AUTUN Saint Lazare

Autun est une ville médiévale de Saône et Loire.

La cathédrale Saint-Lazare d'Autun fut construite au XIIe siècle

Commencée vers 1120 par l'évêque d'Autun, Étienne Ier de Baugé, elle fut achevée en 1146, le porche étant achevé quelques années plus tard.

Elle est bâtie sur le modèle de l'abbatiale de Paray-le-Monial.

Elle possède une voûte en berceau brisé, construite peu de temps après sa consécration comme cathédrale, puisqu'on ajouta des arcs-boutants à cette époque.

Le tympan est l'élément le plus remarquable de la cathédrale. Exceptionnellement, on connaît le nom du sculpteur qui fut l'auteur au moins du Jugement dernier : il s'agit de Gislebert, qui signe de son nom aux pieds du Christ (Gyslebertus hoc fecit).

On peut le décomposer en une scène centrale représentant le Christ en Majesté, surmontant un linteau et entourée de deux arcades, l'externe comprenant de nombreux médaillons figuratifs comportant des représentations des signes zodiacaux, et des travaux aux différents mois de l'année.

Le tout repose sur des colonnes à chapiteaux historiés.

La scène centrale représente un Jugement dernier, avec le Christ en mandorle.

Les nefs centrales et latérales sont en voûte brisée, non contrebalancées, à l'origine par des arcs-boutants, rendant l'ensemble assez instable.

Ces derniers ont été rajoutés au XIIIe siècle.

Les colonnes présentent de très beaux chapiteaux historiés, plusieurs étant attribués à Gislebert.

On trouve au Musée Rolin proche, l'un des premiers nus de l'histoire de la sculpture romane, représentant La Tentation d'Ève ou Ève couchée, attribué à Gislebert.

Ce linteau retiré du portail est, par les chanoines du XVIIè siècle (gênés?), représente Ève couchée, le corps ondulant dans une posture sensuelle, détournant les yeux du geste qu'elle s'apprête à commettre.

Elle tend la main dans son dos, tenant la pomme représentant le péché originel.

À droite, se trouve l'arbre de la connaissance, le serpent encore présent représentant la force qui pousse l'humanité au mal.

Le visage d'Ève est traité en deux à-plats à angle quasi droit sur l'arête du nez, dans un style proche du cubisme. Selon Malraux, c'est le nu le plus osé de l'art roman.