La satire : un plaidoyer épistolaire de Blaise Pascal, XVIIIe siècle

En 1656, le philosophe Blaise Pascal entreprend de dénoncer les injustices qui sont faites par les jésuites au janséniste Antoine Arnaud, il souligne en particulier l’absurdité de leur argumentation théologique. Sa campagne prend la forme d’une série de lettres adressées par un parisien fictif à un ami provincial, c’est pourquoi on a coutume de les désigner comme Les Provinciales. A la suite de la deuxième Provinciale, Pascal a aussi imaginé une réponse de l’ami provincial, qui cite deux missives qu’il aurait reçues de ses amis et qui sont en fait des lettres d’encouragement réellement reçues par le philosophe. La seconde est généralement attribuée à Madeleine de Scudéry, une romancière du XVIIe siècle :

Je vous suis plus obligée que vous ne pouvez l’imaginer, de la lettre que vous m’avez envoyée ; elle est tout à fait ingénieuse, et tout à fait bien écrite. Elle narre sans narrer ; elle éclaircit les affaires du monde les plus embrouillées ; elle raille finement ; elle instruit même ceux qui ne savent pas bien les choses ; elle redouble le plaisir de ceux qui les entendent. Elle est encore une excellente apologie, et si l’on veut une délicate et innocente censure. Et il y a enfin tant d’art, tant d’esprit et tant de jugement en cette lettre, que je voudrais bien savoir qui l’a faite, etc.

Blaise Pascal, 1656, Lettres écrites à un provincial, « Réponse du provincial aux deux premières lettres de son ami »

Jean Raoux, La Liseuse, c. 1617