1864 - Carnets du sous-sol, de Dostoïevski - 1ère partie, chapitre 3 - Lignes 1 à 84 - Un débat d'idée

Au cours du XIXe siècle, l'idée philosophique de Rousseau, " l’homme est naturellement bon (...) mais (...) la société déprave et pervertit les hommes " (Emile ou de l'éducation, 1762) sert de base à plusieurs mouvements européens (le positivisme, e naturalisme, le matérialisme, le scientisme, le socialisme, le marxisme...) qui estiment que la société doit être modifiée, souvent à l'aide de la science, pour permettre à l'homme de revenir à sa bonté naturelle. Cette aspiration relève du déterminisme puisque ce sont alors des éléments extérieurs qui induisent les comportements humains, ce que nie Dostoïevski pour qui l'homme, ni bon ni mauvais a priori, n'est pas seulement soumis à des lois rationnelles, n'est pas prédéterminé et possède un libre arbitre. C'est en quoi on peut estimer que Dostoïevski est précurseur de l'existentialisme. Ce libre arbitre, cette conscience de soi et cette possibilité de faire ses propres choix moraux ont cependant un prix : celui de la souffrance qui les accompagne. Les Carnets du sous-sol, et particulièrement le chapitre III, ont pour objet d'illustrer cette thèse et ont donc une fonction argumentative.

Notes de bas de page à ajouter à la main :

ligne 16 : Mais, le mur, on verra ça plus tard. *

note : * à la fin du chapitre, la métaphore du mur comme loi naturelle ou mathématique (" deux fois deux font quatre ") est développée.

ligne 31 : comme une souris *

note : * voir chapitre 1, lignes 65-66.

ligne 40 : " l'homme de la nature et de la vérité " ¹

note : ¹ En français dans le texte. L'épitaphe du tombeau de Rousseau au Panthéon est : " Ici repose l'homme de la nature et de la vérité ".

Epitaphe du tombeau de Rousseau