Love, Simon

(G. Berlanti, 2018)

Le difficile coming-out d'un lycéen gay.

Sur le même thème que 1:54, Love, Simon en est l'opposé du côté de la comédie. Certes le lycéen est perdu, apeuré et se sent seul au monde, d'autant que par moments ses congénères ne sont pas très bienveillants. Mais le traitement est plus léger, l'intrigue reposant sur la recherche d'un inconnu avec qui on échange des messages pour se confier (et donc avec tous les quiproquos nécessaires, sujet déjà abordé par exemple dans Secret admirer 30 ans plus tôt), ce qui explique le titre qui constitue la formule de politesse des courriels envoyés. Mais la famille a le bon goût d'être à la fois très aisée et tellement aimante que certains moments frôlent le ridicule, les ami.e.s ne se fâchent pas trop longtemps et les lycéens hostiles sont plus bêtes que méchants. Le film pourrait donc sembler anodin, voire fleur bleue, mais c'est oublier que le propos ne l'est pas tant que cela et qu'un tel teen movie tout public était inconcevable il y a encore quelques années (la scène finale en témoigne). C'est sans doute pour cela que Xavier Dolan en a fait l'éloge et le succès public s'explique très probablement par le message universaliste sur l'acceptation de soi et des autres, à destination d'un très grand public.

On y retrouvera l'héroïne de la formidable série 13 reasons why, mais dans un rôle un poil décevant. A noter que le réalisateur aurait arrêté le tournage plus tôt pour faire des économies nécessaires au financement de la BO (avec les Kinks entre autres !). Une série "Love, Victor" est sortie : les Inrocks n'ont pas aimé mais pas d'inquiétude, c'est normal.

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