Cours n°1 : La lutte pour
l'indépendance
Comment l'Inde et l'Algérie vont elles accéder à l'indépendance ?
I° Après 1945, un contexte favorable aux indépendances
La deuxième guerre mondiale a affaibli les grandes puissances
coloniales que sont notamment la France et le Royaume-Uni. Non
seulement, des mouvements indépendantistes se font de plus en
plus entendre, mais en plus, les deux grands (USA/URSS) sont
opposés à la colonisation au nom du « droit des peuples à
disposer d'eux-mêmes ». Alors qu'en Inde, les Britanniques ont
bien conscience qu'il est impossible de garder cette gigantesque
colonie contre son gré, les Français, qui viennent de perdre
l'Indochine (juillet 1954) refusent d'envisager de « lâcher »
l'Algérie.
II° 1947, la fin de l'empire des Indes britanniques
En 1947, la GB envoie lord Mounbatten négocier les conditions de
l'indépendance de l'Inde. Face à lui, les indépendantistes sont
« coupés » en deux camps : le Parti du Congrès (de Gandhi) qui
veut conserver une Inde unie et la ligue musulmane (de Jinnah) qui
veut un État musulman indépendant. La double indépendance
survient en août 1947 : l'Union indienne majoritairement
hindouiste et LES Pakistan musulmans, distant de 1500 km l'un de
l'autre. Tout de suite après, des millions de personnes sont
déplacées (musulmans fuyant l'Inde et surtout hindouistes fuyant
les Pakistan).
III° 1954-1962, la guerre d'Algérie
Elle éclate avec les attentats du 1er novembre 1954, appelés la
« Toussaint Rouge ». Le problème, c'est qu'il s'agit d'une colonie
de peuplement (sur la dizaine de millions d'habitants, près d'un
million sont des « Européens »). Ces attentats sont le fait d'un
mouvement appelé le Front de Libération Nationale (FLN). En
1956, pour faire face à la rébellion, les autorités françaises
décident l'envoi du « contingent ». Pour faire face à la technique
de guérilla menée par le FLN et sa branche armée l'ALN, l'armée
française va avoir recourt à la torture. Le 13 mai 1958, une
immense émeute à Alger provoque le retour au pouvoir du
Général de Gaulle. Ce dernier met en place la Vème République
(toujours active aujourd'hui) et propose en 1959 un référendum
d'autodétermination. Malgré les attentats de l'OAS, les
négociations aboutissent aux accords d'Évian le 18 mars 1962,
puis à l'indépendance de l'Algérie, le 3 juillet suivant. Cet
événement est suivi par le départ de près d'un million de Français
du territoire algérien et surtout par les exactions à l'encontre des
harkis (Algériens qui avaient choisi de se battre aux côtés de la
France).
Cette guerre a fait 30.000 morts côté français et dix fois plus côté
algérien. Les traces sont encore durables dans les mémoires.