Programme : " Le professeur rappelle aux élèves les subordonnées conjonctives utilisées en fonction de compléments circonstanciels de cause, de conséquence, de but, de condition et de concession, ainsi que les outils grammaticaux qui permettent leur construction, y compris les plus rares et complexes : ces subordonnées sont en effet essentielles dans l’argumentation, en lecture comme dans l’expression. Pour les besoins du travail de l’expression écrite et orale, on rapproche systématiquement les subordonnées d’autres moyens linguistiques permettant d’exprimer les mêmes relations logiques ou situationnelles (connecteurs, groupes prépositionnels, etc.), et on explique les nuances des emplois argumentatifs de ces structures."
1. Dans la phrase complexe, plusieurs types de subordonnées peuvent exprimer la même relation logique.
Exemple de la relation de cause :
a.
[Je me couche] [comme je suis fatiguée].
[Je me couche] [parce que je suis fatiguée].
-> proposition principale + subordonnée conjonctive complément circonstanciel de cause introduite par la conjonction de subordination comme ou la locution conjonctive de coordination parce que (on parle de locution car il y a plus d'un mot).
On peut déplacer la proposition subordonnée qui demeure une subordonnée de cause :
[Comme je suis fatiguée], [je me couche] .
[Parce que je suis fatiguée], [je me couche] .
b.
[Je me couche] car [je suis fatiguée].
-> deux propositions coordonnées par la conjonction de coordination car. (Rappel des conjonctions de coordinations : mais, ou et, donc, or, ni, car.)
On ne peut pas échanger la place des deux propositions ou il faut changer de conjonction et de relation logique :
[Je suis fatiguée] donc [je me couche]. -> relation de conséquence
c.
[Je me couche], [je suis fatiguée].
[Je me couche] : [je suis fatiguée].
-> deux propositions juxtaposées séparées ou reliées par un signe de ponctuation.
Si on échange la place des deux propositions, on change également de relation logique :
[Je suis fatiguée], [je me couche]. -> relation de conséquence
[Je suis fatiguée] : [je me couche]. -> relation de conséquence
Les subordonnées conjonctives sont donc les seules qui peuvent être déplacées en conservant la même relation logique.
2. Les relations logiques peuvent s'exprimer autrement que par une subordonnée, conjonctives ou non.
Exemple de la relation de cause :
a.
[Avec ma fatigue, je me couche].
[Je me couche à cause de ma fatigue].
[Compte tenu de ma fatigue, je me couche].
-> un seul verbe conjugué = une proposition indépendante. Le complément circonstanciel de cause est un groupe prépositionnel, c'est-à-dire un groupe nominal introduit par une préposition (un seul mot) ou une locution prépositionnelle (plusieurs mots). (Rappel du moyen mnémotechnique qui permet de reconnaître les principales prépositions : à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous.)
b.
[Ma fatigue persistant], [je me couche].
[En voyant mon état de fatigue], [je me couche].
-> un seul verbe conjugué = une proposition indépendante. Le complément circonstanciel de cause à pour noyau un participe présent ou un gérondif (Rappel : un gérondif est une forme "en + participe présent").
c.
[Cédant à la fatigue, je me couche].
[Fatiguée, je me couche].
-> un seul verbe conjugué = une proposition indépendante. Un participe présent ou passé apposé au sujet exprime la cause.
Une relation logique peut donc s'exprimer aussi dans la phrase simple.