Analyser un graphique : points de méthode
Comme pour tous les documents, il faut utiliser la bonne méthode pour pouvoir décrypter un graphique.
La présentation : Rechercher l'auteur et la date du graphique est important. L'auteur permet de comprendre d'où viennent les données, si elles sont institutionnelles ou non, si elles sont fiables ou non. La date permet de savoir si les données sont récentes ou non.
Le sujet : Comprendre le sujet du graphique est nécessaire pour le décrypter. Il faut regarder le titre, les axes (ordonnées à la verticale et abscisses à l'horizontale) mais aussi, s'il y en a une, la légende.
Attention aux pièges ! : Il faut faire attention aux unités utilisées pour chaque données. Une donnée comptée en pourcentage, en milliers ou en milliards n'a pas le même sens.
S'il y a une projection, il faut bien comprendre qu'elle ne s'appuie pas sur des données existante mais sur une supposition mathématique d'évolution.
Parfois un graphique compare des données complètement différentes ou ayant des écarts trop importants ; on utilise alors un indice de base (souvent 100) où toutes les données sont rapportées par rapport à un départ (100 pour un indice 100) et peuvent alors être facilement comparées. "Indice" signifie peut être traduit par le mot "unité" ou "mesure".
Étude de document : L'évolution de la population urbaine et rurale dans le monde
L'évolution de la population urbaine et rurale dans le monde de 1950 à 2020 avec une projection en 2050.
Avant d'analyser : Regarde bien les informations présentes sur l'axe des abscisses (horizontal) et l'axe des ordonnées (vertical), mais aussi la légende s'il y en a une.
Descriptions : Ce graphique présente sur l'axe des abscisses une frise chronologique allant de 1950 à 2050 (il y a donc une projection de 2020 à 2050), et sur l'axe des ordonnées le nombre d'habitants dans le monde en milliards. La légende présente une courbe rouge, représentant la population urbaine (ville), et une courbe verte représentant la population rurale (campagne).
3. Analyse (essaye de la faire avant de regarder la correction)
On remarque une augmentation des deux types de populations, urbaines (rouge) et rurales (verte), jusqu'à aujourd'hui (2020).
Le rythme de cette augmentation est néanmoins différent : la population urbaine augmente plus rapidement que la population rurale. Par exemple, en 1950 il y avait moins d'un milliard d'urbains dans le monde, alors qu'en 2015 ils sont environs quatre milliards. La population urbaine dans le monde a donc été multipliée par quatre entre 1950 et 2015. La population rurale augmente à un rythme plus faible et les prévisions tablent sur le début de sa lente diminution entre 2020 et 2030. Dans une graphique, les prévisions sont appelées projections ; ici elles vont jusqu'en 2050.
On remarque aussi que les deux courbes se croisent en 2007. Cela signifie qu'à partir de cette date, la population urbaine dans le monde a été plus importante que le population rurale. Bref, il y a désormais, dans le monde, plus d'habitants dans les villes que dans les campagnes, ce qui est une première dans l'histoire de l'humanité.
Enfin, si tu additionnes un point de la courbe verte avec un point de la courbe rouge à la même date, tu peux savoir combien il y a d'habitant sur la planète. Par exemple, en 2050, les projections pensent qu'il y aura un peu plus de neuf milliards d'être humains sur la planète (3 milliards de ruraux et plus de 6 milliards d'urbains).
Étude de document : l'évolution des récoltes et des prix du pain dans les années qui précèdent la Révolution française.
L'évolution des récoltes et des prix en France entre 1778 et 1490.
Avant d'analyser : Regarde bien les informations présentes sur l'axe des abscisses (horizontal) et l'axe des ordonnées (vertical), mais aussi la légende s'il y en a une.
Descriptions : Ce graphique présente sur l'axe des abscisses une frise chronologique allant de 1778 à 1790, et sur l'axe des ordonnées un indice de base permettant de comparer les récoltes et les prix. La courbe rouge représente les prix, et la courbe verte les récoltes.
3. Analyse (essaye de la faire avant de regarder la correction)
Prix et récoltes sont difficilement comparables dans un graphique car ils ne présentent pas des données facilement transposables côte à côte. Le graphique utilise donc un indice : il s'agit de rapporter au nombre 100 toutes les données afin de pouvoir les comparer. Si l'analyse des données est facilitée par l'indice, sa transcription à l'écrit est plus complexe.
Ce graphique montre bien la corrélation entre le résultat des récoltes et les prix. En effet, plus les récoltes sont bonnes et moins les prix sont élevés. C'est normal car le surplus de récoltes multiplie l'offre qui perd alors de sa valeur : les prix baissent. Au contraire, mois les récoltes sont bonnes et plus les prix augmentent : si le produit des récoltes se fait rare, il est normal que son prix augmente.
On constate donc qu'à la fin des années 1780 les récoltes ont été mauvaises. Cela a donc provoqué une augmentation des prix, notamment des prix du pain. Le pain étant la source de l'alimentation, cette augmentation a entraîné un mécontentement de la population. Le climat a en effet fait des siennes entre 1787 et 1788 : automne avec des pluies diluviennes, printemps 1788 très chaud, été 1788 grêleux. Les récoltes auraient été amputées de 30 % de leur volume provoquant le début d'une crise frumentaire qui a fragilisé le pouvoir à la veille de 1789.