Cochon

Etymologie de cochon

Pour le dictionnaire, publié en 1655, des "Antiquitez Gauloises et Françoises" :

Le "cochon" [1] vient du grec "Choiros" ("χοιρος" [2])" désignant d'une part un "petit 'cochon' offert pour les sacrifices de moindre importance" ; pour Platon, c'est un porc, ou un cochon engraissé, et un troisième sens de "Choiros" désigne les parties de la femme [3] "parce qu'il imite le sillon de Venus" [4].

Notre "cochon" vient de l'ancien Français "coche", et du latin "cutio" en la signification de "Clausporte" d'après le dictionnaire etymologique de Gilles Ménage [5].

La "coche" désigne aussi la truie et également la pire de injures,

"qui viendrait peut être du bas latin "troia" et pourquoi pas de la racine celte qui a

donné la "trogne" (racine celte "trwyn" : nez) sans doute onomatopéique, sur le

cri de l'animal" [6]

Ce même "choiros" en grec désigne donc à la fois un petit cochon, une sorte de poisson du nil, et les parties de la femme.

Les différents sens de ce mot se retrouvent dans le latin "porcus", le 'Porc'. (voir l'étymologie de Porc)

Ce "Choiros" grec donnera également "Choerilus" [7], nom du poète Grec contemporain d'Alexandre issu du mot grec "Chorilos" ("Χοιριλος" [8]).

Le dictionnaire Celtique de M Bullet donne "Cauch" [9] comme signifiant :

"Toutes sortes de crasses et d'ordures. Kakké en grec d'Attique, merde. De "Cauch" est venu cochon en notre langue, de Cauch, Caco Latin, chier ; Ciacco en Etrusque, Cochon."

Le "cochon", le "coche" et le "clausporte"

L'étymologie peu explicite abordée par différents dictionnaires fait référence au grec " bombax" ("βομβαξ") qui est le bruit imitant un bourdonnement, et "coche" signifiant une entaille comme celle que l'on fait à l'arrière d'une flèche.

Pour l'Etymologie Française de la science moderne, le mot "Coche" signifie également une truie

châtrée [10].

Le cochon donnera "cochonner" qui signifiait anciennement "tuer un cochon pour régaler les amis" [11]

Le dictionnaire etymologique Gilles Ménage donne le "clausporte" ou "clausiporta" pour "clausi porta" en Champagne et en Languedoc : On y apelle les "clausportes" les porcelets.

En Anjou et en Bretagne appelle des trées : "Qui est comme les paysans d'Anjou et de Bretagne appellent les truies.[12]"

D'autre part le dictionnaire Grec Français donne le "Kakké" ("κακκη [13]") comme étant un excrément tel que cité par Aristophane dans sa pièce de Théâtre, La Paix (ou Pax) au vers 162.

La traduction de ce mot grec "Kakkè" par Eugène Talbot, ne laisse aucune ambiguité sur le sens de ce mot tiré d'Aristophane (Pièce "La paix" indiqué ci dessus) :

κατα δρομαιαν πτερυγ εκτεινων (kata dromaian ptérug ekteinôv Élance-toi hardiment de terre, déploie
tes ailes rapides

ορθος χωρει Διος εις αυλας, orthos chorei Dios eis aulas monte tout droit au palais de Zeus

απο μεν κακκης την ριν απεχων apo mev kakkè ten rin apekôn détourne tes narines du caca,

απο δ'ημεριων σιτων παντων apo de émériôn siton pantôn) de ta pâture quotidienne [14]

La traduction de ce même vers d'Aristophane, proposée par monsieur Constant Poyard est beaucoup plus rangée : [15] :

"Elance-toi de terre, déploie tes ailes rapides,
et va droit au palais de Jupiter,
prive-toi de fouiller
aujourd'hui ton met quotidien."

Le cochon, le porc, la porcelaine et la cochonnerie

Notre mot "Porcelaine" vient l'Italien porcellana, signifiant un coquillage, venant du mot "porcella",

truie [16], issu du latin "porcus", et du bas-latin [17] "Porcellanae" [18].

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(12 juin 2011, 30 juin , 4 octobre, 19 mai 2012, 31 octobre 2013, 13 avril 2018, 23 mars 2019 ; 23 avril 2021 ; 06 sept. 2022)

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[1] Trésor de recherches et Antiquitez Gauloises et Françoises. Pierre Borel Médecin et conseiller
ordinaire du roi. Paris chez Augustin Courbe 1655. Page 239

[2] Dictionnaire Grec Français Anatole Bailly. Librairie Hachette. Paris 1950. Seizième édition,
page 2143 colonne III

[3] Dictionnaire Bailly ibid. page 2143 colonne III.

[4] Dictionnaire étymologique et raisonné des racines latines. Par Antoine Court de Gébelin.
Paris 1780, page 197

[5] Dictionnaire etymologique de Gilles Ménage. Paris 1750, chez Briasson. Tome I. Colonne I page 394.

[6] La parler Roueenais. Gérard Larchevêque. Le Pucheux 2007. Page 68-69.

[7] Dictionnaire Historique des personnages de l'Antiquité avec l'Etymologie et la valeur de leurs
noms et surnoms. Par François Noël. Paris Nicolle et Le Normant, 1806.Page 71
colonne I : Choerilus , nom d'un mauvais poète contemporain d'Alexandre.

[8] Ibid., Dictionnaire Anatole Bailly page 2143 colonne II

[9] Mémoires sur la langue Celtique par Jean Marie Bullet. A Lyon, Chez Veuve Reguilliat place
Louis le Grand, 1768. Tome second Page 288 :

[10] Dictionnaire d'Etymologie Française de la science moderne. Paris Firmin Didot 1862.
Auguste Scheler. Page 65

[11] Ibad, Dictionnaire d'Etymologie Française de la science moderne, page 65.

[12] Dictionnaire etymologique ou origines de la Langue Françoise par Gilles Menage, Chastelin,
Caseneuve, Besnier. Page 202 colonne I.

[13] Anatole Bailly page 1002 colonne II

[14] "Aristophanes Comoediae" édition F.W. Hall and W.M. Geldart, vol. 1.
F.W. Hall and W.M. Geldart. Oxford.

Clarendon Press, Oxford. 1907. Et traduction de Eugène Talbot..

[15] Aristophane traduction nouvelle par Constant Poyard. Paris Librairie Hachette 1865. Page 205

[16] Dictionnaire Erudit de la langue Française. Larousse 1979 edition 2009. Page 1458 colonne 1.

Porcelaine de l'Italien porcellana coquillage, de procella, petit truie; en 1298.

[17] Le bas-Latin, ou Bas latin est le latin écrit depuis la période le la chute romaine au moyen âge.

[18] Dictionarium latino-gallicum, François Noel. Paris Le Normant Père, 1825. Page 739, colonne II