Quels sont les enjeux et les nouvelles conflictualités du monde depuis 1989 ?
Le monde après 1989
Carte des puissances et des conflits dans le monde depuis la fin de la Guerre Froide à aujourd'hui. (Livre scolaire, Histoire géographie, 2021.)
Quel est le nouvel équilibre des puissances après la Guerre Froide ?
De l'hyperpuissance américaines (1991-2001) à un monde multipolaire (2001-2002)
Andy Singer, Invading new markets (Conquérir de nouveaux marchés), 1998.
Photographie de l'opération "tempête du désert" lancée par les Etats-Unis soutenus par l'ONU et une coalition de plusieurs pays. La première guerre du Golfe (1991) a été causée par l'invasion du Koweit par l'Irak. C'est la guerre qui à imposer les Etats-Unis comme la plus grande puissance militaire du monde.
(Pour en savoir plus, clique ici afin de regarder une courte vidéo sur cette guerre)
Dessin de presse de Marc Chalvin, 2009.
Une du New York Times sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York.
Les États‑Unis n’ont aujourd’hui plus d’autre choix que d’accepter la réalité d’un monde qui n’est plus le même. […] Notre monde ne répond plus à l’ordre de la guerre froide, où deux blocs verrouillés s’opposaient de manière à la fois ouverte et prudente. Ni à celui de la Pax Americana1 caractéristique de la décennie qui suivit l’effondrement de l’Union soviétique, au cours de laquelle les États‑Unis furent brièvement la seule et unique superpuissance de la planète. Désormais, le monde repose sur un ordre multipolaire, né de la montée en puissance des économies en voie de développement. Les États‑Unis – sans même évoquer les autres pays du G72 – doivent aujourd’hui rivaliser et coopérer non seulement avec la Chine, mais également avec l’Inde, le Brésil et d’autres pays, dans le cadre de forums tels que le G203.
Paola Subacchi (économiste), « Quel leadership américain dans un monde multipolaire ? », Le Monde, 22 avril 2015.
Les relations diplomatiques entre les États‑Unis et la République islamique d'Iran sont houleuses depuis la révolution de 1979. Et l'Irak, où les États‑Unis sont intervenus militairement en 2003 pour déloger le dictateur Saddam Hussein, est devenue l'un des foyers centraux de leur rivalité au Moyen‑Orient.
Sous la houlette de George Bush, les États‑Unis souhaitaient installer un régime démocratique à Bagdad. Mais leur plan ne s'est pas déroulé comme prévu. L'intervention militaire a certes été victorieuse, mais a déclenché une effroyable guerre civile dans le pays, sur fond de rivalités religieuses entre sunnites et chiites.
L'Iran a, de son côté, profité des troubles en Irak pour y renforcer considérablement son influence depuis dix‑sept ans. En février 2009, le nouveau président Barack Obama, farouchement opposé à la guerre en Irak, a annoncé le retrait d'ici fin 2011 de ses troupes. Le 18 décembre 2011, les derniers soldats américains quittaient l'Irak. Mais Washington continue à suivre de près l'évolution politique dans le pays. Les États‑Unis conservent 5 200 militaires en Irak, dans le cadre de la coalition antidjihadiste contre Daesh. Il est en revanche beaucoup plus difficile de chiffrer le poids des milices pro-iraniennes en Irak.
« Pourquoi lʼIrak est un terrain de bataille brûlant entre Washington et Téhéran », Les Echos, janvier 2020.
Question : Quels sont les nouveaux équilibres mondiaux depuis les années 2000 ?
Coup de pouce : l'expression "équilibre mondial" renvoie aux relations entre les différentes puissances du monde.
Réponse :
Depuis les années 2000, les Etats-Unis ne sont plus la seule puissance mondiale, comme elle l'a été pendant la décennie 1990. Désormais, il y a plusieurs puissances mondiales rivales : le monde est devenu multipolaire. Plusieurs raisons explique l'émergence de ce monde à plusieurs puissances :
De nouvelles puissances rivales :
- L'Union européenne : Les Etats d'Europe ont su construire une union capable d'être une grande puissance mondiale, notamment au niveau économique.
- Les puissances émergentes : Depuis les années 2010 environ, des Etats en développement sont devenus de véritables puissances économiques, comme la Chine ou encore l'Inde. Leur influence s'étend depuis peu à peu sur le monde. La Chine est devenue l'une des premières puissances économique au monde, dépassant dans certains domaines les Etats-Unis.
Une perte de puissance des Etats-Unis : Les Etats-Unis n'apparaissent plus, comme dans les années 1990 comme le "gendarme du monde". Leur hyperpuissance, notamment dans les domaines militaires et diplomatiques, leur permettait d'agir sur de nombreux théâtres d'opérations, comme ce fut le cas lors de la première guerre du Golf contre l'Irak (1990-1991) où les Etats-Unis sont intervenus, avec une coalition et avec l'accord de l'ONU, dans un conflit entre l'Irak et le Koweït qui avait été envahi. Depuis 2001, les Etats-Unis se sont engagés dans des guerres préventives où ils se sont enlisés (la guerre dure dans le temps sans consacrer véritablement de belligérant victorieux) comme en Afghanistan (2001-2021) ou en Irak (2003-2011).
Les relations entre puissances oscillent entre rivalité et partenariat, y compris quand ces puissances sont alliées.
Quels sont les nouveaux types de conflits après la Guerre Froide ?
1) Un conflit lié à un héritage colonial : l'exemple du génocide des Tutsi au Rwanda
« À l’origine, Tutsis et Hutus constituent un seul et même peuple. Ce sont les puissances colonisatrices qui font des Tutsis et des Hutus deux groupes ethniques différents. Les colons [belges] privilégient les Tutsis, jugés d’intelligence supérieure, au détriment des Hutus. Inutile de dire que les Hutus vivaient leur relégation comme une injustice. Lorsque les Belges se retirent finalement du Rwanda en 1962, le pouvoir passe aux mains des Hutus, majoritaires dans le pays. [Les Tutsis] deviennent désormais les boucs émissaires des crises à répétition que traverse la nouvelle république rwandaise. Près de la moitié des Tutsis rwandais avaient dû s’exiler entre 1960 et 1973, après plusieurs périodes de massacres et de discriminations.
Ces exilés s’organisent en Ouganda et créent en 1987 le Front patriotique rwandais (FPR). Le 1er octobre 1990, le FPR lance sa première offensive sur le Rwanda. C’est le début de la guerre civile. Le président Juvénal Habyarimana prend prétexte de cette attaque pour perpétrer des exactions contre les Tutsis de l’intérieur, accusés de complicité avec les rebelles du FPR. Parallèlement, le pouvoir s’appuie sur les médias pour distiller à travers le pays l’idéologie de haine qui sera le principal ressort du génocide. La bombe génocidaire est en place. Le crash du Falcon du président hutu le 6 avril 1994 servira de briquet pour allumer la mèche. »
D’après Tirthankar Chanda, « Rwanda : aux origines du génocide », RFI, 6 avril 2014.
Question : Quel a été le rôle de la colonisation dans ce conflit ?
Réponse :
La distinction entre Tutsis et Hutus n'existait pas avant la colonisation de Rwanda par les Belges. Elle a été créée par le colonisateur et est restée jusqu'à aujourd'hui provoquant de durables rivalités.
Question : Les violences entre les deux communautés démarrent-elles en 1994 avec le génocide ?
Réponse :
Non, les violences sont anciennes et remontent à la colonisation : la haine entre les deux communauté s'est construite rapidement sur fond de sentiment d'injustice et de violences.
Pendant la période coloniale les Hutus étaient marginalisés ce qui était perçu comme une injustice. Une fois le pays libre, en 1962, les Hutus prennent le pouvoir et de nombreux Tutsi subissent des discriminations et des violences ou encore vivent en exilent dans les pays frontaliers. Depuis 1987, les violences s'intensifient avec une guerre civile entre les Hutus du Rwanda et les Tutsi du Front patriotique rwandais (FPR).
Question : Qu'est-ce qui provoque le génocide en 1994 ?
Réponse :
L'avion du président rwandais est frappé par un missile. Sa mort déclenche le génocide. Les Tutsi sont rendus responsables et leur génocide est justifié au nom de la vengeance de la mort du président.
« Ici, avec les Hutus du voisinage, il y avait beaucoup d’inégalités dans les relations, mais tout de même une entente. C’est un ou deux mois avant le génocide que des confidences très accablantes de massacres ont commencé à circuler dans les parcelles. Les avoisinants hutus clamaient dans notre dos : « Des Tutsis, des Tutsis, ceux-là doivent mourir absolument ! ». Les Interahamwe1 ont commencé à chasser les Tutsis sur notre colline le 10 avril [1994]. Quand l’attaque a commencé, j’ai reconnu beaucoup de visages d’avoisinants, qui tuaient à tour de bras. Quand on entendait les Interahamwe arriver, on courait se disperser en silence et on s’enfonçait dans la boue. Un jour, je me suis fait attraper dans ma cachette d’eau. Ce matin-là, je m’étais enfuie derrière une vieille femme de connaissance. Les tueurs l’ont dénichée, ils l’ont coupée devant mes yeux. »
D’après le témoignage de Francine Niyitegeka, agricultrice tutsie, recueilli par Jean Hatzfeld, Dans le nu de la vie, Seuil, 2000.
1. Milice paramilitaire hutue créée en 1991 par le parti du président du Rwanda.
Carte issue de l'article "Le génocide des voisins", Hélène Dumas, L'Histoire n°396, février 2014.
Question : Qu'est-ce qui montre que c'est un génocide ?
Coup de pouce : utilise la définition de génocide, déjà vue lors de précédents cours sur celui des Arméniens ou celui des juifs, pour repérer les éléments qui te permettent de comprendre que c'est un génocide. En trois mois, plus de 800 000 personnes sont assassinées.
Réponse :
Il s'agit d'un génocide car une population, les Tutsis, est exterminée pour des raisons ethniques (ce ne sont pas des Hutus). L'action génocidaire est programmée car elle est perpétuée en grande partie par des milices crées par le pouvoir politique rwandais (les Interahamwe). Il y a une volonté de les supprimer totalement car ils sont chassés, sans distinction de sexe ou d'âge, pour être tués de façon extrêmement violente ("Ils l'ont coupée devant mes yeux").
Question : Quelle est la particularité de ce génocide ?
Coup de pouce : Il s'agit de repérer un élément nouveau.
Réponse :
Le génocide des Tutsi est en partie perpétué par des civils, leurs propres voisins.
2) Une zone de conflit majeur : le Moyen Orient
Carte des enjeux et des conflits au Moyen Orient en 2015 (Hatier, Histoire géo, 2016).
Une cetite vidéo sur les conséquences du 11 septembre dans le monde, entre les conflits ou encore la montée de l'islamophobie.
Photographie de l'opération "tempête du désert" lancée par les Etats-Unis soutenus par l'ONU et une coalition de plusieurs pays. La première guerre du Golfe (1991) a été causée par l'invasion du Koweit par l'Irak. C'est la guerre qui à imposer les Etats-Unis comme la plus grande puissance militaire du monde.
(Pour en savoir plus, clique ici afin de regarder une courte vidéo sur cette guerre)
Photographie de la prise de Bagdad, capitale de l'Irak, pendant la guerre d'Irak ou deuxième guerre du Golf (2003) menée par les Etats-Unis contre le dictateur Saddam Hussein. L'image montre des soldats américains poser le drapeau états-uniens sur le visage d'une statue du dictateur. Symbole de la victoire américaine, cette image incarne aussi une présence américaine qui est souvent mal supportée par la population locale.
Pour en savoir plus sur la Seconde guerre du Golfe, clique ici pour regarder une courte vidéo.
Une brève vidéo expliquant la création de l'Etat d'Israël.
Une courte vidéo résumant les conflits israélo-arabe puis israélo-palestinien.
Question : Quels sont les types de conflits dans cette région du monde ?
Coup de pouce : La première chose à regarder sur une carte est sa légende. Tu y trouveras toutes les informations traitées sur la carte. Ensuite tu utilises la carte pour localiser ces informations.
Réponse :
Cette région du monde présente différents types de conflits :
Les guerres civiles : C'est le cas au Yémen, en Irak ou encore en Syrie.
Le terrorisme islamique : Il y a des attentats dans plusieurs Etats de la région. Des régions sont contrôlées par des réseaux terroristes comme Al-Qaïda au Yémen. Il a aussi existé un Etat terroriste entre la Syrie et l'Irak, l'Etat islamique, non reconnue et combattu par la communauté internationale.
Des conflits internationaux : Ils ne sont pas indiqués sur la carte, mais de nombreux Etats du monde sont intervenus dans les conflits au Moyen Orient comme les Etats-Unis en Irak (Premières guerres du Golf entre 1990 et 1991, Seconde guerre du Golf en 2003), ou encore les interventions contre l'Etat islamique. Ces théâtres d'opérations démontrent la coopération internationale mais aussi des rivalités entre puissances (Etats-Unis face à la Russie alliée à la Syrie du dictateur Bachar el-Assad).
Question : Pour quelles raisons y a-t-il des conflits ?
Réponse :
Les causes de ces conflits sont toujours multiples (origines ethniques et religieuses, appropriation des ressources, héritage de la colonisation...), embrassent plusieurs échelles et font intervenir des acteurs aussi bien locaux qu'internationaux. En voici quelques exemples, sans volonté d'expliquer de façon exhaustive les causes des conflits :
Le conflit israélo-palestinien (depuis 1948) est issu de la période coloniale britannique dans la région. L'implantation de nouvelles populations de confession juive dans la région a provoqué un profond bouleversement et un sentiment de dépossession de la part des populations locales. Israël s'est très rapidement affirmé comme une puissance dans la région qui n'a pas été acceptée par les Etats arabes et par la population palestinienne musulmane locale. C'est aussi un conflit liés aux ressources : pour se développer, Israël s'est approprié les terres les plus fertiles et celles qui ont le plus de précipitations (plateau du Golan). Ce conflit à une ampleur internationale car les puissances locales (Iran, Arabie Saoudite, Egypte) et internationales (Etats-Unis...) y participent, soit en soutenant militairement certains belligérants, soit en proposant des négociations de paix.
(Pour en savoir plus, clique ici pour regarder une vidéo expliquant certaines causes du conflit Israélo-palestinien)
La première guerre du Golfe (1991) est provoquée par l'invasion du Koweït par l'Irak. Il y a plusieurs raisons. Ainsi l'Irak voulait s'approprier les ressources en hydrocarbures (pétrole) du Koweït. De plus l'Irak considérait le Koweït comme l'une de ses provinces historiques, détachés à cause des frontières issues de la colonisation.
La seconde guerre du Golfe dite guerre d'Irak (2003) a été provoquée par les Etats-Unis qui ont voulu contrôler l'Irak et ses ressources en hydrocarbures, fondamentales dans le maintien de l'équilibre mondial. Ils ont prétexté l'existence d'armes de destructions massives pour renverser le dictateur Saddam Hussein. Cette guerre a considérablement déstabilisé le Moyen Orient déjà très instable. L'Irak, affaiblie, a ainsi été victime de la création, au nord, de l'Etat islamique : cela à créé une nouvelle guerre.
3) De nouvelles conflictualités : le terrorisme
Photographie prise le jour des attentats du 11 septembre 2001 à New York sur le World Trade Center, par le réseau terroriste Al Qaida. Le même jour, d'autres avions se sont écrasés : un sur le Pentagone (ministère de la Défense américaine) et un en pleine campagne (il devait s'écraser sur un autre site important du pouvoir américain). La vidéo d'archive (INA) date du lendemain, mais le 11 septembre le monde entier pouvait vivre en direct les attentats à la télévision.
Une petite vidéo résumant les attentats du 11 septembre 2001.
Question : Pourquoi peut-on dire que les attentats du 11 septembre 2001 ont provoqué une rupture dans la chronologie du monde ?
Réponse :
Pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis sont agressés sur leur propre sol par une organisation étrangère hostile. Cet Etat, l'hyperpuissance du monde, le gendarme du monde, apparaît désormais fragile en direct sur toutes les télévisons de la planète. Le rôle protecteur, pour ses alliés occidentaux, et impérialiste, pour le reste du monde, est remis en cause de façon violente.
Cependant, les rapports de force entre les différentes puissances n'ont pas changé après cet évènement : les Etats-Unis restent la grande puissance mondiale et affirment même leur rôle de leader en conduisant leurs alliés à plusieurs guerres contre le terrorisme.
« En quatre mois à peine, notre pays a réconforté les victimes, commencé à reconstruire New York et le Pentagone, formé une grande coalition, capturé, arrêté et mis hors d’état de nuire des milliers de terroristes, et libéré un pays1 d’une oppression brutale. Notre objectif consiste à empêcher les gouvernements qui parrainent le terrorisme de menacer les États-Unis et leurs amis au moyen d’armes de destruction massive. La Corée du Nord a un gouvernement qui s’équipe de missiles et d’armes de destruction massive tout en affamant sa population. L’Iran s’emploie activement à fabriquer de telles armes et exporte le terrorisme tandis qu’une minorité non élue étouffe l’espoir de liberté du peuple iranien. L’Irak continue à afficher son hostilité envers les États-Unis et à soutenir le terrorisme. De tels États constituent, avec leurs alliés terroristes, un axe maléfique et s’arment pour menacer la paix mondiale. »
D’après George W. Bush, président des Etats-Unis (2001-2009), discours sur l’état de l’Union, janvier 2002.
1. L’Afghanistan.
Les président des Etats-Unis, George W. Bush (2001-2009)
Question : Quelle ont été les conséquences des attentats du 11 septembre 2001 sur le monde ?
Réponse :
Les Etats-Unis se sont lancés dans plusieurs guerres afin d'éradiquer le terrorisme islamique. Ils ont ciblés des pays apparaissant comme hostiles : c'est "l'axe du mal". Plusieurs guerres ont été lancées : en Afghanistan contre les Talibans qui appliquaient une loi islamique rigoureuse (2001), en Irak en tant que "guerre préventive" afin d'arrêter une menace inventée par la présidence américaine (2003).
Graphiques du Livre scolaire (Histoire-Géographie, 2021) d'après des données de Fondapol, 2019.
Question : Qui sont les principales victimes du terrorisme islamique ?
Réponse :
Il s'agit avant tout de musulmans, présents en Irak ou encore en Afghanistan.
Une courte vidéo sur l'histoire et la géographie du terrorisme.
4) De nouvelles conflictualités : les cyber-attaques
Après l’assassinat par les États‑Unis du général iranien Soleimani, l’Iran répond par cyberattaques.
Le groupe iranien Cyber Security Group HackerS a, en effet, pris pour cible, dimanche 5 janvier, le site du Programme fédéral des bibliothèques de dépôt. La page d'accueil a été remplacée par un message à la gloire de Qassem Soleimani avec, en fond, une image détournée du président américain Donald Trump, mis K.O. par le poing vengeur des Gardiens de la révolution. […]
Le pays s'est doté d'une cyberarmée officielle, placée sous le contrôle des Gardiens de la révolution, et « soutient une cinquantaine de groupes de pirates informatiques qui peuvent à tout moment être utilisés pour lancer des opérations » […]. [Pour Frans Imbert‑Vier PDG de la société de conseil en cybersécurité Ubcom], l'intérêt principal d'une opération de piratage informatique réside dans le fait que « c'est leur seul moyen de frapper les États‑Unis sur leur sol ». […] Et dans une crise opposant deux nations à la puissance économique et militaire aussi différente, l'arme cyber permet de réduire ces inégalités.
Sébastien Seibt, « Assassinat de Qassem Soleimani : pourquoi Washington craint la cybervengeance iranienne », www.france24.com, janvier 2020.
Un infirmier d'un hôpital de Villefranche-sur-Saône pendant une attaque informatique en 2021.
Le 16 février 2021, l'hôpital Nord-Ouest de Villefranche-sur-Saône a été victime d'une cyberattaque en pleine pandémie de covid. Cela a provoqué des problèmes dans la gestion des patients. Les criminels ont demandé une rançon en échange du retour à la normale.
Pour en savoir plus, clique ici pour regarder une courte vidéo sur la cyber-défense.
Question : En quoi est-ce un nouveau type de conflit ? Quelles en sont les conséquences ?
Réponse :
Les cyber-attaques sont des nouveaux types de conflits qui utilisent l'espace numérique (internet) désormais essentiel aux sociétés développées depuis une petite vingtaine d'années. Les Etats ont encore des difficultés à agir contre ces attaques d'un nouveau genre avec les ressources militaires traditionnelles. Ces attaques peuvent aussi bien être des actions issus d'Etats ennemis dans le but d'affaiblir un pays, que des actions criminelles. La cyber défense est désormais un enjeu important pour une grande partie des Etats de la planète.
Un nouvel enjeu planétaire : le changement global
(Le Livre scolaire Histoire-Géographie, version numérique, 2021, p. 45)
Question : Que peut-on dire des principaux pays émetteurs de GES ?
Réponse :
Les pays qui émettent le plus de GES (donc les plus gros pollueurs) sont les Etats les plus développé et riches à l'instar des deux premiers : les Etats-Unis et la Chine. A eux deux, ils émettent plus du tiers des émissions de GES.
1) Un prise de conscience ancienne de la question climatique
Chronologie des conférences internationales qui ont marqué la lutte contre le changement climatique.
(Le Livre scolaire Histoire-Géographie, version numérique, 2021, p. 45)
Question : Démontre en quoi la question climatique est ancienne.
Réponse :
La question climatique est ancienne car elle date de la deuxième moitié du XXème siècle. Des conférences internationales sont organisées dès 1972 pour trouver des solutions au réchauffement climatique, dont les plus célèbres sont celle de Rio (Sommet de la Terre) en 1992, celle de Kyoto (1997) et celle de Paris (2015). Cependant, malgré cette prise de conscience, les résultats se font toujours attendre.
1992, Sommet de la Terre à Rio (Brésil)
La conférence lance son Action21 afin de protéger l'environnement tout en prenant en compte les enjeux sociaux et économique : elle proclame le concept de développement durable.
2019, Greta Thunberg, 16 ans, dans son discours à l'ONU, lance son fameux "How dare you ?" (Comment osez-vous ?).
Presque 50 ans après la première conférence dédiée à l'environnement (Stockholm), la question du climat est toujours un enjeux mondial majeur. Greta Thunberg, jeune activiste de la cause environnementale, accuse les Etats de ne pas avoir de réelle politique pour éviter le changement climatique et protéger la planète.
Question : Que montre la confrontation de ces deux documents.
Réponse :
La question climatique est un vieil enjeu international. Les Gaz à effet de serre (GES) contribuent au réchauffement du climat de quelques degrés : cela entraîne déjà des changements (intensification des catastrophes climatiques, sècheresses...) qui ont de profonde conséquences sur les sociétés (migrants climatiques...). Or, en 2019, l'intervention de la jeune activiste suédoise Greta Thunberg témoigne que les politiques internationales sont loin d'arriver à lutter contre le changement climatique.
2) Des actions... limitées ? L'exemple des accords de Paris
Lors de la Cop21, en 2015, sont signés les accords de Paris par 196 pays du monde.
L'ONU parle "d'accords historiques" et Barak Obama, président des Etats-Unis, de "tournant pour la planète".
En, effet, il s'agit du premier accord qui devait contraindre les Etats à respecter leurs engagements. L'objectif est notamment de réduire de moins de 2°C le réchauffement climatique par rapport à l'ère préindustrielle (XIXème siècle).
(Pour en savoir plus, clique ici pour regarder une courte vidéo sur la politique des Etats-Unis par rapport à la protection de l'environnement.)
Question : Qu'est-ce que les accords de Paris qui font suite à la COP21 ?
Réponse :
Il s'agit d'accords internationaux datant de 2015 qui engage les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de moins de 2°C.
Question : Quelle limite aux accords de Paris montre la carte ?
Réponse :
Les Etats-Unis, second plus grand émetteur de gaz à effet de serre se sont retiré des accords sous la présidence de Donald Trump.
Les accords de Paris vus par l'ONU
"Bien que les mesures de lutte contre les changements climatiques doivent être massivement renforcées pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris, les années qui se sont écoulées depuis son entrée en vigueur ont déjà donné naissance à des solutions à faible intensité de carbone et à de nouveaux marchés. De plus en plus de pays, de régions, de villes et d'entreprises se fixent des objectifs de neutralité carbone. Les solutions à zéro carbone deviennent compétitives dans des secteurs économiques représentant 25 % des émissions. Cette tendance est particulièrement visible dans les secteurs de l'électricité et des transports et a créé de nombreuses nouvelles opportunités commerciales pour les pionniers. D'ici 2030, les solutions zéro carbone pourraient être compétitives dans des secteurs représentant plus de 70% des émissions mondiales."
ONU, Accords de Paris, unfccc.int (consulté en mai 2022)
Réaction du secrétaire général de l'ONU à la publication du rapport du GIEC début 2022.
Le GIEC, créé en 1988, regroupe des centaines de scientifiques du monde entier pour étudier le changement climatique : son dernier rapport affirme que des mesures drastiques dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre devaient être fait avant 2025 pour éviter que le monde devienne "invivable".
"Le jury a rendu son verdict. Et c'est accablant. Ce rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat est une litanie de promesses climatiques non tenues. C'est un dossier de la honte, répertoriant les gages vides qui nous mettent résolument sur la voie vers un monde invivable."
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, le 4 avril 2022.
Les accords de Paris vus par une journaliste française 5 ans après leur signature
Pour le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres : "les politiques climatiques ne sont toujours pas à la hauteur de l'enjeu". L'ONU estime qu'il faudrait réduire les émissions mondiales de 7,6 % par an entre 2020 et 2030 pour respecter l'objectif de +1,5°C. Or les prévisions annuelles tablent plutôt sur une hausse de 2 % annuelles sur cette période.
En septembre dernier, la Chine, premier émetteur mondial, a créé la surprise en s'engageant à la neutralité carbone s'ici à 2060. Le mois suivant, le Japon et la Corée du Sud ont suivi, fixant l'objectif pour 2050 ; ce samedi, une trentaine de pays devraient faire des annoncent autour de cet objectif de long terme. Les Vingt-Sept (Etats membres de l'UE) sont quant à eux parvenus à se mettre d'accord vendredi sur une baisse des émissions "d'au moins 55 %" d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre 40 %actuellement. L'élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis signe en outre le prochain retour du deuxième plus gros émetteur de gaz à effet de serre (GES) dans l'accord de Paris.
Selon un récent rapport d'une ONG allemande, aucun des 58 pays qu'elle a examinés ne semble à même de tenir ses objectifs. La France ne fait pas exception : elle a dépassé de 2,7 % le plafond d'émissions nettes de GES qu'elle s'était fixé pour 2019, selon l'observatoire Cimat-Energie."
D'après A.-L. Frémont, "Climat, cinq ans après la COP21, où en est l'accord de Paris ?", Le Figaro, décembre 2020.
Question : Que montre la confrontation de ces trois documents sur les conséquences de la signature des accords de Paris ?
Réponse :
La signature des accords de Paris ont eu un effet positif dans la lutte contre le réchauffement climatique. De gros pays pollueurs, comme la Chine et d'autres pays riches, se sont engagés et mettent en place des politiques environnementales. L'ONU s'enorgueilli que des pays et des collectivités locales agissent en diminuant leurs émissions de gaz à effet de serre, mais aussi que des entreprises y contribuent en en faisant un marché économique prometteur.
Cependant, ces effets positifs sont très limités et bien en deçà de ce qu'il faudrait faire pour lutter contre le réchauffement climatique. Les pays signataires ne tiennent pas complètement leurs engagements. Le GIEC rappelle l'urgence de la situation dans son dernier rapport : si une baisse importante des émissions de gaz à effet de serre ne se fait pas d'ici 2025, les conséquences sont irréversibles.
Quelques chansons qui traitent du changement global
En 1985, le groupe australien Midnight Oil, chante Beds are Burning, une chanson qui dénonce les catastrophes écologiques causés par la production et la consommation.
"How can we dance
When our earth is turning ?
How do we sleep
While our beds are burning ?"
(Comment pouvons-nous danser / Quand notre terre tourne ? / Comment dormons-nous / Pendant que nos lits brûlent ?)
En 1992, le groupe britannique Jamiroquai dénonce, dans la chanson When we gonna learn (Quand apprendrons-nous ?) la destruction de la biodiversité et de l'environnement pour le profit.
"Money's on the menu in my favourite restaurant
Well don't talk about quantity
'Cause there's no fish left in the sea
Greedy men been killing all the life there ever was
And you'd better play it nature's way
Or she will take it all away"
(L'argent est au menu de mon restaurant préféré / Bon ne parlons pas de quantité / Parce qu'il n'y a plus de poisson dans la mer / Des hommes cupides tuent toute la vie qu'il y a jamais eu / Et tu ferais mieux de jouer à la manière de la nature / Ou elle va tout emporter)
En 1995, Disney sort le dessin animé Pocahontas. L'une des chansons, L'air du vent, est un hymne à la nature. L'héroïne invite les colons à mieux appréhender la nature qu'ils s'apprêtent à exploiter, et donc à détruire. Le parallèle avec les menaces actuelles sur la biodiversité, dues à la surexploitation des ressources, est alors aisé.
"Tu crois que la Terre t’appartient tout entière,
pour toi ce n’est qu’un tapis de poussière,
moi je sais que la pierre, l’oiseau et les fleurs,
ont une vie, ont un esprit et un cœur"
En 1995, Michael Jacksonl, chante Earth song, une chanson qui dénonce tout autant les guerres que les dégâts que les sociétés ont fait sur la biodiversité et la nature en général.
"What about nature's worth?
It's our planet's womb
What about animals?
We've turned kingdoms to dust
What about elephants?
Have we lost their trust
What about crying whales?
We're ravaging the seas
What about forest trails?
Burnt despite our pleas"
(Qu'en est-il de la valeur de la nature ? / C'est le ventre de notre planète / Qu'en est-il des animaux ? / Nous avons réduit les royaumes en poussière / Et les éléphants ? / Avons-nous perdu leur confiance / Et les baleines qui pleurent ? / Nous ravageons les mers / Et les sentiers forestiers ? / Brûlé malgré nos supplications)
Le vocabulaire du cours