I° Des migrants de plus en plus nombreux et divers
En 2019, la planète a compté 258 millions de migrants, soit 3.4% de la population mondiale. certains forment des diasporas, comme les Chinois (50 millions) ou les Indiens (30 millions). Les motivations de ces migrations, plus ou moins volontaires, sont diverses : ambitions professionnelles pour les travailleurs qualifiés (expatriés ou jeunes du programme Erasmus+), regroupement familial, recherche de meilleures conditions de vie, transferts de fonds vers le pays d'origine, fuite face à une menace...
En 2018, les migrations forcées ont impliquées 71 millions de personnes dans le monde (85% se situant dans des pays en développement, et 80% se réfugiant dans un pays voisin). 26 millions sont des réfugiés (6.7 millions de Syriens, 700.000 Rohingas), 41.3 millions sont des déplacés, 3.5 millions, des demandeurs d'asile. Tous fuient la guerre, les discriminations ou les effets du réchauffement climatique. Par exemple, plus de 13 millions d'enfants africains sont déracinés.
vidéo : réfugiés ou clandestins ?
II° Des flux migratoires à toutes les échelles
Les flux sont souvent régionaux car les migrants privilégient liens culturels ou économiques, proximité géographique : c'est le cas à l'intérieur de l'Asie et de l'Europe, les principales régions d'accueil.
Les migrations concernent en majorité des pays du Sud qui représentent à la fois la première région de départ, mais aussi et surtout, la première région d'accueil de ses flux migratoires. Ainsi, les flux de migrants allant du Sud vers le Nord sont largement inférieurs aux flux allant du Sud vers le Sud. Par exemple, les flux de migrants indiens ou égyptiens pallient les manques de main d’œuvre des pays du Golfe Persique où ils demeurent des étrangers. Les inégalités de développement continuent à jouer à toutes les échelles : entre pays d'Europe (les travailleurs polonais qui vont chercher du travail en Grande Bretagne, en Allemagne ou en France), entre pays du sud (les travailleurs népalais, indiens, qui vont travailler sur les chantiers qataris de la prochaine coupe du monde), entre nord et sud...
les ouvriers immigrés au Qatar, des esclaves ?
III° Des parcours migratoires très compliqués
Les politiques migratoires sont de plus en plus restrictives : visas obligatoires, quotas de migrants, droit d'asile aléatoire... Les contrôles aux frontières sont renforcés : l'agence européenne Frontex est chargée de surveiller celles de l'espace Schengen. Pour bloquer les clandestins, certains États construisent des murs (USA/ Mexique, Israël/Palestine), des barrières de barbelés coupants (Hongrie/Serbie).
Les migrants errent souvent des mois avant d'atteindre leur but, à la merci de passeurs sans scrupule, retenus dans des camps, renvoyés dans leur pays. La traversée de la mer Méditerranée ou des Alpes est fatale à nombre d'entre eux, malgré l'aide humanitaire.