Alexandre Deulofeu
« Politique et philosophie de l’histoire »
Conférence privée donnée à Pia, le 22 mars 2013 par Joan Matillo.
Mesdames,
Messieurs,
Chers Amis,
Merci d’être venus écouter cette conférence sur un historien catalan Alexandre Deulofeu. « Politique et philosophie de l’histoire » c’est ainsi qu’on peut parler de son œuvre considérable qu’il a titrée « la mathématique de l’histoire », une théorie cyclique sur l’évolution des civilisations.
Un jour de fin 1991, dans le journal L’Indépendant un article dont je n’ai pas retenu l’auteur, parlait de l’homme qui prédisait la fin des empires : Alexandre Deulofeu. À cette époque là, en effet, l’Union Soviétique venait d’éclater. À ce propos, une politologue française, Hélène Carrère d’Encausse avait écrit L’empire éclaté quelques années avant, en 1978, alors qu’en Occident rien ne le laissait prévoir. L’œuvre de Deulofeu a été écrite pour l’essentiel en 1935. Bien avant donc. Encore plus visionnaire !
Qui est Alexandre Deulofeu ? Quel est le contenu de son œuvre ?
SA BIOGRAPHIE
Alexandre Deulofeu i Torres né à l’Armentera, village de l’Ampourdan en Catalogne, le 20 septembre 1903 où son père était pharmacien. À l’âge de 3 ans, sa famille est allé vivre à Sant Pere Pescador, pas très loin. Au bout de 9 ans, la famille aménage enfin à Figueres (toujours dans l’Ampourdan). Il a étudié pour le « bac » à l’IES Ramon Muntaner à Figueres et à Barcelone. Des études de chimie et de pharmacie à Madrid puis à Barcelone. De retour « au pais », il est professeur à l’institut (collège) de Figueres. Il commença alors (à la fin des années 20 et au début des années 30) une intense carrière politique (dirigeant de la Jeunesse Nationaliste Catalane), conseiller municipal de Figueres (Gauche Républicaine de Catalogne). Il fut même le maire occasionnel de Figueres pendant la guerre civile et il a pu éviter ainsi des saccages et des massacres inutiles. Mobilisé sur le front de l’Ebre dans le corps médical. Et le 5 février 1939, c’est « la retirada » c'est-à-dire l’exode vers la France après la défaite de l’Espagne Républicaine et l’invasion de la Catalogne par les troupes franquistes.
Après la débâcle, il est interné quelque temps au camp de concentration des Haras à Perpignan.
Pendant son exil, il a exercé différents métiers : enseignant de diverses matières, musicien (saxophoniste), botaniste, ouvrier d’usine, maçon, écrivain et poète surtout. Un artiste accompli en somme.
Il bénéficia en même temps que Salvador Dalí d’une amnistie de la part du régime franquiste. Il peut retourner à Figueres le 22 janvier 1947 et reprendre ses activités de pharmacien. Mais ses œuvres étaient toujours interdites de publication. Vous allez comprendre pourquoi par la suite...
Il décède à Figueres le 27 décembre 1978. Vers la fin de sa vie, enfin La mathématique de l’histoire a pu sortir en librairie, en 1976 (version en catalan surtout, mais aussi en espagnol). Il écrira une « ampliation » de son œuvre qui n’a pas été achevée.
LA PENSÉE DE DEULOFEU
Il affirme que les civilisations et les empires passent par des cycles équivalents aux cycles naturels des êtres vivants (naissance, croissance puis mort). Chaque civilisation peut arriver à vivre trois cycles de 1700 ans chacun. Par « civilisation » il entend grande civilisation (Chine, Inde, Sumer, Égypte, Occident) – actuellement en Europe nous sommes encore dans le second grand cycle de l’Occident. Le premier cycle a vu les Indo-européens avec leurs principales races : gréco-latins, germains et slaves. À l’intérieur des civilisations, les empires ont une durée moyenne de 550 ans. Par « Empire » il s’agit d’un pays qui devient hégémonique un temps de l’histoire et qui étend sa domination sur les autres pays avant de disparaître au profit d’une autre puissance (empire macédonien, empire romain, empire byzantin, empire ottoman, Saint-Empire romain germanique, empire d’Autriche, empire russe…) Certains ont disparu ou sont en voie de disparition (empire portugais, empire espagnol…) d’autres encore en vie (Allemagne, Angleterre, États-Unis). Nous verrons plus tard où on en est de « l’empire français », c’est très intéressant…
Même si une puissance n’a pas le nom officiel d’empire, pour Deulofeu, c’en est un. Il affirme aussi qu’au moyen de la connaissance desdits cycles on pourrait éviter des guerres considérables, les processus seraient pacifiques et non violents. L’humanité pourrait, si elle connaissait les lois de l’histoire, constituer une confédération de peuples libres et égaux…
Si on en juge par l’actualité, on en est bien loin !
L’énoncé de la loi mathématique qui, selon lui, détermine l’évolution des peuples se résume aux points suivants :
1 – Tous les peuples passent par des époques de grand fractionnement démographique, alterné avec des époques de grande unification ou époques impérialistes.
2 – Les époques de grand fractionnement ont une durée de sis siècles et demi. Les époques de grande unification ont une durée de dix siècles et demi. C’est au cours de ces dix siècles et demi que naissent, vivent et disparaissent plusieurs empires dont je vais vous parler. Le cycle évolutif complet en tout 1700 ans. Nous sommes actuellement dans ce cycle qui a débuté en l’an 800.
3 – Durant le processus évolutif, les peuples passent par des phases parfaitement établies pour arriver au final du cycle à occuper la même position qu’au commencement.
4 – Le cycle évolutif comprend tous les ordres de l’activité humaine, c'est-à-dire, qu’il faut considérer, en plus d’un cycle politique, un cycle social, artistique, philosophique, scientifique…
5 – Tous les peuples suivent la même évolution, mais cette évolution peut être en avance ou en retard suivant la position géographique de chaque pays.
6 – La force créatrice n’est pas la même pour tous les peuples. Pour chaque cycle il existe une zone de maximale intensité créatrice, et cette zone se déplace d’un cycle à un autre en suivant un processus général. Celui-ci avance en Europe, de l’Orient Méditerranéen (Grèce antique) passe par le centre de la Méditerranée (péninsule Italique) puis vers l’occident de la Méditerranée (péninsule Ibérique) remonte en Gaule, puis va aux îles Britanniques pour continuer à travers les peuples germaniques et arrive finalement aux peuples nordiques et slaves.
Sans omettre le débordement – et comment – sur le continent américain lequel est en grosse partie prenante de l’actuelle civilisation occidentale… civilisation qui a submergé aussi les civilisations asiatiques et africaines pour aboutir au mondialisme que l’on connaît et dont on subit plus les effets négatifs que les bienfaits…
On pourrait faire une conférence sur les manipulateurs de cette civilisation occidentale actuelle (devenue mondialiste), mais je m’éloigne du sujet de ce soir…
7 – Les noyaux impérialistes qui donnent lieu aux époques de grande unification politique obéissent à des lois biologiques parfaitement identiques entre eux et ont une longévité qui dure de cinq à sis siècles – soit 550 ans en moyenne.
8 – La transformation des régimes politiques et sociaux ne suit pas une ligne constante ascendante ou descendante, mais elle fait des avancées et des rétrogradations alternativement, les uns plus intenses que les autres, chose qui donne comme résultat une ligne brisée. Le résultat de cette ligne équivaut à une avancée dans le sens déterminant. On l’appelle « loi des deux pas en avant et un pas en arrière »
La pensée de Deulofeu présente des ressemblances avec les théories des grands historiens comme Oswald Spengler et Arnold Joseph Toynbee qui ont aussi énoncé des théories sur le caractère cyclique des civilisations, mais ne sont pas arrivés à une mesure mathématique aussi précise que celle exposée par Deulofeu.
Encore plus actuel et dans le même ordre d’idées un historien contemporain, Jean-Charles Pichon, a écrit lui aussi sur l’histoire cyclique et un autre écrivain Christian F.E. Turpin sur la théorie de l’événementialité des évènements historiques. Ces historiens ne contredisent pas – bien au contraire – la théorie sur la mathématique de l’histoire de Deulofeu. Ils complètent certains points de détails. On est loin des historiens marxistes avec leur vision matérialiste et linéaire de l’histoire…
Pendant son exil, Deulofeu a visité des temples et des monuments de divers pays et il pense avoir trouvé l’origine de l’art roman au IXe siècle entre l’Ampourdan et le Roussillon qui est à l’origine du second cycle de notre civilisation européenne occidentale (qui a débuté en l’an 800 environ et qui se terminerait en 3500) après le premier cycle de 1700 ans (1100 av. J.-C. à 800 apr. J.-C. environ). Il s’agit du monastère de Sant Pere de Rodes, pas très loin d’ici et que certains doivent connaître.
Enfin et surtout est fort intéressante l’étude des « empires » dont la durée moyenne est de 550 ans. Chaque empire passe par une phase appelée premier processus agressif (deux pas en avant), le noyau de l’empire s’agrandit en annexant de gré ou de force des pays voisins qui sont en perte de vitesse. Survint ensuite une dépression (provoquée par une crise politique ou sociale, une guerre perdue…) c’est un pas en arrière. Puis une brusque remontée un second processus agressif (deux autres pas en avant) – c’est une phase absolutiste dans laquelle des hommes d’état très autoritaires s’imposent et « boustent » l’empire (soif de conquêtes -guerres avec les voisins inévitables). Cette phase est suivie automatiquement d’une défaite militaire (un pas en arrière) et ensuite une période de plénitude suivie d’une phase conservatrice puis de l’inévitable décadence et la disparition. La période de plénitude peut comporter des conquêtes et des guerres aussi, mais celles-ci sont plus aisées. En période de décadence, une guerre peut être fatale et précipiter la fin de l’empire. Lors de la décadence, les peuples ou ethnies qui composent l’empire émergent à nouveau et tentent de se libérer. La date de la disparition finale varie d’un empire à un autre en fonction de la volonté des chefs d’État de « tenir » face aux appétits des voisins plus puissants ou d’un cas de force majeure. C’est ainsi que l’empire d’Autriche-Hongrie n’a duré que 481 ans c’est celui qui a eu la plus courte durée. La défaite en 1918, à l’issu de la Première Guerre Mondiale l’a achevé. Il aurait sans doute duré 30 ou 40 ans de plus dans un autre contexte. L’empire franc exemple de longévité que l’historien fait débuter en l’an 250 et finir l’an 843, au traité de Verdun où les trois fils de Charlemagne se le partagent en trois royaumes, soit 593 ans. C’est la volonté de Charlemagne face à la menace musulmane dans la péninsule Ibérique qui l’a fait perdurer. La menace musulmane déjà, le mot est laché ! Au passage, on n’oublie pas la résistance de l’empire franc en 732 à Poitiers…
En règle générale, au début d’un « empire » on a des hommes politiques dynamiques, des chefs d’entreprises audacieux, des créateurs, des artistes talentueux… même dans la période de plénitude de l’empire. En revanche, les périodes de décadence voient fleurir des politiciens médiocres et véreux, de sinistres petits dictateurs.
Chronologie des « empires » (liste non exhaustive)
– Macédoine de l’an 700 (env.) à l’an 146 (av. J.-C.) soit 554 ans
– Rome de l’an 270 (av. J.-C.) à l’an 305 (apr. J.-C.) soit 575 ans
– Franc (comme nous l’avons vu) de 250 à 843 soit 593 ans
– Byzantin de l’an 500 (env.) à l’an 1081 soit 581 ans
– Teutonique de l’an 800 à l’an 1300 soit 500 ans
– Viking de l’an 850 à l’an 1400 soit 550 ans
– Danois de l’an 900 à l’an 1475 soit 575 ans
– Turc (Ottoman) : de l’an 1250 à l’an 1839 soit 589 ans
– Autriche : de l’an 1439 à l’an 1918 soit 481 ans (déjà vu)
Une moyenne de 550 ans donc !
Et plus en détail les « empires » proches de nous et qui nous intéressent :
Portugal : Début : 1400 environ réunion des cités et peuples qui ont lutté contre les Arabes à partir de Lisbonne ; progressivement conquêtes maritimes (Madère, Açores) en Afrique : Cap-Vert, Angola, Mozambique… puis l’Amérique du Sud (Brésil) les célèbres navigateurs portugais font le tour du monde et mettent aussi les pieds en Asie (Macao…)
Phase dépressive : débute en 1580 par l’invasion espagnole comme suite à des problèmes de succession dynastique. Le Portugal devient donc une province espagnole et le restera jusqu’en 1640 où lors d’un soulèvement contre l’Espagne, il recouvrera son indépendance. La période « dépressive » est terminée. Un roi dynamique (Jean IV) reprend le Brésil aux Espagnols – c’est la seconde phase agressive. Puis la phase de plénitude suivie de la décadence et de la disparition – en 1974 fin de la dictature de Salazar et perte des dernières colonies (Angola et Mozambique) en 1976. Durée donc 576 ans environ. Actuellement un pays en difficultés économiques dans l’Union Européenne qui passera tôt ou tard sous l’hégémonie américaine ou allemande.
Espagne : Début : 1478 (réunion des royaumes de Castille et d’Aragon) en 1492 : Victoire finale sur les Arabes (Andalousie) et conquête de l’Amérique – C'est la première période agressive et bien sûr la période faste du XVIe siècle avec les Habsbourgs et les possessions des Flandres et autres. À partir de l’an 1600 approximativement la phase « dépressive », souverains faibles – guerres avec l’Angleterre et la France – deux puissances montantes en Europe – perte de possessions (le Portugal qui redevient indépendant en 1640) Soulèvement de la Catalogne (juin 1640) traité des Pyrénées avec la France (perte du Roussillon et autres territoires au profit de la France…) À partir de l’an 1700 c’est la seconde phase agressive : un Bourbon, Philippe V s’impose contre l’archiduc d’Autriche (reprise de la Catalogne avec la complicité des troupes françaises de Louis XIV : Barcelone tombe le 11 septembre 1714 après une résistance héroïque ) puis reconquête de la Sardaigne et de la Sicile . Divers problèmes à résoudre en raison de coalitions orchestrées par les Anglais surtout. Une période de plénitude et la « phase conservatoire » jusqu’à la fin du XVIII ° siècle environ. L’invasion des troupes de Napoléon. C’est le début de la décadence de l’Espagne. Politiciens collaborant avec l’ennemi. Après la « libération » d’autres problèmes : les colonies d’Amérique deviennent indépendantes les unes après les autres sous l’impulsion de Simon Bolivar à partir de 1810. Puis ce sera une instabilité politique permanente avec les guerres carlistes, les deux tentatives de République, les deux dictatures Primo de Rivera et surtout celle très tristement connue du Général Franco après une guerre civile dantesque. La relative prospérité des « 30 glorieuses » était due aux retombées des autres pays européens plus riches. Elle est de fait sous la dépendance culturelle et économique des États-Unis et de l’Union Européenne.
Actuellement la décadence de l’Espagne va se poursuivre jusqu’à sa désintégration qui verra la Catalogne et le Pays Basque se libérer. En Catalogne le processus vers l’indépendance est en cours. Alexandre Deulofeu fixe une « fourchette » entre 1977 et 2029 pour la fin de l’empire espagnol. En effet, on approche les 550 ans fatidiques. La monarchie obsolète des Bourbons ne pourra pas résister à la lame de fond de l’histoire. On comprend pourquoi l’œuvre de Deulofeu était interdite en Espagne sous la dictature franquiste… les évidences font peur… 1977, c’est précisément l’année du rétablissement de la Généralitat de Catalunya. Nouveau statut voté en 2006 – tensions Barcelone-Madrid. La « diada » du 11 septembre 2012 avec 1,5 million de participants pour l’indépendance de la Catalogne. L’histoire continue…
Angleterre : Alexandre Deulofeu fait débuter l’empire anglais en 1607 environ (Union de l’Écosse et de l’Angleterre) qui s’appellera plus tard le Royaume-Uni. Conquêtes maritimes – territoires en Amérique , aux Indes– Guerres victorieuses contre la France (Canada) entre autres – Puissance industrielle et commerciale –.
La phase dépressive commence en 1760 avec le roi Georges III – problèmes sociaux – et en 1776 la guerre d’indépendance américaine - perte considérable de territoires donc.
En 1800 redressement, avec le ministre William Pitt le Jeune… L’Angleterre devient alors en Europe le foyer de résistance à Napoléon Premier. La plénitude de l’Empire britannique continue avec la colonisation de nombreux territoires en Afrique, le fameux règne de Victoria. La phase conservatoire : l’Angleterre se retrouve dans le camp des vainqueurs à l’issue des deux guerres mondiales. Mais des signes de faiblesse commencent : indépendance de l’Irlande en 1921 et, en 1947, la création de deux états (l’Inde et le Pakistan) mettent un terme à l’empire des Indes. Puis, dans les années 60, les possessions d’Afrique se séparent – avec quelques problèmes en Rhodésie et en Afrique du Sud. La période de décadence débute d’après Deulofeu en l’an 2000 et se poursuivra jusqu’à la désintégration finale prévue en 2150.
L’Allemagne : c’est le royaume de Prusse qui est à l’origine de l’empire allemand, que Deulofeu fait débuter en 1800 environ. Peu à peu, il « absorbe » les petits États allemands indépendants – gagne des guerres et agrandit le territoire au détriment des voisins : contre le Danemark – le Slewig-Holstein, contre l’Autriche –la majorité des états allemands de la Confédération du Rhin après la bataille de Sadowa et contre la France - l’Alsace Lorraine- après la guerre de 1870-1871. La période dépressive après la guerre de 1914-1918 : Perte de territoires - La République de Weimar et la crise économique. La seconde période agressive avec Adolf Hitler – l’épopée tragique de la Seconde Guerre mondiale et la défaite allemande. L’occupation des alliés, la création de la République démocratique allemande. Mais l’Allemagne, bien que vaincue, a encore de la vitalité. Un redressement économique (le miracle allemand) puis la réunification avec la RDA. Elle est en phase de plénitude et de conservation. C’est le pilier principal de l’Union Européenne et notre monnaie actuelle l’euro n’est en fait que le mark déguisé. Elle étend son influence sur les états de l’Europe du Sud (en Méditerranée à Mallorca, dans les îles grecques…) et plus récemment dans les pays du centre et de l’est de l’Europe (Croatie, Pologne…). Actuellement en Europe c’est le pays qui résiste le mieux à la crise économique qui est en fait une forme de guerre mondiale. Deulofeu ne voit sa décadence qu’à compter de l’an 2200 et sa disparition en 2350… nous en sommes loin !
Enfin : La France. Deulofeu fait débuter « l’empire Français » actuel entre les années 1548 et 1589 (par la réunion de la Bourgogne, du Limousin, de la Gascogne, de la Bretagne autour du royaume de France) c’est le noyau initial – c’est pendant cette période agressive que la France va s’agrandir encore territorialement (Alsace, Lorraine, Flandre, Roussillon, Corse…) et conquêtes dans le Nouveau Monde (Canada, Louisiane…) ou autres (Indes…) Survint la période dépressive avec Louis XV (perte du Canada – difficultés économiques) qui se poursuivra avec Louis XVI et s’achèvera à la Révolution (« Terreur » de Robespierre et menace d’invasion… ) Puis c’est la deuxième phase agressive avec le fameux dictateur Napoléon Bonaparte. Après son épopée, la France, bien que vaincue militairement, n’est pas dépecée. Elle a un avenir encore avec la « Restauration », le Second Empire et ses aléas, puis la troisième République qui est la plénitude de cet « empire Français », c’est l’épopée coloniale en Afrique et en Asie, c’est l’essor industriel, c’est Paris ville-lumière… la Première Guerre mondiale voit la Victoire et la « récupération » de l’Alsace-Lorraine, mais c’est un « Champ d’honneur ».
La période de décadence commence en 1939 – début de la Deuxième Guerre mondiale ! Après cette guerre, c’est la perte de l’empire colonial. En 1954 l’Indochine, et, en 1962, l’Algérie après de longues et terribles guerres. La décolonisation de l’Afrique noire en 1960 sera plus aisée. À noter le rôle important joué par le Général de Gaulle qui, dans une certaine mesure par son prestige et son autorité, a freiné un temps la décadence française et redonné un certain espoir. Avec tous les problèmes actuels de la France (crise économique grave, insécurité, Islam conquérant, fausse élite politique, absence de créateurs), il est évident que le pays se trouve bien en période de décadence. La « disparition prévue » par Deulofeu : en 2100 environ.
D’autres « empires », rapidement.
Les États-Unis d’Amérique (USA) ont commencé leur noyau impérial à la fin du XIXe siècle après la guerre de Sécession et l’acquisition des vastes états de l’ouest. Vainqueurs des deux guerres mondiales, ont dominé de leur puissance économique pratiquement tout le XXe siècle. Encore première puissance mondiale, ils vont entrer dans la phase dépressive – la crise économique très grave qu’ils subissent, les guerres (Irak, Afghanistan) en sont les prémisses.
La Chine a entamé un « processus » en 1949 précisément – c’est l’année du triomphe de Mao Zedong et du communisme. Actuellement une puissance économique agressive et incontournable dans le monde.
Réflexion : toutes les guerres ne sont pas militaires, actuellement c’est une guerre économique que nous subissons – Ce qui n’exclut pas des interventions militaires. Le surarmement atomique de certaines puissances (ou anciennes puissances) va-t-il peser aussi ?
Je vous remercie de votre aimable attention.
Si des auditeurs veulent poser des questions…