En 2010, Ariane a fêté le 40ème anniversaire de son premier vol. Les fusées européennes se sont imposées à la première place mondiale pour le lancement de satellites de communication. Cette réussite est le fruit d'une union des principaux pays européens sur la plan spatial en 1973, lorsque l'ESA (Agence Spatiale Européenne) a été créée. La France est le principal moteur de ce projet. D'ailleurs, la principale base de lancement est située à Kourou, en Guyane, un des départements français d'outre-mer.
Document 1. le programme Ariane
vidéo réalisée par euronews pour les 50 ans du programme spatiale européen.
Document 2. Pourquoi installer une base de lancement de satellite à Kourou ?
En 1958, lorsque le général de Gaulle prend le pouvoir, il veut que la France devienne l'égale des USA et de l'URSS : il décide donc de lancer le pays dans la course à l'espace en créant le Centre National des Études Spatiales (CNES). Dans un premier temps, les sites de recherche s'installent en Algérie. Mais lors de l'indépendance algérienne obtenue en 1962, les Français doivent réfléchir à un autre site où s'installer.
Alors que divers sites étaient pressentis, 14 avril 1964, le choix du Premier Ministre, Georges Pompidou, se porte sur la Guyane, qui présente de nombreux atouts :
• Une large ouverture sur l'océan Atlantique favorise toutes les missions spatiales, des lancements aussi bien vers l'Est (pour l'orbite géostationnaire) que vers le Nord (pour l'orbite polaire) avec un minimum de risque pour la population et les biens alentour.
• La proximité de l'équateur (5,3° de latitude Nord) qui permet de bénéficier au maximum de l'effet de fronde (énergie fournie par la vitesse de rotation de la terre autour de l'axe des pôles) ; cet effet procure au lanceur un complément de vitesse de l'ordre de 460 m/s.
• La faible densité de la population (45000 habitants en 1964 sur un territoire de 91000 km2, soit 1/6e de la France), fortement concentrée sur la bande côtière.
• La possibilité d'installer sur les collines environnantes des moyens de poursuite (radars et antennes de télémesure).
• Un site bien ventilé et un climat très supportable malgré sa position équatoriale.
• Une zone à l'abri des cyclones et des tremblements de terre.
• Des infrastructures existantes relativement simples à adapter aux besoins du futur centre spatial (routes, aérodrome, ports, télécommunications, etc.).
Document 3. Le site de lancement (le Centre Spatial Guyanais s'étend sur près de 300 km2. Depuis 1979, près de 300 fusées ont décollé de ce site pour seulement 9 échecs)
Document 4. Premier lancement réussi pour Ariane 5 en 2020
Document 5. Arianespace et ses concurrents
La fiabilité d'Ariane 5 est l'atout numéro 1 d'Arianespace pour rester leader mondial
Face à ses deux concurrents les plus féroces SpaceX et le russe ILS, mais actuellement tous les deux moribonds, Arianespace va faire une belle année 2016. Elle le doit en grande partie à la fiabilité d'Ariane 5 ainsi qu'aux deux autres lanceurs basés au centre spatial de Guyane (CSG), Soyuz et Vega. Car Arianespace délivre à l'heure les satellites sur orbite.
"Nous avons eu un record de performance sur Ariane, un record de fiabilité", a expliqué le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël. "L'une des qualités d'Arianespace est le niveau de fiabilité" de son lanceur.
(...)
Ainsi à l'occasion de la World Satellite Business Week organisé à Paris par le cabinet Euroconsult, Arianespace a annoncé la signature de trois nouveaux contrats GEO (géostationnaire) avec Ariane 5, l'un pour l'agence spatiale indienne ISRO et deux autres tenus confidentiels. "Nous avons plus de 50% de part de marché dans le domaine des télécoms", s'est réjoui le PDG d'Arianespace. (...)
Les récents déboires de SpaceX vont-ils faire le bonheur d'Arianespace? Pas sûr. "Nous sommes quasiment complets jusqu'en 2018, nous n'avons jamais eu autant de satellites à lancer", a expliqué Stéphane Israël. Pour l'heure il ne peut proposer qu'un seul créneau en 2018. Mais il ne désespère pas de glisser deux Ariane 5 supplémentaires, l'une en 2017, l'autre en 2018, pour piquer des clients qui pourraient être déçus par SpaceX. "Nous avons des discussions préliminaires avec des clients qui recherchent des solutions pour 2017 et 2018", a-t-il indiqué. (...)
Enfin, les Japonais préparent plutôt un nouveau lanceur commercial pour la prochaine décennie avec le projet H3 lancé en 2014. A ce jour, le lanceur H-IIA reste très cher et peu disponible, étant réservé aux missions institutionnelles japonaises.
article paru dans la Tribune, 13 septembre 2016
Questions
1. A quoi servent les fusées lancées par Ariane (doc 1, 4 et 5)
2. Quels sont les avantages de localisation du centre spatial guyanais de Kourou (doc 2 et 3) ?
3. Relevez les éléments qui témoignent du rôle majeur de la France dans ce projet (doc 1 et 2).
4. Pourquoi peut-on parler d'un contexte concurrentiel pour Ariane en 2020 (doc 5) ?
5. En partant de l'analyse des documents et de la vidéo, montrez en une dizaine de lignes qu'Ariane est un succès européen.