La vie en plus / She's having a baby

(J. Hughes, 1988)

Un jeune couple se marie et découvre la vie d'adulte.

Le film appartient à cette catégorie floue en limite du teen movie (comme St Elmo's Fire de la même décennie) : le couple de héros, interprétés par Elizabeth Mc Govern et Kevin Bacon (d'apparence juvénile mais plus tout à fait des ados : Kevin Bacon a 30 ans au tournage), se marie, entre dans la vie active, achète une maison et décide d'avoir un enfant. On est donc très loin des comédies potaches et beaucoup plus proche d'une comédie romantique fort classique, autour de la naissance d'un enfant, sujet rarement abordé (For Keeps de la même année). Mais quand même... : ces jeunes doutent, se cherchent, gèrent plus ou moins leurs amis (dont Alec Baldwin dont c'est la 2e apparition à l'écran) et surtout leurs rêves, par eux-mêmes car leurs parents sont plus embarrassants qu'aidants. Décalée de quelques années, le scénario reprend donc la trame classique de nombreux teen movies où les ados ne peuvent compter que sur eux-mêmes (et notamment sur l'amour) pour se construire. Et le message du film est sans doute que la fin de l'adolescence n'arrive vraiment que lorsqu'on devient parent à son tour.

La patte de John Hughes se reconnaît bien : le traitement à la fois tendre, délicat, au plus près de la psychologie des personnages auxquels on s'attache, sans oublier la touche humoristique légère qui tombe au bon moment, dans sa région de prédilection (Chicago notamment). Le tout est porté par une très chouette bande originale supervisée par Steward Copeland (The Police) avec même une chanson originale de la divine Kate Bush (This Woman's Work) qui l'a composée avec les images du montage sous les yeux . Le générique final propose même un petit jeu avec une brochette de stars des années 80, dont des acteurs de John Hughes, notamment ceux de Un Ticket pour Deux, sorti juste avant : si vous ne les reconnaissez pas, l'article de Wikipedia vous les liste.

Malgré ses qualités, le film a été un échec relatif pour John Hughes, ce qui a dû l'affecter tant il le considérait comme une œuvre très personnelle (le générique de fin mentionne son épouse comme inspiratrice directe).

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