TOURNUS Saint Philibert

Saint-Philibert de Tournus est un ancien monastère bénédictin situé à Tournis, dans le département de Saône-et-Loire.

L'abbaye Saint Philibert est un véritable chef d’œuvre de l’art roman des 11ème et 12ème siècles. Sa haute silhouette entourée de remparts surplombe la ville ancienne.

L’église abbatiale, le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire et le cellier se visitent.

L’architecture unique de la nef offre une luminosité saisissante.

La crypte et la chapelle haute sont également à voir.

Entre 1008 et 1028, élection de l'abbé Bernier. Il entreprend la reconstruction de l'église antérieure incendiée, en commençant le chevet, les cinq chapelles rayonnantes et le transept avec pour chaque bras une abside semi-circulaire orientée.

Entre 1028 et 1056, saint Ardain, abbé de Tournus, modifie le projet de reconstruction. Il fait entreprendre l'avant-nef (narthex) à l'ouest et construit la chapelle supérieure (Saint-Michel).

De 1066 à 1108, construction des voûtes de la nef centrale.

Le 11 février 1120, consécration de nouvelles constructions par le pape Calixte II. Deux tours, une sur la croisée et l'autre au nord de la façade, sont ensuite ajoutées.

Monument complexe, l'abbatiale de Tournus est constituée d'une crypte, elle-même composée de plusieurs espaces, d'un rez-de-chaussée, comportant chœur à déambulatoire avec quatre chapelles rayonnantes, transept à chapelles orientées, nef à trois vaisseaux augmentée de deux chapelles au nord, et enfin avant-nef à trois vaisseaux également.

Cette dernière comporte de plus un étage, à trois vaisseaux se superposant aux précédents.

Il y a trois tours, dont deux sont du XIIe siècle, et la troisième plus ancienne encore. Toute l'église est couverte de tuiles creuses, sauf les deux tours du XIIe siècle, qui ont des flèches pyramidales couvertes en tuiles plates.

Le chœur reprend le plan de la crypte. Il y a autour du sanctuaire, un déambulatoire, autour duquel rayonnent cinq chapelles.

Sauf le cul-de-four de l'abside et la coupole de croisée, tout ce niveau (transept, chœur, déambulatoire et chapelles) est voûté de berceaux plein cintre.

Le sol du déambulatoire supérieur était recouvert d'une splendide mosaïque (fin du XIIe siècle) représentant les signes du zodiaque et les mois de l'année en alternance, symbolisés dans des médaillons circulaires. Ce somptueux revêtement du sol a été usé par la circumambulation des pèlerins autour des reliques.

Il suit le parcours du soleil, les médaillons du printemps étant à l'est, ceux de l'été au sud, et indique donc le sens de circulation.

Le chœur reçoit l'éclairage direct grâce à un étage supérieur (1110-1120), surplombant le toit du déambulatoire et des chapelles. Cet étage est beaucoup plus travaillé, comportant des frises et corniches sculptées du début du XIIe siècle.

La nef de l'abbatiale Saint-Philibert est une vaste salle haute, aérée et lumineuse. Elle est subdivisée en cinq travées dans le sens est-ouest, et en trois vaisseaux dans le sens nord-sud. Toutes les maçonneries verticales, autrefois enduites d'un mortier de chaux et badigeonnées ou peintes, ont été décapées au début du XXe siècle.

L'avant-nef ou narthex est construite à l'ouest de la nef. C'est un bâtiment qui est à la fois moins large et légèrement plus élevé que la nef. À l'extérieur, on observe une maçonnerie de petit appareil ocre avec insertion de rangs de moyen appareil blanc, mais d'une manière relativement irrégulière.

L'étage, dénommé chapelle Saint-Michel, surplombe la salle du rez-de-chaussée. Il est largement éclairé par une série de meurtrières à large ébrasement intérieur, puis, dans les murs du vaisseau central, par de grandes fenêtres en plein cintre.