêt du fascisme ordinaire). Où est le scandale, l’intolérable ? Dans le fait de se balader dans une rue d’Allemagne ou d’ailleurs en uniforme nazi ou dans celui que personne ne réagisse ? La raison aurait voulu que Cantor ne s’en sorte pas sain et sauf …

(2016)