bailler / bâiller / bayer

bâiller / bailler / bayer : Office québécois de la langue française

un bail, bailler :

  • un bail (= l'action de donner, un engagement à donner ; un engagement envers une autre personne moyennant une redevance annuelle, ou toute autre prestation ; un contrat de louage d'un bien ; un engagement avec quelque chose ou quelqu'un, stipulant notamment une certaine durée ; un laps de temps, généralement long), des baux
  • bail de location (pléonasme) : Office québécois de la langue française
  • un bail emphytéotique (= une location de terrain de longue durée, souvent 99 ans, qui impose au locataire des contraintes particulières, mais lui donne aussi un droit réel susceptible d’hypothèque), en savoir plus : Géoconfluences
  • un crédit-bail, des crédits-bails
  • une baillée (= une ancienne redevance ; un ancien usage ou contrat)
  • bailler (= donner, remettre, livrer, présenter ; donner à bail), la bailler belle ou bonne (= vouloir le faire croire) [je baille, ils baillent, tu bailles ; il bailla, tu baillas, qu'il baillât ; je baillai, ils baillaient, tu baillais, il baillait, baillé(e)(es)(s), vous baillez, vous bailliez ; nous baillâmes ; il baillera, tu bailleras ; je baillerai, ils bailleraient, je baillerais, il baillerait, vous baillerez ; ils baillèrent ; vous bailleriez ; nous baillerions ; nous baillerons, ils bailleront ; nous baillions, nous baillons ; en baillant ; que je baillasse, qu'ils baillassent, que tu baillasses ; que vous baillassiez ; que nous baillassions ; vous baillâtes]
  • une bailleuse, un bailleur (= celle, celui qui donne ; celle, celui qui loue, qui donne à bail) [L'ancien féminin était une bailleresse.]
  • un bailleur de fonds (= celui qui fournit de l'argent, comme prêteur ou commanditaire)
  • Le verbe bailler vient du latin bajulare « porter », en latin médiéval « exercer, se charger de (une fonction) » d'où bailler « gouverner ». En ancien français le verbe baillir était dérivé de bail, d'où peut-être le nom (un) bailli.

un bâillement, bâiller, un bâillon :

Le fait que bâiller est dès l'ancien français fréquemment attesté au sens de « soupirer après quelque chose » a probablement contribué à sa confusion et à son interchangibilité avec bayer.

  • une bâillée (= un bâillement)
  • un bâillement (= l'action de bâiller ; son résultat ; une maladie de certains gallinacés ; l'état de ce qui est entrouvert, béant ; un hiatus)
  • bâiller (= ouvrir involontairement la bouche en inspirant profondément et en contractant les muscles du visage ; être mal joint, s'entrouvrir, être béant)
  • [je bâille, ils bâillent, tu bâilles ; il bâilla, tu bâillas, qu'il bâillât ; je bâillai, ils bâillaient, tu bâillais, il bâillait, bâillé(e)(es)(s), vous bâillez, vous bâilliez ; nous bâillâmes ; il bâillera, tu bâilleras ; je bâillerai, ils bâilleraient, je bâillerais, il bâillerait, vous bâillerez ; ils bâillèrent ; vous bâilleriez ; nous bâillerions ; nous bâillerons, ils bâilleront ; nous bâillions, nous bâillons ; en bâillant ; que je bâillasse, qu'ils bâillassent, que tu bâillasses ; que vous bâillassiez ; que nous bâillassions ; vous bâillâtes]
  • une bâilleuse, un bâilleur (= celle, celui qui bâille)
  • _ entrebâiller une porte (= l'ouvrir un peu)
  • un entrebâillement
  • un entrebâilleur (= un dispositif pour empêcher l'ouverture complète)
  • Le verbe bâiller est emprunté au latin vulgaire batac(ŭ)lare « bâiller », issu de batare au sens de « bâiller », dérivé de bat- une onomatopée imitant le bruit du bâillement.
  • un bâillon (= un morceau d'étoffe pour empêcher de parler : une restriction de la liberté d'expression ; autres sens : CNRTL)
  • elle est bâillonnée, il est bâillonné (= est empêché(e) de parler, de s'exprimer)
  • un bâillonnement (= l'action de bâillonner ; l'état d'une personne ou d'un animal bâillonnés ; une entrave à la liberté d'expression)
  • bâillonner (= mettre un bâillon ; empêcher quelqu'un de s'exprimer, restreindre la liberté d'expression de quelqu'un ou de quelque chose)
  • bâillonner une porte (= la fermer en dehors avec une pièce de bois)
  • débâillonner (= retirer un bâillon ; rendre la liberté d'expression)
  • Le nom (un) bâillon est dérivé de bâiller parce que le bâillon tient la bouche ouverte.

une baille :

  • une baille (= une sorte de baquet plus large du fond que du haut qui servait à des usages divers dans la marine à voile ; un baquet de blanchisseuse ; une cuve dans laquelle on fait fermenter le raisin ; un bateau en mauvais état, un vieux rafiot)
  • la baille (= l'eau ; la pluie), à la baille ! (= au bain !)
  • Le nom (une) baille vient du bas latin baiula (féminin de baiulus) « celle qui porte » « nourrice, bonne d'enfant », et du latin bajula « chose qui porte » « récipient renfermant une substance ».
  • voir aussi : bailleul (ci-dessous)

baillet :

  • une vache baillette, un (cheval) baillet (= de couleur rousse)
  • elle est baillette, il est baillet (= est couleur de paille ou de chair)
  • Le mot baillet est dérivé de l'ancien français baille « de couleur baie ».

un bailleul :

  • un bailleul (= un rebouteur, celui qui fait profession de remettre les membres démis, de réduire les luxations et les fractures)
  • Le nom (un) bailleul est probablement dérivé de baille « sage-femme ».

un bailli :

  • une baillie ou baillive, un bailli ou baillif (= un représentant du roi ou d'un seigneur ; celui qui est investi de certains pouvoirs administratifs ou judiciaires ; en savoir plus : CNRTL)
  • un bailliage (= un tribunal présidé par le bailli, ou qui jugeait en son nom ; une charge, un office de bailli ; une circonscription placée sous la juridiction du bailli ; l'étendue de la juridiction du bailli, son ressort; une province, une région ; le lieu où siège le bailli ; le chef-lieu du bailliage ; la maison où le bailli rendait la justice ; la demeure du bailli ; un droit qui était payable à Londres sur toutes les denrées et marchandises des étrangers)
  • Le nom (un) bailli est soit dérivé de l'ancien français baillir (de bail) « administrer » soit emprunté au latin bajulivum.
  • Le nom (un) landamman (= le titre de premier magistrat porté par les chefs du pouvoir exécutif dans quelques cantons de la Suisse) est emprunté au suisse alémanique Landammann, composé de Land « pays » et de Ammann « bailli ».

une baillie :

  • une baillie (= un ancien terme de coutume, synonyme de garde-noble ou de garde-bourgeoise ; une seigneurie, un pouvoir)
  • Le nom (une) baillie serait plutôt le déverbal de baillir « diriger » que dérivé de bailli.

bayer :

  • elle est bayante, il est bayant (= baye)
  • un bayement (= une ouverture ; un bâillement)
  • bayer (= s'ouvrir ; demeurer la bouche ouverte dans une attitude passive d'étonnement, d'admiration, etc.)
  • bayer aux chimères, bayer aux nuées (= désirer des choses impossibles)
  • bayer aux corneilles, bayer aux grues (= rêvasser, perdre son temps à regarder en l'air niaisement)
  • [je baye, tu bayes, ils bayent ; il baya, tu bayas, qu'il bayât ; je bayai, ils bayaient, je bayais, il bayait, bayé, vous bayez, vous bayiez ; nous bayâmes ; il bayera, tu bayeras ; je bayerai, ils bayeraient, je bayerais, il bayerait, vous bayerez ; ils bayèrent ; vous bayeriez ; nous bayerions ; nous bayerons, ils bayeront ; nous bayions, nous bayons ; en bayant ; que je bayasse, qu'ils bayassent, que tu bayasses ; que vous bayassiez ; que nous bayassions ; vous bayâtes]
  • Le verbe bayer était indiqué comme pouvant être prononcé et donc conjugué comme payer [je baye ou baie, tu bayes ou baies, ils bayent ou baient]
  • une bayeuse, un bayeur (= celle, celui qui baye)
  • Le nom (une) baie (3) est le déverbal de l'ancien français baer devenu bayer, issu du latin vulgaire batare (à comparer avec bâiller).
  • Le verbe béer est une autre forme de bayer.
  • Le verbe ébahir (= étonner, stupéfier) est composé de l'ancien français baer (ancienne forme de bayer avec changement de conjugaison sous l'influence de l'ancien français baïf « étonné ». D'où un ébahissement.

by ou bye prononcés "bail" :

  • un by-pass ou bipasse (= un canal de dérivation d'un fluide ; un robinet y correspondant ; une opération chirurgicale)
  • bye-bye ou bye (= au revoir) !