La Gifle

(C. Pinoteau, 1974)

Une jeune étudiante qui vit seule avec son père (dans les années 70) rêve de liberté et d'indépendance.

Avec le recul, La Gifle apparaît d'abord comme le préambule à La Boum, réalisé moins de dix ans plus tard par le même auteur. On y retrouve les émois d'une jeune femme, dans une famille en décomposition et des adultes chancelants. La jeune Isabele Adjani pourrait être Vic avec quelques années de plus. Mais ce serait une injustice de cantonner le film à une espèce de brouillon : encore aujourd'hui, il sonne juste, surtout grâce aux acteurs (dont le formidable Lino Ventura en père bougon et Annie Girardot en mère moderne) et privilégie la tendresse à l'humour. Trente-cinq ans plus tard, le film reste frais et vif dans la description du passage à l'âge adulte, dont les représentants semblent eux-mêmes un peu perdus. Les nostalgiques seront comblés en se replongeant dans une époque où les étudiants se tapaient dessus pour d'obscurs combats idéologiques, où les lycéens en sous-pull tergal recevaient l'autorisation de fumer dans la salle de classe directement par le prof (de Louis le Grand !), où on enseignait la géomorphologie au lycée, où on pouvait rouler sans casque sur les mobs et surtout, fait absolument incroyable, où on pouvait se garer devant le Panthéon pour aller bosser. Et avec la scène le prof pouvait prendre une douche dans un vestiaire de sport avec ses élèves, on est carrément dans la Quatrième Dimension. La nostalgie se transforme en un gros coup de vieux en découvrant Richard Berry, Francis Perrin et Nathalie Baye en étudiants et lycéens...

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