Bourgogne

L’art roman proprement dit commence à se développer à partir de l’an 1000. Une fois passée cette date longtemps considérée à tort comme apocalyptique et effrayante, une grande impulsion de construction marque la Bourgogne.

Ce premier art roman bourguignon est influencé par des maîtres et maçons lombards venant de l’Italie du Nord. L’art lombard nous a donné les petites arcatures allégeant les surfaces maçonnées des façades, des absides et des clochers. Ces bandes lombardes sont typiques du premier art roman, mais sont employées jusqu’au 12 siècle en Bourgogne.

Les premières sculptures romanes datent également de cette période. La sculpture, concentrée sur les chapiteaux, est dérivée de modèles antiques. Elle est encore rare et incertaine. C’est surtout un répertoire végétal qu’on peut trouver à Flavigny.

Quelques rares figures humaines et orants, sculptés de façon primitive en très faible relief y marquent les prémices de la grande sculpture bourguignonne.

Au cours du 11e siècle, l’art roman se développe rapidement. Les maîtres d’œuvre ont recherché les façons de bâtir et ont expérimenté des solutions variées pour l’élévation et le voûtement. Les questions principales à résoudre étaient comment soutenir une voûte maçonnée en hauteur et comment éclairer suffisamment l’espace de la nef.

Les architectes du 11e siècle ont surtout expérimenté avec les voûtes. Les premières voûtes en pierre sur les nefs sont en berceau, faciles à construire mais elles déchargent de grandes forces sur les murs latéraux.

Bien que l’église dite Cluny II eut déjà son importance aux 10e et 11e siècles, c’est avec la construction de Cluny III que l’art clunisien connut son apogée. De 1088 à 1130, le chantier de la nouvelle abbatiale érigeait la plus importante des églises romanes de Bourgogne et la plus grande église du monde médiéval. C’était un édifice énorme et splendide, avec un grand narthex, cinq nefs, un double transept et un chœur à déambulatoire et chapelles, le tout couronné par six clochers puissants. Autour de l’église, les bâtiments abbatiaux constituent une cité monastique dans la ville.

Bien que Cluny III ait été en majeure partie détruite, on retrouve son art partout en Bourgogne.

A la fin du 11e siècle et au cours du 12e siècle, un type d’église typiquement bourguignonne se caractérise par des nefs à deux étages sous voûtes d’arêtes. La voûte d’arêtes, depuis longtemps utilisée pour les bas-côtés, est employée sur la nef centrale, assurant la stabilité et permettant facilement un éclairage direct de l’espace. Le chœur est généralement composé de trois absides, rythmées d’arcatures sur colonnettes à l’intérieur.

La grande nef de la basilique de Vézelay, construite en 1120-1140,reprend ce modèle issu de la Bourgogne du sud. Les hautes travées sont couvertes d’arêtes supportées par des arcs doubleaux bicolores. Des cordons et arcs décorés rythment la séquence des dix travées de la nef, un des chefs-d’œuvre de l’art roman.

Le grand narthex de trois travées qui la précède, datant des années 1140-1150, emploie déjà l'arc brisé.

Et en 1146, la seconde croisade commence à Vézelay: c'est le rayonnement.

Les nombreuses églises de cette période ont des plans développés, des architectures recherchées et des sculptures de qualité. Les murs sont construits en moyen appareil régulier et soigné. Les espaces intérieurs et extérieurs sont de plus en plus décorés d’arcatures, de colonnettes, de frises ou de sculptures.

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