La Fontaine "Arlette" à Arsonval

PROLOGUE


COMME un sauvageon poussant, à son gré, dans la pierraille des côteaux dominant la vallée de l'Aube, je vécus, heureux sans le savoir, les belles années de mon enfance.

Mes parents étaient venu habiter " La Maison Neuve " (appelée communément le Pont-Neuf), hameau composé de quelques maisons éparses, éloigné d'un kilomètre du village d'Arsonval.

Ils s'installèrent dans une ancienne ferme-relai, de l'âge des diligences, spacieuse, assez délabrée il est vrai, mais majestueusement assise au carrefour des routes Paris-Belfort et Brienne-le-Château.

Mon père, un robuste travailleur, bien campé, très doux de caractère, à la figure sympathique sous une abondante chevelure, exerçait le dur et peu lucratif métier de carrier, cultivant aussi quelques hommes de vignes pour sa boite de l'année. Portant en lui les caractéristiques d'une race d'hommes issue du vignoble, il était enjoué, agréable en conversation et doué d'une grande sensibilité.

Ma mère, jolie brune sans ostentation, au visage régulier et calme dénotant un esprit de décision remarquable, une volonté éprouvée, était, au demeurant, très expansive et férue d'un réel romantisme. Je la connaissais charitable, aussi, les chemineaux ou les pauvres hères ne frappaient, jamais en vain, à sa porte, protégée, néanmoins, en cas de danger, par deux danois bien racés.

Acceptant chrétiennement la médiocrité de notre situation, ma mère vivait courageusement et avec dignité, dans le café, au milieu d'un monde de rouliers, de vignerons et de carriers, aimable avec tous, sans familiarité, mais dédaigneuse, par dessus tout, des plaisanteries égrillardes.

Voilà donc le cadre, où, en compagnie de mon frère plus jeune, je passai d'adorables moments.

Comment ne pas évoquer cette enfance joyeusement vécue dans un site idéal, impressionné que j'étais par les moindres événements de l'existence qui s'accrochent désespérément au cœur de l'homme.

O inoubliable souvenance du passé ! Ne vous reverrai-je plus glycines épanouies, suspendues, avec art, au linteau de ma fenêtre, harmonieux festons, couleur mauve de notre vieille auberge ?

Ne t'entendrai-je plus tic... tac... monotone de l'ancienne " comtoise ", au balancier de cuivre, dont bien souvent, dès mon réveil, j'écoutais la cadence, sans songer aux minutes de bonheur qui fuyaient à jamais ?

Oublierai-je enfin le retour de l'hirondelle, l'oiseau sacré de nos régions ? Je la vois, rapide, regagner fidèlement son nid, apportant une provision de clarté et de gaieté dans l'antique chambre-à-four demeurée sombre et triste durant sa longue absence.

Et vous, ô papillons légers ! voletant inconstants, de corolle en corolle, sur nos jardins en fleurs, au-dessus de nos champs ou de nos vertes prairies. O brillantes demoiselles ! gracieuses aviettes ! frôlant de vos ailes diaphanes les glas et les herbes de la rivière, dans quelles courses folles m'entraîniez-vous parfois, au gré de vos évolutions capricieuses, au sein d'une atmosphère saturée de soleil ?

Et toi ! mon cher grillon, le gardien du foyer, ne t'ai-je pas assez pourchassé, près de notre grande cheminée, sans pouvoir te saisir ? J'enrageais ! Tu te cachais si bien ! Enfin, tout péril écarté, moqueur, derechef, tu " cri-crissais " à ton aise.

Mais, au cours des nuits d'été, un silence absolu, mystérieux, s'appesantissant sur la campagne endormie, on n'entendait plus au loin que le concert bruyant de la gent coassante et l'ululement plaintif du grand duc ! Cela, voyez-vous, influait étrangement sur ma jeune âme et en éveillait la sensibilité.

Puis, sans faire pour cela l'école buissonnière (ma mère, toujours vigilante, ne l'aurait pas toléré), je gambadais facilement, par monts, par vaux, à la manière des chèvres folâtres dont on me confiait imprudemment la garde. Dans la contrée, à plusieurs lieues à la ronde, rien ne m'était inconnu, et, bien souvent, après de fatigantes équipées avec les gamins des environs nous allions nous désaltérer à la petite source Arlette. D'autre fois, en compagnie de mon grand-père maternel, nous visitions une source ferrugineuse, " la Fontaine aux oiseaux ", diamant limpide reposant dans son écrin, teinte de rouille, sous l'ombrage tutélaire des vieux chênes de l'immense forêt d'Orient, cependant je préférais Arlette.

Pour les sources, je dois l'avouer, j'éprouvais une véritable attirance, je les aimais, je les recherchais. Tantôt, je les découvrais cachées dans le creux d'un vallon, tantôt, dans un bois, ou bien aux abords d'une côte verdoyante de vignes et leur gazouillement me comblait d'aise. Pourquoi ? Je ne sais ! simple orientation inconsciente d'une âme d'enfant, à l'âge où l'on s'ignore soi-même.

Rien ne semblait devoir troubler ce bonheur, quand, vint le jour où je dus quitter ces aimables parages. J'étais âgé de douze ans. Mon père ayant décidé du départ, notre petite famille émigra définitivement vers la grande ville.

Près de dix-huit années s'écoulèrent... et le 24 août 1913, à bord de la nacelle du ballon " L'Aube " je venais survoler l'Arlette.

Comment témoignerai-je de mon indicible émotion au spectacle grandiose d'une vue incomparable sur mon doux pays d'Arlette ? Mes yeux, avec avidité, fouillaient les moindres replis de terrain, suivaient les multiples lacets blancs ou grisâtres des routes et des chemins de terre, sondaient les forêts, les profondeurs des vallons, essayant, ici, là, partout, d'exhumer les souvenirs, les chers souvenirs d'une enfance heureuse.

Et, de retour, parmi les humains, sans attendre, je traduisis mes sentiments en écrivant " La Fontaine Arlette et Arsonval ".

En août 1942, nous vivions sous la botte allemande, j'éprouvai une vive satisfaction à me rendre au village ancestral pour bercer mon âme dans l'espérance de revoir bientôt une France nouvelle ! une France libre ! Je trouvai le vallon en pleine renaissance, aussi, " La Moisson au vallon d'Arlette " vint tout naturellement se placer sous ma plume.

Enfin, à quelque temps de là, dans l'attente d'un heureux événement de famille, mon fils aîné m'adressait, du joli et bien accueillant pays de Rouergue, ce télégramme : " Saint-Afrique, 26 décembre 1944, Arlette née ce matin, maman et bébé bonne santé. "

Quelles magnifiques étrennes ! Quel bonheur d'être grand-père pour la première fois !

Dès lors, désireux d'honorer l'auguste marraine qui recevrait un jour sa filleule sur les fonts baptismaux de notre église champenoise, au souvenir surtout de la fameuse marche sur Troyes du bataillon de fer parti de Bar-sur-Aube pour exiger, d'un gouvernement partial, les droits du vignoble aubois, droits historiques, imprescriptibles, à l'appellation " Champagne ", je vis se dresser dans le resplendissement de sa majesté souveraine.

" ARLETTE " LA FEE DU CHAMPAGNE.


Amis, chers amis, vous ne sauriez manquer de visiter, parfois, la petite source Arlette, où, dans la sérénité du lieu, vous puiseriez, n'en doutez pas, de tendres souvenirs.

N'est-ce pas, en effet, dans ses eaux transparentes, réfléchissant l'azur du ciel et l'or des moissons que je vis, certain jour, apparaître une étoile ? Certes, cette étoile ne m'était pas indifférente, car, de ses rais étincelant au grand soleil d'été, elle me sembla encadrer l'image de mes aïeux vénérés, ces nobles du travail, tailleurs de pierre du Val La Perrière et fiers vignerons de la vallée de l'Aube.

O singulière vision du passé, où, Dieu et les vertus familiales composaient, en partie, les assises de l'édifice social, où, la probité, l'honneur et un altruisme de bon aloi, mais non de commande, s'identifiaient à la vie laborieuse de nos pères.

Fasse le ciel que la communauté humaine s'efforce de porter ses regards vers de tels horizons, si, en définitive, elle entend se sauver et orienter son destin, avec assurance, vers une ère durable de paix et de prospérité.

Enfin, m'est-il permis d'ajouter que, depuis des millénaires, rivée à notre terroir, Arlette a vu passer les générations des générations; elle est douce, humble, aimante, d'une bonté sans limites et sa science infinie.

Petite source Arlette sera bienveillante à tous, si vous allez à elle, mais, en retour, vous ne lui refuserez pas, je l'espère, une petite place dans votre cœur.


La FONTAINE “ARLETTEet ARSONVAL (Aube)

Quand, venant de la plaine, vous descendez vers la vallée de l'Aube, vos regards sont agréablement impressionnés par le cirque des coteaux qui, subitement se dresse devant vous. La transition est brusque, brutale même et combien attrayante.

Au fond de la vallée, flanqué parmi les vergers, un hameau " la Maison-Neuve ", avec sa superbe prairie. Sous son massif pont de pierre aux trois arches (1), la rivière coule rapide, bordée de vieux saules qui se penchent tout troués et noueux, baignant dans son onde, quelques rameaux flexibles de leur tête échevelée. A l'arrière plan sur un plateau élevé, presque nu, semblant dédier les éléments, une ferme " Heurtebise " se dresse majestueusement dans un superbe isolement. A ses pieds, un profond vallon..., d'épais fourrés..., une source : " l'Arlette ". Quel doux nom de nymphe et comme il fait bon aux grands jours d'été, pencher ses lèvres brûlantes vers les siennes, d'une fraicheur exquise. Parmi les racines toujours vivaces, d'un tremble fort ancien, la nature a placé son berceau. Seul son clair visage apparait aux regards indiscrets. Furtivement, l'ondine a fui sous les glas et les herbes, dans un inextricable fouillis de verdure que domine la verte ramure d'élégants et altiers peupliers. Maintenant, Arlette vers la vallée descend, roulant des cailloux blancs. Son murmure est joyeux, limpide est son eau, sur son lit peu profond elle coule comme un cristal. A mi-côte, dans le vallon, clairsemées parmi les friches, s'accrochent encore des vignes bien chétives et dépérissantes, dominées par des bouquets de sapin ou de bois rabougris, derniers vestiges d'un passé prospère, aujourd'hui, agonisant. Puis, noyé dans un flot de verdure, " Arsonval ". Nettement, son clocher se détache au-dessus des frondaisons touffues; à sa droite, de grands épicéas dressent élégamment leurs cimes majestueuses et sombres alors que ça et là apparaissent, chaotiques, à travers la feuillée, les maisons du village. A flanc de coteau, des vignes, des sapins et des bois. Puis, noyé dans un flot de verdure, Arsonval ! Nettement, son clocher se détache au-dessus des frondaisons touffues. A sa droite, de grands pins dressent élégamment leurs cimes majestueuses et sombres, alors que ça et là apparaissent chaotiques, à travers la feuillée, les maisons du village.

Construites en moellons des carrières du Vallage (2), elles sont toutes brutes et rugueuses comme le sol. Dans un heureux enchevêtrement, leurs toits de grisaille offrent une esthétique silhouette au pinceau de l'artiste. Ainsi, Dame Nature crée un tableau de maître. Soudain, dans ce voisinage, Arlette a disparu pour se faufiler bientôt entre d'agrestes jardinets entourés de vieux murs de pierre sèches, où poussent à foison les pampres et les lierres. Son passage est discret à travers la prairie, et, comme à regret, la nymphe aux cheveux d'argent s'en va bien lentement pour se jeter enfin, avec désespoir, dans les eaux rapides de l'Aube, " la Blanche ", qui l'entrainent vers des rives tourmentées et lointaines...

Mais revenez au village, la route le traverse et trace un sillon large et tortueux encadré de blanches et coquettes maisons. Les ruelles ne manquent pas. Prenez de préférence la plus raide, celle grimpant vers les pins. Aussitôt à vos pieds, vous aurez tout le pays : au centre, l'antique église au style ogival, la place et la maison d'école. Par-delà les enclos s'étend un large tapis vert tout émaillé de fleurs, où, l'Aube, aux nombreux méandres, a tracé son lit environné de peupliers, qui, bien droits vers l'infini, lancent leur flèche osée.

De hautes collines ferment ce décor. Au gré de la rivière, leur chaîne se déroule tantôt claire, tantôt sombre, et, comme sur un miroir, les sommets boisés, où domine le chêne, se reflètent dans ses eaux.

Lentement, le soleil descend, jetant une ombre sur la campagne, alors qu'au village, les fumées diaphanes et légères montent tranquillement des cheminées vers les cieux.

Le vigneron a quitté le coteau; courbé sous la hotte d'osier, toute chargée de sarments, le " fousseux " dans les bras... il suit la sente à pied et pense... au vin nouveau !


Léon Darsonval, Pilote Aéronaute (1936)


*****


(1) Après le combat de Saint-Dizier (Haute-Marne), le 26 mars 1914. Napoléon Ier, à la tête de la cavalerie de sa garde, en repartant pour Paris, s'arrêta le 29 mars, pendant trois heures, sur ce pont où il reçut un exprès venant lui annoncer, de la part du roi Joseph, l'arrivée, à Meaux, des armées combinées.

De suite, l'Empereur envoya le général Dejean aux maréchaux pour leur recommander d'éviter l'occupation de la Capitale.

Puits, de ce lieu, il dépêcha un agent diplomatique porteur des conditions de paix pour l'Empereur d'Autriche, alors à Dijon. (Campagne de 1814, par F. Fock.)

Ce pont a été entièrement détruit le 14 juin 1940, à 10 heures du matin, par le génie français, devant l'avance allemande. Reconstruit en bois, l'ingénieur des ponts fit commencer sa démolition pour entraver le repli des troupes allemandes à la libération.

De nos jours (1936), le pont a été reconstruit en pierre sous sa forme primitive.

(2) " Le Vallage " pays de Champagne (Haute-Marne et Aube) entre Brienne-le-Château, Bar-sur-Aube, Joinville et Saint-Dizier (Ch.-l. Wassy).


La source Arlette à Arsonval




RESURRECTION


La Moisson au vallon d'Arlette à Arsonval

Par un bel après-midi du mois d'août, je flânais, rêveur, sur les bords de l'Aube. Irrésistiblement, je me sentis attiré vers " l'Arlette ", aussi, avec empressement, j'y dirigeai mes pas dans l'espoir de rencontrer la nymphe aux cheveux d'argent.

En abordant le vallon, une bien agréable surprise m'attendait, Arlette n'avait-elle pas délaissé sa robe de grisaille plutôt sombre, de deuil peut-être, pour revêtir une toilette or, avec franges vert tendre et vert foncé, parsemée sobrement de bleuets, de marguerites et de coquelicots.

Pourquoi cette métamorphose ? Quel miracle s'était-il donc accompli ? Oh ! tout simplement le miracle du travail et de l'amour ! Oui, miracle de l'amour que professe pour Arlette un modeste ouvrier de la terre, venu par hasard se fixer à Arsonval, aujourd'hui, son pays d'adoption.

Il faut remonter le cours des ans et me reporter au XIIème siècle, au temps où d'abondantes frondaisons envahissaient la majeure partie du vallon. L'ondine fut, à n'en pas douter, la cause initiale du choix des moines de l'Abbaye de Boulancourt qui décidaient, en l'an 1171 (1), d'installer dans ces lieux un oratoire, une grange, une étable, et, plus tard, un moulin. Après de laborieux défrichements, les blés, les avoines et les seigles alternèrent avec tous les produits nourriciers de la ferme. En outre, un étang alimenté par la source fut créé (il en reste encore quelques vestiges) et les vignes couronnant le coteau complétèrent cet agréable décor. Ere de prospérité célébrée par la Fée de l'endroit, alors que tous les étés son exquise chanson s'harmonisait avec celle des blés mûrs.

Au XVIème siècle, la grange et ses dépendances furent démembrées et de son démantèlement naquit la ferme " d'Heurtebise ". Au XVIIème siècle, seul, le moulin était encore debout, mais au siècle suivant il n'en resta pas pierre sur pierre. Dès lors, la robe si précieuse d'Arlette fut mise à l'encan, des envieux aux mains impies la déchirèrent et s'en partagèrent les lambeaux, aussi, toute honteuse, enfouit-elle sa trop grande misère sous les les épines et les glas. Les bois, les broussailles reprenant leurs droits envahirent désespérément le vallon, et la partie cultivée diminua de saison en saison. Nul ne s'intéressait à la fée bienfaisante qui étouffait sur son lit d'infortune, dans l'attente, incertaine peut-être, de son libérateur. Il se présenta, cependant, sensible à cette immense détresse, apportant un cœur vaillant et une foi profonde dans une résurrection prochaine.

De même que les moines avaient rendu florissant le vallon, ainsi Camille Taupin entreprit patiemment de rassembler les morceaux épars de la robe de haillons de la Nymphe abandonnée, meurtrie, et, après dix années d'un labeur opiniâtre, il lui restituait sa toilette des champs heureux.

Seize hectares de terres fertiles sont désormais réunis en une seule pièce traversée par le délicieux ruisseau " l'Arlette " dont l'éternelle gazouillis semble rendre grâce aux dieux d'avoir rencontré un aussi bon maître.

Ah! avec quelle confiance, avec quelle foi ardente convient-il de nous pencher vers cette belle et bonne terre, elle si riche, si productive, si accueillante, comme elle sait récompenser ceux qui l'aiment. O terre de France, terre de nos aïeux , terre de notre patrie, terre qui engendra de grands héroïsme, terre glorieuse, terre sacrée qui suscitant dans le monde de si nobles enthousiasmes, terre créatrice d'une civilisation impérissable, O terre immortelle, c'est en ces temps troublés, de désarroi immense, que tu te dois de retrouver tes fils, tous tes fils.

Telles étaient mes pensées ! Elles assaillaient mon esprit, et bouleversaient mon cœur de Français pour mieux dire, à mesure que j'avançais lentement vers la source, sur le sentier caillouteux bordé d'arbrisseaux sauvages et de ronces où foisonnaient les prunelles et les mûres.

Tout à coup, à l'orée d'un massif de verdure, j'aperçus Arlette se dissimulant sous un ponceau archaïque et bas. Je m'approchai , l'Ondine n'avait rien abandonné de sa remarquable beauté, elle me parut plus éblouissante encore que par le passé, car un soleil ardent irisait son limpide visage. Je me penchai... Attentivement, j'écoutai son doux murmure, véritable hymne d'amour et de reconnaissance qui montait vers le ciel comme une fervente prière, tandis que le vallon tout entier retentissait des échos du cliquetis joyeux des moissonneuses fauchant les blés d'or.

Arlette venait de reconquérir sa terre fertile, ses riches moissons... le bonheur !

Léon Darsonval, Aéronaute


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(1) (Voir Mem. Société Acad. de l'Aube 1869.)

En 1171, Gauthier, évêque de Langres, avec le consentement de Gui, archidiacre, et de Hardouin, curé d'Arsonval, affranchissent la grange d'Arlette des dîmes paroissiales. D'après un document de l'an 1536, il est rappelé qu'à l'Arlette, il y a deux moulins neufs, une grange et une étable. On signale également six hommes de vigne (actuellement l'homme de vigne équivaut, à 5 ares 27 ca) à la côte droite d'Arlette et les vestiges d'un cimetière antique. De nos jours, en labourant le sol, au fond du vallon, M. C. Taupin trouva quelques carreaux en terre rouge, dont on remarque, sur la face vernissée, un écu aux armoiries d'Elion d'Amoncourt, ancien abbé de Boulancourt (XVIe siècle).