Premiers Etats, premières écritures

• Aussi bien en Egypte qu'en Mésopotamie, ce sont des rois qui exercent leur pouvoir. En Egypte, le roi s'appelle un pharaon.

• Les pouvoirs de ces rois sont très importants. Ils gouvernent leur Etat en édictant les lois, en contrôlant les aménagements agricoles ou encore en ayant le pouvoir militaire.

• Ces rois disent recevoir leur pouvoir des dieux. C'est par cette explication qu'ils exercent un pouvoir qui est accepté par la population.

• Les premiers Etats sont situés dans une vaste région du Moyen Orient appelée le Croissant fertile. Elle comprend la vallée du Nil pour l'Egypte et les vallées du Tigre et de L'Euphrate pour la Mésopotamie.

• Cette localisation n'est pas le fruit du hasard. En voici certaines raisons : Cette région est tout d'abord la plus ancienne région agricole du monde puisque l'agriculture y est né vers 10 000 avant notre ère. L'habitat de ces peuples s'est établi près de grands fleuves permettant un accès à l'eau pour le quotidien (boire) et l'agriculture (irrigation). Ces fleuves sont au fondement des civilisations de ces régions : le Grec Hérodote écrivait ainsi que "l'Egypte est un don du Nil" ; le nom de la région Mésopotamie signifie en grec "au milieu des fleuves".

Cette tablette date de 3 000 avant notre ère, soit environ 300 ans après l'invention de l'écriture. C'est donc une tableette très ancienne puisqu'elle a 5 000 ans. L'écriture ressemble à des petits dessins qui représentent des objets (le pot à grain), des êtres ou des actions (la main) : ce sont des pictogrammes.

Le scribe utilisait un calame, c'est-à-dire un roseau taillé avec une extrémité pointue ou triangulaire voire ronde, pour graver les dessins sur une tablette en argile.

Cette tablette date de 2 350 avant notre ère. L'écriture ressemble à des signes de forme droite, pointue ou circulaire. Assemblés, ils forment des mots. C'est une écriture cunéiforme ("en forme de coin, de clou").

Tu peux traduire toi-même certains passages.

Cette stèle, retrouvée dans une tombe appelée mastaba, représente la princesse Néfertiabet. On le sait grâce à son nom marqué en hiéroglyphes juste au dessus d'elle. Les hiéroglyphes sont des dessins qui peuvent aussi bien représenter un son qu'un mot.

Très rapidement, les pouvoirs politiques ont utilisé l'écriture pour gouverner leur Etat. Sur cette stèle, le roi de Babylone, Hammurabi, a fait graver des lois qui devaient s'appliquer pour rendre justice. Elle devaient probablement s'ajouter aux coutumes locales. Cette stèle permet d'affirmer le pouvoir de justice du roi sur tout le royaume, un pouvoir offert par les dieu comme l'indique aussi bien le bas-relief que le texte.

C'est le receuil juridique le plus important retrouvé en Mésopotamie. Il constitue une source essentielle pour notre connaissance de la société, de la religion, de l'économie, de la justice et de l'histoire de cette époque.

Cette stèle, qui est aujourd'hui brisée et dont il ne reste qu'une partie, a la particularité de présenter le même texte en trois écritures différentes : les hiéroglyphes, le démotique et le grec. Or, si les hiéroglyphes et le démotiques (une écriture égyptienne simplifiée) n'étaient plus pratiqués depuis des siècles et avaient perdus leur sens, le grec, lui, était toujours pratiqué. Les savants européens ont étudié la pierre et c'est le français Jean-François Champollion qui réussi, le premier, à déchiffrer les hiéroglyphes. Ils rapprochaient le texte grec des deux autres textes en repérant les similitudes.

Après plus d'un millénaire d'oubli, la pierre de Rosette a donc permis de déchiffrer les hiéroglyphes.

Très rapidement, les pouvoirs politiques ont utilisé l'écriture pour gouverner leur Etat. En Egypte, pharaon fait graver des stèles et des monuments pour inscrire dans la pierre, et dans le temps, sa puissance et ses bienfaits. C'est un média qui permettait au peuple de connaître le message du pouvoir.

Il en a été de même avec les rois de Mésopotamie.