Xu Li, le 20 févier 2023
Voici la très ancienne légende qu'on raconte en Chine en observant, dans le ciel, la constellation de la Tisserande et du Bouvier...
Il était une fois une déesse tisserande et un dieu bouvier au palais du ciel. Ils tombèrent amoureux. Mais c'était interdit. La déesse tisserande, nommée Zhinu, était la petite-fille de la reine; alors la reine envoya le dieu bouvier sur Terre et ordonna à la déesse Zhinu de tisser sans arrêt en guise de punition.
Depuis, il lui manquait souvent et elle pleurait tristement. Un jour, ses sœurs supplièrent la reine de l'emmener visiter le bassin Bilian dans le monde. La reine accepta, mais leur dit de revenir rapidement.
En même temps, le dieu bouvier, qui était nommé Niulang dans le monde, grandit dans une famille de fermiers. Ses parents décédèrent et son frère aîné ne lui donna qu'un vieux taureau, alors Niulang vécut durement et seul avec le vieux taureau. Un jour, ce vieux taureau prit soudain la parole et lui dit : «Niulang, aujourd'hui tu vas aller au bassin Bilian, il y a des fées qui prennent un bain là-bas, cache la robe rouge d'une fée et demande-lui de devenir ta femme.» En entendant ce que le taureau lui disait, Niulang fut surpris, mais il le crut. Il alla attendre les fées près du bassin Bilian.
Et effectivement, les fées arrivèrent. Niulang prit secrètement la robe rouge de l'une d'elles pendant qu'elles prenaient un bain. Lorsque les fées entendirent du bruit, elles mirent rapidement leurs robes et s’envolèrent, ne laissant que la fée qui n'avait pas de robe et ne pouvait pas s'échapper. C'était la déesse Zhinu. Pendant que Niulang s'approchait d'elle, elle était honteuse et anxieuse. Il lui dit qu'il ne pourrait lui rendre sa robe que si elle promettait d'être sa femme. Après que Zhinu l'eut regardé de plus près, elle se rendit compte que Niulang était la divinité bouvier auquel elle avait pensé jour et nuit. Alors elle accepta timidement. De cette façon, elle devint l'épouse de Niulang.
Après leur mariage, Niulang cultivait et Zhinu tissait, ils s'aimaient. Bientôt, ils donnèrent naissance à un fils et une fille, très mignons.
Cependant, la reine apprit cela, elle était furieuse et envoya immédiatement des émissaires pour capturer Zhinu. Ainsi, la tisserande Zhinu, qui était en train de cuisiner, fut emmenée et Niulang la poursuivit. Mais malheureusement, il ne réussit pas à les rattraper. Le taureau dit : «Épluche ma peau, et tu pourras t'envoler vers le ciel si tu la mets.». Alors, Niulang mit la peau du taureau sur lui, et prit une paire de paniers, avec ses enfants dedans, sur les épaules. Il semblait que Niulang et Zhinu étaient sur le point de se revoir. Tout à coup, la reine apparut. Elle retira son épingle à cheveux de sa tête et traça un clivage entre eux. Ensuite, une voie lactée roula entre eux, rendant impossible la traversée.
En regardant Niulang et leurs enfants de l'autre côté de la voie lactée, Zhinu pleura d'une voix rauque. Parallèlement, Niulang et leurs enfants pleurèrent aussi à en mourir. Voyant cette situation, la reine fut très émue par leur amour fidèle. Elle permit donc à Niulang et à ses enfants de rester dans le ciel. Lors du 7e jour du 7e mois lunaire, chaque année, d’innombrables pies volent pour leur construire des ponts, leur permettant de se revoir.
Désormais, dans le ciel nocturne d'automne, nous pouvons voir deux étoiles brillantes, des deux côtés de la voie lactée, c'est-à-dire Zhinu et Niulang. Il y a deux petites étoiles de part et d’autre de Niulang, et ce sont leurs enfants.
Le lendemain matin, elle s'aperçut en s'éveillant qu'elle avait dormi. [...] Un joyeux rayon du soleil levant entrait par sa lucarne et venait lui frapper le visage. En même temps que le soleil, elle vit à cette lucarne un objet qui l'effraya, la malheureuse figure de Quasimodo. Involontairement, elle referma les yeux [...]. Alors, tenant toujours ses yeux fermés, elle entendit une rude voix qui disait très doucement : «N'ayez pas peur. Je suis votre ami. J'étais venu vous voir dormir. Cela ne vous fait pas de mal, n'est-ce pas, que je vienne vous voir dormir ? Qu'est-ce que cela vous fait que je sois là quand vous avez les yeux fermés ? Maintenant je vais m'en aller. Tenez, je me suis mis derrière le mur. Vous pouvez rouvrir les yeux.»
Esmeralda, touchée, ouvrit les yeux. Il n'était plus en effet à la lucarne. Elle alla à cette lucarne, et vit le pauvre bossu blotti dans un angle de mur, dans une attitude douloureuse et résignée. Elle fit un effort pour surmonter la répugnance qu'il lui inspirait. «Venez», lui dit-elle doucement. Au mouvement des lèvres de [la jeune femme], Quasimodo crut qu'elle le chassait ; alors il se leva et se retira en boitant, lentement, la tête baissée, sans même oser lever sur la jeune fille son regard plein de désespoir. «Venez donc!», cria-t-elle. Mais il continuait de s'éloigner. Alors elle se jeta hors de sa cellule, courut à lui, et lui prit le bras. En se sentant touché par elle, Quasimodo trembla de tous ses membres. Il releva son œil suppliant, et voyant qu'elle le ramenait près d'elle, toute sa face rayonna de joie et de tendresse. [...] Alors elle s'accroupit gracieusement sur sa couchette avec sa chèvre endormie à ses pieds. Tous deux restèrent quelques instants immobiles, considérant en silence, lui tant de grâce, elle tant de laideur. [...]
Il rompit le premier ce silence.
«Vous me disiez donc de revenir ?»
Elle fit un signe de tête affirmatif, en disant : «Oui.»
Il comprit le signe de tête.
«Hélas ! dit-il comme hésitant à achever, c'est que... je suis sourd.»
«Pauvre homme !», s'écria la bohémienne avec une bienveillante pitié.
Il se mit à sourire douloureusement.
«Vous trouvez qu'il ne me manquait que cela, n'est-ce pas ? Oui, je suis sourd. C'est comme cela que je suis fait. C'est horrible, n'est-il pas vrai ? Vous êtes si belle, vous!»
Paroles de Luc Plamondon et musique de Richard Cocciante, 1998
Belle, c'est un mot qu'on dirait inventé pour elle
Quand elle danse et qu'elle met son corps à jour, tel
Un oiseau qui étend ses ailes pour s'envoler
Alors je sens l'enfer s'ouvrir sous mes pieds...
J'ai posé mes yeux sous sa robe de gitane.
À quoi me sert encore de prier Notre-Dame?
Quel est celui qui lui jettera la première pierre?
Celui-là ne mérite pas d'être sur terre...
Ô Lucifer !
Oh ! Laisse-moi rien qu'une fois
Glisser mes doigts dans les cheveux d'Esmeralda...
Belle, est-ce le diable qui s'est incarné en elle
Pour détourner mes yeux du Dieu éternel?
Qui a mis dans mon être ce désir charnel
Pour m'empêcher de regarder vers le Ciel?
Elle porte en elle le péché originel.
La désirer fait-il de moi un criminel?
Celle qu'on prenait pour une fille de joie une fille de rien
Semble soudain porter la croix du genre humain.
Ô Notre-Dame!
Oh ! Laisse-moi rien qu'une fois
Pousser la porte du jardin d'Esmeralda...
Belle, malgré ses grands yeux noirs qui vous ensorcellent
La demoiselle serait-elle encore pucelle ?
Quand ses mouvements me font voir monts et merveilles
Sous son jupon aux couleurs de l'arc-en-ciel.
Ma dulcinée, laissez-moi vous êtes infidèle
Avant de vous avoir menée jusqu'à l'autel!
Quel est l'homme qui détournerait son regard d'elle
Sous peine d'être changé en statue de sel?
Ô Fleur-de-Lys,
Je ne suis pas homme de foi...
J'irai cueillir la fleur d'amour d'Esmeralda!
J'ai posé mes yeux sous sa robe de gitane.
À quoi me sert encore de prier Notre-Dame?
Quel est celui qui lui jettera la première pierre?
Celui-là ne mérite pas d'être sur terre...
Ô Lucifer !
Oh ! Laisse-moi rien qu'une fois
Glisser mes doigts dans les cheveux d'Esmeralda
Esmeralda...
Paroles de Charles Aznavour - Musique de Georges Garvarentz, 1967
1- Vers les docks où le poids et l'ennui
Me courbent le dos
Ils arrivent le ventre alourdi
De fruits les bateaux
Ils viennent du bout du monde
Apportant avec eux
Des idées vagabondes
Aux reflets de ciels bleus
De mirages
Traînant un parfum poivré
De pays inconnus
Et d'éternels étés
Où l'on vit presque nus
Sur les plages
Moi qui n'ai connu toute ma vie
Que le ciel du nord
J'aimerais débarbouiller ce gris
En virant de bord
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
2- Dans les bars à la tombée du jour
Avec les marins
Quand on parle de filles et d'amour
Un verre à la main
Je perds la notion des choses
Et soudain ma pensée
M'enlève et me dépose
Un merveilleux été
Sur la grève
Où je vois tendant les bras
L'amour qui comme un fou
Court au devant de moi
Et je me pends au cou
De mon rêve
Quand les bars ferment, que les marins
Rejoignent leur bord
Moi je rêve encore jusqu'au matin
Debout sur le port
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
3- Un beau jour sur un rafiot craquant
De la coque au pont
Pour partir je travaillerai dans
La soute à charbon
Prenant la route qui mène
A mes rêves d'enfant
Sur des îles lointaines
Où rien n'est important
Que de vivre
Où les filles alanguies
Vous ravissent le coeur
En tressant m'a t'on dit
De ces colliers de fleurs
Qui enivrent
Je fuirai laissant là mon passé
Sans aucun remords
Sans bagage et le coeur libéré
En chantant très fort
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Emmenez-moi au bout de la terre
Emmenez-moi au pays des merveilles
Il me semble que la misère
Serait moins pénible au soleil
Paul VERLAINE, 1844 - 1896
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
Paul Verlaine
Sur ce tableau, on voit notamment Paul Verlaine (à gauche) et Arthur Rimbaud (à coté de lui). Un coin de table, huile sur toile d'Henri Fantin-Latour, 1872, musée d'Orsay (Paris, France)
Samare, graine ailée
Cette feuille blanche, c’est ma falaise
Il faut que tu saches, voies mon malaise
Je souffre, gênant détail, d’amnésie
Las, peut-être te l’ai-je déjà dit…
Face à l’inconnu, je tremble aux genoux
Jusqu’au jour où je tombe en tournoyant
Avec grâce, je descends doucement
Et le vide ne m’effraie plus du tout
Levant la tête, pourrais-tu me voir?
Ciel, je me souviens de moi à présent!
Je suis une graine d’érable au vent
Planant, je me rappelle mon pouvoir
Je pousserai encore, n’aie pas peur
Avec moi, resurgira le bonheur
Yvonne Patel, le 16 janvier 2023
(poème de 3 strophes de 4 décasyllabes rimés avec une coda)
Graine d'érable - Photo: Vassil
Une personne
Vivez un jour à la fois
Ne perdez pas votre temps
Personne ne vous attend
Moi, je n’entends nulle voix
Mais on sait qu’on voudrait voir
Des choses sans les avoir
Dites au monde qui tonne
Je ne suis qu’une personne
Monica Gonzalez, le 16 janvier 2023
(poème de 2 strophes de 4 heptasyllabes rimés)
J'irai là où tu vas
Tu m’as donné l’amour,
Qui durera toujours;
Et lorsque l’on mourra,
Oh! Il terminera.
Si tu le fais changer,
La vie va se briser;
Moi, comme tu m’aimas,
J’irai là où tu vas.
Xu Li, le 20 janvier 2023
(poème de 2 strophes de 4 hexasyllabes rimés)
Peinture de Tiga, artiste haïtien.
La peine
La peine dont je souffre !
Et mes mains qui sont sales !
Qui conçoit la malbouffe ?
Sont-ils ceux qui font mal ?
Victor Fandrey, le 18 janvier 2023
(poème de 4 hexasyllabes rimés)
Neige grêle
L'oiseau vole dans le ciel,
J'aime tant la neige belle,
Me réjouir sur la rue grêle;
Le temps tranquille étincelle...
Qin Wang, le 18 janvier 2023
(poème de 4 heptasyllabes rimés)
Photo: Tom et Anna
Les papillons monarques migrent par millions, du Canada au Mexique (en automne) et du Mexique au Canada (au printemps). - Photo: iStock
Papillon voyageur
Dans la fleur gorgée d'eau,
Dans le chant des oiseaux,
Le murmure du vent,
Sans retour, voyageant...
Comme un tournesol tourne,
Pour montrer sa couleur;
Autour de moi, tu tournes
et répands ta splendeur.
Tes couleurs si intenses,
Comme le bleu du ciel,
illuminent ma danse,
Passager fraternel.
Edith Games, le 20 janvier 2023
(poème de 3 strophes de 4 hexasyllabes rimés)
À ma grand-mère et à ma mère
Je chante à la femme
Aux beaux cheveux blancs
Je chante à son âme
Son amour donnant
Je chante à la vie
Ma mère chérie
Tombant en amour
Pour moi chaque jour
Maritza Torres, le 18 janvier 2023
(poème de 2 strophes de 4 pentasyllabes rimés)
Photo: Serge Melki
Ô neige
Toi qui restes bien peu
Qui danses sous mes yeux
Je te rêve en retour
voletant tout autour
Tu congèles ma peau
Difficile cadeau
Viens! arrive bientôt!
Tu n'es jamais de trop.
Katherine Benítez, le 18 janvier 2023
(poème de 2 strophes de 4 hexasyllabes rimés)
Toi
Quand tu es arrivé
Rien n'est resté pareil
Et lorsque tu es né
Ce fut jour de merveille
Tes yeux, ton petit nez
Tous tes moindres détails
M'ont fait fondre et t'aimer
Jusque dans mes entrailles
Hanaia Salhab, le 20 janvier 2023
(poème de 2 strophes de 4 hexasyllabes rimés)
Emmanuelle Ehrmann, le 13 septembre 2023
Écrite et interprétée par le chanteur et écrivain français Renan Luce, cette chanson raconte l'histoire d'une lettre qu'il reçoit par erreur... et qui l'entraîne au dans une étonnante histoire d'amour, au bord d'une falaise. Bonne écoute!
1- J'ai reçu une lettre,
Il y a un mois peut-être,
Arrivée par erreur,
Maladresse de facteur,
Aspergée de parfum,
Rouge à lèvres carmin.
J'aurais dû cette lettre,
Ne pas l'ouvrir peut-être...
Mais moi, je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu.
(Je) Veux bien qu'elle me nomme
Alphonse ou Fred, c'est comme elle veut.
(Payapapa papayapa)
C'est comme elle veut!
(Payapapa papayapa)
2- Des jolies marguerites,
Sur le haut de ses "i"
Des courbes manuscrites,
Comme dans les abbayes,
Quelques fautes d'orthographe,
Une légère dyslexie,
Et en guise de paraphe,
"Ta petite blonde sexy"...
Et moi, je suis un homme
Qui aime bien ce genre de jeu
(Je) N'aime pas les nonnes
Et j'en suis tombé amoureux.
(Payapapa papayapa)
Amoureux!
(payapapa papayapa)
3- Elle écrit que dimanche,
Elle sera sur la falaise
Où je l'ai prise par les hanches
Et que dans l'hypothèse
Où je n'aurais pas le tact
D'assumer mes ébats
Elle choisira l'impact
Trente mètres plus bas
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
(Je) ne veux pas qu'elle s'assomme
Car j'en suis tombé amoureux.
(Payapapa papayapa)
Amoureux!
(payapapa papayapa)
4- Et grâce au cachet de la poste
D'une ville sur la Manche
J'étais à l'avant-poste
Au matin du dimanche.
L'endroit était désert…
Il faudra être patient…
Des blondes suicidaires
Il n'y en a pas cent!
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
(Je) Veux battre Newton
Car j'en suis tombé amoureux.
(Payapapa papayapa)
Amoureux!
(payapapa papayapa)
5- Elle surplombait la Manche
Quand je l'ai reconnue.
J'ai saisi par la manche
Ma petite ingénue
Qui ne l'était pas tant
Au regard du profil
Qu'un petit habitant
Lui faisait sous le nombril.
Et moi je suis un homme
Qui aime bien ce genre d'enjeu
(Je) Veux bien qu'il me nomme
"Papa" s'il le veut.
(Payapapa papayapa)
S'il le veut!
(Payapapa papayapa)
(Payapapa…)