American Boys / Varsity Blues

(B. Robbins, 1999)

La saison d'une équipe lycéenne de football américain d'une petite ville de l'Amérique profonde, sous la tyrannie de son entraîneur.

American Boys est incontestablement un film sportif dont il reprend les poncifs, jusqu'à la scène finale. En cela, il est une forme d'hommage amoureux à ce sport, filmé avec une grande efficacité. Mais il est aussi un peu plus que cela : il interroge la place énorme que le foot prend dans la vie des petites communautés US, allant jusqu'à critiquer l'excès d'investissement des adultes (dont les pères, dont la figure est assez pitoyable ici) qui se servent des ados pour apaiser des ambitions déçues. Le film rappelle le lien étroit qu'il entretient avec l'accès à l'enseignement supérieur, via les bourses, dont l'absence condamne à rester à vie végéter dans la hometown. Malheureusement, American Boys ne va pas jusqu'au bout de la logique de la remise en cause, bien au contraire. Sinon, on aurait eu affaire à un film autrement plus subversif où un collectif d'ados auraient pu contester, voire briser, les rêves futiles de leurs aînés. Cela n'en reste pas moins un film intéressant, qui aura sans nul doute inspiré plus tard l'excellente série TV Friday Night Lights dont les similitudes sont troublantes et nombreuses.

Le film essaie de recycler deux anciens héros de la série Dawson, qui ne s'en tirent pas si mal. On n'en dira pas autant des traducteurs du titre, qui essaient de prouver aux Américains qu'on parle leur langue bien mieux qu'eux. Quant au "sexe" et au "rock'n roll" promis par l'affiche, c'est de la publicité mensongère.

Article Wikipedia (ang) / Fiche IMDB (fr)