26 - L'Aéronautique dans le département de l'Aube (1936)


AVIATION MILITAIRE

_______


UNE BELLE NICHEE D'OISEAUX DE FRANCE

De 1910 à 1914

( SUITE )

ANNEE 1913


26 Mars

Le lieutenant aviateur Marcel Boucher, venant du camp de Mailly, atterrit à Pont-Hubert.

4 Mai

En vue des manœuvres de l'Etat-Major qui doivent avoir lieu dans la première quinzaine du mois de mai 1913, à Troyes, Auxerre et Cosne, des groupes d'aviateurs sont mis, dans chacune de ces trois villes, à la disposition des généraux Joffre, généralissime, Menestrel, Chomer, Langle de Cary et Galliéni, membres du Conseil Supérieur de la Guerre.

Le groupe, dont le point d'attache est Troyes, arrive le 3 mai dans notre cité.

Le sergent d'infanterie Vuarin, n'ayant pas aperçu le terrain de Pont-Hubert, atterrit à la Chapelle-Saint-Luc, à 10 heures du matin.

Le lieutenant Gravier et le jeune sapeur Louis atterrissent à 5 heures de l'après-midi, mais ce dernier repart à Buc, vingt-quatre heures après son arrivée. Arrivent ensuite le sergent Petit, sur biplan Bréguet, et le maréchal-des-Logis Pinsard, sur monoplan Borel, Le Potache, offert par les élèves des collèges de France.

A 5 heures 30, venant de Mailly, atterrissent à Pont-Hubert, trois aéroplanes : le lieutenant Noé (1) et son mécanicien Toupin, sur biplan Maurice Farman; le capitaine Farge et son mécanicien Villain, sur biplan M.-Farman; le capitaine Schnegans et son mécanicien Monet, sur biplan Henri-Farman, 80 CV.

A 6 heures 15, ces aviateurs regagnent Mailly.

A la suite de ces manœuvres, le maréchal-des-logis Pinsard est félicité par le général Joffre, comme ayant accompli, avec une régularité parfaite, quinze fois le voyage Troyes-Auxerre, en compagnie de son mécanicien Jeanniot.

C'est le 11 mai que cette escadrille quitte Troyes par la voie des airs; sauf le sergent Vuarin qui revient par chemin de fer.

19 Mai

Deux monoplans Deperdussin pilotés, l'un par le lieutenant Bricard accompagné de son mécanicien, l'autre, par le lieutenant d'infanterie Dietrich ayant comme passagers le lieutenant Mendès et le sapeur mécanicien Mertin, atterrissent brusquement à Pont-Hubert, et capotent.

Ces avions arrivaient de Reims qu'ils avaient quitté à 6 heures du matin.

20 Mai

Un monoplan Hanriot 50 CV., venant de Reims, atterrit, à 6 heures du matin, à Pont-Hubert. Il est piloté par un officier aviateur.

24 Mai

Le sapeur aviateur Péquet, venant de Châteaufort, sur monoplan Borel 50 CV., atterrit à Pont-Hubert, vers 8 heures du soir. Il repart le lendemain pour Epinal.

28 Mai

Un biplan Maurice-Farman, venant de Mailly, atterrit à 5 heures 30 du soir, à Pont-Hubert. Il est piloté par le lieutenant de Lussigny ayant le capitaine Lucca comme passager. Il repart pour Mailly, à 5 heures 50. Le lieutenant de Lussigny accomplit, à Mailly, un stage de longue durée, volant très souvent et presque par tous les temps.

29 Mai

Un monoplan piloté par le maréchal-des-logis d'artillerie Henri Benoist, du centre de Châteaufort, atterrit aux confins des communes de Bessy et de Rhèges.

C'est aviateur, parti de Versailles à 4 heures du matin, se rend à Mailly.

Dans la même journée, les sous-officiers aviateurs Geoffroy et Petit, de l'Artillerie, détachés au camp de Mailly, viennent saluer leurs amis de la ville de Troyes. Mais par suite de la rupture de la commande de l'arrivée des gaz, ils sont en panne à 800 mètres d'altitude. L'avion atterrit, en vol plané, et se pose, avec beaucoup de difficultés, à Pont-Hubert, dans un champ à proximité d'une ligne d'arbres.

Juin

Dans la première huitaine de ce mois, le lieutenant Prot vient en inspection à Brienne, dont le terrain est en voie d'installation.

9 Juin

Le monoplan " Vendôme ", piloté par le capitaine Chevreau qui vient inspecter l'état des travaux pour l'installation de l'aérodrome de Brienne, atterrit sur ce terrain après avoir couvert la distance Vincennes-Brienne en 1 heure 25 minutes. Deux heures après, cet officier s'envole pour Joigny afin d'accomplir la même mission. Quelques instants après ce départ, atterrit le lieutenant de Challonge qui concourt, sur avion Nieuport, pour la troisième épreuve du brevet supérieur de pilote.

10 Juin

Venant de Belfort, un monoplan piloté par le lieutenant Gaubert atterrit, vers 7 heures 30 du matin, aux abords de la route de Précy-Notre-Dame à Blaincourt, lieudit " Le Haut-Clos ". Il repart, à 5 h. 30 pour Brienne.

14 Juin

L'escadrille M. F., composée de 4 appareils, part de Bron (Lyon), le 11 juin, et se dirige vers Dijon. Elle doit se rendre à Châlons-sur-Marne. Cette escadrille est commandée par le capitaine Fiorellino qui est accompagné de trois autres biplans pilotés respectivement par le lieutenant Mouchard, le maréchal-des-logis Carus et le lieutenant Benoît.

Après divers incidents, l'escadrille se trouve, le 14, aux environs de Bar-sur-Seine, entre 5 et 6 heures du matin. La vallée est toute brumeuse, ce qui oblige deux avions à atterrir. D'abord, le Maurice-Farman 70, du capitaine Fiorellino, accompagné d'un sapeur mécanicien, descend entre Mergey et Celles-sur-Ource. L'autre, monté par le maréchal-des-logis Carus, accompagné du sapeur mécanicien Pernette, atterrit près de la ferme de " La Folie ", à Bar-sur-Seine, et repart, presque aussitôt, après avoir fait son plein d'essence.

Quant au capitaine Fiorellino, il repart quelques minutes après son atterrissage, traverse Bar-sur-Seine, à l'altitude de 150 mètres environ et vient s'écraser, pris dans un remous, entre Bourguignons et Virey-sous-Bar, au lieudit " Foolz ". L'avion est brisé, mais les aviateurs sont indemnes.

17 Juin

Un biplace Bréguet, piloté par le sergent aviateur Bridou, atterrit à proximité de Nogent-sur-Seine, sur le domaine de la ferme d'Aulne. Il se rend à Mailly. Et le 5 juillet, en revenant des manœuvres, le sergent Bridou laisse tomber une enveloppe à l'adresse de la population de Nogent, pour lui offrir son meilleur souvenir.

L'adjudant Massonnaud, pilotant un biplan et venant de Lyon, atterrit à Pont-Hubert, à 6 heures 45 du matin, après avoir fait escale à Dijon. Il repart le soir même, à 5 h. 45, à destination de Mourmelon.

Vers 7 heures 30 du soir, un monoplan Rep, moteur Gnôme 80 CV. venant de Buc qu'il a quitté à 5 heures 13, et piloté par le sergent Jaillant, atterrit à Pont-Hubert; il en repart le 23, à 7 heures du soir, à destination de Buc.

26 Juin

Le caporal Sadi-Lecointe, ayant quitté Belfort avec l'escadrille Blériot 10 qui se rend à Mailly, fausse compagnie à ses camarades au-dessus de Bar-sur-Aube, et se dirige vers Vendeuvre où il atterrit à 4 heures 30 du matin. Il en repart au cours de la journée.

Dans le même journée, les sergents Petit et Vuarin atterrissent à Pont-Hubert.

27 Juin

Un biplan de la 3e escadrille venant d'Epinal, piloté par un caporal accompagné d'un sapeur mécanicien, atterrit, vers 18 heures 30, route de Nozay à Arcis. Il repart le 28, à 4 heures 30 du matin, en direction de Villacoublay.

2 Juillet

Atterrissage tragique du capitaine Paul-Louis Rey et du sapeur mécanicien Bouchayer. En traversant Villenauxe, vers 10 h. 30 du matin, l'avion qui paraît désemparé, vient s'écraser, dans un nuage de poussière, à quelques kilomètres de ce pays, sur la limite même du département de l'Aube, à Montgenost (Marne) et à 30 mètres de l'habitation de M. Colson.

Ce biplan, ayant quitté Etampes, se dirigeait vers Mailly. Le capitaine est tué et son mécanicien grièvement blessé; toutefois, on a la satisfaction d'apprendre, quelques jours après, que ce dernier est hors de danger.

Les obsèques du capitaine Rey ont lieu à Villenauxe le samedi 5 juillet, en présence d'une foule considérable (5.000 personnes). Puis le corps est dirigé sur Biviers (Isère).

9 Juillet

Un biplan Voisin, piloté par l'adjudant Boissière, du centre de Buc, atterrit à l'aérodrome de Pont-Hubert.

11 Juillet

Le caporal Sadi-Lecointe, regagnant Belfort, atterrit à Vendeuvre, à 5 heures 30 du matin, pour repartir dans l'après-midi.

Dans la même journée atterrit à Saint-Jean-de-Bonneval, un biplan piloté par un aviateur militaire. Cet appareil, venant d'Etampes, se dirige vers Mailly.

25 Juillet

Venant de Mailly, un monoplan Rep, piloté par le sergent Louis ayant comme passager le sous-lieutenant d'Artillerie Menuel, atterrit à Pont-Hubert. Un second appareil, piloté par le lieutenant Delvert, se pose également sur le terrain de Pont-Hubert, quelques instants plus tard.

27 Juillet

Arrivent à l'aérodrome de Brienne, les lieutenants Précardin, Lefort, Delvert, Campagne, Prot, Gillet de Callonge, les sergents Bourkadan, Louis et Homerain, sur monoplans Rep, biplans Henri-Farman et monoplaces Nieuport. Ces aviateurs avaient pris le départ à Buc, Mailly, Saint-Cyr et Villacoublay.

Au lendemain du meeting de Brienne, le 28 juillet, le lieutenant Prot par en avion, de Brienne, et atterrit, pour panne de moteur, sur le finage de Vauchonvilliers; après réparation, notre compatriote vient se poser à Amance, et dans l'après-midi, donne le baptême de l'air à son père, le Général Prot, qu'il emmène à Brienne.

Le mardi 29, le lieutenant Prot, avec son mécanicien, la carlingue chargée de fleurs, reprend la voie des airs pour regagner Saint-Cyr.

2 Août

A 7 heures 30 du matin, un appareil militaire Voisin, piloté par un officier de marine, atterrit à proximité de la gare projetée de La-Motte-Tilly (chemin de fer de Nogent à Sens).

14 Août

Un biplan, piloté par le maréchal-des-logis Dambreville accompagné d'un sapeur mécanicien, atterrit sur le territoire de la commune d'Ervy, à 7 heures du soir. Parti de Verdun, il reprend le lendemain son vol, pour Bourges.

21 Août

En raison du brouillard, un monoplan, piloté par un officier accompagné d'un sapeur mécanicien, atterrit à Pont-Hubert, dans la matinée, et repart trois quarts d'heure après.

25 Août

Le docteur Reymond, sénateur, membre de la Commission de l'Armée et Président du Comité National pour l'aviation militaire, venant de Châtillon-sur-Seine, sur monoplan Blériot, atterrit vers 9 heures du matin à Pont-Hubert.

Cet avion qu'il dénomme " Avion sanitaire " porte sous les ailes, la croix rouge.

Après avoir fait le plein d'essence, le sénateur-aviateur Reymond reprend son vol en direction de Paris.

27 Août

A sept heures du soir, un avion que pilote un lieutenant accompagné d'un sapeur-mécanicien, atterrit à Pont-Hubert pour repartir le lendemain.

10 Septembre

A 5 h. 40 du soir, un monoplan Nieuport 100CV., piloté par le sergent Péquet accompagné du maréchal-des-logis-chef Bauer, atterrit à Pont-Hubert. Ces aviateurs accomplissent le circuit suivant : Reims, Conflans-Jarny, Bar-le-Duc, Saint-Dizier, Troyes et Reims.

1er Octobre

Un biplan Henri-Farman, piloté par le lieutenant Combette, de l'escadrille de Toul, atterrit sur le finage d'Allibaudières, à 10 h. du matin. Cet avion se rend d'Etampes au camp de Mailly.

6 Octobre

Le lieutenant Quillien et le maréchal-des-logis Benoist, venant de Châteaufort et se dirigeant vers Epinal, atterrissent, à 4 h. du soir, à Pont-Hubert. L'un des deux monoplans subit quelque dommage en touchant le sol.

8 Octobre

Toujours sur son avion sanitaire Blériot, le sénateur-aviateur Reymond atterrit à Brienne pour se ravitailler. Il vient d'accomplir la performance suivante : Buc, Joigny, Gray, Chaumont, Brienne, puis il reprend son vol en direction de Buc.

A l'instant même de ce départ, atterrit sur le terrain de Brienne, le capitaine Franceron, chef du centre d'aviation militaire de Douai. Il monte ub appareil Caudron, que l'on voit pour la première fois dans notre région de l'Est.

14 Octobre

Un biplan Caudron, piloté par le capitaine Gérard, accompagné de son mécanicien, le caporal Marot, atterrit en vol plané, per suite d'une panne de moteur sur le terrain de Pont-Hubert. Le capitaine Gérard arrive du Crotoy dont il commande le centre.

17 Octobre

A 5 heures du soir, sur le terrain de Pont-Hubert, atterrit le capitaine de Vergnette, commandant le centre de Châteaufort. Cet officier, qui pilote un monoplan Blériot, accomplit le voyage Châteaufort, Troyes, Dijon, Lyon, Belfort, Epinal, Nancy.

A cette date, le capitaine Gérard est encore immobilisé avec son appareil. Ces deux officiers se retrouvent donc à l'aérodrome de Pont-Hubert. En quittant Troyes, le capitaine de Vergnette est victime d'un grave accident, par suite du brouillard, au-dessus de Plomblières-les-Dijon.

Vers la même époque, le capitaine Gérard atterrit au Mériot, près de Nogent-sur-Seine.

27 Octobre

Le sénateur-aviateur Reymond, venant de Neufchâteau sur son monoplan, atterrit à Brienne-le-Château.

Dans les derniers jours d'octobre, le sapeur Prudhommeau, à bord de son avion, subit deux accidents successifs dans la plaine de Brienne.

C'est aviateur qui se fait remarquer à Saint-Cyr, le 15 novembre, en atteignant l'altitude de 3.500 mètres, sur biplan M.-Farman 90 CV.

19 Novembre

Le sergent Jacquenaud, sur biplan M.-Farman, parti le matin à 10 h. de l'aérodrome de Buc, atterrit sur le terrain de Pont-Hubert à midi un quart, pour repartir dans la journée du 21.


ANNEE 1914


25 Mars

Dans l'après-midi, atterrissage, par une violente tempête, du sapeur Boulard, qui arrive du centre de Douai, sur biplan Farman. Après quelques kilomètres exhibitions au-dessus de Troyes, ce jeune aviateur repart dans l'après-midi, vers 2 h. 30.

4 Avril

Vers 3 h. 15 de l'après-midi, six biplans Henri-Farman, de la base de Lyon, atterrissent à Troyes.

Le premier appareil qui descend, à Sainte-Savine, lieudit Chanteloup, est L'Aube, piloté par le sergent Corbeil. Le second, Le Jeanne-d'Arc, piloté par le capitaine Voisin, arrive également au même endroit. Les quatre autres avions atterrissent à Pont-Hubert, ils sont respectivement pilotés par le capitaine Fuzier, les maréchaux des logis Clément et Pelletier d'Oisy, ainsi que par le caporal Réservat. Cette escadrille avait quitté Mailly, à 2 h. 30, pour y rentrer vers 5 h. 30.

12 Avril

Dans la matinée, atterrissent, à Pont-Hubert, deux monoplans, pilotés, l'un par le sergent Lartigue, et l'autre, par le sergent Lannier, tous deux attachés à l'escadrille de Belfort, en déplacement au camp de Mailly. Les avions repartent dans la soirée, vers 5 heures.

17 Avril

Un biplan Voisin se pose à proximité de Vailly, aux " Voies-Blanches ", par suite d'une panne de son moteur " Clergé ". Cet appareil vient de Châtillon-sur-Seine et se rend à Reims.Il est piloté par un sous-officier, accompagné de son mécanicien.

Après réparation, ce biplan reprend la voies des airs, le 19, mais de nouveau, il atterrit au milieu des champs, à 500 mètres de la gare de Saint-Etienne-Nozay, et repart pour Reims, vers 6 h. du soir.

20 Avril

Le lieutenant-aviateur Quillien, venant de Buc et se rendant à Epinal, atterrit près de l'hôpital de Romilly-sur-Seine. Il repart vers 5 heures du soir après avoir survolé la fête d'aviation qui se déroule à 'emplacement de l'aérodrome militaire actuel.

28 Avril

Le sergent Pozzi et son mécanicien, un sapeur du génie, atterrissent à 4 h. 30 de l'après-midi, par suite d'une panne de moteur, à la limite du finage de Villechétif et d'Argentolles. Partis d'Etampes, ils se rendaient à Dijon, par Mailly. L'appareil est démonté et expédié à Dijon.

29 Avril

A Villenauxe, lieudit " Bassin ", atterrissage du biplan Farman, piloté par un lieutenant, accompagné d'un sapeur-mécanicien. Panne d'essence. Après ravitaillement, l'avion reprend son vol vers Mailly.

20 Mai

Vers 8 heures du matin, un biplan, portant le nom de Galibot, atterrit sur le finage de l'Abbaye-sous-Plancy. Il est piloté par un lieutenant, accompagné de son mécanicien. Après réparation, et ravitaillement en essence à Plancy, l'aviateur repart à 6 h. 30 du soir en direction de Mailly.

10 Juin

Vers 5 heures du matin, un biplan, piloté par le sergent Nardin, accompagné du sapeur-mécanicien Malin, atterrit et capote à Brienne-le-Château.

Dans la même matinée, une escadrille d'avions blindés, comprenant six biplans venant de Verdun, se dirige vers Châlons, en passant par Troyes. Des ratés obligent l'un d'entre eux à descendre entre Rozières et le Faubourg Croncels, où il capote. L'appareil est piloté par le sergent Grasset, accompagné du mécanicien Lepoil. L'hélice est brisée et l'essieu du train d'atterrissage est faussé. Les deux aviateurs sont sains et saufs.

Dans l'après-midi, atterrissent, à Pont-Hubert, quatre avions blindés, système commandant Doran; ils arrivent de Verdun, et vers 5 h., ils reprennent leur vol en direction du Camp de Châlons.

17 Juin

A 5 heures du soir, un biplan, venant de la direction de Dijon et se dirigeant sur Troyes, est obligé d'atterrir par suite d'une panne à la magnéto.

Il vient se poser dans les prés situés au sud du hameau de Vert, près de Montigny (Aube). L'avion est piloté par un sous-officier d'infanterie, accompagné d'un sapeur-mécanicien du 1er Génie.

Dès que l'appareil est réparé, il reprend la voie des airs, le lendemain, vers 10 heures du matin; mais, alors qu'il se trouve à faible hauteur, le moteur s'arrête net et le biplan, piquant du nez, vient s'écraser sur le sol.

Après le démontage de l'avion, son équipage repart par chemin de fer.

26 Juin

Un biplan Henry-Farman, piloté par un lieutenant accompagné de son sapeur-mécanicien, atterrit, à 8 heures du matin, à Pont-Hubert Cet avion vient de quitter Mailly, où il repart à 5 heures du soir.

10 Juillet

Le lieutenant de Bondy, du centre d'aviation de Dijon, atterrit à Pont-Hubert, pour repartir dans la soirée.

12 Juillet

Le lieutenant Gourliez, venant de Mailly, atterrit sur le terrain d'aviation de Romilly-sur-Seine, pour assister aux fêtes aériennes organisées par la Comité de cette ville, en collaboration avec le constructeur d'avions, M. Alexandre.


Pendant la guerre de 1914-1918, de nombreux avions militaires atterrirent encore dans notre département, à Mailly, à Romilly, à La Perthe, à Ormes-Le Chêne, à Pont-Hubert et bien souvent isolément au milieu de nos campagnes. Mais la censure, qui veillait jalousement ne permit pas d'identifier ces atterrissages.

Toutefois, je dois signaler q'un terrible accident se produisit, le 17 août 1916, sur l'aérodrome de Pont-Hubert.

Le sergent Fernand Lafaye, originaire de Troyes, qui avait descendu sur ce terrain, se disposait, dans la soirée, vers 7 heures, à reprendre la voie des airs. Il venait à peine de décoller, en compagnie de son mécanicien, René Dez, lorsque son avion s'abattit en flammes, à 150 mètres environ de la ferme du Moulinet, sous les yeux horrifiés de son père, venu assister à son départ.

Le sergent Lafaye et son compagnon furent entièrement carbonisés. Ce jeune sous-officier, qui était attaché à l'escadrille F. 123, s'était glorieusement distingué dans des combats aériens au-dessus et au delà des lignes ennemies.


Et maintenant que l'aérodrome de Saint-Lyé a disparu et que celui de Pont-Hubert est désaffecté, il était indispensable d'écrire leur Histoire. C'est désormais chose accomplie.

De même que nous nous plaisons à faire revivre le passé, à fouiller passionnément les archives ou bien à visiter les plus antiques ruines, ainsi, les générations futures pourront, à leur tour, venir sur ces terres mémorables, afin de rendre hommage à l'impérissable renommée des intrépides chevaliers des airs, à ceux-là même du premier âge de l'aviation.

Et tout en foulant ce sol, témoin muet des retentissants exploits de ces audacieux, qui, confiants dans leurs frêles et bien délicats appareils, n'hésitèrent pas à s'élancer dans l'espace, les hommes épris d'idéal au souvenir d'un passé des plus glorieux, se recueilleront un moment, et, avec émotion, ils se diront à eux-mêmes : c'est d'ici, sur ce terrain, que, triomphants, au début du XXe siècle, les premiers et héroïques hommes volants gagnèrent les cieux, réalisant enfin un bien grand rêve !... le plus grand !...

*



**










(1) Le lieutenant Noé commanda, comme colonel, le centre des élèves mécaniciens de Bordeaux.