Me and Earl and the Dying Girl / This is not a love story

(A. Gomez-Rejon, 2015)

Un lycéen est obligé par sa mère de s'occuper d'une autre élève gravement malade qu'il connait à peine.

Primé au festival de Sundance, le film est une grande réussite. Bien que teen angst et ressemblant beaucoup à Nos étoiles contraires ou Restless, il réussit à mettre une distance suffisante avec les personnages et l'histoire, parfois avec beaucoup d'humour, alors que le fond du drame reste une histoire de leucémie. Le film est interprété avec une grande justesse et beaucoup de sensibilité (les acteurs peu connus contribuent à la crédibilité de l'ensemble, dont un ancien de Project X et Connie Britton qui ne se sort des rôles de môman depuis Friday Night Lights ou Nashville). Le film surprend même par des plans audacieux, sa musique signée Brian Eno et évite tout ce qui prévisible (même quand le héros l'annonce lui-même...) : l'histoire d'amour, l'amitié par dessus tout, la rédemption, les cliques adolescentes relégués à l'arrière-plan que le héros s'ingénue à ménager, le bal de promo, le prof charismatique... Tout ce qui constitue les ingrédients de base d'un teen movie est intelligemment détourné et recyclé, avec en prime un hommage assez hilarant aux grands classiques du 7e art (qui rappelle les films "suédés" de Michel Gondry). Un beau film que le groupe des Traducteurs Incompétents des Titres en Français (TITF) n'aura pas réussi à saborder avec une traduction proprement hallucinante. Hélas, il semblerait qu'une sortie mal programmée ait transformé cette réussite cinématographique en échec commercial, c'est pas juste.

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