I° Poème de la révolte politique : Victor Hugo « Réveillez-vous, assez de honte ! »
Hugo s'adresse aux hommes de son temps, à ses contemporains.
Il les invite à se rebeller, à se révolter, à prendre les armes « brisez vos fers, forcez vos geôles », « levez-vous ! Foudroyez et la horde et le maître » « prends ta fourche, prends ton marteau, arrache le gond de ta porte, emplis de pierres ton manteau ! » « Délivrez, frémissants de rage, votre pays de l'esclavage »
Hugo présente les Révolutionnaires comme des héros, des braves « les hommes de 92 affrontaient 20 rois combattants » ; « vos pères bravaient les titans ! »
Cette comparaison permet de faire la démonstration que si les prédécesseurs ont réussi à terrasser des géants (des rois dont les familles étaient en place depuis des siècles), renverser Napoléon III, à peine en place, isolé, ne devrait pas être trop difficile. Il va même, dans la dernière strophe dire que sans révolte, ils ne sont pas dignes d'être leurs descendants.
Il compare le combat à venir avec des victoires passées qui ont eu lieu contre toute attente, comme lorsque ceux qui étaient armées de bâton, pouvaient « vaincre un bastion, rompre une muraille, prendre cent canons vomissant la mitraille »
II° Poème de la révolte sociale : Louis Aragon « Je proteste »
Il s'agit d'un cri de refus car Aragon dit à plusieurs reprises « je proteste » (il s'agit d'un refrain, puisqu'il est répété à la fin de chaque strophe.
Aragon refuse l'aspect injuste d'une vie de souffrance et de mort.
Il évoque les amours brisés et la solitude, la perte de quelqu'un, la souffrance physique, pour la naïveté.
La construction des strophes est toujours la même : c'est le même son en fin de vers pour la premier et le dernier vers, et trois sons identiques au milieu, puis le refrain « je proteste ». Exemple avec la troisième strophe :
Pour les os qui se brisèrent
Les femmes à cris accouchant
La sécheresse des champs
Et l’égorgement du chant
Pour la faim, pour la misère
Je proteste
La succession de ces situations tend à prouver à quel point la vie est injuste.
III° Poème de la révolte environnementale : Mickey 3D, « il faut que tu respires »
Cette chanson apparaît destinée à la prochaine génération, celle qui représente l'avenir
L'homme détruit tout et ne respecte pas la nature, au mépris de son propre futur.
L'invasion de la nature par l'homme est rapide (changement du temps, on passe de l'imparfait au passé composé) « en deux temps trois mouvements l'histoire était pliée » et violent « des coups de pied dans la gueule ».
« Les flèches dans la plaine » ont deux sens : tout d'abord elles indiquent les directions sur les routes que l'homme a tracé, mais elles rappellent aussi les flèches qui servaient à chasser pour tuer les animaux.
Le narrateur se projette dans un avenir très proche pour expliquer que la destruction de l'environnement aura un impact sur nous.
Le narrateur imagine le récit de ce qu'on pouvait faire aujourd'hui mais raconté dans un temps futur : des choses banales apparaîtront extraordinaires, comme « manger des fruits dans l'herbe allongés dans les prés ». Il anticipe la nostalgie que nous aurons de notre époque.
L'homme d'aujourd'hui est considéré à la fois comme une victime du système (il est bien obligé d'accepter les règles de ce système s'il veut vivre), et c'est donc un esclave ; mais c'est aussi un assassin, car il sait que son mode de vie détruit la planète et que donc il contribue à cet assassinat.
La fin de la chanson est très noire, très pessimiste, puisque le monde est « une trou qu'on remplit tous les jours comme une fosse à purin » : bref pour lui, on ne va pas s'en sortir.
IV° Poème de la révolte sociétale Eddy de Preto, « virilité abusive »
Le chanteur se met à la place d'un père qui exige que son fils se conduise comme un homme dans toute la chanson, sauf à la toute fin où il lui répond.
Apparemment, le père a une image très clair de ce à quoi doit ressembler son fils. Or, ce dernier ne partage pas cette vision, et il veut être celui qu'il a envie d'être. C'est pourquoi la situation a l'air très tendue entre les deux.
Le père donne des ordres à son fils : il lui dit ce qu'il sera, sans lui laisser de choix, et ce personnage devra être un homme, un vrai, qui jamais ne doute, qui jamais ne montre ses sentiments.
Pour le père, l'homme est fort, musclé, il ne pleure pas, pas de gestes féminins, il aime le foot, il doit prendre les héros en référence, doit être bagarreur, il ne croise pas ses jambes, il domine, méprise les faibles. C'est donc une vision totalement caricaturale de ce que doit être l'homme.
L'auteur de cette chanson considère cette vision de l'homme comme étant une contrainte, une sorte de dictature : la société (par le relais du père ici) force les garçons à se comporter d'une certaine manière, tout autre comportement étant rejeté.
L'homme doit être tellement musclé que l'être plus que lui relève de la rêverie. S'il a un geste féminin, c'est l'équivalent d'une castration. La tactique, c'est un truc de femme. Il doit forcément être un champion (or, là, tout le monde ne peut pas l'être)...