"La conjonction est-elle un connecteur multiplicatif ou un connecteur additif ?" par Alain Prouté (6 janvier 2016)
2 Connecteurs additifs et multiplicatifs
4 Connecteurs définis par démontrabilité plutôt que par tables de vérité
5 Adjonctions entre ensembles pré-ordonnés
6 Le "et" adjoint de la diagonale
8 Le "et " (à gauche) est adjoint d'implique (à droite)
9 Les "et / implique" élargis : du calcul propositionnel au calcul des prédicats
10 Adjonction des quantificateurs existentiel et universel
12 Quantificateurs comme adjoints de la déclaration (à la Lawvere)
13 Déclarations et suppositions
14 Les "et / implique" élargis aux suppositions : conjonction et implication usuelles
15 Mise en place de l'adjonction
16 Un "et" multiplicatif.... et un "et" additif
17 Remarques épistémologiques : impact de l'informatique, crypto-floklore, etc...
18 Système W et la notion de garant
19 Association des théorèmes anonymes
20 Considérations logiques & conclusion
22 Table des matières détaillée
Résumé
Traditionnellement, la conjonction (``et logique'') est vue comme un connecteur multiplicatif, ce qui, en langage catégorique revient à dire qu'elle est définie comme un adjoint à droite. Toutefois, cette conjonction ``ordinaire'' ne couvre pas toutes les situations qu'on peut rencontrer en mathématiques, même élémentaires. Par exemple, soit A une partie de l'ensemble N des entiers naturels, alors la conjonction ``A n'est pas vide et la borne inférieure de A est 0'' n'est pas modélisable par cette conjonction ordinaire, ne serait-ce que parce qu'elle n'est clairement pas commutative. Dans cet exposé, nous donnons une définition plus générale de la conjonction, qui couvre le cas de l'exemple, et qui, assez curieusement, la fait apparaître comme un adjoint à gauche et non plus à droite, et donc comme un connecteur additif. Ce sujet, qui fait partie du cryptofolklore de la théorie des types et de la théorie des topos, n'est pratiquement pas présent dans la littérature. Nous en donnons une version que nous espérons originale. (Travail en commun avec Matthieu Herrmann)
Un article en collaboration avec Matthieu Hermann
Dans cet article écrit en collaboration avec mon étudiant Matthieu Herrmann, nous donnons une explication des conjonctions 'E et F' et implications 'E implique F', dans lesquelles l'énoncé F n'est correctement formulé que quand E est vrai.
Connecteurs additifs et multiplicatifs
Un connecteur est dit multiplicatif s'il est un adjoint à droite d'une application structurelle (ex. : "et").
Un connecteur est dit additif s'il est un adjoint à gauche d'une application structurelle.
Un "et" non commutatif
Connecteurs définis par démontrabilité plutôt que par tables de vérité
Heyting, Kolmogorov...
Démontrabilité et foncteurs adjoints
Adjonctions entre ensembles pré-ordonnés
unité
counité
Applications équivalentes
Unicité de l'adjoint à équivalence près
Composition, commutation aux bornes sup (resp. inf)
Comme l'a dit Burroni, avec les préordonnés, c'est simple car tous les diagrammes sont commutatifs
Le "et" adjoint de la diagonale
Diagonale
Produit de deux ensembles pré-ordonnés
Ensemble des énoncés fermés
Le "et" adjoint de la diagonale
Implication
Le "et " (à gauche) est adjoint d'implique (à droite)
Le "et" devient le produit tensoriel dans certaines logiques...
Le modus ponens est la co-unité de cette adjonction
Les "et / implique" élargis : du calcul propositionnel au calcul des prédicats
Adjonction des quantificateurs existentiel et universel
Lawvere, dans un contexte topos
Image directe universelle et image directe existentielle
Ici, on ne fera pas appel aux topos mais à la notion logique de contexte
Notion de contexte
Notion ordonnée dans la pratique de tout mathématicien (alors que dans le langage interne d'un topos ça ne l'est pas)
Ensemble des énoncés ayant un sens dans un contexte donné
Quantificateurs comme adjoints de la déclaration (à la Lawvere)
Déclarations et suppositions
Discussion sur les notations
Contextes de déclarations et de supposition
"Le nom est une preuve !"
Les "et / implique" élargis aux suppositions : conjonction et implication usuelles
La Règle spéciale
Question de Paul-André Melliès (1)
Formalisation de l'implication usuelle
Le modus ponens est-il encore la co-unité de cette adjonction ?
Le modus ponens est "un peu une arnaque"
P.-A. Melliès : un écart apparent entre la curryfication dans les catégories cartésiennes fermées, et la situation habituelle léguée par Lawvere. Remarque : autre modus ponens, avec quatre foncteurs.
Mise en place de l'adjonction
La conjonction dépendante et l'implication dépendante sont définis comme les adjoints à gauche et à droite de l'opération de supposition :
Remarque : ne pas identifier des choses isomorphes même canoniquement
Paul-André Melliès : remarque (suite)
Un "et" multiplicatif.... et un "et" additif
Union disjointe des fibres d'un fibré...
Paul-André Melliès : remarque sur le modus ponens à 4 foncteurs (suite & fin)
L'union disjointe (additive) des fibres d'un fibré devient multiplicative si indépendance
2+2+2 = 3 x 2
Remarques épistémologiques : impact de l'informatique, crypto-floklore, etc...
Système W et la notion de garant
Élément global d'un fibré
Section comme garant de vérité
Association des théorèmes anonymes
Le garant d'un énoncé n'étant pas ambigu, il n'est pas nécessaire de lui donner un nom
Laxisme dans l'écriture des preuves
Considérations logiques & conclusion
Théorème de Diaconescu
Références
Dans cet article écrit en collaboration avec mon étudiant Matthieu Herrmann, nous donnons une explication des conjonctions 'E et F' et implications 'E implique F', dans lesquelles l'énoncé F n'est correctement formulé que quand E est vrai. Cette situation est très courante en mathématiques, même élémentaires. L'idée est que ces opérations jouent par rapport à la notion de supposition le même rôle que les quantificateurs par rapport à celle de déclaration. Nous expliquons également, et c'est là notre principale motivation, le lien entre ce phénomène, deux principes fondamentaux des mathématiques, et le langage vernaculaire des mathématiques.
400 KO (17 pages)