B / bai / baie / bée / bey

bai / baie : Office québécois de la langue française

B

bai, baie

  • une jument baie, un (cheval) bai (= dont la robe est alezane, les crins et les extrémités des membres étant noirs), des juments baies, des chevaux bais
  • elle est baie, il est bai (= est de cette couleur ; est blond(e))
  • Le mot bai vient du latin badius « de couleur brun rouge (en parlant du cheval) ».

baie

  • 1. une baie (= un golfe à l'entrée resserrée servant d'abri pour les bateaux ; un golfe de dimensions importantes)
  • L'origine du nom (une) baie (1) est incertaine.
  • 2. une baie (= un fruit qui ne s'ouvre pas à maturité et dont la pulpe contient des graines ou des pépins)
  • Le nom (une) baie (2) vient du latin baca, nom générique de tous les menus fruits et graines des arbres et arbrisseaux, et « fruit du laurier ».
  • 3. une baie (= une ouverture pratiquée dans les murs ou la charpente d'un édifice pour y mettre une porte ou une fenêtre ; une ouverture que l'on réserve dans la caisse d'une voiture et qui constitue la porte ou des sortes de fenêtres closes par des glaces)
  • 4. une baie (= une tromperie), un donneur de baies
  • Le nom (une) baie (4) est emprunté à l'italien baia « plaisanterie, raillerie », dérivé de (ab)baiare « aboyer » et « siffler, conspuer ».

  • ou bè, béé-é (pour imiter un bêlement)

bée

  • bouche bée (= grande ouverte), être bouche bée (= avoir une attitude passive d'étonnement, de surprise), à gueule bée (= en s'écoulant librement ; sans aucune retenue)
  • béer (= être largement ouvert ; regarder avec étonnement)
  • béer de (= demeurer, bouche ouverte, sous l'effet d'un sentiment)
  • béer à, béer après (= désirer avidement)
  • [je bée, ils béent, tu bées]
  • bayer (= s'ouvrir ; demeurer la bouche ouverte dans une attitude passive d'étonnement, d'admiration, etc.)
  • bayer aux chimères, bayer aux nuées (= désirer des choses impossibles)
  • bayer aux corneilles, bayer aux grues (= rêvasser, perdre son temps à regarder en l'air niaisement)
  • Le verbe bayer était indiqué comme pouvant être prononcé et donc conjugué comme payer [je baye ou baie, tu bayes ou baies, ils bayent ou baient]
  • Le nom (une) baie (3) est le déverbal de l'ancien français baer devenu bayer, issu du latin vulgaire batare (à comparer avec bâiller).
  • Le verbe béer est une autre forme de bayer.

bey

  • un bey (= dans l'ancien Empire ottoman : le gouverneur d'une ville ou d'une province, un officier supérieur, un haut fonctionnaire, un gros propriétaire ; un souverain de Tunisie), des beys
  • Le nom (un) bey est emprunté au turc beg « seigneur ».