Étymologie de Théâtre
Du Latin "theatrum", et venant du grec "theatron", et du verbe "theasthai" signifiant "voir" "être témoin" et du suffixe "tron" ("-τρον") dénotant un lieu, un endroit.
En grec le mot "thea" ("θεα"[1]) est "l'acte de regarder", c'est aussi "un object de contemplation" et est aussi le "théâtre", le "lieu d'où l'on regarde".
(Lié au "thaumaturge", du grec "thauma" le miracle).
Le "théâtrum" latin vient ainsi du grec "théatron" [2] ("θέατρον")"qui est le lieu de représentation.
Le "théâtre" était bâti initialement en bois puis plus recemment construit en pierre comme le fut le Théâtre de Dionysos à Athènes vers l'an -350[3]. Le théâtre grec servait de salle de conseil, le théâtre y désignant l'ensemble des spectateurs. Et "Théasthai" ("θεασθαι") est le lieu d'où les spectateurs voyaient [4], les gradins.
Au théâtre :
- "Les Sotties [5] étoient des espéces de Farces caractérisées par une Satyre
effrénée, & souvent même personnelle. Il ne nous en est parvenu
qu'un très-petit nombre. Celle qui fut jouée aux Halles le
Mardi-gras de 1511, étoit un tissu de traits amers & piquans
contre le Pape Jules second."
- Le "Drame" grec ("δρᾶμα"[6]) est une part de l'obligation dont on s'acquitte
au titre de la liturgie et désignait une "action se déroulant sur
un théâtre" avant de devenir, de nos jours un évènement tragique.
- La "Tragédie" : du grec "tragodia", ("τραγῳδία") est d'abord une œuvre lyrique, puis
sera une œuvre "dramatique". En les faits la "tragodia" grecque
("τραγῳδία")[7] est initialement le "chant du bouc" ou chant
religieux qui accompagnait la sacrifice d'un bouc aux fêtes de Bacchus.
Sous Démosthène le Théâtre sera l'une des parts du principe de la liturgie : Les "chorégies" avaient alors pour but l'entretien des chœurs de danse et de chants que l'on préparait pour "la célébration des fêtes et l'amusement du peuple" [8].
Durant la renaissance les représentations théâtrales avaient lieu dans les salles de jeu de paume où les comédiens étaient entourés de spectateurs, comme aujourd'hui au cirque [9].
En 1548 [10]issus des drames, les "mystères" [11], (qui mélaient religion et profane) sont interdits par le parlement de Paris puis dans toute la France, en 1559. Le théâtre "humaniste" va naître, annoncant, mais un siècle plus tard, le théâtre du Molière.
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(2 fev 2010, 19 Janvier 2011 ; 10 mai 2021 ; 16 sept. 2022)
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Notes et références :
[1] Anatole Bailly page 919 colonne II
[2] Felix Gaffiot page 1567 colonne I
[3] Auguste Jardé, "La grèce antique et la vie Grecque", page 18. Paris Librairie Delagrave 1963.
[4] Dictionnaire classique de l'antiquité sacrée et profane. MN Bouillet tome premier.
Librairie Belin 1841. Tom premier Page 542
[5] "Bibliotheque du Théatre François, depuis son origine" Par Louis César de la Baume Le Blanc ,
Dresde Michel Groell 1768.
[6] Drama (δραμα) Dictionnaire Anatole Bailly page 537 colonne I : Action, , action se déroulant
sur un théâtre, tragédie
[7] Tragédie (dictionnaire Anatole Bailly, page 1951 colonne III) τραγωδια (tragédie)
[8] Œuvres complètes de Démosthènes Page 134. Traduction de J.F. Stievart Paris Fimin Didot 1842.
[9] Etude de linguistique générale et de linguistique latine. Textes réunis par Sylvie Mellet. Page 193.
[10] Encyclopedie de dictionnire raisonné des arts et des scinces. Denis Diderot et d'Alembert.
Lausanne Berne 1782. Volume 8, page 580 colonneII.
"Le parlement leur permit de s'établir par arrêt du 19 novembre 1548, à condition de n'y jouer
que des sujets profanes, licites et honnètes, et leur fit de très expresses defenses d'y représenter
aucun mystère de la passion ni autre mystère sacré…"
[11] Du latin "misterium" (Félix Gaffiot page 1009, colonne III), cérémonie secrète accessible
aux initiés et du grec musterion "μυστηριον", mystère, chose secrète, cérémonie religieuse,