CLERMONT-FERRAND Notre Dame du Port

Notre-Dame-du-Port est une église collégiale de facture romane, qualifiée tardivement de basilique, située à Clermont-Ferrand (Puy de Dôme).

Elle a été construite aux 11è et 12è siècle, sans qu'une date plus précise puisse être avancée. Un seul document d'époque permet de dater la fin des travaux autour de 1185.

La basilique fait partie des dix églises romanes « majeures » de Basse-Auvergne et plus précisément des cinq églises majeures de type complet, avec l'église Saint-Austremoine d'Issoire, la basilique Notre-Dame d'Orcival, l'église de Saint-Nectaire et l'église Notre-Dame de Saint-Saturnin.

Construite en arkose blonde, une sorte de grès, elle a une harmonie presque parfaite qui serait due à l'application du nombre d'or (?)

Le plan est en croix latine de type basilical à six travées dans la nef flanquée de bas-côtés simples voûtés d'arêtes.

Un transept régulier avec une chapelle semi-circulaire orientée sur chaque croisillon.

La décoration de l'intérieur se caractérise par sa sobriété, avec un chœur surélevé, entouré d'un déambulatoire sur lequel s'ouvrent quatre chapelles rayonnantes.

Le chevet est un exemple de l'art roman auvergnat, comportant de fines mosaïques.

Les chapiteaux, parmi les plus beaux d'Auvergne, représentent notamment des scènes inspirées de la Bible, comme « Adam et Ève chassés du Paradis », mais aussi de la Psychomachie de Prudence, comme « le combat des vices et des vertus ».

Quatre, sur les huit couronnant les colonnes du sanctuaire, sont historiés et présentent un intérêt exceptionnel.

Ils sont pour l'ensemble signés du sculpteur Rotbertus

Le tympan du portail latéral sud, par le passé entrée principale de l'édifice, est orné de plusieurs scènes sculptées sous un linteau à bâtière, dont un Christ pantocrator.

Quant aux pierres multicolores formant la marqueterie du revêtement visible au chevet de l’église, ce ne sont pas des marbres venus de loin comme on en employait aux temps mérovingiens, mais des matériaux trouvés sur place : grès, laves, scories noires ou rougeâtres. Alliées aux damiers superposés, aux modillons qui soutiennent les corniches, elles constituent un décor inspiré de Rome, de Syrie ou de l’Espagne musulmane, rappelant notamment celui de la mosquée de Cordoue antérieure de 400 ans aux églises romanes d’Auvergne.

La crypte date de l'église post-carolingienne des 9è et 10è siècle; le clocher du transept est octogonal, celui du portail restauré est de peu d'intérêt.