compte / comte / conte

voir aussi : compte / conte / comte (Office québécois de la langue française)

[il compta, tu comptas, qu'il comptât] / un comtat / [il conta, tu contas, qu'il contât]

un comptage / un contage

en comptant / en contant / il est content, son content

un compte [je compte, tu comptes, elle compte, ils comptent] / un comte / Auguste Comte / un conte [je conte, tu contes, elle conte, ils content]

compter / un comté / conter

une compteuse, un compteur / une conteuse, un conteur

Homographes : ils content / il est content

compte, compter

  • un comptage (= l'action de compter)
  • comptant (= payé en espèces immédiatement ou dans un bref délai)
  • au comptant ou à crédit
  • un compte (= une détermination d'une valeur ou d'une grandeur numérique par un calcul ou une suite de calculs, ou, le plus souvent, par une énumération, un dénombrement ; le résultat de cette détermination ; un total, une somme ; une énumération de la suite des nombres entiers ; un calcul d'argent ; un état détaillé des dépenses et des recettes, de dettes, d'opérations affectant chacun des éléments matériels ou financiers qui constituent une entreprise, une collectivité ou qui sont relatifs à son fonctionnement ; un compte rendu, un état, un rapport détaillé)
  • tout compte fait ou tous comptes faits (= tout bien considéré)
  • en fin de compte, à la fin du compte, au bout du compte (= finalement)
  • être loin du compte (= être loin du total, de la somme qui convient, de ce qui est nécessaire ; se tromper)
  • prendre compte de (= prendre en considération)
  • pour solde de tout compte (= pour interrompre toute relation d'affaires)
  • à bon compte (= moyennant une somme modique ; sans se soucier de qui payera ; facilement, sans grand dommage)
  • rendre compte (= présenter un rapport détaillé ; expliquer)
  • se rendre compte (= remarquer, comprendre, s'apercevoir)
  • un compte-chèques ou compte chèques (= un compte bancaire)
  • Depuis les rectifications orthographiques de 1990, il est recommandé d'écrire les noms composés [préposition-nom] ou [verbe-nom] en accordant le nom avec le déterminant.
  • un compte-fil (= une loupe), des compte-fils
  • un compte-goutte (= pour doser des solutions, généralement médicamenteuses), des compte-gouttes
  • au compte-goutte(s) (= en très petites quantités)
  • un compte-minute (= un minuteur, un appareil avertissant que le temps fixé est écoulé), des compte-minutes
  • un compte-pas (= un appareil pour déterminer la distance parcourue), des compte-pas
  • compter (= déterminer une valeur ou une grandeur numérique par un calcul ou une suite de calculs, ou, le plus souvent, par une énumération, un dénombrement ; énumérer la suite des nombres entiers ; déterminer une valeur ou une grandeur numérique future, la probabilité de réalisation d'une chose espérée ; être inclus dans un ensemble, un total ; avoir une certaine importance)
  • On fera la distinction entre compter avec et compter sans, qui s'emploient au sens de « (ne pas) tenir compte de », compter sur, qui s'emploie au sens d'« avoir confiance en, se fier à ». En savoir plus : Parler français
  • [je compte, ils comptent, tu comptes ; il comptera, tu compteras ; je compterai, ils compteraient, je compterais, il compterait, vous compterez ; vous compteriez ; nous compterions ; nous compterons, ils compteront ; nous comptions ; nous comptons ; il compta, tu comptas, qu'il comptât ; je comptai, ils comptaient, je comptais, il comptait, compté(e)(es)(s), vous comptez ; vous comptiez ; ils comptèrent ; nous comptâmes ; vous comptâtes ; que je comptasse, que tu comptasses, qu'ils comptassent ; que nous comptassions ; que vous comptassiez ; en comptant]
  • un compte rendu ou compte-rendu (= un rapport détaillé sur une œuvre artistique, un ouvrage, un évènement), des comptes rendus ou comptes-rendus
  • une compterie (= l'action de compter [Verlaine])
  • On notera que l'expression compte tenu se construit avec la préposition de (compte tenu des circonstances = étant donné les circonstances). Pour introduire une proposition subordonnée, on aura recours à la locution conjonctive invariable étant donné que, suivie de l'indicatif. En savoir plus : Parler français
  • un compte-tour (= un appareil pour compter les tours de l'arbre d'un moteur), des compte-tours
  • une roue compteuse, un appareil compteur (= qui compte, qui mesure)
  • une compteuse, un compteur (= celle, celui qui compte)
  • un compteur (= un appareil)
  • Le nom (un) compte vient du bas latin computus attesté au sens de « calcul » « quantité dénombrée » « estimation, considération ». La graphie étymologique compte s'est spécialisée au sens de « calcul », la graphie conte étant réservée au sens de « récit ».
  • Le verbe compter vient du latin classique computare « compter, calculer, comprendre dans un compte ; faire les comptes ; calculer, être avare; faire entrer en ligne de compte ; mettre au nombre de, considérer comme », en bas latin « avoir l'intention de ». La graphie étymologique compter s'est spécialisée au sens de « calculer », la graphie conter étant réservée au sens de « raconter ».

un comte, un comté

  • _ un comtat (= un comté)
  • le Comtat Venaissin (= un ancien pays de France)
  • une comtesse, un comte (= un(e) noble dont le titre, conféré par le souverain ou reçu en héritage, se situe entre ceux de marquis et de baron ; autres sens : CNRTL),
  • un comté (1) (= une terre inféodée par le roi de France ; une terre possédée par les comtes ; une seigneurie ou une terre titrée, conférant à son possesseur le titre de comte ; une circonscription administrative des Îles Britanniques et des pays de langue anglaise)
  • un comté (2) (= un fromage)
  • _ elle est comtoise ou franc-comtoise, il est comtois ou franc-comtois (= est de la Franche-Comté, une région de France), une Franc-comtoise, un Franc-Comtois
  • L'ancien provençal comtat « comté » et le nom (un) comté sont issus du latin comitatus (comté).
  • Le nom (un) comte vient du latin classique comes, comitis « compagnon », « qui est lié à, au service de quelqu'un » spécialement « personne attachée à la suite d'un magistrat, d'un empereur romain » puis « représentant de ces hauts personnages, chargé de certaines fonctions publiques » ; sous les Mérovingiens et les Carolingiens ce terme désignait le titre donné à de hauts dignitaires, notamment les comites palatii.
  • Le mot comtois est dérivé de la Comté (de Bourgogne), l'actuelle Franche-Comté.

contage

  • un contage (= un agent matériel qui transmet une infection ; une transmission d'agents pathogènes ou d'une maladie infectieuse par le biais d'un contact avec un sujet atteint de cette affection)
  • Le nom (un) contage est emprunté au latin classique contagium synonyme de contagio « contact, contagion, contamination » « influence pernicieuse », composé à partir de cum et de la racine de tangere « toucher » .

conte, conter

  • faire le conte de (= rapporter à quelqu'un un fait réel, le raconter)
  • un conte (= un récit d'aventures imaginaires destiné à distraire, à instruire en amusant ; un récit, des propos invraisemblables auxquels il n'est pas raisonnable de croire)
  • conter (= raconter, faire le récit détaillé d'un fait ; dire des choses fausses ou de pure invention pour abuser autrui)
  • en avoir long à conter (= avoir beaucoup de choses à dire)
  • en conter à quelqu'un (= tenter de l'abuser)
  • s'en laisser conter (= se laisser tromper ou séduire)
  • conter fleurette (= faire la cour, tenir des propos galants)
  • [je conte, ils content, tu contes ; il contera, tu conteras ; je conterai, ils conteraient, je conterais, il conterait, vous conterez ; vous conteriez ; nous conterions ; nous conterons, ils conteront ; nous contions ; nous contons ; il conta, tu contas, qu'il contât ; je contai, ils contaient, je contais, il contait, conté(e)(es)(s), vous contez ; vous contiez ; ils contèrent ; nous contâmes ; vous contâtes ; que je contasse, que tu contasses, qu'ils contassent ; que nous contassions ; que vous contassiez ; en contant]
  • une conteuse, un conteur (= celle, celui qui conte quelque chose ; celle, celui qui a l'habitude de conter ; un(e) auteur(e) qui compose des contes ; celle, celui qui invente des histoires pour abuser autrui) [On a lu aussi un contier.]
  • Le verbe conter est emprunté au latin classique computare (compter), attesté en latin médiéval au sens de « narrer », le développement sémantique s'étant fait à partir de « compter, énumérer ».
  • Le verbe raconter est dérivé de conter, voir : Dictho RACL.

content

  • elle est contente, il est content (= a le cœur et l'esprit satisfaits ; dont les désirs sont comblés ; ne souhaite plus rien ; éprouve un sentiment de plaisir intérieur, de calme plénitude causée par la satisfaction d'un besoin, d'un désir ou d'une aspiration ; est satisfait(e) ; éprouve du plaisir, de la joie ; est rendue heureuse ou rendu heureux par un évènement agréable précis)
  • son content (= ce qui satisfait complètement un besoin ; ce qui comble un désir à satiété)
  • dormir son content, avoir son content de
  • L’expression avoir son content signifie « avoir à satiété, avoir tout ce que l’on peut désirer, tout ce qui peut contenter » : avoir son content de nourriture, de bonheur. Elle peut aussi s’employer par antiphrase, comme en témoigne Hécatombe, dans laquelle Georges Brassens chante :
  • Jugeant enfin que leurs victimes / Avaient eu leur content de gnons…
  • On rappellera qu’il ne faut pas confondre ici le substantif content avec son homonyme comptant, qui désigne une somme d’argent immédiatement disponible, mais ne s’emploie plus aujourd’hui que dans la locution au comptant : acheter, vendre au comptant. Sans doute est-ce la proximité entre avoir son content et avoir son compte qui est à l’origine de cette faute, cette dernière expression, qui signifie « recevoir le prix convenu », pouvant s’employer elle aussi par antiphrase, dans une langue familière, au sens d’« avoir la punition que l’on méritait », voire d’« être mort ». En savoir plus : Académie française
  • Le mot content est emprunté au latin classique contentus « satisfait », de continere « renfermer en soi, contenir ».

Mots ressemblants :

  • une cantine (= une malle à compartiments contenant des bouteilles, parfois des provisions ; une malle ordinaire et solide utilisée en particulier par les officiers dans leurs déplacements pour leurs effets personnels ; un endroit où l'on vend des boissons, de la nourriture, de menus objets aux membres d'une collectivité ; une cuisine et un lieu de distribution des vivres d'une troupe en campagne ; un service subventionné chargé de préparer et de distribuer les repas dans une collectivité ; les locaux qui l'abritent)
  • cantiner (= faire des achats à la cantine d'une prison)
  • [je cantine, tu cantines, ils cantinent]
  • Le nom (une) cantine est emprunté à l'italien cantina « cave, cellier », dérivé de canto proprement « angle » d'où « coin retiré, débarras » « cave, cellier ».