Cocagne

Le "pays de cocagne", son pastel et la guède

Le pastel [Isatis Tinctoria] est une plante tinctoriale. Le "Pays de Cocagne" où cette plante était cultivée est un territoire situé entre Toulouse, Albi et Carcassonne.

La "Cocagne" ou la "guède" ou "vouede" dont on tire la couleur bleue, appellée pastel, se réduit d'abord en petits pains que l'on nomme cocagne, d'où vient le nom de pays de cocagne qu'on donne aux pays où l'on cultive cette plante [1]

Au moyen age, dû au manque de moyen pour conserver une couleur, la Vierge, dont la cape était auparavant noire, puis de la couleur de Sienne ou rouge, devient bleue lorsque colorée
au pastel
[2] et fait croître la demande de pastel ce, au détriment des fabricants de la garance, le rouge.

Etymologie de "cocagne"

L'origine du mot "guède" n'est pas certaine. En germain " Waizda, se disant "woad" ou "wad" outre Manche.

Il pourrait dériver d'une racine indo-européenne : "gheld" qui signifie briller, s'agissant surtout des matières jaunes (les fleurs de pastel le sont). Il peut aussi s'agir s"une ville de l'ancienne Rome, Gaudum, Gualdo, qui cultivait la guède de manière extensive. Dans tous les cas, l'antique forme a donné glastum, glastum herba, que l'on trouve chez les auteurs latins de l'antiquité, qui est à l'origine, sans doute, du toponyme outre manche Glastonbury, "lieu de la Guède".

Un pays de Cocagne :

Pays imaginaire dans lequel on mène une d'abondance. Cocagne désigne ainsi la chance dans les régions méridionales, d’une vie envieuse due à la guède….

La cocagne :

Mais, à constater la diversité et des soins et des opérations necessaires pour transformer les feuilles de pastel en boules de guèdes, puis ensuite pour traiter le produit odorifère et malséant qui deviendra la teinture bleue pastel, on peut douter que le pays de Cocagne soit réellement un paradis pour les exploitants.

La cocagne est une friandise que l'on attrape au sommet du mât de cocagne lors des foires des pays du nord.

Origine de Cocagne

Son origine vient de la région de Toulouse et du Lauragais. La "cocanha" était au Moyen Age, une boule de feuilles séchées de "pastel", qui se vendaient à prix d'or dans tout le monde civilisé, et qui servait de base tinctotale pour la coloration des tissus.

C'était à l'époque la seule teinture durable, et elle a fait l'immense fortune de cette région (Toulouse était d'ailleurs gérée à cette époque par des bourgeois, les Capitouls [3]).

L 'histoire générale et particulière des finances en son chapitre consacrée au tarif de 1664 décrit la différence des taxes entre la Guède et le Pastel étranger imposé à l'entrée…

[.] Il faut ajouter à cette observation, que s'il n'y a pas erreur au Tarif, c'est qu'on a voulu favoriser le pastel du crû du Royaume, en l'imposant sous le terme de guède, et ne désignant pour cet effet dans l'article du pastel, que celui des pays étrangers. Cette faveur, qui regarde particulièrement la province du Languedoc, où la culture du pastel est d'un objet considérable, ne paraîtra pas surprenante, quand on saura que cette province, non contente d'une telle modération des droits, ne s'est pas fait un scrupule d'en demander l'exemption entière, qu'elle a obtenu par les arrêts du 4 septembre 1666, 12 octobre 1688 et autres.[4]

Rédaction en cours

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(2012-02-06, 07 décembre 2013, 01 avril 2019 ; 14 novembre 2020 ; 23 avril 2021; 06 sept. 2022)
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Notes et références :

[1] Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des arts et des métiers. Publié par M Diderot et par M D'Alembert.
Lausanne, Berne 1782. Volume 8. Page 331 colonne II

[2] Michel Pastoureau. L’Eglise et la couleur, des origines à la Réforme. Bibliothèque de l’Ecole
des Chartres, année 1989. Page 213, « Aux vierges noires ou sombres de l’an mil ont succèdé
les vierges rouges (XIIe siècle), bleue (XIII-XVe siècle), dorées (âge baroque) et enfin blanches… »

[3] Les capitouls, capitous ou capitols sont les échevins de Toulouse.

[4] Histoire générale du tarif de mil six cens soixante-quatre. A Paris 1746, chez De Bure l’ainé, Quay des
Augustins à S. Paul Tome II. Page 720.