Banquet du matériel roulant (1908)

HUMOUR

*

Avec tous les noms des militaires du contingent

de Léon Darsonval (22 ans)

- 14 ème BANQUET du MATÉRIEL ROULANT –

- 1908 –

- Une partie de Campagne –

Depuis longtemps, ma femme et moi, nous nous étions promis de profiter des premiers beaux jours pour aller faire une partie de campagne. Lorsqu’on a travaillé toute une semaine, on a TORDEUX ne pas se donner de l’air, lorsque l’on a des GOSSEREZON de plus pour se divertir un peu, nous avions fait des économies pour cela et avions mis quelques JONETS de côté, mais la pluie nous retenait au loGIRARDS étaient les beaux jours.

Aussi, comme Dimanche dernier il faisait CHOBAUD j’ai sonné le réveil en fanfare, criant deBOUTARDI les gosses on va se trotter.

On ne se fit pas prier et tout le monde fut bientôt prêt.

En sortant de la maison je JEHL un COLLIGNON qui passait à vide ; comme il faisait déjà chaud il avait retiré son chapeau et ses cheveux ROUSSEAUX étaient HÉRISSÉS ; il avait l’air d’un drôle de type, mais comme il était seul dans LARUE je fus bien obligé de le prendre – je lui dis de nous conduire au bordDUBOIS, lui promettant un bon pourboire s’il nous menait rapidement – Cette promesse le fit changer de figure en un KLEIN d’oeil, il se mit à sourire et il avait presque alors un BEAUVISAGE.

Nous nous emBARTHquond dans la voiture, le cocher fouette son cheval, allons HUGUENARD !; je me dis alors en voici un qui MARCHERAT bien, en effet il accélère l’allure de son canasson, évitant les PLOMION ne sait comment.

Les deux gosses chacun à une portière s’éGAILLOT passage des gens que l’on rencontre.

Nous arrivons au Bois qui était merveilleux, partout dans l’herbe des VIOLETtes, dans les branches que l’on n’avait PARDAILHÉ depuis longtemps, au milieu des touffes de GUILLEBAUD gui et DENIS sifflait les PIERROT, chantaient les VERDIER ; on entendait les cloches d’une CHAPELLE voisine : HEBERLIN, berlin !

Les MARTINET poussaient en l’air leur cri strident.

Profitant du moment OUDET GARDIEN avaient le dos tourné, nous nous engageons sous bois un peu à l’aventure à la recherche d’une guinguette où l’on pourrait s’installer pour déjeuner car il était MIDI. Nous trouvons enfin notre affaire, le patron un peu fanFARON avait l’aird’un DEUTSCH échappé de sa LANDJVERLIN portant c’est que la maison paraissait propre ; il y avaitun GENTIL YARDIN avec des bordures de AUTING parfumé, dans le jardin des tonnelles ombragées de vigne vierge, nous nous installons sous l’une d’elles et l’on nous servit rapidement.

Le menu fut ce que l’on MANGINvariablement dans toutes les gargottes : des MONSSEAU de PINCHOT, du COLIN froid mayonnaise, une matelotte d’anGUILLEMINces, du ROSTi de veau et du fromage, le tout arrosé de bière ZIMMERMANiée d’un peu de glace pour la rafraîchir ; j’aime cette bièreCARBONNELest à déGUSSter, pour ma part j’en bus plus d’une CHOPPYne.

On était mieux là qu’au café à faire une partie de BIARD dans la plus belle SALOMONde ; j’y aurais bien jeté LANCRENON sans plaisir si j’avais eu de quoi vivre.

Dans une tonnelle voisine de la nôtre sont venus s’installer une femme assez GIRODE, au visage un peu brun de POMMERTéveillé par de beaux yeux paraissant une de ces bohémiennes qui VENDEVILLE en ville des paniers et des chaises rustiques, et trois hommes : un PONTONNIER, un fusilier MARIN et leTROISIERme un jeune homme qui passait son temps à TROMPETER et à jouer du THABOURIN.

Au commencement du repas tout allait bien, les deux soldats parlaient armement ; le matelot prétendait que les revolvers d’abordage étaient les meilleurs, l’autre lui répondait que les révolvers DARSONVAL mieux. Après quelques verres de jin les langues se délient, les MOSSMANNient mieux ; ils s’exprimaient d’ailleurs en MAUCLÈRE.

La femme à ce moment se mit à faire la coquette avec le marin, l’autre s’emporta, ils s’injurièrent ; le pontonnier dit à son compagnon « Tu m’as appeléGOEURY tant que tu voudras mais ne me dis de sottises, tu n’as pas été à l’éCOLLASsez pour m’apprendre à vivre.

Ce MONNIER pas dans ce que j’ai dit, tu RENAUDINbécile, tu fais le JACQUIN, tu FELLEMANNière, ne GUELPA ou je te casse un abati.

Cesse tes lamentations, je te porte un PHITZINGERémie , que tu es, la belle sera pour le vainqueur.

Les deux CHAMPION sortent de la tonelle, ils prennent DUCHAMPS, se ruent l’un sur l’autre, se portent d’abord des coups de poing, les coups pleuventDREUX.

Le pontonnier voyant qu’il avait le dessous porte un coup de FOUROT de sabre à son adversaire, j’ai cru qu’il allait l’éBORGNIET, ceLASSAIGNE, l’œil restera NOIRJEAN réponds.

Au bruit de la lutte un grand nombre de personnes fit le cercle, bienTOLMER qui se promenait à peu de distance avec LECLERC de notaire accourut.LEMERCIER de voir des gens se battre dans sa localité, intervint ; grâce à ses bonnes paroles, il réussit à réconcilier les deux adversaires qui s’aperçurent alors que la belle avait fui avec le 3ème compagnon, c’est ainsi que les JEANSON.

Nous continuons notre promenade mais les deux enfants exités par le grand air et par le spectacle auquel ils avaient assisté étaient devenus méchants, ils allaient à hue et à DIAS, ils n’étaient plus du tout SAJOT point que je fus obligé de crier après eux.

La mère en CORÈmotionnée leur dit quelle THUILLEAUX moins écoutez votre PERRIN, mais ils ont l’air de vouloir se battre, je les aurais CRUSEMer mieux.

En effet les deux enfants FRANQUETrelleurs se regardaient comme deux petits coqs, ils s’injurient employant plus de WINTERmes plus vilains les uns que les autres, l’un d’eux s’écria même « Je vais te desSANDRINbécile.

L’aîné pousse le second qui tombe dans un fossé plein d’eau. Je l’en retire crotté comme le chien DERULE BARBEY montrant le peTHIBOUT de sonVAGUENEZ ombragé de poils.

Grâce au soleil, le petit fut bientôt sec.

Nous leur adressons quelques reproches, ils nous promettent d’être bien sages assurant qu’ils ne s’éCARTERON plus de nous. Nous nous remettons en route, les deux enfants s’amusent à voir traire une chèvre aux PITOT gonflés de lait.

Comme l’heure s’avançait, nous nous sommes dirigés vers la première station de métro pour rentrer dans Paris, contents n néanmoins d’avoir passé une journée en plein air.

le 4 avril 1908,

GÉRARD

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