L'abbaye de Cluny, en Saône-et-Loire, fut fondée en 910 par le duc d'Aquitaine et comte d'Auvergne Guillaume Ier.
Cluny est le symbole du renouveau monastique en Occident ; l'abbaye fut un foyer de réforme de la règle bénédictine et un centre intellectuel de premier plan au Moyen Âge classique.
Il n'en subsiste aujourd'hui qu'une partie des bâtiments et pourtant que Dieu nous protège des cisterciens, tueurs de l'expression artistique religieuse et sacrilège.
L'abbaye de Cluny fut construite en plusieurs étapes.
La construction de Cluny III, débuta vers 1080.
L'expansion de l'Ordre, le nombre de moines sans cesse croissant assistant aux offices, et les chantiers imposants ouverts dans toutes les abbayes rivales, voire simples prieurés, rendirent obsolète l'abbatiale décrite comme « bergerie étroite et vétuste » dans la Vie de Saint Hugues par Geilon vers 1115.
En 1088 eut lieu la pose symbolique d'une première pierre. En 1095, le pape Urbain II consacra deux pierres d'autel et 3 chapelles au milieu du chantier. La nef fut fermée et dédicacée en 1130, mais l'édifice était loin d'être achevé : le bras nord du transept, les tours et l'avant-nef furent, au mieux, commencés à cette date.
Interrompu au cours de la deuxième moitié du XIIe siècle, le chantier reprit au début du XIIIe siècle et vit l'achèvement de l'immense avant-nef en 1220 par l'abbé Rolland Ier de Hainaut, de style malheureusement gothique.
L'abbatiale devint alors, pour trois siècles, le plus grand édifice religieux d'Occident (187 mètres de long), jusqu'à la reconstruction de la basilique Saint-Pierre de Rome.
Le succès de Cluny, qui essaima dans toute la Chrétienté latine, était dû à son émancipation du pouvoir seigneurial et épiscopal, mais aussi à l'action de ses abbés, qui connurent une longévité exceptionnelle. Sa situation géographique, à la charnière entre Europe du Nord et du Sud, entre royaume de France et Empire, était également favorable
L'abbaye s'enrichit rapidement grâce aux dons des fidèles. Elle était un lieu de pèlerinage (plus de mille reliques y étaient vénérées!).
Ce site qui devrait historiquement être le temple même de l'art roman déçoit donc beaucoup par ce qu'il en reste de nos jours.
Ce qu'il reste de Cluny III