La Souplesse chez les enfants et adolescents

Définition

La souplesse permet de réaliser des mouvements harmonieux, sans raideur et sans que les articulations craquent. Elle est indispensable dans les mouvements de la vie quotidienne et dans le sport, car c'est elle qui apporte sa fluidité au corps.

Elle permet de garder une bonne tonicité et prévient aussi des mauvaises chutes.

Explication

La souplesse dépend de la flexibilité de nos articulations.

Une articulation fait intervenir des os, des muscles, des tendons : les deux os s'emboîtent et sont maintenus par un ensemble de ligaments et de muscles.

Les surfaces articulaires et les ligaments ne sont pas extensibles. S'ils sont étirés de manière inconsidérée, il y aura des conséquences graves.

Au contraire, le muscle a une structure particulière, qui lui permet de s'allonger. Il est composé de fibres dont le rôle est de s'allonger et de se rétracter pour permettre le mouvement. C'est cette capacité que l'on utilise dans les étirements.

L'hyperlaxité

Chez certaines personnes, la souplesse est extrême. Cet excès de souplesse est appelé l'hyperlaxité. Elle peut être un avantage quand elle est contrôlée, mais peut aussi avoir des conséquences graves, avec des entorses à répétition ou des déchirures musculaires.

Et contre cette hyperlaxité, il n'existe ni traitement ni opération. En revanche, des séances de kinésithérapie et le port de chaussures orthopédiques sont parfois conseillés, si toutefois la personne hyperlaxe en souffre.

ENTRAÎNEMENT DE LA SOUPLESSE PENDANT L’ENFANCE ET L’ADOLESCENCE

Si les avis restent encore partagés sur l’utilité des étirements à certains moments de la séance d’entraînement et de certaines de ces méthodes, il n’en demeure pas moins que les idées sur ce sujet se précisent.

a) Souplesse et âge

Malgré des données scientifiques peu précises sur ce sujet, il ne faut pas penser que l’enfant est naturellement souple et que d’après cette observation rien ne sert de faire des étirements. Au contraire, la souplesse ne cesse de diminuer.

En effet, il convient de noter qu’en raison des modifications de l’appareil locomoteur passif et actif qui se manifestent durant la croissance, la souplesse générale durant l’enfance et l’adolescence présente de grande variations (Weineck, Biologie du sport, 1992).

Ceci n’est donc pas sans conséquence sur les besoins d’entraînements. Il faudra en tenir compte.

L’entraînement de la souplesse en fonction de l’âge

D'après la figure ci-dessus, on note des périodes clés dans l’entraînement de la souplesse chez l’enfant et l’adolescent. En effet, sachant que la souplesse ne cesse de diminuer dans le temps, et plus particulièrement entre 7 et 11 ans, des exercices d’assouplissements s’avèrent d’une grande utilité durant ces périodes afin de maintenir ou tout du moins ralentir la réduction de la souplesse.

Au final, on peut dire que l’argument de l’âge ne semble pas pouvoir être avancé pour réfuter l’intérêt des étirements pendant l’enfance et l’adolescence. Dès l’âge de 7 ans, la pratique des étirements lors des entraînements doit être effectuée. Toutefois, cette pratique devra suivre certaines règles afin d’avoir les effets escomptés.

b) Comment travailler la souplesse : les étirements

Un léger échauffement est indispensable avant la réalisation d'étirements afin que les muscles soient chauds (Bruns & Maffulli, 2000). L'élévation de la température va modifier la compliance du système musculo-tendineux et accroître la mobilité articulaire. Lorsque l'étirement passif est précédé d'un échauffement actif, le système est plus compliant. Il résulte de cette association une plus grande extensibilité de l'unité musculo-tendineuse et en conséquence, une meilleure mobilisation de l'articulation. A l'inverse, le refroidissement modifie considérablement les propriétés contractiles du muscle (force, vitesse) ; par contre les effets observés sur la mobilité articulaires sont plutôt limités (Nathalie Guissard).

La position à adopter doit être correcte et stable : le muscle à étirer doit être relâché. En effet, à propos du placement, Krivikas (1997) lors d’une de ces études a démontré qu’un étirement mal effectué (mauvais placement dans la posture d’étirement) était une cause possible de blessures sur le sportif, notamment durant l’enfance et l’adolescence.

Tous les étirements se feront en douceur et sans à coup (Christophe Geoffroy, Guide des étirements du sportif, 2002)

Tout phénomène douloureux doit être évité. Il est important de respecter ce signal d'alarme traduisant la limite d'étirement que la personne peut supporter (Nathalie Guissard).

La respiration doit accompagner les exercices d'étirement. L'expiration sera placée lors de la progression en allongement de la musculature. Il ne faut pas bloquer la respiration en posture d'étirement.

Il faut rester concentré et porter l'attention sur les différentes actions musculaires et les sensations ressenties.

c) Planification des exercices d’étirement en fonction des objectifs (Michel Canal)

En fonction de l'objectif poursuivi, nous allons donner ici des exemples de méthodes pouvant être utilisées lors des entraînements de la souplesse ainsi que des observations pratiques sur la méthode utilisée.

OBJECTIF : Préparer le corps à l'effort

PLACE : En fin de période d'échauffement (pré-exercice)

METHODE : Etirements activo-dynamique

OBSERVATIONS : Certaines études récentes ont montré le vrai visage des étirements en période d’échauffement. Par exemple, pour Van Mechelen et coll. (1993), la réalisation d’un échauffement, d’un retour au calme et d’un protocole d’étirements standardisé pendant 16 semaines n’a pas permis de réduire le nombre de blessures musculaires (5,5 blessures pour 1000 heures de pratique sportive), comparativement à un groupe contrôle de même niveau de performance (course à pied) qui lui ne pratiquait ni échauffement, ni retour au calme, ni étirements (4,9 blessures/1000 heures).

Pour Wiemann et Klee (2000), les étirements ont un impact négatif avant la compétition. Ils ont constaté une diminution de la vitesse.

Enfin, Fowles et coll. (2000) ont démontré dans une autre étude que l’étirement prolongé d’un groupe musculaire diminue l’activation et la force contractile, et réduit la force maximale isométrique du groupe musculaire jusqu’à une heure après l’étirement (- 28% immédiatement après l’étirement ; - 9% une heure après). Autrement dit, si l’on en juge les divers résultats de ces études, les étirements pendant la phase d’échauffement n’ont pas les effets escomptés. Il convient donc de les supprimer. Toutefois, sachant qu’il est difficile du jour au lendemain de supprimer les étirements en période d’échauffement, nous conseillons de garder les étirements des muscles fléchisseurs (ischio-jambiers notamment d’après Kujala & al. (1997)).

OBJECTIF : Limiter les douleurs post-exercices, les courbatures, rendre leur extensibilité aux muscles et aux tendons, leur mobilité aux articulations et favoriser le retour veineux

PLACE : Lors de la récupération (post-exercice)

METHODES : Etirements passifs et stretching postural

OBSERVATIONS : Pour les étirements passifs, le temps idéal à maintenir l'étirement est de 30 secondes (Bandy & al., 1997).

OBJECTIF : Augmenter l’amplitude de mobilité des articulations (développer la souplesse)

PLACE : Séances spécifiques

METHODES : Étirements par contraction, relâchement et contraction de l'agoniste (C.R.A.C.) ; Étirements par facilitation proprioceptive neuromusculaire (P.N.F.) et Le ressaut.

OBSERVATIONS : De nombreuses études scientifiques démontrent qu’avec la méthode C.R.A.C., on obtient des gains plus importants (Guissard & al., 1998).

OBJECTIF : Eviter les blessures (prévention)

PLACE : Programmation à long terme

METHODE : Stretching postural

OBSERVATIONS : Pour prévenir ou traiter les tendinites, l’utilisation du procédé de Fyfe & Stanish (1992) est conseillé (cf. partie suivante).

Remarque : Les méthodes citées ci-dessus ne sont pas les seules. Il existe d’autres méthodes d’étirement selon l’objectif poursuivi. Toutefois, le choix n’est pas anodin. Nous avons choisi les méthodes les plus représentatives.