4 - Le village d'Arsonval et son passé

APRES LA CAMPAGNE DE FRANCE 1814 - 1815 :

Compte-rendu de la délibération du conseil municipal d'Arsonval du 8 Mars 1815.

"Le maire et les membres du conseil municipal de la commune d'Arsonval à M. le Préfet du département de l'Aube exposent que le village consistant en 98 feux, situé dans la vallée d'Aube et traversé par la grande route de Bar-sur-Aube à Paris, a été le centre des dernières opérations militaires, de sorte qu'il s'en est suivi l'incendie et la démolition du tiers de ses maisons et la dévastation complète des autres ; que la maison commune, le presbytère, les ponts, fontaines et autres édifices publics, notamment l'église, ont été dévastés.

Cette dernière, surtout, a été dépouillée en totalité de ses vases et ornements du culte et qu'ils exigent une prompte réparation si l'on veut éviter leur ruine totale. Les habitants, loin de pouvoir être en état de pourvoir aux réparations de ces édifices publics, sont au contraire dans l'impossibilité absolue de réparer leurs propres maisons à moins qu'on ne vienne à leur secours.

Dans l'état de détresse où ils se trouvent, ils ne voient que la coupe de bois par anticipation de leur quart en réserve qui puisse couvrir les dépenses.

Suivent les signatures du maire et des conseillers municipaux.

Lien : Campagne de 1814 ( inscrire ARSONVAL à l'emplacement "chercher dans le document" http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64651q.image.r=campagne+1814.f5.langFR

LE 1er AVRIL 1871 :

La guerre de 1870 est terminée, la France est vaincue et occupée par les ennemis : les Prussiens. Contre le mur d'une maison sise à droite dans la direction de Bar-sur-Aube, au sommet de la petite côte sur la RN 19, une plaque-souvenir avait été posée, portant cette inscription : " A quelques pas de ce mur, le 1er avril 1871 à midi, Belfort Pierre-Nicolas, vieillard âgé de 65 ans, sans arme et sans défense , a été lâchement assassiné par un soldat prussien en portant secours à l'un de ses fils qui avait pris la défense de son frère en civil, soldat volontaire rentrant du 1er Tirailleurs Algériens, provoqué et insulté par ces brutes "

Cette plaque fut retirée en 1940, de peur des représailles de la part de l'armée allemande. Qu'est devenue cette plaque ? Nul ne le sait !

LES INONDATIONS 1910-1955 :

Les fameuses inondations de 1910 eurent elles aussi leurs effets sur le village. Arsonval ne se trouvant pas à proprement parler sur les bords d'un cours d'eau n'eut pas à souffrir des eaux comme certains villages de France. On peut citer malgré tout comme événement que le pont reliant notre village à celui de Jaucourt, pont lancé en 1890, fut déformé, effondré, ce qui nécessita le lancement d'un nouveau pont type "Eiffel" qui fut lancé en 1915.

Les inondations de l'hiver 55-56 : L'Arlette, ce charmant ruisseau, prit des proportions inquiétantes. Un véritable torrent envahit la place de la mairie, coupa la route nationale depuis le bureau de poste jusqu'à la route menant à Jaucourt. L'école fut fermée quelques jours, se trouvant cernée par les eaux, et une passerelle fut construite pour permettre aux habitants de faire leurs commissions chez les commerçants du village.

L'ECOLE :

Dès l'année 1786, la commune était propriétaire d'une petite maison située rue Tantane et composée de deux chambres seulement, dont l'une servait à loger l'instituteur, l'autre à faire la classe aux enfants des deux sexes.

Mais il y avait déjà une école en 1679. C'était un établissement à classe unique.

En 1800, par suite d'un échange fait entre MR. le Curé Vouillemont et la commune, le presbytère, alors inhabité, fut substitué à la maison de la rue Tantane. Le presbytère ainsi transformé en maison d'école consistait en trois chambres basses à feu, destinées l'une aux réunions du conseil municipal, la deuxième à la classe et la troisième au logement de l'instituteur.

Bien qu'augmentée d'un hangar et d'une cave, elle n'était guère plus commode que celle à laquelle on l'avait substituée.

Le 19 février 1825, la commune fit l'acquisition d'une maison appartenant au sieur Daniel, ex-instituteur à Arsonval et alors instituteur à Poivres. En vertu d'une ordonnance du roi, en date de 12 janvier 1825, la commune d'Arsonval est autorisée à acquérir une maison avec dépendances pour y établir la mairie et le logement de l'instituteur. Pour des raisons restées inconnues, le nouveau local ne reçut pas sa destination et fut loué au profit de la commune jusqu'en 1837, époque à laquelle on le démolit pour construire à sa place ce qui fut le presbytère dont la première pierre fut posée le 1er mai 1838.

Le bâtiment fut vendu par la suite et habité par une directrice d'école normale qui fut assassinée dans ce local quelques années avant 1939.

Dans sa délibération du 23 novembre 1849, le conseil municipal d'Arsonval exposa à Monsieur le Préfet que l'ancienne maison d'école tombait en ruines et était assise sur un terrain malsain et trop restreint. Il proposa donc de changer "la maison du pâtre" et l'ensemble de ses dépendances, le tout propriété communale, contre un jardin appartenant au sieur Belfort Auguste, boucher, et contenant environ 1 are 50 centiares, afin de bâtir sur ce terrain une nouvelle maison d'école, promettant d'acquitter la dépense avec le montant des deux premiers coupons de la Réserve. Monsieur le Préfet autorisa, le 13 juin 1850, la mise en adjudication des travaux, laquelle eut lieu le 29 juin 1850.

Le 21 juin 1851 l'instituteur fut installé dans son nouveau local. C'est la grande classe actuelle et la seule d'ailleurs puisque la petite classe a été fermée en 1987.

Il y avait donc une école publique, mais le 26 novembre 1856, le conseil municipal prit connaissance d'une lettre de M. Foliard, curé, par laquelle le conseil était informé que des personnes bienfaisantes d'Arsonval, se proposaient de fonder dans cette commune une école de filles au conditions suivantes :

- La commune fournirait deux religieuses de la Providence chargées de diriger cet établissement.

1- Un local convenable.

2- Un jardin

3- Un traitement de 60 francs.

Les donateurs s'engageaient à placer en rente 3% 4000 francs sur l'état et à fournir le mobilier personnel nécessaire aux institutrices.

La commune possédait, près de l'église, une maison importante bâtie sur le plan de la maison d'école et ayant le même aspect. Elle la céda pour en faire l'établissement des sœurs institutrices, l'appropria à leur usage et le 1er octobre 1857, les institutrices furent installées dans cette maison. Le logement des sœurs et les classes sont situées au premier étage. L'entrée est à l'est et donne sur le cimetière, près l'église. Des deux classes, la petite n'a que deux ouvertures sur le carré à l'est. La grande classe qui a également son entrée sur le carré éclairée par deux fenêtres, l'une à l'est, l'autre à l'ouest.

A l'époque Arsonval avait donc deux écoles.

L'école des sœurs qui était une école de filles fut fermée et le mobilier vendu en 1908. Dans le récolement du 26 décembre 1885, en plus du matériel scolaire habituel on peut noter 2 crucifix, d'état passable, 1 cloche, 1 sonnette, 1 boulier compteur, neuf sentences morales et religieuses, toute la collection du moniteur scolaire....

Dès lors, Arsonval n'eut plus qu'une école à classe unique dans les bâtiments de la grande classe actuelle.

Mais en septembre 1948, l'école de Jaucourt, village voisin, de l'autre versant de la rivière Aube, fermait. Les effectifs ayant augmenté à Arsonval, une deuxième classe s'ouvrait.

Elle fut installée dans la salle des fêtes (l'école maternelle actuelle). En octobre 1950, l'école de Jaucourt rouvre ses portes.

La deuxième classe d'Arsonval s'installait alors dans la salle de la mairie (ancienne) au premier étage. La mairie proprement dite fut aménagée dans la salle des pompiers.

En 1952, la commune fit l'acquisition d'une maison bourgeoise. En 1953, une classe fut aménagée dans les dépendances. Cet aménagement consista à démolir et reculer la façade, ouvrir de grandes baies au midi. Un préau avec W.C. a été obtenu par le transformation du reste des dépendances. La 2ème classe était née. Malheureusement malgré un regroupement pédagogique dû à la fermeture des écoles de Jaucourt et Dolancourt et l'élargissement avec Montier-en-l'Isle et Ailleville, les effectifs scolaires baissèrent et cette "petite classe " d'Arsonval fermait en 1987.

Comme il est dit qu'à une certaine époque la deuxième classe d'Arsonval était installée dans l'ancienne salle des fêtes, il s'agissait à cette époque d'un ancien préau de la grande classe auquel fut juxtaposé une demi-baraque de bois de la guerre 14-18. La partie de bois fut démolie, il y a une cinquantaine d'années et reconstruite en dur. Après transformation du toit et aménagements intérieurs grâce tout d'abord à l'adjonction des dépendances de la grandes classe et un premier temps, puis la création d'une grande salle dans le préau de cette dernière, en un second temps, l'école maternelle voyait le jour, aujourd'hui elle comprend 2 classes (1988).

Il faut dire qu'un verger contigu à la grande classe fut aménagé pour devenir une cour d'école avec préau et toilettes. Autrefois c'était la place de la mairie qui servait de cour d'école.

Les personnages célèbres :

- Jehan d'Arsonval, évêque de Chalon-sur-Saône (1413-1416)

- Vouillemont Armand-Nicolas (baron, Général) né à Arsonval (Aube), le 19 décembre 1753, décoré de la Légion d'Honneur

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