2. Si je peux encore me permettre

Nouveaux textes (et parfois pas si nouveaux …)

SI JE PEUX ENCORE ME PERMETTRE …

X

J’aimerais être l’amant

d’une femme tantôt blonde

tantôt brune

tantôt noire

et au prénom sucré (1991 ?)

L’explorateur de l’orange bleue

Ils bisaient des œufs durs.

Ils, Georges et sa Carmen,

mouillés, comme une cigarette, hier

à Séville

où les fouilles retardent le passage des trams. (28/8/07)

Un auteur

un demi-dieu venu à nous

avec le tram 103

non le tram 56

non le tram 81

enfin un de ces trams qui traversent Anderlecht

de part en part

Un demi-dieu avec les ailles d’un ange (adieu Charlebois)

Vol au dessus de Bruxelles (Wenders est loin)

Atterrissage en pleine campagne –à Neerpede- d’un demi-dieu en roller skates.

(28/8/08)

(NB : Ce texte a été publié par Bernard Godefroid dans le périodique La Cigogne n° 110, mars-avril 2012)

Décembre

Toutes les villes se ressemblent la nuit.

Istamboul ou le Caire, c'est kif-kif.

Les lumières de la nuit.

Tous les aéroports se ressemblent.

Bruxelles ou Dublin.

Tapis roulants, couloirs kilométriques,

jalonnés de magasins, de toilettes, de buvettes ...

Tous les fleuves se ressemblent la nuit.

Les bateaux sur le Danube à Budapest ou le Nil au Caire, c'est du pareil au même.

Reflets au bord de l'eau.

Tous les avions se ressemblent.

En taxi depuis dix minutes.

L'avion n'est pas encore en l'air que je voudrais déjà redescendre sur terre.

Fatigué de tant d'immobilisme.

Les oreilles bourdonnantes.

Les bruits de la ville et ceux du moteur.

Drôle d'oiseau !

J'ai déjà envie de fermer les yeux.

De dormir non de fatigue mais d'ennui.

Pierre Mertens ne m'est d'aucun secours,

même s'il me fiche "une paix royale"

à laquelle j'aspire ...

(déc 2009)

(NB : Ce texte a été publié par Bernard Godefroid dans le périodique La Cigogne n° 109, janvier-février 2012)

Aujourd’hui ou hier

Je rentre du Japon en stop

Il y a de l'énergie en trop

A l'ère nucléaire

il faut que je change d'air

que je casse l'erre

comme un pauvre hère

même si je n'en ai pas l'air

Peut-être j'exagère …

(19/3/11)

(NB : Ce texte a été publié par Bernard Godefroid dans le périodique La Cigogne n° 109, janvier-février 2012)

11 juin, 23.16. J’écris sur mon profil Facebook :

Demain, 12 juin, je m'en vais faire une petite danse, le nez dans le guidon ! ;°)

Décodage

Je suis né à la clinique Sainte Anne, juste en face de Saint Guidon, pas la station de métro mais l’église. « À l’ombre du clocher de mon saint patron », dis-je parfois. Contrairement aux apparences, aux associations d’idées faciles et certains bruits qui courent –ou qu’on fait courir-, saint Guidon n’est pas le patron des cyclistes ! Il avait, paraît-il, un don pour guérir les animaux –un guérisseur, un rebouteux, comme on disait- et on venait le voir de toute la région pour cette raison. Les vétérinaires d’aujourd’hui peuvent prendre exemple de cette forme ancienne de marketing : le fait d’être saint fait venir les foules …

L’église Saint Guidon … pardon : la collégiale, en gothique brabançon, existait déjà du temps du séjour de Didier Erasme à Anderlecht. Des dessins du tournant de l’an 1500 en attestent. Sauf la flèche, il est vrai, qui –toute gothique qu’elle est- date d’il y a un peu plus de cent ans. Des photos en attestent. Ceci dit, à l’époque, celle d’Erasme comme celle de Guidon (quand il n’était pas encore saint)¹, Anderlecht était un faubourg campagnard de Bruxelles. Des lieux-dits en témoignent, comme Veeweyde –pâturage en Flamand- non loin du centre du village (comme disait tante Tany). Les Bruxellois d’aujourd’hui étant ce qu’ils sont, « Veeweyde » a été choisi comme nom d’une station de métro, située là-dessous. « Veeweyde » en français. En néerlandais, puisqu’on tient à sa réputation de région bilingue, on a cru bon de traduire « Veeweyde » en « Veeweide » -avec un ‘i’, c’est toute la différence- allez comprendre pourquoi …

Bref, revenons au 12 juin : la saint Guy. Plusieurs prénommés peuvent prétendre à l’origine du patronage de cette sainteté. Ca fait toujours bien d’avoir un saint dans la famille. Va pour Guidon, puisque je suis né à l’ombre de son clocher. Mais d’où vient la danse du même (pré)nom ? Si je reprend le vélo, je constate qu’on dit d’un cycliste, qui se met debout sur ses pédales, pour gravir quelque colline, qu’il est « en danseuse », en insistant sur cette autre expression cycliste et imagée « avoir le nez dans le guidon ». Mais un vétérinaire ? Faisait-il une petite danse pour invoquer Dieu, un rituel sacré et fructueux, à la manière des sorciers indiens pour faire tomber la pluie ? Difficile à dire : pas de photos d’époque, pas de vidéos sur Youtube, rien. Même pas un dessin de Bruegel le jeune ou l’ancien ou d’un de leurs élèves … Rien, nada. Mais, je m’égare, je m’égare. Et la saint Guy est passée. J’ai jusqu’à l’année prochaine pour continuer les recherches.

(15/6/11)

PS du 16/6 : Je remarque, aujourd’hui, que le sigle du Royal Sporting Club Anderlecht comprend le blason de la commune, surmonté de la devise « Mens sana in corpore sano » (un esprit saint dans un corps saint), lequel blason montre Guidon et sa houlette devant un cheval. Les deux sont jaunes sur fond bleu, ce qui n’est pas vraiment un signe de bonne santé …

¹ J’aurais pu écrire « … quand ils n’étaient pas encore saints » (note du 21/7/11).

(NB : Ce texte a été publié par Bernard Godefroid dans le périodique La Cigogne n° 108, novembre-décembre 2011)

Mettre son nez dans les affaires des autres !

On imagine le nez de Cléopâtre …

Mais qu’ont senti les cons sentis ?

Marche funeste

du con cul pissant

au Rubicon condescendant

Caca pipi

Tête de Salo !

Fais-la Sion ! Fellini …

Marqué au fer rouge

(12/3/2012)