Larme
Étymologie de "Larme"
De l’ancien français "lermer", "lairme", nous venant du latin "lacrima" [1].
Larmier, ou encore larmiier, larmaier, est verser des larmes [2].
En grec "dacry" ("δάκρυ "[3]) est la "larme", mot attesté en Arménien, puis Celtique et germanique [4].
Le grec "dacry" signifiant la "larme", ou une "goutte de résine", le "suc qui coule d'un arbre" [5], aurait ainsi survécu si, comme il est probable, le latin "lacryma" [6] émergerait d' un emprunt du grec' [7].
Le grec "dacry" est lui-même issu du Sanskrit "açru" [8] et "dharaçru" [9] « un torrent de larmes. »
En les faits, au XIe siècle, "lacrimalis"désignant ce qui à rapport avec les larmes est venu à désigner la glande qui sécrète les larmes
Dans le livre de Sydrac le philosophe (XIIIe et XIVe siècles) :
"les ieus qui lerment souvent si avient de la tendrece du cuer [10]"
[Les yeux qui pleurent souvent viennent de la tendresse du cœur]
Dans la vie de saint alexis, écrit du XIe siècle paragraphe 194 :
« Pour la pucelle y out mainte lerme plourée. [11]
Avequez son segnieur fu la belle enterée. »
[Pour la pucelle il y eut mainte larmes versées
Avec son Bénit fut la belle enterée]
Et le paragraphe 95 du même ouvrage :
"Sire Alexis, tanz jorz t'ai desirret,
E tantes lairmes por le ton cors ploret…" [12]
[Sire Alexis tant de fois t’ai désiré
Et nombre de larmes pour ton corps versées…]
Larmes n’étaient pas synonymes de pleurs ; l’un désignait les gouttes d’eau qui tombent des yeux, l’autre signifiait lamentation [13].
Pour les dictionnaire étymologique des mots français, « Larme » nous vient du provencal lagrema et vieux français Lairme depuis le provencal « lacrima » « lagrima » [14]. Le verbe larmoyer du vieux Français Larmier, du provencal « Lagremeiar » [15]
En les faits : larmer est pleurer, verser des larmes.
Pour le dictionnaire de la Furetière une larme est cette :
« Eau qui sort du coin de l’œil par la compression des muscles, causée par quelque
douleur, affliction, fluxion, ou par quelque agent extérieur. » [16]
Le « Lacrymatoire » [17] est une petit vase où les Romains conservaient les larmes versées aux funérailles d’un mort.
Un « Larmier » [18] est une saillie d’un toit pour empêcher l’eau de couler le long d’un mur.
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(24 juin 2019 ; 26 avril 2021 ; 10 sept. 2022)
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Notes et références :
[1] Dictionnaire Latin Français Felix Gaffiot. Page 880, colonne III. Lacrima, lachrima ou lachruma : larme.
[2] Dictionnaire Godefroy. volume 4, page 726, colonne III
[3] Dictionnaire Grec Français. Anatole Bailly Hachette Edition 1963 page. Page 427, colonne II.
[4] Dictionnaire Allemand Français. Pierre Grappin . Editions Larousse, 1963. Page 732 colonne II.
[5] Dictionnaire Français Grec. Eugène Talbot, Paris Delalain Frères. Page 768, colonne I
[6] Dictionnaire Etymologique de la langue Française. Par Jean-Baptiste de Roquefort.
Paris 1829, Decourchant
tome 2, page 11, colonne I
[7] Pierre Chantraine. Page 249, colonne II.
[8] Dictionnaire Sanskrit, N Stchoupak L Nitti et L Renoud; Paris Adrien Maisonneuve 1959,
page 98 colonne I.
[9] Dictionnaire Sanskrit, ibidem, page 341, colonne I.
[10] Dictionnaire Godefroy, volume 4, page 726, colonne II
[11] Vie de saint Alexis.Bibliothèque de l'Ecole des Hautes Etudes. Gaston. Paris.
Librairie A Frank, 1872. Fascicule 7,
194, page 387
[12] Ibidem Gaston. Paris. Librairie A Frank, 1872. Fascicule 7 paragraphe 9
[13] Dictionnaire historique de l'ancien langage François depuis son origine jusqu'au siècle de Louis XIV.
Jean Baptiste de La Curne de Sainte Palaye. Niort 1882. Louis Favre. Tome 7 (H-M)
Page 150 colonne II.
[14] Glossaire roman des chroniques rimées. Par Emile Gachet. Bruxelles 1859, M Hayez
imprimeur de l’académie royale de Belgique page 280 colonne II : Larmier.
[15] Dictionnaire d’étymologie Française d’après les résultats de la science moderne.
Par Auguste Scheler, docteur en philosophie, bibliothécaire du roi des Belges. 1862,
Bruxelles Auguste Schnée , éditeur. Et Paris,
Librairie de Firmin didot.Page 197, colonne I
[16] Dictionnaire Universel contenant généralement tous les mots François tant vieux que modernes,
& les termes des sciences et des arts. Tome Second E – N Par Messire Antoine Furetière,
Abbé de Chalivoi, membre de l’Académie Françoise.
Seconde edition. A la Haye et a Rotterdam, chez Arnoud et Reinier Leers, 1701. Avec privilège.
[17] Dictionnaire Etymologique des mots François dérivés du grec. Tome Second. J.B. Morin
Censeur des etudes au Lycée de Clermont-Ferrand. Seconde edition. A Paris 1809,
de l’imprimerie impériale.
[Horace : nova fictaque nuper habebunt verba fidem, si Graeco fonte cadant, parce detorta.
La fortune d’un mot est assurée si venant du grec il se plie au latin sans détour] Page 34.
[18] Ibidem. Dictionnaire Etymologique des mots François dérivés du grec.