3 - Mémoire de Jean-René Darsonval

Il avait dix-huit ans et se souvenait qu’en 1891, âgé de huit ans, à l’occasion de manœuvres militaires dans sa région, il avait contemplé d’abord le brillant état-major, avec le ministre de la guerre, qu’il s’était intéressé par le ballon d’une compagnie d’aérostiers qui était venue prendre position près du village de Montmartin-le-Haut, à huit kilomètres de Vendeuvre où il se trouvait à ce moment là, chez sa grand-mère, Je serai pilote de ballon, pensa-t-il, ce qu’il réalisa plus tard et pendant une grande partie de sa vie, après, bien entendu, s’être inscrit en 1903 à la seule société d’aérostation du département de l’Aube qui venait d’être créée le 21 septembre 1901, sous le nom de “Club Aéronautique de l’Aube” et après avoir accompli son premier vol en juillet 1903.

“ J’ai souvenance, étant enfant (j’étais alors âgé de huit ans), qu’aux manœuvres de 1891, une compagnie d’aérostier avait pris position, dès le matin du 9 septembre, à quelques kilomètres de Vendeuvre-sur-Barse, mon pays natal.

Le ballon ascensionnait à proximité du village de Montmartin, en lisière du bois de Bossican. Dès que j’aperçus le sphérique s’élevant au-dessus de la plaine, je lâchai facilement canons, cuirassiers et surtout ce brillant Etat-Major d’officiers étrangers qui entouraient, sur la place de l’Hôtel-de-Ville de Vendeuvre, le ministre de la Guerre M. de Freycinet, pour voler, sans coup férir, à mes premières amours !

Je me hâtai de parcourir, autant que pouvaient le permettre mes petites jambes, la longue distance qui me séparait de l’aérostat. J’approchai cette machine bizarre (le treuil à vapeur) qui lovait et délovait alternativement un long câble d’acier retenant captif le ballon.

Je demeurai là, tout le jour, en compagnie des aérostiers, et, pour la première fois, je partageai leur gamelle.

C’est peut-être de cette journée que date ma violente passion pour les choses de l’air !.”

Ma maman, elle, n’a pas eu beaucoup de chance ainsi que vous allez vous en rendre compte un peu plus loin en parcourant le récit de mes souvenirs tant de ma plus tendre enfance que dans ma vie d’adulte .

“ Le sept décembre 1889 à Troyes est née à dix heures du soir, en sa maison 14 rue Notre-Dame, Susanne Delphine Caillet, fille de Charles Joseph Caillet, marchand boucher, âgé de 25 ans et de Adèle Louise Justine Lorain, âgée de 17 ans, sans profession, son épouse, en présence de Messieurs Charles Lorain, marchand tripier, âgé de 25 ans, demeurant à Troyes, rue Saint-Lambert et de Michel Ottenwalder, aussi marchand tripier, âgé de 25 ans, demeurant au dit Troyes, 11 rue de l’Isle. “ Ainsi était libellé son acte de naissance.

Susanne et Germaine Caillet

Susanne Caillet

Elle avait une sœur prénommée Germaine Louise qui est née le 15 septembre 1893 à Troyes et après s’être mariée en cette même ville avec Georges Gaston Kuppel, et mis au monde le dix-huit août 1916 un garçon prénommé Georges Charles Henri qui mourra le 12 juin 1917, est décédée le 21 décembre 1916, en son domicile, rue Girardon n° 13, à Troyes. Telle était constituée la faillite de ma mère, et à ma naissance, je n’avais plus de grands-parents sinon du côté paternel de mon père, mon grand-oncle Edouard et de son épouse Clarisse Poissenot d’Argançon, chez lesquels je suis né et du côté maternel, mon grand-oncle René Rousselot, frère de ma grand-mère de Vendeuvre, maréchal ferrant à Vauchonvilliers.

Je dois vous dire également que j’avais un petit frère prénommé Jean-René et dont voici l’acte de naissance :

“ Le 24 novembre 1918 à une heure est né Jean-René Léon Arsène, du sexe masculin, de Léon Arsène Martial Darsonval, marbrier, 35 ans et de Susanne Delphine Caillet, 28 ans, sans profession, son épouse, domiciliée à Troyes, rue Girardon n° 13. Dressé le 26 novembre 1918, à seize heures, sur présentation de l’enfant et d"déclaration faite par madame Chapeau, née Louise Martin, 50 ans, sage-femme , demeurant à Sainte-Savine, rue Benoît-Malon, 19, en présence de madame veuve Angèle Rousselot, 59 ans, demeurant à Sainte-Savine, de Charles Caillet, 54 ans, boucher, demeurant à Troyes, rue Simart, n° 8, qui lecture faite, ont signé avec la déclarante, Armand Célestin Michel, Maire et Officier de l’état-civil de la ville de Troyes. Ont signé : L. Chapeau, Caillet et Vve Angèle Darsonval. Mention marginale : décédé à Sainte-Savine, le 21 avril 1920.”

Angèle Rousselot et son petit-fils

Jean-René (1918-1920)

Ce petit Jean-René est né ainsi qu’en témoigne l’acte de naissance ci-dessus chez son grand-père Charles Caillet, chez lequel ma mère demeurait pendant l’absence de mon père qui se trouvait encore aux armées, la guerre venant seulement de se terminer. Avant lui était né Hubert, mon grand-frère, que vous connaissez tous, chers petits-enfants, et dont voici l’acte de baptême :

“ Le 10 juillet 1913 à Sainte-Savine, à une heure trois quarts du soir, est né, rue de l’avenir 21, Hubert Louis Charles Martial Darsonval, du sexe masculin, de Léon Arsène Martial Darsonval, 29 ans, entrepreneur, et de Susanne Delphine Caillet, son épouse, 23 ans, sans profession, domicilié à Sainte-Savine, rue de l’Avenir 21. Dressé le dix juillet, quatre heures du soir, sur présentation de l’enfant faite par le père, en présence de Jean-Baptiste Martial, entrepreneur à Sainte-Savine, 26 ans et de Charles Joseph Caillet, rentier à Troyes, rue Simart 8, qui lecture faite, ont signé avec le déclarant et Nous Jules Edouard Marchais, Adjoint au maire délégué. Ont signé Léon d’Arsonval, Caillet, Martial d’Arsonval.”

Mon frère Hubert DARSONVAL (aviateur),

Jean-René DARSONVAL (en communiant)

et notre père Léon Darsonval

Angèle Rousselot, Susanne Caillet Léon Darsonval Hubert et Jean-René (leurs enfants)

Jean-Baptiste Martial Darsonval

( 26 rue Gabriel Péri)