9 - Léon Darsonval (Pilote Aéronaute)

Le 20 mai 1934, l’Aube, piloté par Darsonval, ayant comme passagers, Petit et Odent, par de Troyes et atterrit à Monstiers sur Saulx (Meuse) après avoir fait un parcours de 92 km en 4 h et être monté à une altitude maximum de 2175 m.

Le 15 août 1934, l’Aube, piloté par Darsonval, sans passagers, part de Bully-Greney et atterrit à Pulle (Belgique) après avoir fait un parcours de 160 km en 17 h 10 mn et être monté à une altitude maximum de 1800 m.

Le 14 juillet 1935, l’Aube, devant être piloté par Darsonval, était gonflé et en instance de partir, Boulevard Carnot à Troyes, quand un accident survenant à la dernière minute obligea le pilote à dégonfler l’aérostat, sur place.

Au ballon " l'AUBE "

L’Aube, majestueux aérostat s’élève

Dans un ciel radieux; un horizon de rêve

Emerveille pilote ainsi que passagers.

Dans l’éther infini, des nuages légers

Sont lentement portés par la brise estival;

On ira loin peut-être, avant de faire escale.

Doucement entrainé, voguant par monts, par vaux,

Il entendra chanter, au sein de la nature,

Les oiseaux, et le vent bruire en la ramure

Des bois de la forêt. Les clochers, à leur tour,

Laisseront s’envoler au céleste séjour

Mille sons argentins, saluant au passage,

Dans l’espace azuré, l’Aube et son équipage,

La prairie et les champs tout émaillés de fleurs,

Déploient, sur la route, un damier de couleurs,

Mais l’onde qui serpente au fond de la vallée,

Va, court, en murmurant, sous la verte feuillée :

Son joyeux gazouillis, à jamais éternel,

Comme un hymne d’amour monte, aux cieux, solennel !..

Et, quant survient le soir, à l’heure de la pénombre

S’étend sur les humains, l’Aube, dès la nuit sombre,

S’enfonce et disparait au sein du firmament,

Pour goûter dans la paix cet ineffable instant.

La lune qui se lève aimable et vagabonde

Sourit à la bohème et sans cesse l’inonde

D’une douce lueur, dispersant ses rayons

A travers les taillis des plus lointains vallons.

En cette nuit d’été, nuit sereine et si tendre,

Les Nymphes, par l’Amour, se sont laissé surprendre;

Fuyant éperdument, elles rient aux éclats

Quand la blonde Phoebé préside à leurs ébats.

Les Sylphes tout joyeux redoublant de caresses,

A l’Aube, astre nouveau, ne font que politesses.

Il est charmé ! grisé ! serait-il donc un roi ?

A l’univers entier dicterait-il sa loi ?

Alors que sur son front, descend la Voie lactée,

Fée électricité, jusqu’à lui s’est portée.

Vois ! dit-elle, ô Seigneur, ces brillants, ces saphirs,

Pour orner ta couronne et combler tes désirs

Accepte ces présents, toi que pour le seul maître

Au domaine des airs, nous devons reconnaitre !

Sous tes pieds humblement fourmillent tes sujets,

Et régnant dans les cieux, tu surprends leurs secrets ...

Mais voici le brouillard !...., le malaise est extrême !

Adieu nuit étoilée, immense diadème !

L’Aube, chez les mortels, revient soudainement;

Déjà il traine au sol, et chassé par le vent,

Il s’en ira cacher sa trop grande misère

En un point méconnu, sur notre pauvre terre.

Léon Darsonval

Pilote Aéronaute (1935)

Le 10 mai 1936, première coupe internationale de sphériques, l’Aéro-Club de l’Aube prit part à cette grandiose manifestation qui réunit quatorze ballons sur les quinconces des Jacobins.

Monsieur le professeur Picard, de l’Université de Bruxelles, donne le départ à chacun des concurrents.

Le ballon n° 9 « La Sarthe » piloté par Darsonval ayant comme passager Mr. Perreau, part de la ville « Le Mans » et atterrit à Saint-Maurice-Gençay (Vienne).

Léon Darsonval (avec le brassard), à sa droite le professeur Piccard, en uniforme d’aviateur Hubert Darsonval , le fils de l’aéronaute

Au moment de son départ avec le ballon « Journal la Sarthe » le 10 mai 1936, quinconce des Jacobins au Mans, Mr. Dehorter, le parleur inconnu, dont la science du reportage rapide dépasse celle de tous ses confrères, a brillé une fois de plus au cours de cette journée.