MOZAC Abbatiale

Mozac est une commune du Puy de Dôme.

Aucune date précise n'est connue, mais au vu du style architectural, on peut déduire que le début du XIIe siècle voit la construction de l'abbatiale romane, appelée par convention Mozac II. Elle remplace la première église préromane dont subsistent la tour porche occidentale et la crypte.

Sur le troisième pilier de la nef centrale à droite en partant de l'ouest, face nord, à 2,40m, une inscription gravée en latin rappelle le nom du fondateur de l'église : BEGO DE LASTIC MILES FUNDATOR (« Bégon de Lastic, chevalier, fondateur »)

L'abbatiale de Mozac a fasciné les plus grands spécialistes de l'art roman. Ils ont tous insisté sur la qualité de ses chapiteaux et ont considéré le « maître de Mozac » comme le précurseur d'un style auvergnat.

La nef de l'abbatiale contient quarante-cinq chapiteaux romans, qui sont restés en place, car ils n'ont pas été touchés par les tremblements de terre du XVe siècle.

Le linteau en bâtière roman dit de « l'Hommage » se situe au-dessus de l'ancienne porte (aujourd'hui murée) qui permettait de circuler entre le bras sud du transept et le cloître.

Il est le seul élément du cloître datant du XIIe siècle qui est resté en place.

Le linteau représente au centre de la composition une Vierge en majesté assise sur un trône en tenant sur ses genoux l'Enfant Jésus. Ils sont tous les deux couronnés et auréolés.

Les doigts de la Vierge sont exagérément longs ; ils montrent dans l'iconographie romane sa puissance (cf. les sculptures du Maître de Cabestany en Roussillon)

L'Enfant bénit de sa main droite et tient de l'autre main, contre son buste, l'Ancien Testament. Tous deux regardent droit devant eux.

Ce thème est celui utilisé pour les statues en bois peint de vierge à l'enfant en Auvergne, l'enfant étant déjà un garçonnet avec un comportement d'adulte.

La châsse de saint Calmine est la plus grande châsse en « œuvre de Limoges » (opus lemovicense) qui nous soit parvenue. Elle fut créée pour enchâsser les relique de saint Calmine, fondateur de l’abbaye au VIIème siècle, ancien sénateur romain devenu, selon la tradition, duc d’Aquitaine et comte d’Auvergne.

Il fallut, après les tremblements de terre du 15è siècle, démolir le chevet, le transept et les parties hautes de la nef, ce qui fait que ces parties de l'église sont malheureusement gothiques.