La coordination dynamique

Parmi tous les problèmes qui se posent aux joueurs, un des premiers se situe au niveau de la maîtrise du ballon: ce sont tous les ajustements moteurs nécessaires à la réalisation des lancers-rattrapes. Ces réalisations sont le plus souvent incluses au cours de déplacements, donc font intervenir un moyen de locomotion et peuvent entrer dans !a catégorie des exercices de coordination dynamique générale.

Toute coordination gestuelle suppose l'organisation de différentes actions motrices en fonction d'un but précis à atteindre.

Cette coordination, c'est-à-dire "ordonner ensemble" se trouve dans la juste répartition de l'intervention des muscles agonistes et antagonistes, dans l'espace (déplacements et fixation des différents leviers osseux les uns par rapport aux autres) et dans leurs successions et rapports temporels.

Le processus de coordination, qui débouche sur la production d'un geste structuré, aux différentes phases synchronisées, suppose la prise en compte de toutes les actions musculaires bien réglées dans leur force, leur durée, leur vitesse, mais également l'intégration d'autres éléments qui participent et influencent la réalisation gestuelle (pesanteur, force d'inertie, vent, etc.) éléments auxquels s'ajoute dans la pratique des jeux sportifs collectifs la présence de partenaires et d'adversaires.

La coordination implique donc l'accord de toutes les forces internes et externes... en fonction d'une solution opportune à apporter aux problèmes posés

Les acquisitions qui visent au développement de la coordination motrice reposent sur la connaissance, par les informations sensorielles, de l'objectif à atteindre et des facteurs qui président à la réalisation juste du projet moteur.

Ce processus qui assure la prise de conscience et le traitement d'informations nécessaires s'appelle l'afférence. Anochime distingue, tout en ne les opposant pas et tout en reconnaissant leur étroite dépendance, les afférences de déclenchement et incitatrices dans l'effectuation du geste, des afférences de situation qui (en particulier en jeu sportif collectif) conditionnent la façon dont le geste sera effectué. Mais, lors de son déroulement, le geste élaboré et en cours d'exécution reste soumis à des corrections éventuelles et nécessaires, par suite d'incidents ou de modifications imprévisibles de facteurs assurant sa coordination.

Ce réglage du geste en vue de son adéquation au but à atteindre se conçoit grâce à la réafférence, c'est-à-dire la transmission d'informations sur le déroulement du geste. Là encore, Anochime distingue la réafférence directrice et la réafférence résultative .

La première puise sa source au niveau de la proprioceptivité, c'est-à-dire trouve ses fondements au niveau des sensations kinesthésiques transmises par l'excitation des terminaisons nerveuses situées dans les muscles, les tendons et les articulations, qui mettent en jeu des réactions réflexes régulatrices et équilibratrices.

Quant à la réafférence résultative, nous en avons déjà parlé c'est elle qui renseigne sur le succès ou l'échec de l'acte moteur entrepris, sur la plus ou moins grande adaptation des solutions apportées aux problèmes; bref, elle sanctionne et possède un rôle déterminant dans tout apprentissage moteur.

Ces systèmes de mouvements coordonnés en fonction d'un but à atteindre, comme un lancer, où se trouvent inclus plusieurs mouvements partiels, sont appelés praxies et sont acquis soit par l'expérience vécue, soit par l'intervention des processus éducatifs. Au cours de l'exécution d'une praxie, la coordination interne propre à celle-ci se trouve constamment sollicitée : • C'est elle qui réunit plusieurs mouvements partiels en un acte total, que certains de ces mouvements partiels aient existé au préalable à l'état isolé ou qu'ils se soient d'emblée coordonnés, ou encore qu'ils résultent d'une différenciation progressive au cours de coordinations graduelles "

Nous observons que l'enfant réagit maladroitement :

    • Il ne se déplace pas, il attend. immobile, que la balle vienne sur lui, ou réagit au dernier moment lorsqu'elle arrive.

    • Il s'identifie à la balle, fusionne avec elle et la lance en faisant intervenir tout le corps d'un bloc ..

    • il se trouve, au moment de la réception et du lancer en déséquilibre.

    • il a du mal à contrôler le ballon à le lancer de façon forte ou précise.

Pourquoi ?

Parce que l'enfant éprouve du difficultés

    • à apprécier la vitesse et la trajectoire d'un engin, donc à structurer l'espace et le temps, donc à se déplacer par rapport à l'engin en prévoyant son point d'arrivée ou de chute qu' il juge trop tard;

    • à dissocier les différents segments corporels, en particulier les membres par rapport aux ceintures ou le train supérieur par rapport au train inférieur;

    • à rester équilibré dans ses déplacements, équilibres lui permettant de s'arrêter, de changer de vitesse ou de direction et de faire autre chose avec d'autres parties de son corps:

    • à relâcher à des moments précis certaines parties du corps ou à les mettre en tension à d'autres moments.

D'où la nécessité de travailler les éléments de la Motricité c'est à dire travailler a) les dissociations segmentaires

b) L'équilibration.

c/ La prise de conscience des états de relâchement ou de mise en tension corporelle par contrôle de la fonction tonique.

d) La structuration spatio-temporelle, c'est-à-dire l'organisation de !'espace et du temps. Cet objectif a déjà été partiellement envisagé dans les problèmes d'ordre tactique individuel (se situer les uns par rapport aux autres).

Car, outre les exercices de lancer (Tir, Frappe,..) proprement dits le joueur de jeu sportif collectif est amené à associer plusieurs actions. Cela suppose la coordination de deux praxies différentes, ne possédant au départ aucune relation entre elles, qu'il va falloir enchaîner dans une structure générale nouvelle de réalisation gestuelle qui doit se dérouler de façon continue et harmonieuse. Il faut faire appel à une deuxième forme de coordination, les coordinations externes - coordinations de deux ou plusieurs praxies en une nouvelle praxie totale d'ordre supérieur, l

es premières restant susceptibles de fonctionner à l'état séparé. Exemples : Courir, sauter. Courir, changer de direction. Courir, s'arrêter.

Courir, accélérer. Courir, se démarquer. Courir, lancer. Courir, attraper.

Courir, dribbler. Se déplacer et agir en défense. Sauter et lancer ou frapper. sauter et attraper, etc.