actualités politiques

bras de fer entre les géants du Web et le gouvernement canadien

Un bras de fer s'est engagé entre le gouvernement canadien et les géants du web:
  • D'un côté, le gouvernement a fait passer le projet de loi C-18 sur les nouvelles en ligne en juin dernier et annonce son application à partir de décembre 2023.
  • De l'autre, Meta et Google menacent de bannir les médias canadiens de leurs plateformes et de leurs réseaux sociaux.

La Voix du 311, le 14 août 2023

Avez-vous récemment constaté que vous aviez du mal à accéder aux nouvelles canadiennes en ligne? C'est possible, car la compagnie Meta a décidé de bloquer les médias canadiens depuis le 1er août. Et Google a menacé d'en faire autant... Voilà pourquoi.

Depuis quelques jours, Meta bloque progressivement les nouvelles des médias canadiens sur ses réseaux sociaux (Facebook, Instagram) pour protester contre la nouvelle loi sur les nouvelles en ligne.

Cette loi fédérale (qu’on appelle C-18), adoptée en juin dernier, exige que les compagnies de diffusion sur Internet paient une somme d’argent aux médias canadiens.

L'argument du gouvernement canadien est que ces compagnies utilisent les informations des médias pour vendre de la publicité aux annonceurs et qu'en conséquence, les recettes publicitaires des médias chutent, mettant en danger leur existence-même.

D'ailleurs, dans ce contexte, le journal Métro a annoncé l'arrêt de sa publication en raison de ses difficultés financières, mettant au chômage des dizaines de journalistes, vendredi dernier.

Une lueur d'espoir: dans un combat similaire, l'Australie a fait plier les géants du web, qui paient maintenant une redevance aux médias australiens. 

Pablo Rodriguez, ex-Ministre du Patrimoine, explique la nouvelle loi sur les nouvelles en ligne (C-18)

«Vous savez, le projet de loi C-18, il est très simple. [...] Tout ce qu’on fait, au gouvernement, c’est [de proposer un accord].

C’est comme si on mettait une table dans le milieu et qu’on demandait aux plateformes en position dominante (Google et Facebook) de s’asseoir et de négocier avec les différents médias canadiens (les grands, les petits, et ainsi de suite…).»

Justin Trudeau, célibataire de nouveau - Photo: Dave Chan / AFP / Getty

La longue histoire d'amour
de justin Trudeau prend fin

Kostyantyn Dudnyk et Oleksii Pulenko, le 12 août 2023

Justin Trudeau s'est séparé de son épouse, Sophie Grégoire. Ils ont annoncé leur divorce sur Instagram. Ils sont mariés depuis 2005 et ont trois enfants.

Justin Trudeau et Sophie Grégoire Trudeau après qu'il est devenu chef du Parti libéral du Canada à Ottawa le 14 avril 2013 - Photo: REUTERS/Blair Gable

Rien n'est éternel dans ce monde, et l'amour ne fait pas exception. Même dans le cas de Justin Trudeau et Sophie Grégoire, qui formaient un couple apparemment indissoluble. Après 20 ans de vie commune, ils ont décidé de se séparer. La belle histoire d'amour qui a commencé dans le restaurant afghan Khyber Pass, sur le Plateau, en 2003, s'est terminée par des posts secs et formels sur Instagram.

Le bureau de Trudeau a également publié une déclaration confirmant qu'ils avaient conclu un accord juridique et dit que le couple resterait en termes amicaux et partirait bientôt en vacances avec ses trois enfants. «Ils ont veillé à ce que toutes les mesures légales et éthiques concernant leur décision de se séparer soient prises, et continueront à le faire à l'avenir», indique le communiqué.

Sophie a déjà quitté la maison familiale, Rideau Cottage, pour s'installer dans une autre résidence à Ottawa.

Les raisons de la rupture n'ont pas été mentionnées. Mais des signes avant-coureurs laissaient présager que les choses allaient mal. Cette année, Sophie a décidé de ne pas écrire de post Instagram dédié à leur anniversaire de mariage, le 18 mai, comme elle le faisait toujours. Au lieu de cela, elle a annoncé la sortie de son livre De plus près : proche de soi, proche de l'autre sur la santé mentale et le bien-être émotionnel.

Justin a avoué à plusieurs reprises son amour à Sophie. «Bonne fête, Sophie! Pour ces moments et tout le reste, il n’y a personne que je préférerais avoir à mes côtés... Je t’aime, mon amour», – ce sont les derniers mots d'amour qu'il a prononcés publiquement sur son Instagram à l'occasion de l'anniversaire de Sophie, en avril dernier. En seulement 4 mois, l'amour s'est transformé en souvenirs.

Justin Trudeau et Sophie ont commencé à se fréquenter en 2003 et ont rapidement annoncé leurs fiançailles. Sophie était une amie d'enfance et une camarade de classe de Michel, le frère aîné de Trudeau, qui est mort dans une avalanche en 1998, à l'âge de 23 ans. Sophie a travaillé comme animatrice de télévision et de radio au Québec et a été mannequin.

@sophiegregoiretrudeau | Instagram
Mandats d'arrêt internationaux émis par la police de Hong Kong contre 8 personnes en exil, le 3 juillet 2023. © JOYCE ZHOU / REUTERS

Huit personnes de hong kong en exil menacées par un mandat d'arrêt international 

Alibaba Lee, le 23 juillet 2023

Huit Hongkongais (7 hommes et une femme), actuellement en exil à l’étranger, sont visés par un mandat d’arrêt, émis par les autorités de Hong Kong. Une récompense a même été offerte à toute personne qui pourrait les dénoncer. Ils risquent la prison à perpétuité.

Le 3 juillet, la police de sécurité nationale de Hong Kong a émis 8 mandats d’arrêt internationaux contre des opposants hongkongais en exil.  La police offre même l’équivalent d’environ 170 000 $ CAD pour des informations pouvant mener à leur arrestation.  Trois des opposants, à savoir Nathan Law, Ted Hui et Dennis Kwok, étaient d'anciens conseillers du Conseil législatif de Hong Kong. 

La police a dit aux médias que ces 8 personnes étaient soupçonnées de collusion avec des pays ou des forces étrangères pour mettre en danger la sécurité nationale, de demander des sanctions étrangères sur Hong Kong et d’inciter à la sécession. Les 8 personnes soupçonnées risquent la peine maximale: la réclusion à perpétuité.

Le gouvernement du Canada a condamné l’application extraterritoriale de la Loi sur la sécurité nationale qui mine les droits et libertés garantis dans la Loi de Hong Kong.  Les gouvernements du Royaume-Uni, des États-Unis et d’Australie ont aussi condamné la police de Hong Kong pour avoir émis des mandats d’arrêt.

Le 11 juillet, la police a perquisitionné le domicile de la famille de Nathan Law et a emmené des proches de Nathan pour interrogatoire.  De nombreux observateurs ont noté que les autorités de Hong Kong utilisaient les mêmes tactiques que celles utilisées en Chine pour intimider les critiques à l’étranger. Harceler les familles des opposants est l’une des ces tactiques.

Selon les médias hongkongais, depuis le lancement de la loi sur la sécurité nationale, il y a trois ans, 260 personnes âgées de 15 à 90 ans ont été arrêtées, 161 ont été inculpées et 79 condamnées.

Brian Francis, sénateur canadien depuis 2018, est président du Comité sénatorial permanent des peuples autochtones. Il est lui-même membre de la communauté des Micmacs de l'Île-du-Prince-Édouard. Photo: Sénat du Canada

Ouvrir les archives pour pouvoir faire le deuil
et la paix au canada

La Voix du 311, le 20 juillet 2023

Le Comité sénatorial permanent des peuples autochtones a déposé hier à Ottawa un rapport intitulé Honorer les enfants qui ne sont jamais rentrés auprès des leurs : vérité, éducation et réconciliation. À cette occasion, dans un communiqué de presse, le président de ce Comité, M. Brian Francis, a demandé aux gouvernements et aux églises responsables des pensionnats autochtones, où sont morts des milliers d'enfants, de rendre publiques leurs archives à ce sujet. Voici deux vidéos qui permettent de mieux comprendre les enjeux de cette question.

Petit résumé de l’histoire des pensionnats autochtones

Pendant la colonisation, les religieux de différentes églises chrétiennes (catholique et anglicane, notamment) étaient chargés de la gestion des écoles. La loi sur les Indiens a permis au Canada de contrôler les autochtones à partir de 1876. En 1920, les pensionnats sont devenus obligatoires pour les autochtones: les parents devaient y envoyer leurs enfants au début de chaque année scolaire; ils n'avaient pas le choix. En cas de refus, ils risquaient la prison. En 1931, on comptait environ 80 pensionnats dans tout le pays. En 1948, dans un pensionnat de la Saskatchewan, des élèves ont allumé le feu et ils ont applaudi en regardant brûler leur école… En 1969, on retire finalement la gestion des pensionnats aux églises et le gouvernement du Canada prend le relais. Progressivement, ces établissements sont fermés, les uns après les autres, mais le dernier a fonctionné jusqu'en 1996, en Saskatchewan.

En 2008, le Canada a présenté ses excuses officielles pour les violences physiques et psychologiques subies par les quelque 150000 enfants qui sont passés par ces pensionnats. En 2015, la CVR (Commission de Vérité et Réconciliation) rend un rapport dans lequel elle formule 94 propositions pour rendre justice aux victimes.

Entrevue avec Roméo Saganash, rescapé des pensionnats

Propos recueillis il y a dix ans par la journaliste Céline Galipeau pour RADIO-CANADA

«[...] Pour ceux qui les ont vécus, les pensionnats autochtones sont loin d’être de l’histoire ancienne.

Plusieurs vivent encore aujourd’hui avec les cicatrices et, parmi eux, le député néo-démocrate Roméo Saganash, qui est un modèle pour beaucoup d’autochtones.

En 1989, il est le premier Cri diplômé en droit au Canada. Roméo Saganash représentera ensuite les Cris de la Baie James, avant de jouer un rôle clé dans les négociations qui ont mené à la signature avec Québec de la "Paix des braves", en 2002. Il participera aussi à la rédaction de la déclaration des droits des peuples autochtones des Nations unies.

[...] Mais [le 19 octobre 2012], un incident plutôt embarrassant le force à s'attaquer à sa dépense à l'alcool [il est expulsé d'un avion d'Air Canada en raison de son état d'ébriété], un problème qu'il attribue à son enfance dans les pensionnats, dix ans loin des siens. Depuis, il accepte de se confier, comme il l'a fait récemment avec moi.»

Le crime capital de Moharebeh en Iran

Alibaba Lee, le 15 juillet 2023

La justice a besoin d’éléments importants pour assurer les droits des citoyens. Est-ce qu'ils sont présents en Iran?  On va partager avec vous des informations pour que vous puissiez vous faire une opinion à ce sujet, en prenant l'exemple d'un délit particulier, passible de la peine de mort: le crime de Moharebeh, qu'on peut traduire par "la guerre contre Dieu" en français.  

L'Iran fait partie des pays où l'application de la peine de mort est la plus poussée; s'appliquant à des crimes non-violents, aux mineurs, elle est parfois exécutée par lapidation. Amnesty International a accumulé des données qui montrent que l'Iran est le deuxième pays en nombre d'exécutions après la Chine. Il y a des crimes différents qui mènent à la peine de mort en Iran: par exemple, la participations active à  des manifestations, l'espionnage et la trahison, la "corruption sur Terre" et le crime de “Moharebeh”

Qu'est-ce que le crime de Moharebeh

Selon l’article 183 du code pénal islamique «toute personne prenant les armes pour engendrer la peur et la terreur et priver la population de liberté et de sécurité est considérée comme étant en guerre contre Dieu [Moharebeh] et corrupteur sur terre (…)»

Le moharebeh est un délit très grave qui est passible d'une condamnation à mort. Amir Azimi, rédacteur en chef du service persan de la BBC, explique que «l'accusation dépend d'un juge qui croit qu'une guerre est menée contre Dieu». Le plus surprenant, c'est que l'infraction est sujette à interprétation. Si une personne a commis un délit et qu’elle est accusée de mener une “guerre contre Dieu”,  elle ne sera pas jugée de façon équitable car les règles de droit qui permettent d’assurer ses droits ne sont pas claires. Elle est soumise une interprétation des faits qui n'assure pas un jugement impartial. Les règles de droit et le jugement impartial sont pourtant deux éléments très importants qui doivent être présents dans une société qui garantit la justice à ses citoyens. 

À l'occasion de l'exécution de deux manifestants accusés de crime de "Moharebeh”, la BBC rapporte, le 20 décembre 2022, que les organisations de défense des droits humains ont dénoncé que les manifestants avaient été condamnés à mort par des tribunaux illégitimes, sans procédure régulière, et ont mis en garde contre le «risque sérieux d'exécutions massives de manifestants».

L'inculpé(e) peut-il/elle avoir un avocat ?

Un troisième élément important dans le système de justice, c’est la possibilité qu'une personne accusée puisse être représentée par un expert en la matière, c'est-à-dire un avocat. Cependant, la BBC rapporte que les individus accusés de moharebeh n'ont pas le droit d'engager un avocat indépendant et que de nombreux cas sont basés sur des aveux forcés. Pour d'autres délits liés à la politique ou à la religion, les avocats risquent des poursuites. Un grand nombre des avocats impliqués dans la défense de prisonniers politiques et d'“ennemis de Dieu” sont soit en prison, soit contraints de quitter le pays. On peut nommer les cas de Nasrin Sotoudeh, un avocat condamné en 2019 à vingt-sept ans de prison. 

En conséquence et en conclusion, nous estimons que la justice n'est pas mise en œuvre avec un tel système.

Une fenêtre d'espoir a été ouverte pour un changement positif en Iran par un mouvement populaire profond et massif après la mort de Mahsa Amini dans une station de la  police morale. Il s'agit d'une jeune femme de 22 ans qui avait été arrêtée pour ne pas avoir respecté la loi sur le Hijab (couverture complète des cheveux). 

Ce mouvement de protestation est inédit, en cela qu'il traverse toutes les classes sociales et s'étend à tout le territoire (voir nos articles à ce sujet ici). La principale revendication des manifestants est d'établir la justice en Iran.

Manifestation de soutien au peuple irarien, organisée en octobre 2022 à Montréal, au cri de «Femme-Vie-Liberté». Les mains rouges symbolisent la répression sanglante des manifestations en Iran. - Photo Pascal Franco

l'OTAN à vilnius:
un sommet sous haute sécurité

Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada, en conversation avec Volodymyr Zelensky, Président de l'Ukraine, au sommet de l'OTAN, mercredi 12 juillet, à Vilnius (Lituanie) - Photo : LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld

La Voix du 311, le 12 juillet 2023

Hier et aujourd'hui, les chef(fe)s d'État et de gouvernement des 31 pays membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) se réunissent pour discuter de la situation internationale et de l'adhésion éventuelle de nouveaux membres, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Justin Trudeau, Premier Ministre du Canada participe à ce sommet qui, comme l'explique la journaliste Valérie Gamache de Radio-Canada, se tient «sous haute sécurité. Il y a plus d’un millier de militaires provenant de 16 pays qui sont déployés à Vilnius», capitale de la Lituanie.

Quand a été créée l’OTAN?

Cette alliance militaire a été créée en 1949.

Combien de pays ont signé le premier traité?

À l’origine, 12 pays (situés de part et d’autre de l’océan Atlantique, dans l’hémisphère Nord) ont signé un traité d’entraide militaire pour faire face à la menace de l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques).

Que dit l’article 5 du traité?

Cet article stipule que si l’un des pays de l’OTAN est attaqué, les autres membres lui viendront en aide.

Combien doit payer chacun des États membres de l’OTAN?

Chaque État doit participer au budget de l’OTAN à hauteur de 2% de son PIB (produit intérieur brut).

Quels sont les 2 principaux critères d’adhésion à l’OTAN?

Pour adhérer à l’OTAN, un État doit respecter les droits de la personne et être en paix.