9 - Ensemble vocal Maurice Emmanuel


Le Vendredi 7 Juin 1996


En l’église Saint-Martin de Troyes


L’Ensemble Vocal Maurice Emmanuel en concert de prestige avec orgue et solistes.


Maurice Emmanuel, un chœur amateur qui n’en finit pas de progresser...

Chef de file des ensembles de musique vocale aubois, le chœur Maurice Emmanuel n’en finit pas de progresser et de surprendre. Et le public le sait bien, qui en suit avec intérêt l’évolution. Pour preuve le dernier concert de Noël, dans une église Saint-Nicolas pleine comme un œuf, qui avait valu de longs et chaleureux applaudissements à Françoise Ricordeau, à ses choristes et aux solistes locaux invités.

On ne change pas une équipe qui gagne. Encouragée, en chef de chœur comblée, Françoise Ricordeau a décidé de poursuivre quelque temps l’étude d’œuvres religieuses. « ... mais d’une autre époque, d’un autre style. Après la musique baroque, j’ai sauté allègrement par-dessus un siècle pour m’intéresser aux musiques des XIXe et XXe siècles.

Où, mieux que dans une église peut-on chanter une messe ? C’est donc l’église Saint-Martin-ès-Vignes qui offrira son excellente acoustique et son non moins excellent orgue au prochain concert d’été du chœur. Un concert qui mérite la plus grande attention pour plusieurs raisons. D’abord parce que, toujours soucieuse de faire participer des artistes professionnels locaux, Françoise Ricordeau a demandé à Jean-Marie Meignien de tenir les grandes orgues, et à Christine Raphaël, soprano, et Anne Royer, mezzo soprano, d’assurer les partitions de solistes.

Ensuite parce que le programme proposé est tout simplement exceptionnel. C’est la messe en Ré Majeur d’Anton Dvoràk qui tiendra la première partie. Messe débordante de lyrisme, dans laquelle la foi profonde du compositeur tchèque s’exprime par un jeu d’oppositions entre les différentes parties de l’œuvre. « La partie d’orgue, importante, avec un solo au début du Benedictus, nécessite un instrument bien particulier, souligne Françoise Ricordeau. Peu d’églises dans la région sont pourvues de ce type d’instrument. C’est pourquoi Jean-Marie Meignien, spécialiste reconnu, m’a conseillé Saint-Martin . »

La seconde partie du concert permettra d’entendre l’hymne célèbre de Mendelssohn « Hör mein Bitten » dans laquelle le chœur dialogue avec la soprano dans une musique élégante aux mélodies pleines de charme. Puis changement de siècle avec « Rejoice in the lamb » de Benjamin Britten. « J’espère que le public troyen sera curieux d’écouter cette cantate de fête écrite en 1943 sur un texte désopilant qui célèbre la présence de Dieu en toute chose. La joie rayonnante de Britten transparaît dans sa musique contrastée où alternent innocence radieuse et mysticisme dramatique. »

« Pie Jesu » du Requiem de Duruflé précédera une œuvre qu’il faut avoir entendue, une oeuvre majeure de la musique chorale du XXe siècle, un chœur à trois voix de femmes de Francis Poulenc : les Litanies à la Vierge noire.

« Une œuvre de pureté, de ferveur, ouverte sur l’infini. »

Ce programme « européen », qui présente de réelles difficultés vocales et musicales, a nécessité l’implication totale des choristes amateurs auxquels leur chef de chœur tient à rendre hommage.

« Chanter Poulenc et Britten n’est pas aisé. Mais le travail aidant, l’oreille s’habituant à des harmonies savoureuses mais non classiques, les chanteurs ont pris de plus en plus de plaisir à ces œuvres. Plaisir qu’ils espèrent faire partager aux auditeurs le 7 juin. »

L.R.

CHOEURS, ORGUE et SOLISTES

Direction et chef de Chœur

Françoise RICORDEAU

Orgue :

Jean-Marie MEIGNIEN

Organiste et pédagogue, il sert la musique liturgique au grand orgue de Saint-Martin-ès-Vignes et à celui de la Cathédrale de Troyes.

Historien et musicologue, il collabore à plusieurs revues Françaises, universitaires et autres.

Organologue et technicien-conseil, il travailla à la construction d’orgues neufs et à la reconstruction historique d’orgues classés.

Ces actions complémentaires sont inspirées par le désir de mieux comprendre le passé pour faire revivre, livrant à l’avenir le message permanent et universel du « Beau ».

Les Solistes :



Christine RAPHAEL (Soprano)

C’est d’abord à Sainte-Savine, puis à Troyes qu’elle fait ses études de musique, puis à Charleville-Mézières où elle obtient une médaille d’Or de chant.

Après avoir fait ses armes en matière de polyphonie au Chœur Régional de Champagne-Ardenne, elle aborde en récital des styles et des genres différents, et en poursuivant ses études à Paris, elle obtient le Diplôme d’Etat Technique vocal.





Anne ROYER (Mezzo-Soprano)

Après ses premières études musicales à Bar-sur-Aube, Troyes puis Nancy, elle poursuit son travail vocal à Paris.

Son expérience professionnelle, en récital ou en opéra, la conduit à travers la France.




Peter JACOBS (Ténor)

Comme tous les Anglais, il est grand amateur de musique chorale, et il chante depuis l’enfance. Depuis son arrivée à Troyes, il participe à l’Ensemble Vocal Maurice Emmanuel.




Xavier CLAVERIE (Basse)

Lorsque ses études d’histoire lui laissent un peu de temps, ce choriste d’Akadêmia vient se joindre à l’Ensemble Vocal Maurice Emmanuel.


PROGRAMME

1ère Partie

Messe en Ré MAJEUR

de

Antonin DVORAK (1841-1904)

Pour Chœur, Solistes et Orgue

Composé en 1887, cette Messe débordante de lyrisme affirme la Foi du Compositeur Tchèque par les jeux d’oppositions entre les différentes parties de l’Œuvre.

- Kyrie

- Gloria

- Credo

- Sanctus

- Benedictus

- Agnus dei

La version chantée ici est interprétée par un petit ensemble de solistes, de l’Ensemble Vocal Maurice Emmanuel, dialoguant avec le grand Chœur.

***

2ème Partie

Hör mein Bitten, Herr, hymne (1844)

- Félix MENDELSSOHN-BARTHOLDY (1809-1847), pour soprano solo, chœur et orgue

« O Dieu ! prête l’oreille à ma prière écoute la voix de ton enfant »


soliste - Christine RAPHAEL



- Pie Jesu, extrait du Requiem (1947) de Maurice DURUFLE (1902-1986)


soliste - Anne ROYER


- Litanies à la Vierge Noire de Francis POULENC (1899-1963)


Pour chœur de femmes et orgue


En 1935, Notre-Dame de Rocamadour a impressionné le Compositeur par la paix qui se dégage de ce lieu de pèlerinage. Il lui dédie cette œuvre de pureté, de faveur, ouverte sur l’infini.


- Rejoice in the Lamb de Edward-Benjamin BRITTEN (1913-1976)

Cette cantate composée en 1943 par le Compositeur Anglais, est écrite sur un texte désopilant qui célèbre la présence de Dieu en toute chose, autant chez un chat, une souris, un homme, une lettre de l’alphabet ou un poème.


Solistes - Christine RAPHAEL (My cat Jeoffry...)

Anne ROYER (For the mouse is a creature...)

Peter JACOBS (For the flowers...)

Xavier CLAVERIE ( For H is a spirit...)

Il était en concert vendredi à Saint-Martin-ès-Vignes

( Compte rendu du concert par le journaliste L. R. )

L’Ensemble vocal Maurice Emmanuel

persiste dans son œuvre de qualité

On s’attendait à un concert de belle qualité. C’en fut un. Et si affirmer une fois encore que l’Ensemble vocal Maurice Emmanuel est en constant progrès tient du pléonasme, tant pis, plongeons dedans avec enthousiasme.

Une fois encore le public a suivi, venu bien plus nombreux qu’à l’habitude. Et ses applaudissements ne trompent pas qui ont ovationné en chœur et longuement une authentique performance artistique. Mot juste quand on sait la difficulté des œuvres programmées, l’exigence d’interprétation, et donc la somme de travail d’orfèvre qu’a nécessitée chaque partition.

Vendredi soir, la symphonie achevée, Françoise Ricordeau était un chef de chœur heureux, comblé quasiment. Le challenge était gagné, et de belle manière.

Dès les premières secondes du concert, le public a su qu’il allait se passer quelque chose. Le chœur était touché par la grâce dès l’entrée en kyrie de la Messe en ré majeur d’Antonin Dvorak pour chœur, solistes et orgue. Une messe somptueuse, pleine de sérénité et d’allégresse, lyrique à souhait, dans laquelle Françoise Ricordeau a confié avec bonheur les partitions de solistes à un petit ensemble très homogène de choristes de l’Ensemble vocal Maurice Emmanuel, l’équilibre du dialogue solistes-grand chœur, la rigueur de direction rendue délicate par l’éloignement de l’orgue ont étonné l’auditoire. Le « courant », passant à merveille sur de grands moments d'émotion, donnait raison à Françoise Ricordeau et au brillant organiste Jean-Marie Meignien d’avoir choisi l’église Saint-Martin-ès-Vignes pour y jouer cette messe.

Autre grand moment du concert, les « Litanies à la Vierge noire » de Francis Poulenc. Cette œuvre « de pureté, de ferveur, ouverte sur l’infini » dédiée à Notre-Dame de Rocamadour, écrite pour chœur de femmes et orgue a fait découvrir l’homogénéité des pupitres de soprani et d’alti auxquels s’étaient jointes Christine Raphaël et Anne Royer. Interprétation sobre, toute en nuances et délicatesse qui a été fort appréciée.

Auparavant Christine Raphaël avait chanté avec tout le talent qu’on lui connaît un hymne de Mendelssohn pour soprano, chœur et orgue : « Hör mein Bitten, herr ». Anne Royer lui avait succédé sur le plateau de l’orgue dans un extrait du Requiem de Duruflé « Pie Jesu ». Une superbe voix de mezzo-soprano promise, elle aussi, à une belle carrière.

Plus difficile d’écoute et d’exécution, la cantate « Rejoice in the lamb » de Benjamin Britten fermait le concert. Œuvre magnifique, sereine, composée en 1943 sur un texte désopilant qui célèbre la présence de Dieu en toute chose. La modernité de son écriture ne faisait pas l’unanimité des oreilles inhabituées qui en reconnaissaient cependant l’exigence de virtuosité. Exigence à laquelle le chœur, l’organiste et les solistes ont parfaitement répondu. Là encore, découvre de deux autres solistes qui œuvrent en choristes au sein de l’ensemble Maurice Emmanuel : habituellement pour le ténor anglais Peter Jacobs, plus occasionnellement pour Xavier Claverie, basse d’Akadêmia. Un concert à ne pas ranger dans les cartons tout simplement parce qu’on aimerait le réentendre.


L.R

VILLE EN MUSIQUES 1996 à Troyes

Fa - Si - La Chanter


Françoise Ricordeau et ses choristes à la Maison de l’Outil

avec toutes ses clés musicales en poche

Jean-Claude Darsonval

FIN

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