Biographies des Artistes

Petites biographies des artistes par ordre alphabétique

Asada Benji  麻田  辨自 (1899-1984)

Asada Benji est un artiste typique de Kyoto. Il suivit les cours de l’ Ecole des Beaux-Arts de Kyoto et ceux de l’Ecole de Peinture de Kyoto, notamment avec Nishimura Goun. Dans les années 1920 et 1930, il fut très actif dans plusieurs groupes de Shin hanga et de Sosaku hanga, participant aux séries « Estampes créatives des 12 mois du nouveau Kyoto » et aux « 100 vues du nouveau Japon ». Il peignit de nombreuses toiles et des estampes de paysage et de fleurs, publiées par Uchida. Son nom d’artiste est Tangyu 丹牛.


Asano Takeji  (浅野 竹二 )  1900-1999

Asano Takeji est né à Kyoto en 1900. Il étudia à l’Ecole des Beaux-arts de Kyoto (diplômé en 1919) puis à l’Ecole Municipale de Peinture de Kyoto jusqu’en 1923. Il se spécialisa dans les estampes de paysage et réalisa plusieurs séries sur la région de Kyoto et Osaka. En 1947, il fit une très belle série qu’il gravât et imprimât lui-même : Kinki meisho fukei – Vues célèbres de la région du Kinki (Osaka-Kyoto). Il a beaucoup travaillé pour les éditions Unsodo pour lesquelles il fit plusieurs dizaines d’estampes de style Shin-hanga de la fin des années 1940 jusqu’à la fin des années 1950. Ensuite il réalisa des séries d’estampes de style Sosaku-hanga (estampes créatives) sur des paysages du Japon (et parfois de l'étranger), ses montagnes, ses ports, ses caps, ses lacs,… Dans le style Sosaku-hanga, l'artiste est à la fois graveur et imprimeur et maîtrise le processus de création. Il travailla encore dans les années 1970 et 1980 sur des estampes plus simples, presque naïves, souvent humoristiques, en noir et blanc. Il enseigna la gravure et le dessin jusqu'en 1997 et continua à peindre jusqu'à sa mort en 1999. 


Bannai Kokan   (坂内宏観 )  1900-1963

Bannai Kokan est né dans la préfecture de Fukushima en 1900 sous le nom de Sadao. Il étudia la peinture de style japonais avec Bannai Seiran (1881-1936) dont il prit le nom. Dans les années 1930, l’éditeur Watanabe Shosaburo choisit trois de ces peintures pour les publier sous forme d'estampe: "Le pont Nihonbashi", "Aube sur le vieux château" et "le Lac Ashinoko, Hakone". 


Bartlett, Charles  (Anglais)  1860-1940

Bartlett est né en Angleterre en 1860 et à 23 ans, il commença à étudier à la Royal Academy de Londres, puis alla à l’Académie Julien à Paris. En 1913, il partit avec sa femme Catherine pour l’Inde. Bartlett adora les couleurs de l‘Inde et ils passèrent plus d’un an à voyager dans tout le pays, faisant des croquis, des aquarelles et des peintures. Ensuite, ils visitèrent Ceylan, l’Indonésie et la Chine avant d’arriver au Japon à la fin 1915. A Tokyo, Bartlett fit la connaissance de l’éditeur Watanabe Shosaburo qui s’intéressa à ces aquarelles et proposa d’en faire des estampes. Bartlett fit un total de 38 estampes pour Watanabe de 1916 à 1925. 22 estampes furent produites en 1916 avec la date gravée dans le bloc clé. La première série était de six scènes indiennes plus la couverture représentant le Taj Mahal, suivie ensuite de six estampes de scènes japonaises dont celle « Kyoto ». Toutes ces estampes étaient gravées et imprimées sous la direction de Watanabe lui-même. Avec leur dessin simple et leurs superbes couleurs, elles sont à la fois traditionnelles et modernes.

Bartlett et sa femme partirent pour Hawaii en 1917. Ils en tombèrent amoureux et décidèrent de se fixer à Honolulu. Bartlett resta en contact avec Watanabe et lui envoya des dessins pour 16 estampes, dont trois basées sur des sujets de Hawaï.

Bartlett est mort à Hawaï en 1940 à l’âge de 80 ans. La plupart des blocs de ses estampes des Editions Watanabe avaient été détruits dans le grand tremblement de terre de Tokyo en 1923 et à la demande de sa femme, tous les blocs restants ont été détruits pour interdire toute nouvelle impression. Les estampes de Bartlett sont donc rares et chères...


Binnie, Paul  (Ecossais)  Né en 1967

Né en Ecosse, Paul Binnie a passé plusieurs années à Tokyo pour apprendre la technique des estampes, notamment au studio de Yoshida Toshi. Il vit maintenant aux USA.

Fujita Fumio (藤田不美夫) (1933 - ?)

Fujita Fumio est né en 1933 et étudia au Collège des Beaux-arts de Musashino. Il commença à créer des estampes en 1963, toujours des paysages d’un style minimaliste. Il grave ses propres blocs et imprime lui-même. Il a eu du succès assez tôt et travailla avec un grand éditeur de Tokyo qui lui a laissé une grande indépendance.


Gifford, Marguerite (USA) (1877-1969)

Née à Louisville, Kentucky, Marguerite Peters Gifford menait la vie tranquille de la bonne société participant à l'école d'art locale et autres clubs. A la mort prématurée de son mari en 1935, elle se joignit à un groupe de son école parti voyager à travers l'Europe pour visiter les musées et peindre sur place. Ensuite, elle décida de rester seule en Europe et passa du temps en Italie. Après avoir vu Mussolini recevoir Hitler à Florence en 1938, elle se dirigea vers l'Asie et visita Bombay, Bangkok et Hong-Kong avant d'arriver au Japon en 1939. Là elle étudia la technique des estampes avec des artisans probablement chez Watanabe et au Yoshida Studio et quelques-uns de ses dessins et peintures ont été repris en estampes. Elle rentra aux USA en 1941 où elle continua à peindre, mais ne fit plus d'estampes.


Hashiguchi Goyo  (橋口 五葉)   1880-1921

Hashiguchi Kiyoshi est né en 1880 à Kagoshima au sud du Japon et intégra ensuite l'École des Beaux Arts de Tokyo, dont il sortit diplômé, major de sa classe, en 1905. C'est alors qu'il choisit le pseudonyme Goyo (cing feuilles), en référence aux pins à cinq-aiguilles du jardin de son père, qu'il affectionnait particulièrement. Il commença à travailler comme illustrateur, notamment pour des couvertures de livres.

En 1915, il dessina une estampe destinée à être imprimée sous la direction de l’éditeur Watanabe (Le Bain (Yuami)). Mais Goyo ne fut pas satisfait du résultat obtenu par les artisans de Watanabe et arrêta leur collaboration après cette unique estampe. À partir de 1918 et jusqu'à sa mort, il dirigea en personne la gravure, l'impression et l'édition de son propre travail dans son atelier. Pendant cette période, il réalisa 13 estampes - quatre paysages, une scène de nature représentant des canards et huit portraits de femme. Son œuvre compte donc quatorze estampes, si l'on inclut Le Bain. Fin 1920 Goyo contracta une méningite et mourut en février 1921 à l’âge de 41 ans.

Goyō avait laissé plusieurs esquisses à partir desquels son frère aîné et son neveu créèrent sept autres estampes, puis plus tard dix autres, toutes publiées en éditions limités. Les estampes de Goyō Hashiguchi sont d'une qualité technique extrême. Les blocs de bois qui servirent à l'impression des quatorze estampes originales et une grande partie de ces estampes mêmes furent détruits durant le séisme de 1923. En conséquence, les œuvres de Goyō sont devenues de nos jours les plus prisées de toutes les estampes Shin-Hanga. Néanmoins, des réimpressions d'estampes de Goyō sont également aujourd'hui sur le marché. Ces réimpressions sont marquées d'un sceau dans les marges latérales (Editions Yuyudo ou Tanseisha).


Hirano Hakuho (平野 白峰) (1879-1957)

Hirano Hakuho est né à Kyoto en 1879 et commença à étudier la peinture ukiyo-e, mais est vraiment un autodidacte. On ne sait pas grand chose de sa vie. Dans les années 1930, il créa six estampes pour Watanabe Shosaburo. Elles furent présentées à la fameuse exposition de Toledo, Ohio (US) en 1936 où elles furent très appréciées.

Comme beaucoup d'artistes de Bijin-ga (images de beautés), Hakuho représente des japonaises s'arrangeant les cheveux ou se maquillant. Cependant, la plupart de ses estampes montre la femme de coté ou de dos, cachant mystérieusement son visage et ses émotions. Cela met en valeur la nuque de ces femmes, endroit considéré comme très érotique au Japon. Les estampes de Hakuho, malgré leurs couleurs un peu ternes dépeignent un idéal de beauté féminine japonaise traditionnelle. De toutes les estampes Bijin-ga, celles de Hakuho sont parmi mes préférées.


Ide Gakusui (井出  岳水) (1889-1982)

Ide Gakusui est né à Yamanashi en 1899. Il étudia la peinture de style japonais avec Yamanouchi Tamon et Araki Kampo. Il alla en Chine en 1929 et y resta jusqu’en 1946. A son retour au Japon, il travailla pour les Editions Watanabe et fit des estampes de fleurs et d’oiseaux. Il est surtout connu pour ses estampes de grues et hérons blancs aux plumes gaufrées. 



Ido Masao  (井堂雅夫)  1945-2016

Ido Masao est né en Mandchourie en 1945. Il rentra au Japon avec sa famille en 1946 d'abord à Iwate dans le nord, puis quand ses parents se séparèrent en 1960 il alla à Kyoto. Il commença comme apprenti dans un atelier de teinture pour kimono et apprit à utiliser les colorants et à maitriser les couleurs. Il s'initia aux estampes à partir de 1972 avec Otsubo Shigechika et développa son style de tons sombres et de paysages de bâtiments anciens et de jardins. Il est connu pour ses tons de vert comme par exemple dans l'estampe Toriimoto.


Ikeda Terukata (池田輝方) (1883-1921)

Ikeda Terukata est né en 1883 et entra dans l'atelier de Mizuno Toshikata (1866-1908) en 1895. Il y rencontra Sakakibara Yuriko (Ikeda Shoen 1888-1917), une autre artiste qui deviendra sa femme en 1911. En 1901, Terukata travailla avec Kaburagi Kiyokata (1878-1973) et Yamanaka Kodo (1869-1945) et ils créèrent le groupe Ugokai (Groupe Cormoran). Ces artists Kiyokata, Kodo, Shoen, Terukata faisaient partie d'un cercle d'artistes qui produisaient des peintures, des estampes et des kuchi-e (illustrations de livres et magazines) dans un style Nihon-ga (style japonais), plus idéalisé que le Ukiyo-e traditionnel. Après la mort de Mizuno Toshikata en 1908, il alla étudier avec Kawai Gyokudo (1873-1957), un des artistes les plus en vue. Il gagna le Grand Prix au salon officiel Bunten en 1916. Il fit quelques estampes dans le style Shin-hanga après le décès de sa femme Shoen en 1917.


Ikeda Shoen (池田蕉園) (1888-1917)

Ikeda Shoen est une des rares artistes femmes du début du 20éme siècle. Son nom de naissance était Sakakibara Yuriko et elle est née à Kanda, Tokyo en 1888. Son père avait étudié à l’université de Keio à Tokyo, puis à l’Université de Rutgers, New Jersey, USA. A son retour au Japon vers 1885, il rejeta tout ce qui était occidental comme de nombreux intellectuels. Sa mère qui avait étudié la peinture occidentale abandonna les vêtements occidentaux et se mit à la peinture de style japonais.

Yuriko alla à l’Ecole Joshi Gakuin de Tokyo, une école moderne pour les femmes où elle apprit l’anglais et les arts, se familiarisant avec les peintres contemporains comme Kobayashi Kiyochika et Tsukioka Yoshitoshi. En 1901, elle rejoignit l’atelier de Mizuno Toshikata (1866-1908) et étudia la peinture japonaise traditionnelle. Toshikata lui donna son nom d’artiste Shoen en hommage à une autre artiste Uemura Shoen (1875-1949) qu’il admirait. Elle tomba amoureuse d’un autre étudiant, Ikeda  Terukata (1883-1921) avec qui elle se fiança malgré l’opposition de ses parents. En 1903 elle devint membre de la Société Cormoran, une association d’artistes et à partir de 1906 collabora avec des illustrations au magazine « Le Monde des Etudiantes » (Jogaku Sekai) et participa à des expositions officielles. Toutes ses peintures de cette époque ont disparu dans un incendie et il ne reste que ses illustrations (kuchi-e) pour divers magazines.

A la mort de Mizuno Toshikata en 1908, elle étudia avec Kawai Gyokudo (1873-1957).  Toshikata et Gyokudo  étaient peintres et aussi des illustrateurs produisant des kuchi-e, illustrations pour magazines et romans. Elle suivi aussi des cours dispensés par Suzuki Kason (1860-1919). En 1911, Shoen se maria avec Ikeda Terukata devenu entre-temps un peintre et illustrateur apprécié. Elle exposa ses peintures dans les salons officiels et fut un des membres fondateurs du groupe Ugokai  (populace) avec Kaburagi Kiyokata (1878-1973). En 1915, elle fut diagnostiquée avec la tuberculose et mourut à fin 1917. Ses estampes de style Shin-hanga furent publiées après sa mort en 1924 par Murakami.


Ishii Hakutei (石井 柏亭) (1882-1958)

Bien qu'Ishii Hakutei soit connu pour sa contribution au mouvement Sosaku-hanga, il a aussi fait quelques estampes dans le style Shin-hanga.

Hakutei était le fils aîné de Ishii Teiko, un peintre de style japonais et lithographe. Il étudia la peinture occidentale avec  Asai Chu et Kuroda Seiki à l'Ecole des Beaux-arts de Tokyo, puis voyagea en Europe, une expérience qui aura beaucoup d'influence sur ses œuvres. 

En 1904, il travaillait comme éditeur de Myojo, un magazine littéraire quand il rencontra Yamamoto Kanae, un jeune graveur et imprimeur. Kanae avait gravé et imprimé lui-même une estampe bicolore toute simple qu'il appela "Gyofu" (le pêcheur). Hakutei publia cette estampe dans le magazine, l'accompagnant d'un article élogieux et se faisant l'avocat de cette approche révolutionnaire, où un artiste faisait ses propres estampes, contrôlant tout le processus de création, de la gravure à l'impression, contrairement au système d’équipes spécialisées de l'ukiyo-e traditionnel. Cette publication marqua le début du mouvement Sosaku-hanga (Images creatives). Entre 1905 et 1910, Hakutei fonda plusieurs magazines d'art comme Heitan ou Hosun, mais aucun ne rencontra le succès. En 1910, il débuta une série d'estampes "Douze vues de Tokyo" (Tokyo junikei) dans un style Shin-hanga précoce. Chaque estampe montrait une femme habillée de façon traditionnelle, peut-être une geisha, devant une vue du Tokyo moderne. Les blocs furent gravés par Ingami Bonkotsu (1875-1933) et imprimés par Nishimura Kumakichi (1862-1941). Deux estampes furent achevées en 1910 avant le départ de Hakutei pour un long séjour à Paris. Il retourna au Japon en 1914 et fit sept estampes de plus. Mais il ne trouva pas son public et arrêta la série après ces neuf estampes.

Apres toutes ces déconvenues, magazines et estampes, Hakutei se remit à la peinture et devint un peintre reconnu. Il exposa régulièrement et devint professeur et membre de l’Académie Impériale. Il eut une énorme influence sur le mouvement Sosaku-hanga et sur de nombreux artistes tels que Hiratsuka Un'ichi (1895-1997) ou Koizumi Kishio (1893-1945).


Ishiwata Koitsu  (石渡 江逸)  1897-1987

Ishiwata Koitsu est né près de Tokyo et travailla d'abord comme designer de textiles et de vêtements. Vers 1930, il abandonna son travail pour se consacrer aux estampes sous la houlette de Kawase Hasui chez l'éditeur Watanabe. Pour une raison inconnue, il cessa de travailler avec Watanabe en 1935 et fit plusieurs estampes chez l'éditeur Juni Kato. Celles-ci sont parfois signées "Shoichiro".


Ito Shinsui  (伊東 深水1898-1972

Ito Shinsui est né sous le nom de Ito Hajime (l'aîné) dans une famille de la bourgeoisie de Tokyo. En 1908, son père fit faillite et à 10 ans, il dut abandonner l'école et commencer à travailler. Il fut engagé dans une imprimerie, la Tokyo Printing Company et commença à s'intéresser à l'art et à la peinture japonaise. En 1911, il rejoignit l'atelier du peintre Kiyokata Kaburagi (1878-1973), tout en continuant à travailler et à aller à des cours du soir. En 1916, ses peintures furent remarquées par l'éditeur Watanabe Shosaburo lors d’une exposition dans l'atelier de Kiyokata Kaburagi. Watanabe était très tenté de faire une estampe à partir de l'une des peintures de Shinsui appelée "Taikyo" (Devant le miroir). Après avoir obtenu l'accord de Kiyokata, il approcha le jeune homme pour l'engager dans ce nouveau projet. Cette première estampe était à l'origine expérimentale et ne devait pas être publiée. Mais quand elle le fut, elle provoqua un choc dans la communauté artistique. Shinsui collabora pendant 45 ans avec Watanabe jusqu'en 1960. Il travaillât aussi avec d'autres éditeurs comme Isetatsu, Katsumura ou les Editions Yomiuri. Dans ses dernières années, il se consacre exclusivement à la peinture et devient un "Trésor National Vivant". Ces estampes sont réparties en deux groupes : Jolies femmes et Paysages. Certaines peintures ont été refaites en estampe par les Editions Momose.


Ito Takashi  (伊藤  孝之)  1894-1982

Ito Takashi est né en 1894 à Hamamatsu, Prefecture de Shizuoka. Il étudia à l’Ecole des Beaux-Arts de Tokyo, puis entra comme élève dans le studio de Kiyokata Kaburagi. Grâce à Kaburagi, Takashi devint un des artistes travaillant pour l’éditeur Watanabe et créa environ 50 estampes de paysages en format Oban dans les années 20 et 30. Les premières ont été perdues dans le grand tremblement de terre de 1923. Takashi créa près de 85 estampes, la dernière étant datée de 1965.

Les paysages de Takashi sont influencés par la peinture romantique allemande du XIXème siècle, comme Caspar David Friedrich. Les personnages apparaissent rarement et quand ils le font, il s’agit d’une silhouette solitaire dominée par la nature. Ce sont des images d’un Japon idéalisé et d’une nature encore intacte.


Ito Yuhan (伊藤 雄半) (1882 - 1951)

Ito Yuhan est un artiste qui fit des estampes de paysages dans les années 1930, toutes publiées par Nishinomiya Yosaku. Nous n'avons aucun détail sur sa vie, mais il semblerait qu'il ait aussi travaillé pour le cinéma, peut-être comme producteur. Ses estampes ressemblent à des aquarelles car elles n'utilisent pas de bloc clef délimitant les zones de couleurs par des lignes noires. Les couleurs y sont vives avec des gradations douces. Les paysages de Yuhan sont romantiques, évoquant un Japon intemporel.


Iwata Sentarô  (岩田専太郎) (1901-1974)

Iwata Sentarô est né à Tokyo dans le district d'Asakusa. Il a été un des premiers élèves d'Itô Shinsui et comme lui travailla d'abord comme illustrateur de magazines et de livres. Il fit aussi beaucoup d'affiches de cinéma. Il a surtout des estampes de jolies femmes, très modernes, inspiré par les films américains. Ses estampes ont été publiées par Adachi, Watanabe Katô Junji ou Takamizawa. Beaucoup ont été reprises en lithographie.


Jimbo Tomoyo  (神保 朋世) (1902-1994)

Jimbo Tomoyo (aussi écrit Jinbo Tomoyo) est né Jimbo Teisaburo à Tokyo en 1902. Il a été l'élève de Hiresaki Eiho (1881-1968), puis de Ito Shinsui. Il a travaillé comme illustrateur pour des magazines, notamment Kodan Kurabo et illustra des romans comme par exemple le roman historique "Zenigata Heiji Torimonoko" publiés en feuilleton par le journal Kukokumin Shinbun. Il fit plusieurs estampes dans le syle "Bijinga" (jolies femmes) et mourut à Tokyo en 1994.


Jokata Kaiseki 定方 塊石 (1882-1966)

On ne connait pas grand chose de la vie de cet artiste, né à Okayama et qui vécut à Osaka. Il publia une série de "25 vues du Mt.Fuji dans les quatre saisons" en 1929, estampes gravées par Kawatsura Yoshio (1880-1963). Les points de vue de ces paysages montre un Mt.Fuji inhabituel, parfois incorporant des éléments modernes comme des avions dans le ciel, remplaçant les oiseaux et montrant un Japon en mutation. Ses estampes ont été publiées à compte d'auteur par "Kaiseki Print Publishing Company". Cette série a été publiée en 1929 (12 estampes) et complétée en 1931 (13 estampes) et tirée à 100 exemplaires. Certaines estampes ont été réimprimées plus tardivement. On pense que les estampes sans marge sont celles de la première édition.


Kaburagi Kiyokata 鏑木 清方  (1878-1972)


Né à Tokyo en 1878 dans une famille aisée (son père est directeur d’un journal et écrivain) , il entre à 13 ans dans l’atelier de Mizuno Toshikata (1866-1908), disciple de Tsukioka Yoshitoshi (1839-1892), lui-même élève du grand Utagawa Kuniyoshi (1798-1861). Il commence par des illustrations de style japonais et des estampes traditionnelles Ukiyo-e, mais est aussi très réceptif à la peinture occidentale, réaliste ou impressionniste, notamment Auguste Renoir.

Quand il eu 16 ans en 1894, son père fit faillite et vendit la maison ancestrale. Kaburagi travailla comme illustrateur de nouvelles (kuchi-e) pour plusieurs magazines et maisons d’édition. Ses premières œuvres exposées en 1897 sont un mélange de ces influences japonaises et occidentales.

Mais sa préférence allait vers la peinture et il participa à la création du groupe Ugokai qui se consacrait aux portraits de femmes (bijin-ga). En 1915, il gagna le premier prix dans le grand salon officiel et se consacra exclusivement à la peinture.

En 1917, il fonda avec d’autres artistes le groupe Kireisha qui formait les jeunes artistes prometteurs et travailla avec Watanabe Shozaburo en lui présentant des artistes comme Kawase Hasui, Ito Shinsui, Kasamatsu Shiro, …. pour sa boutique d’estampes. D’autres artistes comme Torii Kotondo, Ito Takashi, Yamakawa Shuho furent aussi ses élèves. Il eut donc une grande influence sur le développement du mouvement Shin hanga.

Dans les années 1930, Kaburagi était un artiste établi qui travaillait aussi à la Cour. Il devint Peintre Officiel de la Cour en 1944 et juge dans plusieurs salons et compétitions officielles. Sa maison fut détruite pendant les bombardements de 1945 et il déménagea à Kamakura où il mourut en 1972 à 93 ans.  



Kasamatsu Shiro  (笠松紫浪)  1898-1991

Shiro Kasamatsu est né à Asakusa, un quartier de Tokyo en 1898 dans une famille de la classe moyenne. Il commença tôt à étudier le dessin, puis en 1911 entra comme élève-apprenti dans l’atelier de Kaburagi Kiyokata (1878-1973). Là il s’adonna à la peinture traditionnelle (Nihon-ga) et se spécialisa dans le paysage. Son nom « Shiro » lui fut donné par son maître, basé sur un des caractères de son propre nom.  Il participa à des expositions et fut rapidement remarqué, notamment par l’éditeur Watanabe Shosaburo, enthousiasmé par l’une de ses peintures. Il demanda au jeune artiste de lui préparer des planches pour des estampes. Cette collaboration débuta en 1919 et quand elle se termina à la fin des années 1930, Kasamatsu avait dessiné plus de 50 estampes pour Watanabe, surtout des paysages, des masques de théâtre noh et des vues d’intérieurs.  Shiro était attiré par le « Sosaku-Hanga » (Impressions Créatives) où l’artiste est beaucoup plus libre, dessine, puis sculpte ses propres blocs et imprime lui-même. Watanabe laissait peu de liberté à ses artistes et il cessa donc de travailler pour Watanabe après la guerre, changea d’éditeur et travailla avec Unsodo, maison d’édition de Kyoto pour laquelle il créa près de 100 estampes jusqu’en 1960. En parallèle, Shiro Kasamatsu expérimentait dans le style « Sosaku-Hanga » réalisant près de 80 estampes entre 1955 et 1965 dans de petites éditions numérotées vendues à un cercle restreint.


Kato Teruhide (加藤晃秀) (1936-2015)

Kato Teruhide est né à Kyoto, étudie au Kyoto Art College et devient un des plus grands designers de kimono du Japon. En 1987, il ferme son atelier et se consacre à l'art pictural et aux estampes. En 1988, il tient sa première exposition au grand magasin Wako  de Ginza à Tokyo et c'est le succès immédiat. Il dépeint Kyoto et ses monuments avec des points de vue originaux. En 1991, il publie un livre (Kyoto Romance) pour les 100 ans de son éditeur Unsodo. 


Kawase Hasui  (川瀬 巴水)  1883-1957

Kawase Bunjiro est né à Tokyo en 1883. Sa famille avait un commerce de mercerie. Très tôt, sa mère encouragea son côté artistique et commença d’abord à étudier dans différents ateliers où il fit de la peinture et copia les estampes. Mais son père lui demanda de reprendre l’affaire familiale, ce qu’il fit sans enthousiasme. Mais cela ne marcha pas et l’entreprise périclita. Celle-ci fut finalement reprise par son beau-frère et Bunjiro put se consacrer à sa carrière artistique. Il étudia la peinture occidentale avec Okada Saburosuke et le style japonais avec Kaburagi Kiyokata. C’est ce dernier qui lui donna son nom d’artiste : Hasui. Il fut approché, avec l’accord de Kiyokata par l’éditeur Watanabe Shosaburo qui recherchait des artistes pour son entreprise d’estampes et d’export. Hasui fit 4 dessins qui furent publiés par Watanabe en 1919.

Hasui n’était pas employé par Watanabe. Il était payé au dessin que Watanabe sélectionnait pour les transformer en estampes, acceptait des commissions et vendait des aquarelles. Ses cahiers de croquis furent détruits dans le grand tremblement du Kantô (Sept.1923) ainsi que la boutique et l’atelier de Watanabe avec les blocs gravés de toutes les estampes. Pendant la reconstruction, Watanabe sponsorisa un voyage de 3 mois à travers le Japon pour que Hasui refasse des croquis. Mais jusqu’en 1932, Hasui travailla aussi avec d’autres éditeurs comme Kawaguchi & Sakai, Doi, Shobido et ce, pour des raisons essentiellement économiques.

Hasui produisit 620 estampes jusqu’à sa mort en 1957. La grande majorité est des paysages de ses voyages à travers tout le Japon et les plus belles sont ses scènes de paysages enneigés, notamment celles publiées par Kawaguchi et Sakai (dont Watanabe a maintenant racheté les blocs). 


Kitamura Shoichi (北村昇一) (Né en 1980)

Né à Kyoto, Kitamura Shoichi est avant tout un graveur. Il apprit dans l'atelier de Horita Osamu avant d'enseigner à Nagasaki et de participer à des projets à Singapour et en Australie. Il a maintenant ouvert son propre atelier à Kyoto. Il grave pour d'autres artistes et fait ses propres estampes à partir de photographie, ce qu'il appelle "Foto-hanga".


Kitano Tsunetomi (北野 恒富) (1880-1947)

Kitano Tsunetomi est né à Kanazawa en 1880 sous le nom de Kitano Tomitaro. En 1892, il fut envoyé à Osaka comme apprenti dans l'atelier de Nishida Suketaro, un préparateur de "Hanshita-e", les dessins préparatoires avant la gravure des blocs de bois pour les estampes. Il apprit aussi la peinture de style japonais et la gravure des blocs avec plusieurs artistes et professeurs. En 1897, il entra au journal Hokkoku Shinpo comme graveur et illustrateur de romans feuilletons. En 1902, il retourna à Osaka et entra dans l'atelier de Inano Toshitsune, un artiste mineur qui avait été élève du grand Taiso Yoshitoshi. Il changea son nom en prenant le kanji de  "tsune" en hommage à son professeur.

Il commença à travailler dans un journal d'Osaka pour avoir des revenus fixes et fit des peintures de belles femmes (bijin) dans un style intermédiaire entre ukiyo-e et peinture traditionnelle. Il présenta des œuvres dans les salons officiels à partir de 1910 et participa à la création de la Société des Arts de (l'époque) Taisho en 1912. En 1915, il fonda la Société des Arts d'Osaka où il exposa régulièrement. En 1917, il fut élu à l'Institut des Beaux-arts japonais.

En 1924, il fonda une école d'art à Osaka où il enseigna la peinture. Parmi ses étudiants, on peut citer Kotani Chigusa (1890-1945), Shima Seien (1892-1970) et Oda Tomiya (1896-1990). Il fonda aussi les Editions Hakuyodo qui publièrent ses œuvres ainsi que celles de ses étudiants.

En 1934, il fut inviter à participer à la décoration murale du mémorial Shotoku dans le parc du Sanctuaire Meiji de Tokyo. Les œuvres de Tsunetomi sont généralement des portraits montrant des femmes du monde de la mode ou du spectacle de la région d'Osaka et sont un important témoin de cette époque. Beaucoup de ses peintures ont un coté brut et de grands coups de pinceaux. Il fit quelques estampes, adaptées de ses premières peintures. Les plus connues sont "Kagami no mae" (Devant le miroir) (1919) et Sagimusume (La fiancé du héron) (1925).


Kobayakawa Kiyoshi  (小早 川 清) (1897-1948)

Kobayakawa Kiyoshi est surtout connu pour ses portraits de femmes montrant les changements de la société japonaise dans les années 1930. Il est né a Hakata, près de Fukuoka au nord de Kyushu en 1897.  Vers 1915, il part à Tokyo et entra dans l’atelier de Kiyokata Kaburagi où il rencontra Kawase Hasui, Ito Shinsui et Torii Kotondo. On ne connait rien de sa vie dans les années 1920 et 1930. Il fit surtout des peintures dans le style japonais (Nihon-ga) et exposa plusieurs fois dans les salons officiels. En 1923, il contribua à la série des Œuvres complètes de Chikamatsu avec une estampe, probablement sa première expérience avec cette technique.

Au début des années 1930, Kiyoshi fit six estampes à compte d'auteur "Styles de mode modernes" (Kindai jisei sho), gravées par Tadano Shichinosuke et imprimées par Ono Tomsaburo. Les six estampes montrent des femmes dans des activités quotidiennes: Ivre, Se poudrant le visage, Pédicure, Expression des yeux, Cheveux noirs, Rouge. "Ivre" fit scandale en dépeignant une "moga" (MOdern GIrl) portant des vêtements occidentaux et des bijoux voyants, fumant une cigarette et buvant un verre. Son regard perdu et ses joues rougies nous la montrent saoule, ce qui était assez osé pour l'époque.

Kiyoshi fit en tout 13 estampes. En plus des six mentionnées ci dessus, trois furent publiées par Hasegawa, trois par Ensendo (Takamizawa) et une par Watanabe. La plupart de ces estampes firent partie de la grande exposition d'estampes japonaises à Toledo, Ohio, USA en 1936. Kiyoshi est mort en 1948 à Ikegami, Tokyo.

Dans un entretien en 1938, Kiyoshi déclarait: "J'ai copié les oeuvres ukiyo-e et les ai étudiées, mais je n'y ai rien appris comme artiste. Comme seuls les gens qui habitent à Tokyo peuvent dépeindre l'atmosphère d'Edo, ce n'est pas la peine de copier leur style. Dans la période Showa (1926-1991), nous avons l'art de Showa. Même si j'essaie de peindre une scène typique de Harunobu (18ème), mon dessin exprimerait les beautés d'aujourd'hui. Je n'essaie pas de croquer les us et coutumes, mais essaie de capturer l'essence de notre temps".(Cité dans New Wave - 20th century prints from Robert O. Muller collection. Hotei 1993).


Komori Soseki  (小森漱石) (? - ?)

Komori Soseki était un artiste spécialisé dans les estampes "kacho-e" (plantes et animaux/fleurs et oiseaux). On ne sait rien de sa vie. Il travailla dans les années 1920 et au début des années 1930 avec les éditeurs Kawaguchi & Sakai qui produisirent de belles estampes bien imprimées avec des couleurs éclatantes et de superbes gradations.


Kondo Shiun (近藤 紫雲) (? - ?)

Une artiste (son prénom suggère une femme) qui a travaillé comme illustratrice dans de nombreux magazines et fit des kuchi-e. Elle participa à deux séries d'estampes: Deux estampes dans la série "Collection des beautés dans le nouveau style d'ukiyo-e" (Shin Ukiyo-e Bijin Awase) (1918-1924) et 4 estampes dans la série "Images du tremblement de terre de l'ère Taisho" (1926).  Aucune autre information n'est disponible pour cet artiste.


Komura Settai (小村 雪岱) (1887-1940)

Komura Settai est né en 1887 à Saitama et étudia la peinture dans la section de style japonais à l'Ecole des Beaux-arts de Tokyo d'où il sortit diplomé en 1908. Il est conu pour ses copies de peintures anciennes et de rouleaux. Après 1933, des estampes furent faites à partir de plusieurs de ses peintures et illustrations. Plusierus de ces estampes sont inspirées par des dessins noir et blanc de Audrey Beardlsley (1872-1898), artiste britannique associé au mouvement Art Nouveau et par les estampes de Suzuki Harunobu (1725-1770). (Source Saru Gallery)


Miki Suizan  (三木 翠山) 1887-1957

Miki Saiichiro est né en 1887 à Kinashi, Hyogo au nord d'Osaka. Il prit le nom d'artiste Suizan en étudiant la peinture japonaise avec Takeuchi Seiho (1864-1942) de 1903 à 1913. A partir de 1913, il participa à plusieurs expositions officielles et devint un peintre reconnu.  En 1924-1925, il travailleur avec l’éditeur de Kyoto Sato Shotaro, rival de Watanabe Shosaburo de Tokyo et publia 14 estampes en deux séries appelées "Nouvelles vues de Kyoto". La première consiste en huit estampes de paysage de format horizontal, la deuxième a six estampes de jolies femmes (Bijin-ga) de format vertical. Ces estampes furent gravées par Maeda Kentaro (1900-?), imprimées par Oiwa Tokuzo (1878?-1956) et tirées à 200 exemplaires.  Il continua à peindre toute sa vie, mais ne fit plus d'estampes. Toutes ses estampes furent inclues dans la première exposition de promotion du Shin-hanga qui eut lieu à Toledo, Ohio en 1930.  A partir de 1952, il passa la plupart de son temps aux USA, participant à des expositions de peinture et collectionnant des chrysanthèmes rares, des poteries japonaises et des textiles anciens.


Mori Masamoto  ( 正元1912- ?

Les estampes de Mori Masamoto ont été publiées par l’éditeur Adachi au début des années 1950 (série de 12 paysages) et ensuite par l'éditeur Baba Nobuhiko (au moins 5 estampes connues), mais on ne sait rien de sa vie. 


Mutô Katei (武藤 嘉亭) (1910- ?)

Après la deuxième guerre mondiale, les ateliers de Watanabe Shozaburo recommencèrent à travailler avec plusieurs artistes, et notamment avec Kawase Hasui et Ito Shinsui. Mais il en engagea aussi de nouveaux comme Ide Gakusui ou Mutô Katei. Ce dernier est né en 1910 et étudia avec Kawase Hasui. On ne connait aucun autre détails sur sa vie.


Narazaki Eisho  (楢崎 栄昭)  1864-1936

Narazaki Eisho apprit l’art de l’estampe auprès de Kobayashi Eitoku (1843-1890) et tout en travaillant au Bureau des Imprimeurs du Ministère des Finances de Tokyo, il apprit l’impression sur plaques de cuivre avec l’artiste italien Eduardo Chiossone (1833-1898), directeur du Bureau des Imprimeurs. (Chiossone était employé par le gouvernement japonais pour dessiner des timbres, des billets de banque et faire des portraits officiels. Sa collection est le cœur du Musée d’Art Japonais de Gênes, Italie).

En 1916, il commença à faire des estampes pour une clientèle privée, essentiellement étrangère sous le pseudonyme de « Fuyo ». En 1922, il changea pour le nom de « Eisho » et se lança dans la production d’estampes artistiques. Plus tard, il rejoignit le groupe d’artistes qui travaillaient avec l’éditeur Watanabe Shosaburo dans le style Shin-hanga. On ne connait que quatre estampes publiées par Watanabe : L’Intérieur du temple Kannon Asakusa, Le sanctuaire Meiji (les deux en collection), Le nouveau parlement (la Diète Impériale) et la plage Rissekiho en Corée.


Namiki Hajime  (並木一 ) (Né en 1947)

Namiki Hajime étudia d'abord la sculpture avec Ogura Shigeru, mais se tourna ensuite vers les estampes vers 1978. Il est surtout connu pour ses estampes d'arbres et l'utilisation de feuilles métalliques.


Natori Shunsen 名取 春仙 (1886-1960)

Natori Yoshinosuke Shunsen est né en 1886 dans une famille de marchands de soie. En 1897, son père fit faillite et la famille déménagea à Tokyo où le jeune Yoshinosuke entre dans l'atelier de peinture de style japonais de Kubota Beisen (1852-1906). Kubota Beisen lui donna son nom d'artiste Shunsen. Après la mort de Kubota, il étudia à l'Ecole des Beaux-arts de Tokyo et en 1909 fut engagé comme illustrateur par le journal Asahi Shimbun. C'est là qu'il commença à s'intéresser au théâtre kabuki. En 1915, il contribua à un livret de promotion du théâtre kabuki illustré de portraits d'acteurs "Shin nigao-e" (Nouveaux portraits d'acteurs) en collaboration avec Torii Kotondo et Yamamura Koka Toyonari. Les blocs pour cette série furent tous gravés par Igami Bonkotsu.

En 1916, il exposa une série de peintures de portraits d'acteurs et fut remarqué par l'éditeur Watanabe Shosaburo qui lui demanda de faire des dessins pour les publier comme estampe. Shunsen fit deux estampes de portraits d'acteurs en 1916 et 1917, mais décida qu'il préférait la peinture et cessa de travailler avec Watanabe.

En 1925, il fut contacté par Kikuchi Yoshimaru pour faire une série de 36 portraits d'acteurs. Mais après la première estampe, Kikuchi n'eut pas les moyens de financer le projet et le repassa à Watanabe. Celui-ci en fit une série de grand luxe, vendue par souscription en édition de 150 exemplaires. Cette série de 36 portraits "Shunsen nigao-e shu" (Collection de portraits par Shunsen) produite entre 1925 et 1929 est la plus belle de tout le mouvement Shin-hanga. Elle fut suivie par 15 estampes supplémentaires à partir de 1931. Ces portraits sont cadrés très serrés dans le style "Okubi-e" (Grosse tête), ce qui permet à Shunsen d'exprimer toutes les émotions de l'acteur dans son rôle (comme ci-dessous).

Shunsen fit aussi quelques estampes dans le style Bijin-ga (belles femmes) avec l'éditeur Kato dans les années 1930. Une seconde série de 30 portraits d'acteurs "Shin han butai no sugata-e" (Nouvelle série de portraits d'acteurs contemporains) fur publiée par Watanabe entre 1951 et 1954, mais cette série est considérée comme moins réussie que la première, peut être un reflet du déclin du théâtre kabuki après la guerre.

En 1958, Shunsen perdit sa fille unique à la suite d'une pneumonie. Fou de chagrin, il se suicida avec sa femme sur sa tombe en 1960 au jour anniversaire de sa mort.


Noël Nouët  1885-1969

Né en 1885 en Bretagne, fils de médecin, Frédéric Anges Nouet a la chance de découvrir dès son enfance une collection d’estampes d’Utagawa Hiroshige (1797-1858) que sa mère avait acquise auprès du premier Ambassadeur de France au Japon de 1859 à 1864, Gustave Duschesne de Bellecourt . Cette admiration pour le dernier grand Maître, avec Hokusai, du monde de l’Ukiyo-e va guider toute la vie d’artiste de Noël Nouet.

Après d’excellentes études au lycée de Pithiviers puis à la Sorbonne, il travaille pour une maison d’édition (Renaissance du livre), change ses prénoms en Noël et tente une carrière littéraire en publiant à partir de 1910 des recueils de poèmes marqués par sa foi chrétienne. Il donne des cours à des étudiants étrangers, rencontre en 1912 un couple de poètes japonais séjournant à Paris, Tekkan Yosano et son épouse Akiko, nouant avec eux une longue amitié, et fréquente alors les milieux artistiques japonais de Paris. En 1926, il accepte une proposition de l’Ambassade du Japon pour occuper un poste d’enseignant de français au Lycée de Shizuoka, ville située non loin du Mont Fuji, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tokyo. En 1929, il est nommé professeur à l’École des Langues étrangères de Tokyo et son séjour va se prolonger jusqu’en 1962 !

Noël Nouet en profite pour tisser des liens étroits avec les artistes locaux, notamment avec Ishii Hakutei, peintre marqué par la peinture occidentale. Cependant, toujours poursuivi par le souvenir d’Hiroshige, il s’évertue à revenir sur les lieux jadis peints par le Maître et à les dessiner, à la plume et à l’encre, devenant progressivement un des meilleurs illustrateurs de Tokyo et repéré comme tel par les éditeurs d’estampes. C’est avec l’un d’eux, Doi Sadaichi et son fils Doi Eiichi, qu’il va travailler à partir de 1936, côtoyant, dans cette maison d’édition devenue l’un des principaux foyers de création du mouvement Shin-hanga, des artistes comme Hasui Kawase (1883-1957) et Koitsu Tsuchiya (1870-1949). Les dessins de Noël Nouet sont consacrés uniquement aux lieux emblématiques de Tokyo, du Palais impérial aux quartiers de Ginza ou de Kanda et une série de 24 estampes est ainsi finalisée en 1937. Un an plus tard, son premier recueil est publié sous le titre Tokyo, ville ancienne, capitale moderne, cinquante croquis et ses dessins sont publiés dans le quotidien Japan Times et en de nombreuses cartes postales. Nommé Directeur de la Maison Franco-Japonaise, son succès lui valut le surnom, un peu flatteur, d’Hiroshige IV. 

Quand la guerre éclate, Noël Nouet fait le choix de rester au Japon et, comme de nombreux étrangers, finit par être enjoint de se retirer loin de Tokyo, à Karuizawa (où il retrouve son compatriote Paul Jacoulet, mais les deux Français ne semblent pas avoir eu de liens étroits).

Après la guerre, il reprend sa carrière de professeur à l’Université Waseda de Tokyo et a l’honneur d’être choisi en 1951 pour enseigner le français au jeune Prince héritier Akihito (qui sera plus tard empereur de 1989 à 2019). En 1956, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur et un an plus tard l’Université de Tokyo lui décerne le titre de Docteur honoris causa pour sa thèse Edmond de Goncourt et les arts japonais. Parallèlement, il avait publié en 1946 un nouveau recueil de dessins, Tokyo, Fifty Sketches, qui mêle des images de l’ancienne capitale, de lieux dévastés par les bombardements et des vues de la ville moderne (une nouvelle édition augmentée paraît en 1948). La première exposition de ses œuvres a lieu en décembre 1950 à la galerie Mannendo à Ginza. Enfin, il publie en 1961 une Histoire de Tokyo, qui sera traduite en anglais en 1995 sous le titre de The Shogun’s city, bien après sa mort survenue le 2 octobre 1969.

Noël Nouet n’est pas le plus représentatif du mouvement extrême-orientaliste mais il a participé activement à la relation culturelle franco-japonaise. Littéraire dans l’âme, il se voulut aussi dessinateur, se rapprochant en cela de Georges Bigot. Mais alors que celui-ci s’intéressait aux gens qu’il rencontrait et brossait avec verve un tableau de la société de son temps, celui-là a préféré mettre ses pas dans ceux d’Hiroshige en nous livrant, avec modestie, des images nostalgiques d’une ville à la veille de profonds changements.

Les estampes de Noël Nouët ont un tracé très fin, difficile à imprimer parce qu'il utilisait parfois des plaques de cuivre gravées et non du bois pour reproduire ses croquis.

(Biographie Jacques Dumasy (https://extreme-orientalisme.com/


Nomura Yoshimitsu  (野村 芳光)  1870-1958

Nomura Yoshimitsu est né en 1870 a Kyoto dans une famille d’artistes de Kyoto. Le jeune Yoshimitsu apprit la peinture traditionnelle japonaise avec son père et son grand-père. En 1891, il fit une incursion dans l’art occidental comme beaucoup d’artistes de la période Meiji avec un peintre français en visite à Kyoto. En 1931, il fit une série de six estampes dans le style Shin-hanga pour l’éditeur Sato Shotaro : Lieux Célèbres de Kyoto (Kyoraku meisho) qui furent exposées dans la grande exposition d’estampes japonaises à Toledo, Ohio en 1936.


Oda Hironobu  (小田 宏信)  1888- ?

Oda Hironobu fit plusieurs estampes de paysage dans le style Shin-hanga dans les années 1930 et publiées par Maeba. Quelques unes ont été regravées dans les années 1950 et publiées par Baba Nobuhiko. Nous n'avons aucune information sur sa vie.


Oda Tomiya (小田  富弥) (1896-1990)

Oda Tomiya est né près d'Okayama à l'ouest d'Osaka. Son nom de naissance était Onishi Ichitaro, mais il utilisa le nom de jeune fille de sa mère comme nom d'artiste. Il étudia la peinture japonaise (nihon-ga) à l'école de Kitano Tsunetomi et travailla comme illustrateur pour plusieurs maisons d'édition, profitant de la popularité des nouvelles au début des années 1920.

En 1924 il travailla aux Editions Kurakusha et illustra les romans de Kunieda Shiro,  puis illustra des nouvelles de Yoshikawa Eiji (Chateau de neige, Une journée belle ou nuageuse), de Shimozawa Kan (L'ombrelle de Yotaro) et de Hayashi Fubo (Nouvelle histoire d'Ooka Makoto ou les aventures de Tange Sazen)

Dans les années 1930, plusieurs de ses illustrations de belles femmes furent publiées comme estampe par les éditeurs d'Osaka Mokuhan-sha et Hakyuo-sha.


Ohara Koson (Shoson) 小原 古邨  (祥邨)  (1877-1945)  

Koson est né sous le nom de Ohara Matao en 1877 à Kanazawa sur la cote nord du Japon. Il étudia la peinture avec Suzuki Kason et prit le nom de Koson, probablement en hommage à son professeur. Vers 1900, il enseigna à l’Ecole des Beaux-arts de Tokyo où il rencontra Ernest Fellonosa, un américain passionné par la culture et l’art japonais. Fellonosa était responsable du département d’art japonais au Musée des Beaux-arts de Boston et il persuada Koson d’envoyer un grand nombre d’estampes d’oiseaux et de fleurs (kacho-e) aux USA.

Koson commença aussi à travailler avec plusieurs éditeurs à Tokyo. Il dessina plusieurs estampes sur la guerre Russo-japonaise de 1904-1905 et quelques paysages, mais son sujet principal fut toujours les animaux et les plantes. Les éditions Kokkeido de Akiyama Buemon firent des estampes à partir de ses tableaux et Koson travailla aussi avec la Daikokuya de Matsuki Heikichi et Nishinomiya Yosaku. Ces premières estampes ont des couleurs un peu ternes dans un format étroit et long, presque sans marges. La plupart des ces estampes furent exportées vers les USA et l’Europe.

En 1912, Koson changea son nom en Shoson et décida de se consacrer à la peinture. Mais après le grand tremblement de terre de 1923, Watanabe lui demanda de travailler pour lui afin de reconstruire sa société. Watanabe commença à publier des estames de Shoson en 1926. Ces estampes dans les formats Oban et otanzaku utilise une palette de couleurs plus vives et la totalité de cette production fut exportée. A tel point que dans les années 1970, les japonais qui voulurent étudier ces estampes durent les réimporter.

Il travailla aussi avec les éditeurs Kawaguchi & Sakai sous la signature « Hoson ».

Shoson travailla pour Watanabe jusqu’à la guerre et ses estampes firent partie des expositions d’art japonais de 1930 et 1936 à Toledo (Ohio, USA). Il mourut en 1945 à l’âge de 68 ans.


Ohira Kasen (大平 華泉) (1900-1983)

Ohira Kasen est né sous le nom de Ohira Masao en 1900. Il étudia la peinture japonaise avec Keigetsu Matsubayashi (1876-1963). Il a fait deux séries d'estampes de style "bijin-ga" (jolies femmes) dans les années 1920 : "Vingt quatre sections de Tokyo" et "Vingt quatre portraits de femmes charmantes" (Adesugata Nijushiko), toutes deux publiées par Shinbisha.


Okada Yoshio  (岡田 吉夫) (1934-2021)

On ne sait rien de la vie d'Okada Yoshio, né à Tokyo en 1934 et illustrateur de livres. 


Ôno Bakufu 大野 麦風 (1888-1976)  

Né à Tokyo en 1888 et mort en 1976, on connait peu sa vie. Avant tout un peintre, il est surtout connu pour sa grande série sur les poissons japonais « Dai Nihon gyorui gashu », mais il fit aussi des paysages traditionnels, des fleurs et oiseaux, tous publiés par les éditions Kyoto Hanga-in dans les années 50. Ohno ne gravait ni n’imprimait ses estampes, mais elles étaient créées par l’éditeur sur la base de ses tableaux. 


Ônuma Chiyuki (大沼千遊亀) (? - ?)

On ne sait rien de la vie d'Ônuma Chiyuki. Il a fait une série d'estampes illustrant les 12 mois de l'année avec des portraits de femmes. Le projet a été arrêté après six estampes. Elles ont toutes été publiées par Shobunsha (ou peut-être Shobisha) en 1958 sous la supervision du graveur Maeda Kentaro.


Ôta Masamitsu (太田雅光) (1892-1975)

Ôta Masamitsu  (1892-1975) (connu aussi sous le nom d'Ota Gakô) est un artiste qui fit des estampes de portraits d'acteurs kabuki dans le style Shin-hanga. Peu de détails de sa vie sont connus, mais on sait qu'il travaillait dans le milieu du théâtre kabuki et fit des illustrations pour des livres sur ce sujet.

Dans les années 1930, il fit une série de petites estampes représentant les 18 grandes pièces de kabuki de la lignée d'Ichikawa Danjuro, des portraits caricaturaux d'acteurs et une série en collaboration avec Ichikawa Shinjuro III pour documenter les différents types de maquillage traditionnels (Kumadori).

Dans les années 1950, il fit 24 grandes estampes d'acteurs publiées en deux séries. La première de format oban publiée en 1950 s'appelle "Showa Butai Sugata" (Portraits de la scène de l'ère Showa). La seconde de format dai-oban publiée en 1955 a pour titre "Gendai Butai Geika" (Portraits de la scène moderne). Ces deux séries ont été gravées par Ito Susumu (1916-1998) ou Nagai Otokichi (1902-1979) et imprimées par Ito Shuntaro ou Uchikawa Matashiro.  


Sekiguki Shungo  (関口 俊吾)  1911-2002

Sekiguchi Shungo est mentionné dans “ Guide to Modern Japanese Woodblock Prints” de Helen Merritt où il est écrit qu’il contribua à la série « Cent vues du grand Tokyo », estampes faites d’après des aquarelles, publiées par Kaneda Shoten (Nihon Hanga Kenkyusho). Sekiguchi vint à Paris en 1935 avec une bourse du gouvernement japonais et alla à l’Ecole des Beaux-arts avec Ogisu Takanori et Foujita Tsuguji. Il participa au Salon d’Automne de Paris en 1940 et retourna au Japon au début de la guerre. Il revint en France dans les années 1950 et 1960 et fit plusieurs expositions. Il reçut plusieurs prix, notamment au Salon d’Automne de 1952.


Sugiyama Osamu  (杉山修)   (1946 - )

Sugiyama Osamu est né à Tokyo en 1946. Il a étudié au studio Yoshida avec Yoshida Toshi. Sa passion pour l'escalade et la montagne domine sa vie et après avoir grimpé sur les montagnes des Alpes Japonaises, il a visité le Népal, puis l'Autriche, la Suisse et la France finançant ses expéditions avec ses estampes.


Shima Seien (島 成園) (1892-1970)

Shima Seien est née à Sakai près d'Osaka sous le nom Shima Narie. Elle était la fille d'un peintre de style japonais et étudia la peinture avec Kitano Tsunetomi (1880-1947) et Noda Kyuho (1879-1971). Elle fit surtout des peintures de belles femmes "bijin-ga" dans un style mélangeant la peinture traditionnelle japonaise et un style plus moderne, proche du Shin-hanga. En 1925, elle contribua à la série de 18 grandes estampes en complément des œuvres complètes de Chikamatsu Manzeamon avec l'estampe Héroïne Yujiri. Ses deux professeurs Kitano et Noda contribuèrent aussi à cette série. Après la guerre, elle s'installa à Osaka et y peignit jusqu'à la fin de sa vie.


Shimura Tatsumi (志村立美) (1907-1980)

Shimura Tatsumi est né en 1907 à Takasako dans la préfecture de Gumna au nord de Tokyo. Dans les années 1920, il étudia le dessin et la peinture avec Yamakawa Saiho et son fils Yamakawa Shuho. Comme beaucoup d’artistes dans la première moitié du 20ème siècle, il travailla d’abord comme illustrateur dans les journaux et les magazines. En parallèle il peignait et fit quelques estampes, participant à la série Cent vues du Grand Tokyo en 1932.

Après la guerre, il fit des estampes pour les éditions Kato Junzo, notamment Cinq filles à la beauté moderne en 1953. Ses estampes furent reprises en petits tirages par les éditions Yuyudo dans les années 1980.


Takane Koko (Koji) (高根宏治) (1902-1979)

Takane Koko (Koji) a fait des estampes de belles femmes dans les années 1930. Aucun détail connu de sa vie.


Taki Shuho (秋方) (?-?)

Petite biographie de Taki Shuho écrite par son ami sculpteur Ishimoto Gyoko (1860-1944) et incluse avec les estampes publiées par Nichigetsu Shoin en 1936. On ne sait rien d'autre de sa vie.....

Taki Shuho est né près de Matsue, dans la préfecture de Shimane sur la cote de la mer du Japon. A 13 ans, il fugua pour devenir élève de Kaburagi Kiyokata, mais sans succès. Il réussit plus tard à entrer dans l’Ecole de Peinture de Kawabata Gyokusho (1842-1913) à Tokyo et ensuite dans l’Ecole des Beaux-arts de Tokyo. Il dut arrêter ses études à 21 ans à cause de problèmes familiaux, mais fut recueilli par le marquis Ikeda Nakahiro (1877-1948), un mécène proche de l’Empereur Taisho. Il travailla alors comme illustrateur dans un journal de Tokyo, puis partit ensuite en Corée pour peindre et faire des croquis. A son retour, il s’établit à Kyoto, puis à Osaka. C’est là qu’il publia chez Nichigetsu Shoin sa série de quatre estampes « Album de beautés contemporaines », gravées par Mori Eisuke et imprimées par Nakai en 1936. Dans son estampe « Yeux clairs », Taki Shuho voulait représenter les lignes douces et les couleurs de sa conception moderne de la femme japonaise, tout spécialement les yeux clairs et intelligents.


Taki Shusui (瀧 秀水) (né en 1938)

Né en 1938 à Nagoya, Taki Shusui est devenu artiste sur le tard, inspiré par des estampes de Keizai Eisen (1790-1848). Sa première série des "Jeunes filles des 12 mois" fut récompensé par plusieurs prix. Il fit ensuite des séries sur les tatouages, le Genji monogatari et des éventails décorés.


Tanaka Iwajiro, nom d'artiste Satohisa ou u aussi Risei 里寿 ou 里青 (1895-1974)

Il nait à Tokyo, arrondissement de Kanda en 1894 ou 1895. Participe à l'Association du Cheval Blanc dans les années 1910 et prend le nom d'artiste Risei (qui peut aussi se lire Satohisa). En 1923, il déménage à Osaka, puis revient à Tokyo en 1927. Il se réfugie à Himashima, préfecture de Mie (pays natal de sa mère) pendant la guerre et y enseigne jusqu'en 1951. Il se fixe à Kamakura dans la grande banlieue de Tokyo en 1951. Il meurt à Fukuoka en 1974.


Tateshi Harumi (立石春美) (1906-1994)

Tateishi Harumi est né en 1906 dans la préfecture de Saga où il étudia le croquis et la peinture occidentale avec Kajiwara Kango (1887-1958). En 1928 il alla à Tokyo pour compléter sa formation, mais il rejoignit l'atelier d'Ito Shinsui qui devenait alors connu pour ses portraits de belles femmes (bijin-ga). Il devint l'assistant de Ito Shinsui et commenca à exposer dans les salons officiels (Teiten) en 1931 et dans les expositions Roho spécialisés dans les portraits. Il gagne le premier prix dans le troisième salon Roho en 1932. Il est plus connu au Japon pour ses paravents (byobu) et ses peintures que pour ses estampes. Il est mort à Kanagawa en 1994 ou 1996. 


Takahashi Shotei   (高橋 弘明)  1871-1945

Takahashi Shotei est né en 1871 à Asakusa, un quartier de Tokyo sous le nom de Takahashi Katsutaro. A l’âge de neuf ans, il commença à étudier le dessin et la peinture avec son oncle, le peintre de style japonais Matsumoto Fuko (1840-1923), spécialisé dans les peintures historiques. Il travailla ensuite pour la maison impériale où il recopiait des motifs cérémoniaux et pour divers éditeurs pour lesquels il illustra des livres et des magazines (kuchi-e). En 1891, il créa la Société des Jeunes Peintres Japonais avec l’artiste et illustrateur Terazaki Kogyo (1866-1919). En 1907, il commença à travailler pour l’éditeur Watanabe Shosaburo, produisant des estampes sous le nom de Shotei , nom qu’il avait pris dès 1902. Beaucoup de ces estampes étaient de simples souvenirs pour les touristes étrangers, mais certaines étaient vraiment réussies et sont encore aujourd’hui très prisées des collectionneurs. En 1921, il changea son nom d’artiste pour « Hiroaki » et parfois utilisa aussi le nom « Komei ». Il utilisait plusieurs sceaux et signatures, ce qui rend difficile l’identification de ses estampes.  En 1923, les éditions Watanabe furent détruites dans le grand tremblement de terre du Kanto et les blocs des 500 estampes que Shotei avaient créées pour Watanabe disparurent dans l’incendie qui s’ensuivit.  Ensuite, Shotei continua à travailler pour Watanabe, créant entre 150 et 250 petits estampes de paysage et des cartes de vœux. Mais il fit aussi de plus grandes estampes dans le style Shin-hanga à partir de 1925. Dans les années 1930, il travailla avec d’autres éditeurs notamment Fusui Gabo et Shobisha où il avait plus de liberté que chez Watanabe. Il continua à faire des estampes de paysages, beaucoup centrées sur le Mt.Fuji et fit quelques estampes de jolies femmes (Bijin-ga). Il mourut à Hiroshima en avril 1945.


Torii Kiyomitsu (鳥居 清) (née en 1938)

Torii Kiyomitsu est la fille de Torii Kotondo et la 9ème chef de l'école Torii, spécialisée en peintures et dessins de théâtre kabuki depuis 1982, la première femme accédant à une telle position. Le premier chef, fondateur de cette école s'appelait Torii Kiyomoto (1645-1702). Il était acteur et faisait des affiches pour les spectacles kabuki et est un des précurseurs des estampes Ukiyo-e. Torii Kotondo et sa fille en sont les descendants.


Torii Kotondo (鳥居言人) 1900-1976)

Torii Kotondo est nee sous le nom de Saito Akira à Tokyo en 1900. Il fut adopté très jeune par l'artiste Torii Kiyotada (Torii VII)(1875-1954), le 7ème chef de l'école Torii, école de peinture de portraits d'acteurs de kabuki. A 14 ans, Kotondo commença à étudier la peinture japonaise avec Kobori Tomoe. En 1915, il entra dans l'atelier de Kiyokata Kaburagi (1878-1973) où il apprit la peinture Bijin-ga (images de belles femmes) et l'art des estampes. Il y rencontra les anciens élèves Kawase Hasui, Ito Shinsui et autres artistes Shin-hanga. Il commença à peindre sous le nom de Masahiko. En 1926, il prit le nom de Kotondo, nom sous lequel toutes ses estampes seront publiées.

De 1929 à 1934, Torii Kotondo fit 21 estampes Binjin-ga dans le style Shin-hanga. Elles furent d'abord publiées par Sakai & Kawaguchi, puis à partir de 1931 par Kawaguchi (qui s'était séparée de Sakai) et enfin par Ikeda. Elles ont été en majorité gravées par Maeda Kentaro (1900-1985?) et imprimées par Komatsu Wasakichi. Les estampes de Kotondo étaient produites en petites séries de 200 ou 300 exemplaires et les blocs ont été détruits pendant la guerre. Dans les années 1970, 100 sets de 12 reproductions (de très bonne qualité) ont été publiés par Ishi Kanko-kai sous le nom "12 aspects de femmes". Ces estampes sont parmi les chefs d'œuvres du style Shin-hanga

En 1937, Kotondo devint metteur en scène au Théâtre Kabuki Impérial et travailla aussi pour le cinéma. En 1941, il prit la direction de l'école Torii quand son père se retira et prit le nom Torii VIII. Après la deuxième guerre mondiale, il travailla avec les théâtres kabuki-za et Meiji-za de Tokyo, fut commentateur à la télévision et enseigna le kabuki à l'Université Nihon. En 1954, au décès de son père, il prit le nom de Kiyotada V et continua à peindre des portraits d'acteurs, mais plus jamais il ne fit d'autres estampes. Il est mort en 1976 et en 1982, sa fille Torii Kiyomitsu devint Torii IX, la première femme directrice de l'école Torii.


Tsuchiya Koitsu   (土屋光逸)   1870-1949

Tsuchiya Koitsu est né près de Hamamatsu (Shizuoka) en 1870. Il commença son apprentissage à Tokyo chez un graveur en 1885 et fut rapidement remarqué par Kobayashi Kiyochika (1847-1915), le dernier artiste dans la tradition de l’Ukiyo-e. Il rejoignit son atelier et devint son disciple, vivant chez Kiyochika pendant les 19 années suivantes. Ses premières estampes furent des scènes de la guerre sino-japonaise (1894-95), puis il fit surtout des lithographies. A la mort de Kobayashi, il se maria et déménagea à Chigasaki, où il resta jusqu’à sa mort. En 1931, il rencontra Watanabe Shosaburo, «inventeur» du style Shin-hanga, lors d’une exposition sur Kiyochika et rejoignit l’équipe d’artistes qu’il avait réunie. Il commença alors une série d’estampes de paysages dans le style Shin Hanga où il utilise les effets de lumière pour créer des ambiances et des émotions qui transparaissent dans ses œuvres. Il créa 10 estampes pour Watanabe, puis travailla pour d’autres éditeurs comme Kawaguchi, Baba Nobuhiko, Tanaka Shobido et surtout Doi Sadaichi. Ce sont ces dernières estampes qui sont les plus connues.


Uemura Shoen (上村 松園) 1875-1949)

Uemura Shoen, une des rares artistes femmes du Japon d'avant-guerre, est née à Kyoto en 1875 dans une famille d'un marchand de thé. Son nom de naissance était Tsune. Son père est mort avant sa naissance et elle fut élevée avec ses soeurs dans un milieu exclusivement féminin. Enfant précoce, elle alla à l'Ecole des Beaux-arts de Kyoto où elle étudia avec Suzuki Shonen (1848-1918) qui lui donna le caractère "sho", premier caractère de son nom d'artiste. En 1894, elle rejoint l'atelier de Kono Bairei (1844-1895) puis de son successeur Takeuchi Seiho (1864-1942). En 1898, elle gagne le premier prix dans une exposition locale et en 1900 le premier prix dans une exposition nationale. Elle exposa ensuite dans les salons officiels et devint célèbre quand une de ses peintures fut achetée par le Duc de Connaught en visite au Japon en 1907.

Elle s'arrêta de peindre entre 1917 et 1922 et recommença en 1922 en participant à la série illustrant les pièces de Chikamatsu Monzaemon. Elle fit alors beaucoup de peintures et à partir de 1930 plusieurs toiles monumentales considérées comme ses chefs d'oeuvre. En 1941, elle fut la première femme admise à l'Académie Impériale des Beaux-Arts et en 1944 elle fut nommée peintre de cour. Uemura Shoen fit beaucoup de peintures de "belles Femmes" (style Bijin-ga) dont plusieurs ont été transposées en estampe.


Yamakawa Shuho (山川 秀峰) (1898-1944)

Yamakawa Shuho, de son vrai nom Yamakawa Yoshio est né à Kyoto en 1898. Il étudia la peinture japonaise avec Ikegami Shuho (1874-1944) dont il prit le nom. Il entra ensuite dans l'atelier du Kiyokata Kaburagi (1878-1973) où il apprit l'art de l'estampe et rencontra Kawase Hasui, Torii Kotondo et Ito Shinsui. Il fit plusieurs Kuchi-e (illustrations de magazines) lithographiques vers 1916 et exposa ses peintures pour la première fois en 1919.

Dans les années 1920 et 1930, il fit une vingtaine d'estampes bijin-ga (images de belles femmes) dans le style Shin-hanga pour les Editions Watanabe et surtout pour les Editions Bijutsu-ga. Il est mort pendant la guerre en 1944 à l'age de 46 ans.

Son style est raffiné et ses estampes ont des coloris pastel, avec des coiffures et des motifs très détaillés, sans doute l'influence de sa naissance à Kyoto.


Yamamoto Hisashi (山本 尚) (1910- ? ) 

On ne sait rien de la vie de Yamamoto Hisashi. Il est né sous le nom Kanesaka Kan'ichi et a repris l'entreprise de son père faisant des affiches pour le théâtre kabuki. Il devint acteur de kabuki et de kyogen après avoir passé une audition à la NHK. Agé de 70 ans, il a réalisé une douzaine d'estampes d'acteurs de kabuki  dans la lignée de Natori Shunsen ou Ota Masamitsu entre 1976 et 1995, réalisant une estampe par an. Les estampes furent publiées en petite série par Sekioka Senrei. Il fit aussi plusieurs aquarelles et peintures d'acteurs kabuki dans les années 1970.


Yamamura (Koka) Toyonari (山村 豊成) (1885-1942 ) 

Yamamura Koka est né en 1885 et étudia la peinture avec Ogata Gekko (1859-1920) à l’Ecole des Beaux-arts de Tokyo dont il sortit diplômé en 1907. Il exposa des peintures dans les salons officiels dès 1908 et en 1915, il contribua à une série de cinq livrets de promotion du théâtre kabuki illustré de portraits d’acteurs « Shin Nigao-e » (Nouveaux  portraits d’acteurs) en collaboration avec Natori Shunsen et Torii Kotondo.  Ses estampes sont signées «  Toyonari » tandis que ses peintures sont signées « Koka ».

En 1916, Watanabe Shosaburo lui demanda de pouvoir créer une estampe à partir d’un de ces portraits. Il travailla avec Watanabe jusqu’en 1923 avec trois estampes entre 1917 et 1919 et en 1920, une série de 12 portraits d’acteurs «Rien no hana» (Fleurs du monde théâtral) qui furent publiées en 150 exemplaires. Ces estampes dans le format « Okubi-e » (Grosse tête) ont un tracé très fin et plusieurs représentent des acteurs de profil, ce qui est assez inhabituel. Malheureusement tous les blocs de cette série ont été détruits dans le grand tremblement de terre du Kanto en 1923 et ses estampes sont assez rares.

Après 1923, Toyonari ne fit plus d'estampes d'acteurs, mais plusieurs estampes de portraits de maiko (apprenties geisha), d'oiseaux et plantes (kacho-e) et des estampes beaucoup plus modernes dépeignant les Années Folles et publiées à compte d'auteur. Il participa aussi à la série de 18 grandes estampes en complément des œuvres complètes de Chikamatsu Manzeamon (Héroine Koman (1925)). Au total, Toyonari a fait une trentaine d'estampes, dont 16 dans le style Shin-hanga publiées par Watanabe. Ses estampes ont été sélectionnées et ont montrées au public américain lors de la grande exposition de promotion du mouvement Shin-hanga à Toledo, Ohio en 1930.


Yamanaka Kodo (山中 古洞) (1869-1945)

Yamanaka Kodo a étudié avec Tsukioka Yoshitoshi (1839-1892) et travailla comme illustrateur au quotidien de Tokyo Yomiuri Shinbun à partir de 1896. Il collabora avec Takeuchi Keishu (1861-1942) pour des kuchi-e (illustrations de nouvelles et romans). Dans les années 1930, il fit plusieurs estampes de paysages et de peintures naturalistes (kacho-e) dans le style Shin-hanga.



Yoshida Hiroshi  (吉田 博)  1876-1950

Yoshida Hiroshi est né à Kurume dans la préfecture de Fukuoka, le deuxième fils de Ueda Tsukane, un instituteur d’origine samouraï. Il suit des cours de dessin avec Yoshida Kasaburo qui l’adopte en 1891 et dont il prend le nom. En 1893, il va à Kyoto pour étudier la peinture et l’année suivante se rend à Tokyo pour s’inscrire à l’école privée artistique de Koyama Shotaro et à la Société des Beaux-arts de Meiji qui toutes deux enseignent la peinture occidentale.  De 1899 à 1901 il fit le premier de ses nombreux voyages aux USA et en Europe où il vendit plusieurs aquarelles. En 1902, il participa avec Ishikawa Toraji à la réorganisation de la Société des Beaux-arts de Meiji qu’il renomma Association de Peinture du Pacifique (Taiheiyo-Gaikai). Il voyagea de nouveau en Europe, Afrique de Nord et en Amérique du Nord de 1903 à 1907 avec sa belle-sœur Fujio (1887-1987), elle aussi artiste-peintre qu’il épousera à leur retour au Japon. Il s’établit alors comme peintre et eu beaucoup de succès avec son style léger, inspiré de l’art occidental, mais il entra souvent en conflit avec le milieu artistique japonais traditionnel.

En 1920 Yoshida commença à faire des estampes pour l’éditeur Watanabe Shosaburo qui recherchait un artiste de style occidental. Tous ses blocs et estampes furent détruits lors du grand tremblement de terre du Kantô en septembre 1923. Il repartit aux USA pour récolter de l’argent pour les victimes et réalisa alors que les estampes étaient très appréciées et à son retour, il se mit à son compte avec le Yoshida Studio. A partir de 1925, Yoshida se consacra aux estampes, contrôlant tous les stades de la fabrication avec de hautes exigences de qualité. Beaucoup de ses estampes étaient des paysages, surtout inspirés par ses voyages (Inde en 1930, Chine et Corée en 1936). En 1938 il fut nommé artiste de guerre officiel et retourna plusieurs fois en Chine. Il fut l’un des organisateurs des deux expositions à Toledo (Ohio, USA) en 1930 et 1936 qui ouvrirent le marché américain aux artistes japonais et publia en anglais un livre sur les techniques de l’estampe en 1939 (Japanese Woodblock Printing, Sanseido ed.). Il fit sa dernière estampe en 1946, puis se consacra à la peinture. En 1950, il tomba malade lors d’un voyage à Izu et mourut à Tokyo la même année. 

Yoshida Toshi   (吉田遠志)   1911-1995

Yoshida Toshi est le fils aîné de Yoshida Hiroshi (1876-1950) qui lui enseigna son art à partir de ses 14 ans. Depuis son plus jeune âge, il avait été familiarisé avec les techniques de l’estampe au contact des artisans dans le studio de son père. Ayant contracté la polio, qui paralysa une de ses jambes, il ne put jouer avec d’autres enfants et passa une partie de son enfance solitaire à faire des croquis sous la direction des ses parents. Sa mère Fujio était aussi une artiste appréciée, mais c’est sous l’influence de son père qu’il grandit. Celui-ci avait co-fondé l’Association de Peinture du Pacifique (Taiheiyo-Gakai) et c’est là que Toshi étudia de 1932 à 1935. Dans les années 30, il voyagea beaucoup avec son père dans le monde entier et ensuite seul, notamment en Amérique du Nord, au Mexique et en Afrique. A son retour, il travailla avec son père au Yoshida Studio et en assura la direction après le décès de ce dernier en 1950. 

Ses premières oeuvres sont très proches du style de son père et il continua dans cette veine naturaliste jusque dans les années 50. En 1952, il commença à faire seul, sans l’aide de son équipe, des œuvres abstraites de plus grand format, dans le style sosaku-hanga, dont il fit près de 300 jusqu’au début des années 70. Dans les années 60, il revint vers un art plus réaliste, avec notamment des scènes de la vie sauvage surtout africaine. Dans les années 80, il illustra une série de livres pour enfants sur la faune africaine (Dobutsu Ehon Shirizu). En 1966, il publia un livre avec l’artiste Yuki Rei sur les techniques de l’estampe : "Japanese Print Making : A handbook of traditional and modern techniques" qui a eu beaucoup d’influence sur de nombreux artistes et est encore un ouvrage de référence. Yoshida Toshi est mort en 1995 après une longue maladie. Pendant sa maladie, il continua à diriger le studio et à superviser les impressions. Les estampes de cette période n’ont plus de signature manuscrite, mais une signature faite avec un timbre. 


Yoshida Tsukasa 吉田 司 (1949 - )  

Yoshida Tsukasa est le fils ainé de Yoshida Toshi et représente la troisième génération d'artistes de la famille Yoshida. Il est le directeur de la Yoshida Hanga Academy, connue sous le nom de Bunkacenter, une des écoles qui a eu le plus d'influence sur les artistes d'estampes depuis 1945. C'est là que des artistes contemporains ont été formés comme Okamoto Ryusei or Sugiyama Osamu.

Yoshida Tsukasa est un artiste traditionnel, dans le style de son père et de son grand-père. Il préfère les couleurs fortes et des compositions simples. Dans ses estampes de paysage, il utilise des gradations subtiles pour créer une atmosphère élégiaque et rendre ses dessins plus vivants.


Yoshikawa Kanpo  (吉川 観方)  1894-1979 

Yoshikawa Kanpo est né à Kyoto en 1894 et étudia la peinture japonaise et l'art des estampes et en 1918, reçut son diplôme de l'Ecole des Beaux-arts de Kyoto. Il travailla d’abord dans le théâtre kabuki, dessinant des décors pour la Compagnie Théâtrale Sochiku et fit des expositions de ses peintures avec Miki Suizan, un autre artiste de Kyoto.  En 1923-1924, l'éditeur de Kyoto Sato Shotaro (rival de Watanabe Shosaburo de Tokyo) lui demanda de dessiner des portraits d'acteurs pour en faire des estampes dans le style Shin-hanga. Il y eut 200 impressions de chaque estampe, gravées par Maeda Kentaro (1900-?) et imprimées par Oiwa Tokuzo (1878? -1956). Il arrêta de faire des estampes en 1925 pour écrire des livres sur l'histoire de l'art, la musique japonaise, les costumes de théâtre, le kabuki ou l'histoire du vieux Kyoto et se consacrer à sa collection de peintures. Il ne peignit plus que sur commande. Plusieurs de ses estampes ont été inclues dans la première exposition de promotion du Shin-hanga aux USA qui eut lieu à Toledo, Ohio en 1930.