Pénélope

Chantée par Homère, Pénélope, la femme d'Ulysse, est la fille d'Icarios [1] et de la naïade Périboa. Elle est une des nièces de Tyndare qui pour récompenser Ulysse de ses bons conseils, incitera Icarios à marier Ulysse et Pénélope.

Lorsqu'Ulysse, à la suite d'une ruse de Palamède, partit pour la guerre de Troie, son épouse, Pénélope, dit à ses prétendants qu'elle choisirait l'un d'entre eux lorsqu'elle aurait terminé son tissage. Mais, afin de faire durer l'attente, le travail qu'elle tissait le jour, elle le défaissait la nuit.

D'où son nom : "celle qui sait et défait son tissage".

Pour Hérodote, Pénélope (Πηνελόπη [2] ) est la mère du dieu Pan.

Etymologie de Pénélope

"Pénélope", est "Pénélopéia" ("Пηνελοπεια") [3]. Venant des mots Grecs "péné" (πηνε) le fil de tisserand, et de "elopeia" ("ελοπεια") signifiant " défaire ".

Le dictionnaire Chantraine [4] donne le mot grec "péné" ("πηνη") qui désigne les fils enroulés de la trame de tissage, ou bien le fil du tisserand [5], et l'acte de "tisser" ou bien désigne la laine.

Pénélope vient d'autre part du mot grec "elopeia" ("ελοπεια") qui signifie défaire, verbe issu du verbe grec "olopto" ("ολοπτω [6]") déchirer, arracher.

Pénélope, le nom de l'épouse signifiant : Qui tisse le jour et "défait le tissage" la nuit.

Cette étymologie de Pénélope est reprise par James Joyce depuis ces deux mots grecs "Pene" et elopeia" [7] au sens de "défaire le fil tissé".

Le premier élément de son nom vient du mot grec "péné" ("πηνη") (la navette du métier à
tisser, le fil d'un ouvrage). En les faits, les experts contemporains pensent que le second élément
"elopeia" ("ελοπεια") doit venir du verbe "oloptein" ("ολοπτειν"
[8]) (arracher, ôter).
Dans ce cas, l'épouse pleine de ressources d'Ulysse est au sens littéral et narratif celle
"qui tisse et détisse"
[9]

Pénélope, les oiseaux et les canards ? : une source souvent citée mais non avérée.

Le "Dictionnaire complet d'Homère et des Homéride [10]" nous donne la racine de Pénélope comme venant effectivement des deux mots grecs Péné ("πηνη") et Lépô ("λεπω") , "celle qui défait un tissu".

Notons qu'un autre mot Grec "Pénélops" désigne une sarcelle, oiseau aquatique,ou encore un canard dont le nom en grec, tel qu'exposé par Pierre Chantraine [11] se retrouve dans les noms d'animaux comme "aérops" [12] ("αεροψ"), "druops" ("δρυοψ" [13]), ou "merops" ("μεροψ" [14]) ayant la finale caractéristique "ops". Par ailleurs Pierre Chantraine note que l'anthroponyme "Peneleôs" [15] ("Πηνελεως", Nom du chef des guerriers Béotiens devant Troie) est peut être issu de ce mot [16] comme "Pénélopéia".

Selon une légende -qui n'est pas celle d'Ulysse telle que rapportée par Homère :

« Nauplios [17], pour venger la mort de Palamède, avait répandu le bruit qu'Ulysse était mort devant Troie. C'est alors qu'Anticlée se serait suicidée. Quand à Pénélope [apprenant que son mari aurait été tué à la guerre] elle se serait jetée dans la mer mais aurait été sauvée par des oiseaux (des mouettes?) qui l'auraient ramenée saine et sauve au rivage [18] ».
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(09 oct 2010, 07 juin 2012, 22 août 2016, 10 avril 2020 ; 9 septembre ; 1er mai 2021 ; 15 sept. 2022)

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Notes et références :

[1] Dictionnaire de la mythologie Grecque et Romaine. Pierre Grimal. Presses universitaires de France (1951)
Edition 14, juillet 1999. Page 356 colonne I.

[2] Hérodote. Index analytique par Philippe Ernest Legrand. A, Personnages humains, historiques
ou légendaires. Page 64. Paris, société d’édition " les belles lettres " 1955.

[3] Dictionnaire Grec Français Anatole Bailly. Hachette édition 1963. Page 1552 colonne III.

[4] Dictionnaire Chantraine. Page 897 colonne II "péné" ("πηνη") : Les fils enroulés de la trame, d'où canette,
bobine.

[5] Tel que décrit par Ernst Wüst (1937)

[6] Anatole Bailly page 1370 colonne II

[7] Greek and Hellenic culture in Joyce. Par R. J. Schork; University Press of Florida 1998
(Schork R J 1931), page 92.

[8] (Thésaurus de la langue Grecque )
ΘΗΣΑΥΡΟΣ ΤΗΣ ΕΛΛΗΝΙΚΗΣ ΓΛΩΣΣΗΣ Thesaurus linguae graecae. H. Stephano.
Volume V. Londres 1823. Page 6702. Colonne I. "oloptein" ("ολοπτειν ") Arracher.
Verbe dont le futur est "olopso" (dictionnaire Planche. Normant, Paris 1824. page 674 colonne II)

[9] Greek and Hellenic Culture in Joyce. R.J. Schork (1933) . University press of Florida 1998. Page 92.

[10] Dictionnaire complet d'Homère et des Homérides. Par Napoléon Theil et Hippolyte Hallez-d'Arros.
Paris Hachette 1841. page 538, colonne II.

[11] Dictionnaire Pierre Chantraine. Page 897 colonne II. Ibid

[12] Histoire naturelle de George Louis de Buffon. Tome 54. A Paris Imprimerie F. Dufart, an IX (1800).
Page 215. Le Guépier.

[13] Histoire naturelle des crustacés et insectes. Louis Leclerc Buffon. Paris chez F. Dufart,
an II (1800).Volume I (Tome IX) : Page 223 "Dryops" Dictionnaire Anatole Bailly page 540
colonne III. Un des animaux énuméré dans la pièce d'Aristophane "les oiseaux"

[14] Histoire naturelle de George Louis de Buffon. Tome 54. A Paris Imprimerie F. Dufart, an IX
(1800). Page 215. Le Guépier, cité par Pline . ibid.

[15] Dictionnaire Grec Français Anatole Bailly. Hachette édition 1963. Page 1552 colonne III.

[16] Dictionnaire Pierre Chantraine. Page 897 colonne II. Ibid

[17] Dictionnaire de la mythologie Grecque et Romaine. Pierre Grimal. Presses Universitaires de France.

Edition de juillet 1999.Page 356 colonne II.

[18] Dictionnaire raisonné et universel des animaux ou le règne animal… Par François-Alexandre Aubert de La
Chesnaye des Bois. A Paris Chez Jean Baptiste Bauche 1759. Tome III page 371 colonne I.
Le "penelops" selon Aristote, est un animal qui vole autour des lacs et des rivières.
Pour Pline peut être serait-ce non un "Penelopes" mais un "Chenalopeces", il dit aussi que les
oiseaux nommés Mealegrides et Pénélopes vivent dans un lac nommé Cratis.