Les qualités PHYSIQUEs à développer chez un jeune joueur

1. La vitesse

La vitesse semble être un facteur héréditaire, elle provient des fibres blanches du muscle, fibres à contractions rapides. Les fibres rouges à contractions lentes semblent responsables du tonus.

Le nombre de ces fibres blanches est déterminé une fois pour toutes vers !e 5 ième mois de la vie embryonnaire, donc dépend essentiellement de facteurs génétiques, face auxquels l'exercice et l'activité ne peuvent avoir qu'une influence très faible.

Ce travail de vitesse ne doit pas se contenter uniquement de l'amélioration de la vitesse gestuelle, mais doit inclure le perfectionnement de la vitesse des réponses à utiliser dans des situations complexes et souvent inattendues comme celles proposées par les jeux sportifs collectifs.

Elle ne s'améliore de façon notable que vers la dixième année pour véritablement se développer vers 12-13 ans.

Le développement intense de la vitesse, chez les adolescents, qui atteint son maximum plus tôt que la force et l'endurance, s'explique par la haute plasticité de l'organisme, la grande mobilité des processus nerveux, la formation et la transformation relativement faciles des liaisons conditionnées réfléchies.

Certains auteurs estiment que l'âge le plus favorable pour le développement de la vitesse se situe entre 11 et 12 ans... D'autres le situent vers 13-14 ans...

2. La force

Si cette qualité peut, avec beaucoup de précautions, vu les inconvénients physiologiques (incidence possible sur la croissance) ou psychologiques (difficulté à s'astreindre à des tensions musculaires d'une durée trop longue), être améliorée par des exercices dynamiques ou statiques de courte durée. elle demeure au départ, surtout chez les filles, peu développée (ce vers la dixième année environ).

Ultérieurement, elle pourra se travailler en constatant toujours le retard des filles par rapport aux garçons, retard jamais rattrapé.

Elle fera appel aux exercices qui développent surtout la force dynamique, en se rappelant que les jeunes supportent plus aisément les exercices de vitesse que de force pure. Cet entraînement de la force, exécuté avec prudence par suite du danger d'accidents possibles, donc avec des exercices judicieusement choisis en fonction des possibilités de chaque âge et associés à des temps de repos suffisamment longs, peut néanmoins se concevoir en tenant compte des données morphologiques relatives à la croissance.

Chez un entant de 8 ans, la masse musculaire représente environ 22% du poids du corps alors que chez un adolescent de 15 ans, elle est de 33 % et s'approche ainsi du rapport caractéristique de l'adulte (36 à 44 %).

Entre 11 et 16 ans, la force musculaire augmente de près du double.

LA MUSCULATION AVEC CHARGES ADDITIONNELLES NE PEUT EN AUCUN CAS S'ENVISAGER CHEZ L'ENFANT .

3. La souplesse.

Les tensions musculaires, encore faibles au départ. permettent de penser que la souplesse doit particulièrement être développée vers l'âge de 11 ans et entretenue ensuite car elle a

tendance, au moment de l'adolescence à s'altérer et à diminuer. Cette opinion n'est pas toujours partagée par tous les auteurs, car certains (Skvortsov et Semyeyev) avancent qu'elle atteint son maximum vers 15-16 ans.

Cependant, l'accord se réalise sur le fait que la souplesse se cultive et se développe avec plus de facilité au cours de l'enfance qu'ultérieurement et que le développement de la force peut entraîner une limitation du jeu articulaire.

4. Les qualités bioénergétiques

Sans vouloir entrer dans les détails, disons que le cœur jusqu'à à l'adolescence est un muscle qui se trouve en période de croissance. Soumis à de nombreuses sollicitations et à des fluctuations continuelles (augmentation du poids de corps de la masse musculaire. etc.). il doit à tout moment s'ajuster aux autres transformations organiques du jeune.

C'est pourquoi le travail en aérobie qui constitue un travail modéré doit rester premier et peut être pratiqué dans le but d'une formation cardiaque sans inconvénients chez les enfants. D'ailleurs tous les auteurs s' accordent sur ce point, à savoir qu'un travail en aérobie ne présente pour le jeune aucun danger, Il s'avère même souhaitable et indispensable alors qu'un travail en anaérobie lactique risque de se révéler nuisible s'il est entrepris trop tôt (cœur encore en période d'instabilité) et sans la mise en œuvre de certaines précautions (travail en aérobie préalable entre autres).

Cette première acquisition, l'endurance généralisée de base, doit être le départ de la formation réelle du jeune athlète .

Le développement de l'aérobie doit représenter le centre majeur de l'entraînement des jeunes et celui des enfants en particulier... La méthode de fond (travail continu) est la meilleure dans l'entraînement des enfants et des jeunes pour développer l'aérobie.

Le travail d'aérobie est un excellent moyen de formation cardiaque musculaire respiratoire. Ce travail en aérobie, qui sera fait, sera stable et permettra ensuite de tolérer le travail en résistance

Les effets du travail en aérobie

  1. il augmente la capacité aérobie,

  2. il augmente les possibilités et le nombre des globules rouges pour le transport de l'oxygène (en particulier le taux de hémoglobine responsable de ce transport);

  3. il retarde les effets de la fatigue,

  4. il augmente au niveau des muscles qui travaillent la diffusion de l'oxygène par une vascularisation accrue.

  5. par une augmentation du rythme respiratoire. sans production d'acide lactique, il favorise I'élimination des déchets, donc permet la récupération et la désintoxication;

  6. il augmente la quantité des réserves en glycogène au niveau des muscles;

  7. il permet. de mieux supporter ultérieurement les effets du travail en résistance.

Pour Eklund et ses collaborateurs, l'entraînement de la force et de la glycolyse anaérobie avant l'âge de !6 ans constitue une perte de temps.

Dans une optique éducative, dans le but d'un développement harmonieux des différentes qualités de l'activité motrice, l'éducateur devra se montrer attentif :

  1. à respecter les diverses maturations. donc en n'anticipant jamais sur le développement physiologique de l'enfant, en ne "forçant" jamais le jeune;

  2. à équilibrer l'acquisition et l'amélioration des divers facteurs d'exécution afin d'éviter par une spécialisation trop précoce ou une pratique trop centrée sur une seule activité une disproportion dans la répartition et l'éventail de chacune de ces qualités.