Ouest France – dimanche 22 Décembre 2013
Rapahaël Morvan, Guilviniste, 16 ans, apprenti pâtissier à Cuzon, Quimper.
J'ai choisi ce métier parce qu'il me permet de créer. On a beaucoup de liberté dans le choix des ingrédients : fruits des bois ou exotiques, sucré et salé, on peut tout combiner. Tout ce qui est innovation me plaît. Tout ce qui claque à l'oeil aussi. Je viens par exemple de préparer une bûche chocolat framboise avec une décoration en tortillons de chocolat : c'est une satisfaction personnelle de voir un beau produit fini ! Mon grand-père était boulanger à Saint-Guénolé où j'ai passé des grandes vacances : ça a sûrement influencé le choix de mon métier.
J'ai débuté ma formation de deux ans en alternance après ma 3e, une fois obtenu le brevet des collèges, en septembre 2012. Je prépare le CAP de pâtissier, que je passerai en mai-juin, au centre de formation des apprentis de Cuzon à Quimper, où je suis interne.
Je passe une semaine par mois à l'école en moyenne. Et je suis en contrat d'apprentissage au Fournil de l'Arvor, où je travaille 35 heures par semaine : de 6 h à 12 h tous les jours, sauf le jeudi, jour de repos. Le patron, mon maître de stage et un ouvrier pâtissier me forment au métier. On est aussi présent 35 heures hebdomadaires à l'école, où les journées sont de huit heures. À côté des cours généraux (maths, français, histoire-géographie), on a toute une journée de pratique pour travailler ce qu'on ne voit pas en entreprise (feuilletage et pâte à choux par exemple), un cours d'arts appliqués qui nous aide pour la déco sur les gâteaux et d'autres cours comme celui de sciences appliquées que j'aime beaucoup.
Je me lève à 5h
Ayant vu mon grand-père partir au travail à minuit, je connais depuis longtemps les contraintes de ces métiers. Comme je me lève à 5 heures pour être au travail à 6, je me couche vers 22 h. Il y a un décalage avec les copains. Mais j'ai mes après-midi et cinq semaines de vacances, comme tous les salariés. Et j'ai une paie de 550 € par mois. Je n'ai pas de regrets, c'est un choix de vie. Je suis motivé à fond. C'est ce métier que je veux faire.
Après le CAP, je compte poursuivre un an en mention complémentaire pâtisserie chocolaterie glacerie confiserie et dessert à l'assiette, pour compléter mes connaissances. Je pense ensuite préparer un CAP de chocolatier. Je veux prendre des appuis pour être au top avant de me fixer en entreprise. J'aimerais travailler un jour dans un grand restaurant. Je compte bien voyager, aux Etats-Unis ou en Australie ! »