La Voix du 311, le 24 août 2024
Caroline Dawson, immigrée du Chili, est devenue une écrivaine québécoise célèbre, autrice notamment du roman autobiographique Là où je me terre. Elle explique dans cette entrevue combien la bibliothèque lui a permis de s'approprier la langue française et d'en faire une force. «Je me rangerai toujours du côté des humiliés», écrivait-elle, avant de mourir prématurément le 19 mai dernier. Paix à son âme.
Transcription d'extraits de l'entrevue:
«Je venais d’avoir 7 ans quand mes parents ont pris la décision de venir s’installer à Montréal. Je suis arrivée en décembre 1986 comme réfugiée avec ma famille, donc mes parents, mes deux frères.
Personne ne connaissait le français; personne ne connaissait le Québec; on n’était jamais venu… Et on était des réfugiés, donc on n’avait pas beaucoup d’argent, pas beaucoup de loisirs. Mes parents travaillaient tout le temps, donc ma mère, pour nous offrir un loisir - je pense, surtout - [...] a décidé de nous amener à la bibliothèque municipale.»
La Voix du 311, le 9 août 2024
Voici un recueil de poèmes rédigés par les étudiant(e)s finissant(e)s du programme de francisation du centre Outremont. Les thèmes abordés vont de la tragédie à l'émancipation, de la profondeur du ciel à la surface des êtres, de la mélancolie à l'amour passionnel, en passant par le royaume des fées, la boulangerie et les routes barrées... Bonne lecture!
Thiago Souza Gomes, le 7 août 2024
Quand je plonge dans la mer d'un bleu transparent
Mon frère joue seul avec son ami de paille
Mais j'aperçois de loin son rire évanescent
À l’apparition vive du bateau létal
Nos pouls ont mal à cause de la corde acier
Et j’entends des enfants criant après leurs mères
Mais tandis qu’on arrive au pays des palmiers
Mon bleu préféré devient un franc cimetière
Linh Tran, le 7 août 2024
Comme les fleurs, on les juge à leur apparence
Au contraire, on n’accepte pas leurs différences
Mince, souriante, et surtout obéissante
Gardez bien le foyer! Ne soyez pas géantes!
On leur apprend la couture au lieu du courage
Ne montrez pas de pensée, juste un beau visage
Abreuvées de mensonges au risque de pourrir,
Mais ensemble, elles ne cessent de s’épanouir
Christopher Kapoor, le 6 août 2024
Las, cet ancien routard te tire son chapeau
Ensemble, terminons ce voyage en bateau
Il coule déjà. Mais tu as eu l’élégance
Des mots. Encor’. Recommence l’accoutumance.
Malgré les failles, les insuccès, sous la pression
Malheur ou bon? Soit. Impossible révision.
Pas de deux. Connivence. Aimes-tu nos façons?
Je nous aime. Allons-nous vers la transformation?
Pour que jamais je n’écrive en naïveté.
L’eau monte… Je ne veux pas que de l'amitié
Voyons donc! la luminosité. L’horizon!
Non. Il n’est pas trop tard, mon Ange, rectifions!
Tu m’as dit - Eliot? - : la vie est longue… Vraiment?
Mais la Plus que lente nous entraîne au couchant
On se soûlait? Vite. Prends ta décision! Lourde.
J’aimerais tant que tu songes à nos amours sourdes
Par trop bavards. Bref, je t'aime. Écoulé, le temps
Écope et dis-moi comment pardonner… Comment?
Yvanna Dzyba, le 6 août 2024
Nous devons surmonter les épreuves passées
À la fin, on se retrouve comme au début
Dans ce monde agité, ceux qui sont glorifiés
Ne sont pas tellement dignes d’être admirés
On doit juste trouver et atteindre son but.
Nous ne devrions trop nous soucier du destin
Beaucoup ne dépend pas de notre volonté
Et nous ne devrions regretter le chemin
Seule dépend de nous la personnalité
Ariel Miranda, le 7 août 2024
Dans le ciel vaste et bleu
On ne trouve aucun noir
Car laisser l’astre il veut
Briller seul sans histoire
Mais en rêve il espère
Faire briller sa belle âme
Il voudrait sa lumière
Que l’aurore condamne
Hoda Dastani, le 6 août 2024
Il aurait fallu que je sache en avance
Que si accablante serait ta longue absence
Il ne faut plus regarder comme une maison
Ces quatre murs. Affirme donc que j’ai raison!
Bien que je tourne le sablier le matin,
Ne cesse ni ton absence ni mon chagrin!
Il me semble à présent que je n’ai qu’un seul choix:
Celui de m’accoutumer à ton vide endroit
Mais ne l’exige pas, de grâce, précieux cher
Car je dois te répondre que c’est un enfer
Au cas où nous nous rejoindrions, le bonheur
Remplirait pleinement mon pauvre petit cœur .
Alors - promets-le-moi! -, je louerai ta présence ,
Pour beaucoup plus que deux pleins réservoirs d’essence.
Wenqi Zheng, le 7 août 2024
Comme des fleurs s’épanouissent,
Tu as tendu tes mains si douces.
L’été ne reste qu’une braise,
Tout se cachera dans la neige.
Comme le bonheur éphémère,
Un jour tous les nœuds se desserrent.
Las, un rapprochement fortuit,
Éclate puis juste m’ennuie.
Mark Gourley, le 6 août 2024
Si jamais vous deviez rencontrer une fée
Souvenez-vous: de vous elle peut se jouer
C'est facile de se perdre dans leurs manières
Souvenez-vous que vous êtes leur proie dernière
Rappelez-vous vos leçons quand vous leur parlez
Ce sont leurs doigts que vous devez toujours compter
Ne dites aucune promesse ni votre nom
Sinon vous pourriez choir à la Cour d’Obéron
Olha Fedyshyn, le 6 août 2024
Il y a beaucoup de travaux à Montréal
Et maintenant cela n’a pas l’air très royal.
Un cône orange pointe de chaque côté
Les résidents fâchés veulent boycotter.
Je ne peux passer par aucune belle route
Je voudrais bien partir pour vivre au Nunavut.
Et me voilà coincée dans un embouteillage,
Mais je rêve vraiment de flâner à la plage.
Toute la ville a chaud, couverte de poussière,
Mais on ne se plaint pas du bruit, de la galère….
On en a plus qu’assez de cette « rue barrée »
Le monde rêverait d’une bonne soirée.
Lukas Volz, le 14 août 2024
Dans une boulangerie
Dans la Petite-Patrie
J'achète une baguette
Avec huile et crevettes
J’en fais une salade
J’ajoute des tomates
C’est une vraie beauté
Levons nos verres - santé!
Je suis un grand gourmand
Qui apprécie tellement
Le pain et le fromage
Vin et autres breuvages
Si je ne m’arrête pas
Je deviens gros et gras
Donc dès demain matin
Je cours comme un lapin
Rogelio Martinez Blanco, le 7 août 2024
Regardant les étoiles en souvenir de toi,
Une nuit noire éclaire encore ton absence,
Dans l’ombre, une dernière et maladroite danse,
Mélodie de minuit, trouble un instant sa voix.
Évocation d’un printemps sous un ciel vert-bleu,
Une robe fleurie et des yeux couleur miel,
Viens dans l’œil du cyclone, à la beauté cruelle,
Je m’en irai bientôt, prolongeons cet adieu.
Midelis Leal, le 6 août 2024
Le garçon pleure beaucoup
Il ne voulait pas dormir du tout
Dors bien mon enfant cette fois
Sache que la lune t'entendra
Toute la nuit, mon garçon
Quand tu fermeras les yeux
Les étoiles te guideront
Vers ce rêve merveilleux
Quelles jolies histoires tu vas rêver
Sur un nuage de coton bleu
Le monde sera coloré
Et peint comme tu veux
Je suis sûre et certaine
Que quand tu te réveilleras
Ta tête sera pleine
D'histoires que tu me raconteras.
Xuan Zhou, le 8 août 2024
Je suis arrivé dans une bonne saison
J'ai appris le francais il y a dix sessions
Même si je pose très souvent des questions
Je fais peu à peu des progrès en conclusion
Et, heureusement, au cours des deux derniers mois
Je suis allé à l'école avec plus d’espoir
Dans les livres, je trouve un intéressant choix
Dans ce voyage, je trouve un nouveau pouvoir
La Voix du 311, le 21 juin 2024
Suite à notre recueil de février dernier, voici une deuxième sélection de contes et légendes venus d'Europe, d'Asie ou d'Amérique, qui ont traversé les générations et les océans...
Contre traditionnel oriental
Il était une fois un jeune garçon innocent nommé Aladdin qui vivait dans une petite ville lointaine. Il errait souvent dans les rues sales, cherchant de la nourriture laissée dans les poubelles pour survivre.
Un jour, alors qu'il fouillait misérablement dans une ruelle toute sombre, il rencontra un mystérieux vieil homme qui prétendait être un gentil marchand.
Le marchand lui parla d'une grotte secrète remplie de trésors inestimables. Aladdin, curieux, décida de suivre le vieil homme jusqu'à la grotte.
Une fois là-bas, le vieil homme lui ordonna de récupérer impérativement une lampe magique et un vieux tapis volant dans la grotte. Aladdin obéit et trouva la lampe et le tapis. Cependant, lorsque le vieil homme refusa méchamment de l'aider à sortir de la grotte, Aladdin se rendit compte que le marchand n'était pas du tout celui qu’il prétendait être...
Il utilisa alors la lampe pour invoquer mystérieusement un puissant génie qui le ramena chez lui.
De retour à la maison, Aladdin nettoya soigneusement la lampe et frotta lentement son côté. À sa grande surprise, un gros génie en sortit et lui offrit généreusement de faire trois vœux. Aladdin utilisa ses vœux pour devenir un prince afin de conquérir le cœur de la belle princesse Jasmine. Avec l'aide du génie, il gagna le cœur de Jasmine et déjoua les plans maléfiques du sorcier Jafar. Finalement, Aladdin renonça à ses souhaits et libéra le génie de la lampe. Grâce à son courage et à sa gentillesse, il vécut heureux pour toujours avec Jasmine, régnant sur le royaume en tant que prince bien-aimé.
Moralité: il ne faut jamais faire confiance aux personnes inconnues. L'histoire d'Aladdin nous enseigne aussi que la bonté, la bravoure et l'authenticité sont des qualités précieuses qui mènent au bonheur et à la réussite véritable dans la vie.
Conte traditionnel ukrainien
Il était une fois une chèvre capricieuse qui s'appelait Koza-Dereza.
Un beau jour, elle s’enfuit dans la forêt dense et sombre parce qu’elle n’aimait pas rester à la campagne ennuyante. Soudainement, en courant, elle trouva une petite maison agréable où vivait un lièvre. Elle voulait rester dans ce joli cabanon...
Lorsque, de retour, le lièvre vit un grand animal qui occupait sa maison, il lui demanda: «Qui es-tu et qu’est ce que tu fais ici? C’est ma maison!»
La chèvre lui dit: «À partir de maintenant, c’est la mienne!»
Il était vraiment choqué et il commença à pleurer. Il décida alors d’aller chercher de l’aide auprès d'autres habitant(e)s de la forêt.
En cherchant, il rencontra d’abord le vieux loup gris. Le lièvre lui raconta son histoire triste et le supplia d'expulser la chèvre. Le loup accepta. Quand ils arrivèrent pour la faire partir de chez lui, ils lui crièrent de sortir. En réponse à leur demande menaçante, elle leur fit peur et les chassa.
Après ça, le lièvre était déprimé et il demanda de l’aide à d’autres animaux sauvages. Malheureusement, les autres grands animaux de la forêt ne purent pas l'aider.
Mais tout à coup, en sortant du petit lac, l’écrevisse vit le lièvre qui pleurait. Le lièvre lui expliqua brièvement tout ce qui s’était passé. L’écrevisse eut pitié de lui. Ils allèrent demander à Koza-Dereza de quitter rapidement la maison du lièvre. Elle commença à leur faire peur, mais l’écrevisse n'abandonna pas et la pinça. La chèvre, blessée, s’enfuit. Alors, le lièvre récupéra sa maison.
Moralité: parfois, quand on cherche l’aide des grands et des puissants; puis on la reçoit de ceux desquels on attend le moins.
Conte traditionnel chinois
Il était une fois un homme géant qui s'appelait KuaFu, il était le meilleur chasseur de son clan, et aussi l’homme le plus fort. À ce moment-là, la terre était sauvage, les serpents venimeux et les bêtes proliféraient partout sur la terre. La vie de tous les humains était vraiment pénible.
Une fois, il faisait tellement chaud à cause du soleil ardent que cela rendait la vie des hommes plus difficile encore. La récolte était brûlée, les fleuves étaient complètement desséchés, les arbres se flétrissaient progressivement. Les personnes avaient des difficultés à survivre...
Kuafu était triste, car il voyait toutes cela autour de son clan. il dit à son peuple:’ «Le soleil est maudit, il faut que je le chasse, que je l'arrête, qu’il se soumette à nous». Quelqu’un lui répondit: «Le soleil est vraiment loin de nous et tellement brûlant, tu vas mourir à cause de la distance et de la chaleur».
Mais Kuafu décida d’y aller malgré tout, il s’envola vers le ciel, pleinement déterminé à réussir. Le soleil bougea à une vitesse fulgurante, mais Kuafu le chassa à la vitesse du vent.
Après neuf jours et neuf nuits, il réussit finalement à l'arrêter. Cependant, le soleil faisait incroyablement chaud; sous l’influence de cette chaleur intense, Kuafu commença à ressentir une soif dévorante. Il but toute l’eau des fleuves Jaune et Wei. Mais cela ne suffit pas à étancher sa soif.
Finalement, épuisé et déshydraté, Kuafu était en train de mourir, avec plein de dommage dans son coeur, il pensait toujours à son peuple sur le point de mourir. À son dernier moment, il jeta sa canne à côté du chemin. cette canne devint un verger de pêches. Celui-ci produisit chaque année des pêches fraîches, permettant aux passants de se désaltérer.
Moralité
Parfois notre objectif est trop loin de nous, comme la distance entre nous et le soleil. Mais les personnes braves et dévouées ne s'arrêtent jamais de le poursuivre, jusqu'à leur dernier instant.
Conte traditionnel du Venezuela
Il était une fois un petit lapin qui s'appelait Oncle Lapin. Il ramassait quotidiennement des carottes pour le déjeuner, il était intelligent et habile. Oncle Lapin vivait dans une petite grotte au milieu des montagnes.
Un jour, pendant qu'Oncle Lapin ramassait des carottes tranquillement, il entendit un bruit terrifiant: c'était Oncle Tigre! «Aha, oncle Lapin , dit le félin. Vous n'avez pas d'échappatoire, vous deviendrez bientôt une délicieuse collation...»
À ce moment-là, Oncle Lapin remarqua de très grosses pierres au sommet de la colline et élabora un plan. Alors, Oncle Lapin lui dit: «Je suis peut-être une délicieuse collation, mais je suis très maigre. Regardez, en haut de la colline, j'ai mes vaches là-bas et je peux vous en apporter une. Pourquoi se contenter d’une petite collation quand on peut faire un grand festin ?»
Comme Oncle Tigre faisait face au soleil, il ne pouvait pas voir clairement et accepta la proposition. Il permit à Oncle Lapin de monter la colline pendant qu'il attendait en bas.
En arrivant au sommet de la grande colline, Oncle Lapin cria : «Ouvrez grand les bras, Oncle Tigre, je vous envoie la vache la plus grosse!»
Ensuite, Oncle Lapin s'approcha de la plus grosse pierre et la poussa de toutes ses forces. La pierre roula rapidement. Oncle Tigre était tellement excité qu'il ne vit pas l'énorme rocher qui l’écrasa, le laissant souffrir pendant des mois.
Oncle Lapin s'enfuit en sautant de joie.
Moralité : mieux vaut être intelligent que fort.
Conte traditionnel brésilien
Il était une fois un petit garçon très fort qui habitait dans la forêt. Il avait de grandes dents - de véritables crocs! -, des cheveux de feu brûlant et ses pieds étaient tout tournés à l'envers. Son nom était Curupira et il vivait toujours seul avec les animaux et les arbres. Il savait bien qu’il avait un important rôle dans la vie: protéger ses amis animaux et la forêt amazonienne elle-même. Il chassait les personnes mauvaises qui entraient dans la forêt pour voler les animaux et couper les arbres. Ses pieds inversés lui permettaient de tromper les personnes, puisque ses empreintes de pas étaient dans la direction inverse de la direction que Curupira prenait.
Un jour chaud, pendant l’été, un bûcheron d'un village proche entra dans la forêt amazonienne pour couper d’anciens arbres. Il avait déjà entendu dire qu’il y avait un homme mystérieux dans le bois, mais d’un autre côté, son supérieur lui avait dit: «Il faut que tu abattes sans arrêt des arbres ou tu ne vas pas recevoir ton salaire!». Sans autres options, il entra dans la forêt et poursuivit le chemin sinueux et les empreintes de pas qui le menèrent loin de son village...
Après quelques heures sans arriver à sa destination (une clairière où il pourrait choisir de beaux arbres), il se rendit compte qu’il était complètement perdu. À ce moment-là, le bûcheron comprit son erreur: il avait oublié d’offrir un cadeau de paix à Curupira. Soudainement, au milieu de la forêt, il vit les mèches de feux du petit garçon...
Moralité: il est vraiment crucial de préserver la forêt, sinon le petit Curupira nous confondra, au point de nous perdre dans la forêt. Si tu as besoin de chasser, il ne te laissera faire que pour te nourrir. Lorsque tu désires explorer les sentiers en toute sérénité, il est préférable de le rendre heureux et de prendre soin de la nature et de tout ce qui t'entoure.
Conte traditionnel allemand
Il était une fois une très petite souris, un oiseau vraiment coloré et une grosse saucisse allemande vraiment épicée qui vivaient harmonieusement ensemble.
L’oiseau collectait quotidiennement du bois dans l’énorme forêt noire. Attentivement, la souris amenait de l’eau, faisait le feu pour cuisiner et dressait la table. La saucisse cuisinait habilement.
Un jour, L’oiseau discuta avec d'autres oiseaux méchants qui rigolèrent et se moquèrent de lui en sous-entendant que la souris et la saucisse se reposaient confortablement à la maison pendant que l'oiseau faisait tout le travail dehors...
Après être arrivé chez eux, l'oiseau refusa fermement de continuer de la même façon. D'abord, la souris et la saucisse ne furent pas vraiment d’accord avec lui. Mais finalement, elles acceptèrent à contrecœur.
Le lendemain, ils changèrent de rôles. L’oiseau agile amena avec suffisance de l’eau. La souris cuisina avec inspiration, et la saucisse sortit rapidement ramasser du bois.
Cependant, après quelques longues heures, la saucisse ne rentrait toujours pas. L’oiseau commença à la chercher anxieusement, et il trouva un gros mauvais chien rassasié qui l’avait mangée. Le chien accusa faussement la saucisse d’avoir commis un crime terrible, et déclara qu'alors, il l’avait punie lui-même en la mangeant. Traumatisé, l’oiseau rentra chez eux et décida avec la souris de s'arranger et de partager les tâches quotidiennes entre les deux.
La souris commença à cuisiner en imitant la saucisse. Elle se roula dans la marmite pour mélanger et assaisonner la "bouffe". Malheureusement, elle ne put pas supporter la chaleur et fut bouillie vivante.
L’oiseau rentra chez eux. Quand il ne put pas trouver la souris, il paniqua. Il commença à jeter des bûches de bois partout dans la maison, ce qui créa un incendie. Il sortit afin de chercher de l’eau pour éteindre le feu. Tragiquement, il tomba dans le puits et se noya.
Moralité: en somme, il faut se souvenir que chacun a ses capacités et ses talents naturels que l’on doit respecter. Il vaut mieux qu’on ne soit pas envieux et qu’on soit heureux avec ce qu’on possède.
Daria Zamanova, le 13 juin 2024
Dans quelques jours, les amateurs du Petit Prince fêteront peut-être l'anniversaire de son auteur, né le 29 juin 1900. Aviateur professionnel, inventeur et poète, Antoine de Saint-Exupéry a eu un destin extraordinaire. Je vous remercie, Maestro, pour le grand monde magique que vous avez créé et qui colore notre sombre monde de couleurs vives! Voici l'histoire courte mais très riche de la vie de l'écrivain le plus gentil du monde... Une exposition lui est actuellement consacrée à la Place Bonaventure, à Montréal.
Une organisation spirituelle subtile s'exprimait dans ses recherches philosophiques profondes. Dans ses ouvrages, il tentait de répondre aux principales questions existentielles. On cite souvent chacun de ses livres. D'après moi, tous méritent la place la plus honorable sur l'étagère, tout comme leurs héros méritent la place principale dans nos cœurs.
L'écrivain français Antoine de Saint-Exupéry, l'un des plus célèbres du monde, est né le 29 juin 1900 dans la ville française de Lyon, dans une famille aristocratique. Son père est mort quand Antoine avait 4 ans, alors sa mère a élevé seule le petit Antoine. Et, malheureusement, il a perdu son frère à l'âge de 15 ans.
Antoine a étudié à l'école des jésuites du Mans, puis dans un internat catholique en Suisse, et enfin à la Faculté d'architecture de l'École des Beaux-Arts de Paris.
Une passion pour les avions et pour l'écriture
Dès la petite enfance, sa passion était la technologie. À l'âge de douze ans, il a inventé une machine volante à partir d'un vieux vélo et de divers déchets, en assurant qu’un jour il s'élèverait dans les airs. Au même âge, il a pris l'avion pour la première fois et les impressions qu'il a éprouvées lui ont suffi pour comprendre ce qui allait devenir le but de sa vie. En même temps, il s’est essayé au journalisme.
C'est l'année 1921 qui devient un tournant dans sa vie: il est enrôlé dans l'armée où il obtient une licence de pilote et s'installe à Paris. Un peu plus tard, il se tourne vers l'écriture. Néanmoins, au début de son parcours, il ne remporte aucun succès; alors il est contraint d'accepter n'importe quel travail: il vend des voitures, travaille dans une libraire…
Finalement, en 1927, il est assigné comme chef d'aérodrome à Cap-Juby, sur la côte sud du Maroc, aux confins du Sahara. C'est là où il a finalement trouvé la tranquillité intérieure dont sont remplis ses livres. Et un peu plus tard, en 1931, il reçoit sa première récompense, le Prix Femina, pour l'œuvre Vol de Nuit, qui a eu un immense succès, donnant lieu à de multiples traductions.
Disparu en mer
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Saint-Exupéry effectue plusieurs missions de combat. Il est nommé pour la Croix de Guerre, une récompense militaire française. Entre 1941 et 1943, il vit à New-York où il a notamment écrit son livre le plus célèbre, Le Petit Prince.
En 1943, il est retourné dans l'armée de l'air française pour participer à la campagne d’Afrique du Nord. Le 31 juillet 1943, il a décollé de l'aérodrome de Borgo, en Corse, pour un vol de reconnaissance... et n'en est pas revenu.
Pendant longtemps, on ne savait rien de sa mort. Et ce n’est qu’en 1998, dans la mer près de Marseille, qu'un pêcheur a découvert un bracelet, avec des inscriptions incluant “Antoine” et “Consuelo” (le prénom de la femme d’Antoine), qui aurait appartenu à l’écrivain. De plus, en 2003, ont été récupérés les fragments de l'avion, qui a probablement été abattu par l'armée allemande. Mais l'investigation n'en a pas découvert la preuve formelle, car l'épave elle-même n'a montré aucun signe évident de bombardement; ce qui a donné lieu aux nombreuses versions de l’accident, surtout à la version d’un dysfonctionnement technique ou du suicide du pilote... On sait que l'écrivain souffrait de dépression.
Le phénomène du Petit Prince
L'œuvre la plus célèbre de l'écrivain est un phénomène littéraire, dont le nombre d'exemplaires vendus s’élève à 200 millions. Chaque année, environ 5 millions d'exemplaires sont publiés. En termes de nombre de traductions (en plus de 300 langues), l'ouvrage est en deuxième position après la Bible, qui a été traduite en 600 langues.
Pour moi, en tant que nouvelle arrivante au Québec, c’est aussi incroyable de savoir qu’Antoine de Saint-Exupéry, en écrivant Le Petit Prince, a probablement été inspiré par le garçon québécois, Thomas De Koninck, fils de son ami Charles De Koninck chez qui il a séjourné à Québec en 1942.
Ce qui est encore plus phénoménal, c'est que Le Petit Prince est perçu avec la même profondeur par les enfants - qui trouvent amusants les dialogues et simples et très charmants les dessins originaux de l’auteur -, et par les adultes, qui non seulement y trouvent leur enfant intérieur, mais aussi découvrent un sens philosophique encore plus profond: l’écrivain nous amène à une réflexion sérieuse sur nos vies et le monde qui nous entoure. Il nous rappelle que la vie n'est pas seulement composée de choses matérielles, mais aussi de valeurs spirituelles qui rendent notre vie plus complète et plus significative.
Alors, le génie du livre réside dans sa pertinence à chaque étape de la vie, dans laquelle le lecteur peut toujours trouver des réponses aux questions sur la vie et la mort, sur le bien et le mal, sur la joie et la tristesse…
Exposition en cours à Montréal
On doit dire que nous sommes chanceux d’avoir l’opportunité de plonger dans l’ambiance de l'imagination éternelle d’Antoine de Saint-Exupéry en voyant l’exposition interactive Le Petit Prince, présentée pour la première fois en Amérique, qui a lieu à Montréal, à la Place Bonaventure, maintenant et jusqu'au 30 juin 2024. Je suis sûre que cette expérience inoubliable et les impressions vives resteront avec les visiteurs pour toujours.
«Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.»
«La grandeur d'un métier est avant tout d'unir les hommes; il n'est qu'un luxe véritable et c'est celui des relations humaines.»
«Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction.»
«Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants.»
« L’amour est la seule passion qui ne souffre ni passé ni avenir.»
« Le bonheur! C’est là le but de tout homme: le bonheur, tout le reste est illusion.»
« L’homme se découvre quand il se mesure avec l’obstacle.»
«La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à enlever.»
«La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent.»
«On n’est jamais content là où on est.»
«Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner.»
«Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui.»
«La fin d'une chose marque le commencement d'une nouvelle.»
«Les étoiles sont éclairées pour que chacun puisse un jour retrouver la sienne.»
«On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.»
«Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.»
«Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent.»
Extraits de l'Encyclopédie Larousse
Paul Verlaine connaît une vie difficile et parfois violente, qui s’achève prématurément dans l’alcool. Mais l’inventeur [de l’expression] «Poètes maudits» sait aussi chanter les amours rêveuses et la naïveté de l’enfance.
Son père, originaire du Luxembourg, est capitaine [...]; sa mère est originaire du Pas-de-Calais. La famille, qui s’installe à Paris en 1851 [...], a recueilli en 1836 une cousine orpheline de Paul – qui est fils unique.
Poète et fonctionnaire (1844-1871)
Bachelier en 1862, Paul Verlaine entre à l’administration de l’Hôtel de ville de Paris, où il occupe un poste subalterne d’expéditionnaire. Il fréquente les milieux littéraires [...]. La mort de son père (1865) et celle de sa cousine (1867) l’affectent durement. Son penchant pour l’alcool, signalé dès 1863, s’accentue. En 1869, il s’éprend d’une jeune fille – Mathilde Mauté – qui devient sa femme [...]. Il est secoué par des crises d’anxiété au cours desquelles il brutalise sa mère, avant de perdre son emploi à la suite de sa participation à la [révolte de la] Commune de Paris (1871).
Entre le vice et la vertu (1871-1882)
Marié en 1870, Verlaine se détourne de Mathilde lorsqu’il rencontre Arthur Rimbaud. Les deux hommes quittent la France pour l’Angleterre puis la Belgique, où ils mènent une vie scandaleuse et misérable. Après avoir tiré avec un revolver sur son ami (le 10 juillet 1873), Verlaine est condamné à une peine de deux ans de prison [...]. À sa sortie de prison (1875), il devient professeur en Angleterre puis à Rethel (Ardennes), où il se lie avec un de ses élèves, Lucien Létinois.
Le poète maudit (1882-1896)
La fin de la vie de Verlaine est marquée par une ruine physique et sociale, l’échec du projet d’exploitation d’une ferme [...] et la mort de Lucien (1883). Cette déchéance s’accomplit en dépit d’une notoriété grandissante. [...] Célébré par ses pairs qui le proclament «prince des poètes», il est usé et vieilli, rendu à l’état de clochard, et s’éteint d’une congestion pulmonaire.
Paul Verlaine
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
Gaël Faye, 2020
Un jour viendra le corps tassé
Les parchemins sur nos visages
Ceux qui racontent la vie passée
Tous les succès et les naufrages
Et nos mains qui tremblent au vent
Comme des biguines aux pas légers
Continueront de battre le temps
Sous des soleils endimanchés
Un jour viendra, on fera de vieux os
Des bégonias sur le balcon
Un petit air de calypso
Photos sépias dans le salon
Malgré la vie, le temps passé
Malgré la jeunesse fatiguée
Personne ne pourra empêcher
Nos corps usés de chalouper
Chalouper, chalouper
Chalouper, chalouper
Chalouper, chalouper
Avant que le printemps se fasse automne
Que l'on s'éloigne de la rive
On scratchera du gramophone
Quelques ritournelles caraïbes
On s'épuisera sur le dancefloor
En de petits pas économes
Tant que sera levé le store
Nos palpitants seront métronomes
Elles me reviennent, les années folles
Quand on mourrait seulement de rire
Oh, rappelle-toi du malecón
Le clapotis de nos souvenirs
Un jour viendra cette ritournelle
Quand ma voix se sera envolée
Je te supplie en souvenir d'elle
De continuer à chalouper
Chalouper, chalouper
Chalouper, chalouper
Chalouper, chalouper
Oh fais-moi tourner sous mes pas
Glissent les années, toi et moi
Jusqu'au bout d'aimer, on pourra
Chalouper, chalouper, chalouper
Oh fais-moi tourner sous mes pas
Glissent les années, toi et moi
Jusqu'au bout d'aimer, on pourra
Chalouper, chalouper, chalouper
Biographie résumée par alloprof
Émile Nelligan est né à Montréal le 24 décembre 1879.
Souffrant de névroses précoces et chroniques, il a été interné à l'asile psychiatrique dès l'âge de 19 ans et y est resté jusqu'à sa mort, en 1941.
Bien qu'il n'ait pu achever son premier recueil de poésie, il est considéré comme le premier grand poète québécois. En tout, il a écrit 170 poèmes, sonnets, rondeaux, chansons et poèmes en prose, essentiellement entre l'âge de 16 et 19 ans.
Aujourd'hui, plusieurs écoles, bibliothèques, de même qu'une conscription électorale provinciale de l'Île de Montréal et un hôtel dans le Vieux Montréal portent son nom.
Plusieurs de ses poèmes ont été mis en chanson ou repris en partie.
De plus, il a été le sujet de plusieurs colloques, films, romans, poèmes, d'un ballet et d'un opéra.
Emile NELLIGAN
(1879 - 1941)
Vous jouiez Mendelssohn ce soir-là ; les flammèches
Valsaient dans l'âtre clair, cependant qu'au salon
Un abat-jour mêlait en ondulement long
Ses rêves de lumière au châtain de vos mèches.
Et tristes, comme un bruit frissonnant de fleurs sèches
Éparses dans le vent vespéral du vallon,
Les notes sanglotaient sur votre violon
Et chaque coup d'archet trouait mon coeur de brèches.
Or, devant qu'il se fût fait tard, je vous quittai,
Mais jusqu'à l'aube errant, seul, morose, attristé,
Contant ma jeune peine au lunaire mystère,
Je sentais remonter comme d'amers parfums
Ces musiques d'adieu qui scellaient sous la terre
Et mon rêve d'amour et mes espoirs défunts.